Nous parlions il y a quelques semaines du cas de parking payant pour les vélos à Riom dans le Puy de Dome. Aujourd’hui, on apprend que la communauté urbaine de Lyon va faire pire… Cette généralisation des parkings payants pour les cyclistes est scandaleuse. Il est bon de rappeler aux cyclistes qu’un antivol à moins de 25€ n’existe pas et qu’il est vivement conseillé de prendre un « U » !
Le Grand Lyon, la communauté urbaine de Lyon, a annoncé la création de 600 places de stationnement sécurisé pour les vélos dans les parkings de Lyon Parc Auto (LPA). Mais comme le souligne l’association lyonnaise La Ville à Vélo, ce qui peut sembler être, de prime abord, une bonne nouvelle ne s’avère pas si favorable aux cyclistes. D’une part, ces nouvelles places de stationnement sécurisé pour vélos seront payantes. Mais surtout cette création implique le démantèlement de 400 places à vélo préexistantes, qui, elles, étaient non payantes. Ainsi, dans le parking souterrain des Terreaux de la ville lyonnaise, 94 places destinées aux vélos ont d’ores et déjà disparu.
Et bien entendu, tout ceci se fait sans aucune concertation avec les associations de cyclistes…
Le cas de Riom n’était donc pas anecdotique, il y a bien une démarche globale de passage au payant du stationnement vélo… Et de manière plus large, cela relève de la privatisation générale de l’espace publique. Le stationnement gratuit des vélos sur l’espace publique apparaît en effet pour les entreprises et les communes comme une « dangereuse hérésie communiste »… Vite! Du payant partout avec des contrôles d’accès par badge, des cages en métal, des cameras de vidéosurveillance et des puces RFID dans le cul!
Les malheurs lyonnais pourraient arriver à d’autres villes si nous n’y prenons garde.
Pour info, LPA (Lyon Parc Auto) gère des parkings souterrains automobiles dans lesquels elle propose aussi 400 places vélo gratuites. LPA est majoritairement détenue par la Ville de Lyon, la communauté urbaine et le département. Elle applique donc une politique publique.
Aujourd’hui, 94 places gratuites ont été supprimées dans le parking des Terreaux en plein centre ville. Elles devraient être remplacées par 60 places payantes… Dans ce parking, on aura donc moins de places et en plus, elles seront payantes ! Bel effort.
On sait que plus on offre de facilités de stationnement vélo (la gratuité en est une), plus on a de cyclistes. Or, pendant que Lyon supprime des places gratuites, la ville enregistre des pics de pollution atmosphérique tous les deux jours depuis deux mois ! Il n’y aurait pas comme un problème, là ?
Il menace déjà la ville de Tours.
Je réfléchi à un article pour montrer projet politique véhiculé par les parkings « sécurisés », qu’ils soient gratuits ou payants…
J’ai déjà un titre
« Les parking à vélo sont fait pour les autos »
Car dans cette offensive technocratique, il s’agit de traiter les cyclistes exactement comme des automobilistes et pire encore dans le cadre de Loppsi 2…
Il ne faut pas non plus tomber dans les extrêmes. En Suisse (il est vrai surtout dans la partie germanophone), il existe des vélostations près des gares principales avec abonnement pour les cyclistes désireux de sécuriser au maximum leur vélos. Bien entendu, il existe aussi des places gratuites, pas toujours en nombre suffisant, mais qui permettent de donner une alternative moins sûres aux personnes moins fortunées.
Pour moi, c’est une bonne solution car la construction et l’entretien de parkings sécurisé n’est malheureusement pas gratuite. Bien entendu, une partie des coûts doivent toujours être pris en charge par la collectivité pour que cela reste accessible.
Comme le dit Sylk28, il ne faut pas s’opposer à la création de places de stationnement vélo supplémentaires, fussent-elles payantes. Le système a fait ses preuves ailleurs.
Mais à Lyon, on supprime des places gratuites qui existent depuis 15 ans pour les remplacer par des places payantes soit disant « sécurisées ». Or ces places gratuites étaient installées dans des parkings souterrains, près des postes de gardiennage, avec des caméras de video surveillance. Bref, elles étaient déjà parfaitement sécurisées. C’est de la poudre aux yeux !
En revanche, personne ne s’opposerait à la création de vastes parking vélo supplémentaires moyennant un petit abonnement, du moment que l’offre gratuite existante perdure.
Tout à fait, en tant que cycliste habitant place des terreaux, je suis désolé de perdre ces places gratuites confortables, d’autant qu’en surface le seul parc à vélo directement à proximité de l’entrée du parking a un total mirobolant de 10 places (je crois) dont en moyenne deux ou trois sont en permanence occupées par des scooters, cyclos voire des motos.
Cela fait d’ailleurs plus d’un an que le même cyclomoteur délabré et non assuré est accroché à un des plots, et malheureusement bien accroché sinon je l’aurais déjà déplacé. Il a un autocollant de stationnement gênant – enlèvement demandé, mais je ne sais pas s’il est officiel, en tout cas personne ne s’en préoccupe beaucoup, vous parlez, c’est pas important. Savez vous s’il y a des recours, auprès de la fourrière par exemple ?
Au fait @carfree : on écrit « espace public ».
C’est malheureusement l’évolution de beaucoup de villes, qui passent du gratuit au payant, dans les centres villes. Il faut bien rentabiliser les actions de véolia, vinci et autres sociétés privées…
On entre dans un monde d’une tristesse insondable où tout doit être contrôlé et « rentable », même le moindre m2 d’espace public.
A Quimper on assiste à la même évolution vers le tout payant au centre ville.
Il suffit de consulter le blog du « collectif des usagers du centre ville de Quimper » pour suivre cette évolution au quotidien, et tous les problèmes engendrés.
En attendant à Lyon début juillet, soit 4 mois après cet article, les places gratuites ont bien été supprimées mais le parking payant n’était toujours pas ouvert ! Ca fait donc 4 mois que les habitants doivent garer leur vélo ailleurs… Sachant qu’aucune nouvelle place en surface n’a été créé dans le quartier. Un vrai scandale !
Le Grand Lyon, qui regroupe 58 communes et 1,3 millions d’habitants, a promis d’installer 1000 arceaux par an. Les asso locales ont du mal à vérifier si c’est fait. Et même en supposant que cela soit bien réel, cela ne fait jamais qu’un nouvel arceau par an pour 1300 habitants… Champagne !
Ce n’est vraiment pas un hasard si Lyon a fini 2e dans le classement du Clou Rouillé de la Fubicy. Ah, on est bien dans la ville de Guignol !