« Que le faible l’emporte sur le fort et le souple sur le dur, tout le monde le sait, mais il n’y a personne qui le mette en pratique. »
Lao Tseu, le livre de la Voie et de la Vertu (VIème siècle av. J.-C ?).
La force du cycliste est de consentir à la faiblesse,
d’exposer la souplesse de son corps à la dureté des carrosseries,
d’accepter, en silence, les réalités du ciel et de la terre :
de savoir qu’ « une averse ne dure pas toute la journée« ,
que « le mouvement intense triomphe du froid »
et que « la tranquillité surmonte la chaleur. »
Sur une bicyclette, on est en déséquilibre et en équilibre,
dans l’effort et le relâchement, l’inspiration et l’expiration…
L’élève cycliste est humble et dépendant :
il est initié à l’Art par un Maître aimant et patient.
L’instant de sa découverte procure un sentiment rare et profond.
Inscrit dans notre corps, ce savoir ne peut plus s’oublier,
sa pratique donne la paix et la joie.
Mais « Si l’on veut saisir, il faut offrir, »
transmettre offre alors un sentiment supérieur :
Celui de se sentir un maillon de la chaîne qui fait tourner la roue cosmique !
En chevauchant son petit véhicule, avec acceptation et équilibre,
vide intérieur et respiration, lenteur et élan vital,
le cycliste se transforme imperceptiblement,
et par-là Tout-sous-le-Ciel.
Si certains cherchent encore à rejoindre l’autoroute,
Le cycliste est déjà résolument sur la Voie !