Il faut 232 kilos de maïs pour produire 50 litres d’éthanol : de quoi faire un plein de voiture, ou apporter les calories nécessaires à l’alimentation d’un enfant pendant un an…
La directive actuellement discutée par le Parlement, la Commission et le Conseil européens, ce dernier présidé par la France, pourrait imposer l’incorporation de 10 % d’agrocarburants dans la consommation énergétique des transports européens d’ici à 2020.
Les agrocarburants sont présentés comme la solution miracle contre l’épuisement des réserves de pétrole mais également comme un remède au réchauffement climatique. Or ils menacent aujourd’hui les populations locales et les cultures vivrières en accaparant la terre et les ressources naturelles. Ils contribuent également à la hausse mondiale des prix alimentaires qui a plongé près de 300 millions de personnes supplémentaires dans la faim et la pauvreté. Ce chiffre, déjà intolérable, pourrait doubler d’ici à 2025 si l’actuelle ruée sur les agrocarburants se poursuit.
Les associations membres de la campagne soulignent les impacts catastrophiques d’un développement à grande échelle des agrocarburants, et ce à tous les niveaux : alimentaire, environnemental et social. Ces effets désastreux ne pourront être atténués que par la révision des politiques de soutien à ce marché et non par une illusoire certification ou une future « seconde génération ».
Destinée à sensibiliser le public sur les conséquences des agrocarburants sur les populations du Sud, la campagne interpelle Nicolas Sarkozy, président du Conseil européen et Michel Barnier, ministre français de l’agriculture afin qu’ils s’opposent à tout objectif chiffré de consommation d’agrocarburants. Elle vise également les Présidents des Conseils régionaux pour qu’ils développent des alternatives au transport routier.
La campagne « Les agrocarburants, ça nourrit pas son monde » est menée en partenariat avec des associations indonésienne, colombienne, béninoise et brésilienne, et avec le soutien de 25 autres organisations.
C’est révoltant! à croire qu’on ne réfléchit pas…