La crise, ou la ville idéale ?

Quelles sont la taille et l’organisation spatiale idéales d’une ville soutenable? Et donc d’une vie soutenable? Voici une réflexion sur l’immobilier, la ville, la voiture et l’environnement.

L’idéal écologique actuel, qui tend vers la maison isolée de campagne, est nourri en grande partie par un besoin viscéral de quitter la ville,devenue angoissante. Il est nécessaire et inspirant, mais ne répond pas forcément à une réduction réelle de notre empreinte.

Il y a fort à parier qu’une vie durable en zone peu dense ne soit pas soutenable (au sens de notre empreinte sur l’environnement) sans d’énormes sacrifices, auxquels beaucoup ne sont pas prêts: un nombre conséquent de kilomètres à vélo ou en bus peu fréquent; résister à des surfaces de logement par personnes de plus de 30m², limiter l’artificialisation des sols à la seule habitation; baisser le chauffage et refaire du gros pull en laine la norme, etc.

La vie quotidienne en ville dense est aujourd’hui bien plus soutenable que la vie en maison individuelle sur les composantes transport, logement et services publics, qui représentent par exemple du point de vue du climat plus de la moitié de notre empreinte. Il reste à s’assurer que cette vie quotidienne ne soit plus source de l’envie d’évasion en avion le weekend.

Voir l’article complet:
https://kont.me/ville-idéale-ou-crise

10 commentaires sur “La crise, ou la ville idéale ?

  1. YaB

    La densification peut-être, mais laquelle?

    Celle toujours plus en cours dans nos villes densifiées ne présente qu’un bénéfice…à démontrer, ses habitants attrapant chaque matin leur automobile pour aller bosser loin en périphérie et pour cause, il n’y a alentours plus rien d’autres qu’une forte densité de…logements (dont certains très récents ont surtout fait la satisfaction de leurs promoteurs désintéressés…!)..

    Forte densité de population ou non, il faut répartir : habitat, commerces, artisanat, services etc., autrement dit l’absolu contraire de ce qui se fait…!

  2. Lydie

    L’urbanisme en France souffre d’une absence totale de cohérence à l’échelle d’une ville. Le type de besoins au nord de la France ne sera pas le même qu’au SUD ne serait-ce que par le climat. Les querelles de chapelle entre élus sont aussi une autre source d’échec. La ville centre s’agrandit sur les communes satellites en suivant  développement complètement anarchique. Le principal maux reste cette incapacité des élus locaux ou nationaux a œuvrer dans l’intérêt général. Les pistes cyclables en sont un bon exemple de part l’absence de continuité ou du maillage des transports. Les métropoles au final fonctionnent très difficilement dans la recherche d’un avatar de consensus. Entre la commune, la métropole, la communauté d’agglomération, le département, la région, l’état ces partenaires ou plutôt ces belligérants la France compte plus d’échec que de réussite. La rénovation urbaine en est un bon exemple. Une ville ne peut pas se résumer à un saupoudrage de verdure. C’est très insuffisant pour une vrai qualité de vie. Les habitants travaillent, se déplacent, se divertissent, échangent, partagent, vivent!!!!!!!!!!! dans un environnement que les féodalités locales s’attachent à dégrader avec un semblant de concertation sous les avis de soit disant grands urbanistes en chef qui ne vivent pas dans leur ghetto.

    A quand des logements confortables, dans des quartiers où il ferait bon vivre. Le moins que l’on puisse dire en terme d’urbanisme la France ne brille pas. Pourtant que d’argent gaspillé car une fois de plus l’humain n’est pas pris en considération avec toutes ses fonctions. Il devrait se retrouver au centre de la réflexion en l’intégrant lors de la définition jusqu’à l’aménagement final. La république bananière sert uniquement les intérêts particuliers que chacun connait. Voilà où nous conduit l’absence de démocratie.

  3. Mat B

    Faire un grand parc à la place des chemin de fers de la gare Saint Lazare

  4. pedibus

    Pas mal ce blog. Dommage que ça ne débouche que sur les zoziaux sociaux qui renvoient à des liens décatis, même pas propres à fabriquer un nid…

    Sinon cette merveilleuse info de la carte de la taille des trottoirs à Paris, qui n’aurait pas d’équivalent ailleurs.

