Vous n’avez pas besoin de moi pour savoir que le cadeau de BP au monde et à la Louisiane est la plus grande catastrophe écologique moderne de l’histoire des États-Unis. Je dis moderne, car à la vérité, la plus folle de toute reste l’arrivée des colons du Mayflower, en 1620, dans ce qui n’était pas encore le Massachusetts. Le reste suivrait, dont la destruction radicale de la Grande prairie, l’un des plus beaux joyaux de la longue histoire de la vie sur terre.
Il demeure que la marée noire commencée le 20 avril, suite à l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, marquera cette année 2010. À la différence des promesses en cours de Barack Obama – une enquête, des sanctions ! -, qui n’engagent jamais que les couillons qui les croient encore. Cette pollution sera-t-elle seulement un immense désastre ? Se pourrait-il, les déversements se poursuivant pendant des mois, qu’elle se change en Apocalypse Now ? Je ne le sais évidemment pas. Mon rôle, celui en tout cas que je m’attribue, est de tenter d’aller au-delà des simples faits. Lesquels sont d’une rare violence, puisque deux représentants démocrates à la Chambre américaine, Henry Waxman et Bart Stupak, ont d’ores et déjà révélé que trois alertes précises, dans l’heure précédant l’explosion, auraient dû conduire à prendre des mesures d’urgence. Mieux. Pire. Une série de problèmes avaient été détectés 24 heures avant, sans qu’aucun bureaucrate de BP ne prenne la peine de s’y intéresser. Ah ! les braves gens.
Ce qui se joue sous nos yeux est consubstantiel à la forme prise par nos sociétés. Voilà ce que je veux dire, et rien d’autre. Ce qui s’est produit s’est déjà produit et se reproduira, car nous sommes en face d’un principe. Un principe de base. Un principe de fonctionnement que nul ne saurait remettre en cause sans abattre l’édifice. Il est inutile de pleurnicher. Inutile même d’accabler BP, qui n’agit qu’avec notre complicité évidente, reliant nos besoins déments de pétrole et d’objets dérivés et son implacable activité. L’avidité, si évidente en la circonstance, est seconde. Ce qui est premier, c’est l’accord tacite entre eux et nous. Nous roulons, nous voulons malgré tout des colifichets, ils produisent, et détruisent.
Et j’en reviens à la question essentielle. La destruction. Le principe de notre monde est celui de la destruction. Je vois des milliers d’écologistes sincères, dans un pays comme la France, englués dans le pétrole lourd de leurs illusions. Ils pensent que nous pourrons chevaucher le monstre, puis le calmer, le dominer enfin. Ils ne font que lui donner davantage d’énergie. La seule priorité que j’entrevois n’est pas de ramasser le pétrole jusqu’au cœur des bayous. La seule priorité est de nommer enfin ce qui nous conduit aux insondables abîmes où nous nous perdrons tous. La seule priorité est de ne plus détourner le regard. La seule priorité, c’est la vérité.
Source: http://fabrice-nicolino.com/
Pour enrayer le déversement du pétrole il suffirait de couler une énorme dalle de béton sur la fuite. Mais BP n’est pas encore prêt à le faire, il espère trouver des solutions pour pomper le pétrole qui s’échappe de la fuite, la marée noire attendra…
Dans le mille.
« La seule priorité est de nommer enfin ce qui nous conduit aux insondables abîmes où nous nous perdrons tous. La seule priorité est de ne plus détourner le regard. La seule priorité, c’est la vérité. »
Et pour commencer, c’est en soi-même qu’il faut admettre le « petit bourgeois » qui sommeille, celui « qui ne rêve que de pognon, de bagnole et de maison ».
Et puis lorsque l’on prend le volant, cesser de rêver à une autre plus belle, plus grosse voiture…mais chaque seconde recentrer son attention et ne pas laisser son esprit se détourner de l’action qui se déroule: la mort colle à l’industrie autant qu’à l’usage du pétrole.
Non, une voiture a beau être banale, elle n’a rien du « fun » vendu.
Ce n’est rien que de la merde lancée à la face du monde.
Tout le monde le sait, chacun feint d’ignorer, personne n’a le choix.
