Le coût des incivilités automobiles

Les incivilités automobiles coûtent 150 millions d’euros aux usagers de la RATP chaque année !

A titre d’information et pour ceux qui n’ont pas eu l’insigne honneur de lire le rapport polémique des “experts” de l’Automobile Club de France concluant à l’inefficacité économique de la politique transport de la Mairie de Paris, on pourrait à partir des chiffres de la préfecture, compléter leur étude pour le moins parcellaire en y incluant par exemple le coût des incivilités qui freinent l’évolution et la vitesse des bus.

Sachant que le rapport polémique fait une analyse économique de la politique transport à partir du temps perdu par les automobilistes du à une diminution de la vitesse des automobiles, elle même due exclusivement à l’introduction des voies de bus en site propre. L’impact de travaux ponctuels, les incivilités en termes de stationnements illicites, l’augmentation de la dimension des véhicules individuels… n’ont par exemple, pas été pris en compte dans leur calcul. Bref, pas très scientifique mais efficace du point de vue médiatique.

A partir des 13000 PV distribués sur six mois aux voitures utilisant illégalement les couloirs de bus à Paris (Le Parisien du 17.12.2005), on peut évaluer à environ 150.000 le nombre d’infractions (non sanctionnées) bloquant un quart d’heure l’évolution de dix bus de quarante personnes (ou réduisant la vitesse de quelques kilomètres heures sur l’ensemble du parcours), soit 15.000.000 d’heures perdues simplement dues à ces infractions, soit une perte pour les usagers des bus de plus de 135 millions d’euros, sans compter l’aspect répulsif généré par ces blocages intempestifs faisant perdre des clients à la RATP. Ce raisonnement, étayé par des approximations et des évaluations, est extrêmement proche de celles faites par nos amis de l’Automobile Club de France.

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Dommage qu’il n’y ait pas un Bus Club de France calculant le coût économique de l’omniprésence de l’automobile et son aspect autobloquant. On serait sans doute plus proche de la vérité que nos experts… en lobbying automobile.

Stéphen