Pas de pot !

Ah ! Il manque quelque chose… Photo : une connaissance proche.

Rappelez-vous, suite à un exposé remarquablement clair sur la monnaie britannique (un exploit, reconnaissez-le), je vous avais promis un article sur le platine. Je pensais alors parler du rôle de ce « petit argent » (le mot nous venant de l’espagnol platina) dans le système de mesure international. Ce sera pour une autre fois.

C’est la mésaventure qui est arrivée à des proches qui m’a fait changer d’avis. Car ces gens ont retrouvé un triste matin leur voiture amputée. Remarquez, il n’y avait rien d’apparent au premier abord. Pas d’effraction, pas de rétro à terre mais tout s’est révélé lorsque le contact a été mis. Il n’a alors pas fallu beaucoup de temps même à un non-mécano pour se rendre compte qu’il y avait un souci côté silencieux. Ben oui, il avait disparu !

Eh oui, coupé net. A la disqueuse, en pleine nuit, dans un village jugé tranquille (ah la tranquillité des villages, les gendarmes doivent bien rire jaune…). Plus de silencieux…

Pourquoi, au fait ?

Parce que le platine et ses cousins du même groupe (appelé logiquement platinoïdes), le rhodium et la palladium, sont parmi les métaux les plus coûteux au monde. En effet, leur production est de l’ordre de 200 tonnes par an, réparties quasi exclusivement entre la Russie et la République Sud-Africaine. 200 t, c’est 10 fois moins que l’or, et le platine n’est jamais extrait pour lui-même. C’est un sous-produit de l’exploitation d’autres métaux, comme le nickel.

Alors, pourquoi utiliser le platine autrement qu’en bijouterie ? Parce ce que c’est un métal très stable. I-na-ta-qua-ble ! Plus résistant que l’or ! Et paradoxalement, il est un formidable catalyseur pour accélérer les réactions chimiques. La pétro-chimie et le raffinage l’emploient pour leur process. Et l’automobile pour désagréger les molécules toxiques émises par les moteurs : c’est le principe du pot catalytique. Chacun de ces pots contient donc quelques grammes de ces métaux précieux. Pas grand chose, mais assez pour exciter les convoitises de certains !

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Problème de ces pots catalytiques : leur utilisation disperse des microgrammes de ces métaux à la fois précieux et lourds qui se retrouvent dans l’environnement. Autre limite : le pot catalytique n’est efficace que lorsqu’il est chaud. Avant cela, il est totalement inutile. En moyenne, il faut parcourir 5 km pour qu’il atteigne cette température. C’est à dire que lors de près de 50% des trajets parcourus en France, le pot catalytique ne sert à rien.

Dommage, non ?

Le platine a bien d’autres caractéristiques fort intéressantes…

2 commentaires sur “Pas de pot !

  1. paladur

    Le pire est que les constructeurs de diésel continue à nous dire que ce carburant a de l’avenir…

  2. pedibus

    « Compte tenu de la présence d’articles relatant les effets du cisplatine sur le système nerveux (Gregg et al., 1992 ; Screnci et al., 2000) et sur les reins dans le milieu médical, il est important de noter, malgré l’absence de publication, que le platine pourrait induire des troubles neurotoxiques et néphrotoxiques.

    Très peu d’auteurs ont cherché à identifier les effets des sels de platine liés aux expositions environnementales ».

    Commentaire perso: pas très rassurante quand même la mixture…

    Source : INERIS–DRC-00-25590-01DR090.doc Version NÅ2-1 juin 2005, page 18

    file:///C:/Users/darty/Downloads/dioxyde%20de%20platine.pdf

    .

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