    Pour en revenir au blog les deux questions de l’urbanisme et du transport sont bien traitées, avec un bon développement sur le gros problème de la bagnole. Cependant le volet urbanisme, particulièrement le logement, est à peine effleuré, défloré… Rien sur les mécanismes fonciers à l’origine du renchérissement de l’immobilier (voir Joseph Comby et Séverine Levasseur), rien sur la typologie des bâtiments et l’insertion du parking dans l’immeuble qui plombe le prix final (Arnaud Bouteille et al.), rien non plus sur les outils existants, leurs pratiques, les sommes investies et le bilan depuis qu’ils existent (établissements publics fonciers par exemple), que du superficiel et l’habituel tapage qui relèvent de la façon de faire chez trop de monde qui prétend s’enticher du sujet…

    Autre déception : du côté socio-technique ce coup-là, avec absolument rien sur les nouvelles techniques du bâtiment, qui désormais ont dépassé le stade du prototype industriel, particulièrement le béton décarboné, qui évite les deux sources principales d’émission de CO2 au cours de la fabrication du clinker, avec la cuisson et surtout la réaction chimique qui libère massivement du CO2, soit au total près de 0.9 tonne d’émission de CO2 par tonne produite… (bas du tableau p. 9 de :

    https://www.infociments.fr/sites/default/files/articles/pdf/ATILH_DEP_CEM%20I_17-02-17.pdf ) ;

    technique toujours utile pour fabriquer de la ville compacte sans bagnole – compacte mais en laissant une large dose d’espaces verts suivant ce qui découlera des débats publics locaux… -, avec transports publics et requalification complète du bâti et de l’espace viaire en cassant tout l’existant au service du système automobile…

     

    un site à consulter absolument comme dirait le guide touristique, même si c’est du greenwashing biodégradable, pour essuyer l’ardoide de plus d’un siècle de ville-automobile, et on risque d’en recauser avant longtemps :

    payant :

    https://www.usinenouvelle.com/article/hoffmann-green-cement-va-ouvrir-deux-nouvelles-usines-de-ciment-bas-carbone-en-vendee-et-en-ile-de-france.N927569

    gratis, site de l’industriel :

    https://www.ciments-hoffmann.fr/

    … et un argumentaire pro domo pp. 30-31 du calaméo :

    https://en.calameo.com/read/0061471251c0bb8ad37b4?page=32

     

     

     

  5. Adrien

    Cet article adopte un point de vue très urbain malheureusement.

    Le point de vue rural apporte pourtant des éléments intéressant, par exemple sur l’alimentation : le rêve de jardin est vu dans l’article uniquement comme une réaction allergique à la ville… tandis que le rural y voit _avant tout_ une autonomie pour son alimentation : le jardin est d’abord potager, verger…

    De même, comment faire vivre le bocage de manière intelligente, si personne n’habite la campagne ?

    Qui entretiendra les haies, les talus ? Qui installera des petits ruchers à droite à  gauche ? Vider la campagne c’est la promesse de l’industrialisation des campagnes, de la beauce partout en France.

    Finalement l’article amalgame campagne et banlieue. Peut-être que la différence est moins dans l’espace disponible que dans la conception de cet espace : les uns sont environné par une nature externe, tandis que les autres font partie de leur nature, ils en sont même une composante essentielle : sans travail humain, le bocage, les marais disparaissent.

    Le documentaire La grâce du sillon montre très bien cet esprit rural, bocager qui est piétiné par l’urbain, comme deux mondes qui ne peuvent se comprendre :
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/emissions/qui-sommes-nous-1/documentaire-grace-du-sillon-1800900.html

  6. Bernard

    @Pedibus : Béton décarbonné, oui … et quid de la construction en terre crue encore plus écologique ? (je précise que j’habite pas très loin du Dauphiné, où ça se pratique)

    Dé-bétonniser ou dégoudronner la voirie : Petit aperçu de quartiers de maisons individuelles en périphérie de Kyiv Ukraine :https://www.google.com/maps/@50.4859735,30.4047025,3a,60y,269.68h,99.46t/data=!3m6!1e1!3m4!1sMe7E2CembwdqKXpfBU1B5A!2e0!7i13312!8i6656  Bien sûr nous avons – si nous sommes sexagénaires – été plus ou moins formatés à l’époque de la guerre froide pour ne voir dans ces fondrières potentielles que des preuves de l’incurie (ex)soviétique;

    Pourtant une ville américaine comme Atlanta a récemment – elle aussi par manque de finances – dégoudronné certaines rues de périphérie, après avis des riverains qui préfèrent ça à une augmentation des impôts. (pour une fois leurs 4×4 et SUV leurs serviront).