Toujours refouler la vérité et pour ne pas souffrir de culpabilité, en remettre une couche, et que je t’achète ça et que j’ai besoin de ci et que j’m’endette pour ça et pour la vie, je m’enchaîne…
Le choix des entraves, voilà vers quoi se tourne l’esprit coupable.
La France des travailleurs. Ceux qui se lèvent tôt, qui ne chôment pas.
La servitude érigée au rang de qualité, des bidules en récompense.
Mais s’arrêter, rien que ça, c’est déjà être libre.
Et puis parce que ça ne fait pas de mal:
http://www.dailymotion.com/video/xcgfe_lofofora-les-gens_music
Grâce à une opération de colmatage, le pétrole a cessé de s’écouler dans le golfe du Mexique.
L’opération «top kill» se déroule comme prévu. Le pétrole a cessé jeudi de s’écouler dans le golfe du Mexique grâce à une opération de colmatage de la fuite qui souille les côtes américaines. Les équipes d’intervention «sont parvenues à stabiliser la tête du puits, ils ont injecté des liquides à l’intérieur. Ils ont arrêté l’échappement d’hydrocarbures», a affirmé le commandant des garde-côtes, l’amiral Thad Allen.
Elles sont pas très fraîches tes infos goupilette… L’opération Top Kill a été un échec (selon BP). Aux dernières nouvelles, le projet est, sans rire, de faire péter une bombe nucléaire sur la fuite…
http://www.lepost.fr/article/2010/06/07/2102947_une-explosion-nucleaire-pour-colmater-le-puit-de-petrole.html
Vous avez vu que ça va finir par arriver chez-nous. Des petits morceaux plein l’Atlantique ! A moins que le climat se détraque d’un coup et n’inverse le Gulf Stream.
http://www.youtube.com/watch?v=pE-1G_476nA
depuis le début, la volonté manifeste de BP n’a pas été de stopper l’écoulement, mais uniquement de récupérer le pétrole qui s’en échappe… Tous les moyens mis en oeuvre l’ont été dans cet unique but, pas une seule fois on a cherché à stopper la fuite ! Mais le pire, c’est que même si un moyen de pompage efficace est trouvé maintenant, même si une solution est trouvée pour pomper ce pétrole et en éviter le rejet, ça ne fera que repousser l’échéance de quelques jours, au pire, quelques semaines au mieux pour la simple et bonne raison que nous allons entamer la saison des cyclones dans l’atlantique et que toutes les prévisions (voir http://www.meteo.fr/temps/domtom/antilles/pack-public/alaune/previactcyc.htm) prévoient une année au moins égale à l’année dernière, année qui a été incroyablement violente (il a été nécessaire, en 2009, de faire trois fois le tour de l’alphabet pour nommer les cyclones, ce qui ne s’était jamais vu). Météo France et tous les organismes de prévision climatiques sont persuadés que la saison à venir sera encore plus violente (météo France prévoit 20 % de cyclones en plus et est persuadé, devant l’élévation des températures marines relevées, que la probabilité d’avoir une super-cellule, de l’ordre de force 4 où 5, est 50 % plus importante que l’année passée ! Cette probabilité est même beaucoup plus importante que l’année de Katrina).
L’année dernière, la répétition de ces cyclones a mis en danger les plates forme pétrolière, certaines demandant plusieurs mois de réparation avant d’être remise en fonction et, en 2005, l’année de Katrina, c’est 113 plate-formes qui ont été détruites par ces cyclones !
Comment, dès lors, penser qu’un bateau de stockage, ancré par une canalisation sur des grands fonds, pourra resister ? Aucune chance, et il faudra alors laisser tomber le pompage, et donc laisser le pétrole s’écouler !
Pire, même, si les prévisions concernant les super-cellules s’avèrent exactes, les scientifiques s’accordent à dire que le résultat de la pollution va devenir encore pire, puisque les rejets, poussés par les vents, infesterons l’ensemble des canaux de la côte est, polluant durablement les côtes atlantiques ! Certains vont même, si une cellule de la puissance de Katrina (force 5) survenait, jusqu’à prévoir que la pollution remonterait alors les rivières et les fleuves… Bref, le pire est encore à venir…