    Si ma rue – pourtant étroite, presque en plein centre de Lyon  et bordées d’immeubles de 5/5/6 étages – était ainsi re-naturalisée (à condition d’y mettre quelques « pas japonais » pour la gadoue des jours de pluie) elle se rapprocherait de ma ville idéale.

  7. pedibus

    merci Adrien pour ce « bienvenue chez les géographes », avec le coup d’oeil de  Cyril Le Tourneur d’Ison pour ne pas perdre le nord, avec ce teritoire rural qui progressivement soit passe dans l’escarcelle du statisticien national sous forme de « périurbain », et agrandit le périmètre de la « France moche », soit continue à se transformer en éprouvette grandeur nature (!) au seul profit de la FNSEA…

    je voudrais signaler, ce qui est sans doute déjà connu pour beaucoup d’entre-nous, une autre calamité faite à l’espace rural, avec le bouseux massacreur successeur de F.Hollande au conseil départemental de Corrèze, où la question des bagnolards qui s’emboutissent dedans par excés de vitesse et d’alcool n’est peut-être pas étrangère :

    l’abattage systématique des arbres de haies le long des routes de la Corrèze… :

    https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/elagage-des-arbres-en-correze-face-a-la-polemique-le-conseil-departemental-revoit-sa-copie-1522940595

    https://www.liberation.fr/france/2018/08/17/arbres-en-bord-de-route-la-correze-ratiboise_1673218

    https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/contre-massacre-organise-conseil-departemental-correze/38791

     

     

     

  8. pedibus

    oui Bernard, diminuer drastiquement les surfaces imperméabilisées en ville c’est à coup sûr faire des économies en équipements de récupération des eaux de ruissellement, que les phénomènes météos à peine violents, à plus de dix millimètres de précipitations par heure,  viennent facilement  mettre à mal…

    et puis démolir en partie la ville-bagnole c’est réduire sérieusement cette voilure : parkings supprimés et reconvertis à plein d’autres choses, voirie reconquise par les plantations d’arbres et de la végétalisation horizontale…

    ensuite c’est quand même plus rassurant, hygiéniste oserai-je dire, de savoir que les surfaces piétinées et carrossables (!) en vélo et en bus ne produisent pas de poussière les jours secs…

    et puis comme rabat-joie… ne pas croire non plus que ce rôle me plaise beaucoup… je ne peux m’empêcher de faire comprendre que l’orniérage est déjà un problème avec une chaussée macadamisée…

    quant aux ouvrages d’arts et autres dispositifs nécessaires, aux TCSP par exemple, là encore du béton blanc décarboné pourrait faire le bonheur utopique…

    pour les constructions je verrais bien encore ce matériau armé de tiges de bambou :

    décidemment je vais peut-être tâter un CDD post dé-con-finement chez mon cimentier grine-ouaché… comme chargé de com avé vélocargo sec, pour transporter un ou deux voire trois sacs de ciment niou-pro-cesse poil aux fesses…

  9. Bruno

    Bonjour

    Je rejoins  Adrien sur le caractère urbain du  point de vue adopté dans l’article. Je pratique un mode de vie  sobre à la campagne en maison individuelle. Si l’on se chauffe au bois efficacement dans une maison petite et isolée et si l’on travaille proche de son domicile aucun doute que son bilan carbone est à la hauteur des enjeux du dérèglement climatique. La tentation est moins grande de partir au loin en vacances pour compenser une vie au  quotidien difficile. Quand aux déplacements , le vélo progresse aussi à la campagne grâce à l’exemple de ceux qui pratiquent le vélo utilitaire. Les déplacements partagés en voiture rentrent dans les moeurs . IL existe des pistes pour rendre la vie à la campagne chaque jour plus compatible avec les enjeux climatiques. Puissions nous avoir la lucidité de les mettre en pratique pour continuer à vivre la où cela nous plait!

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