Ce pourrait être ailleurs, ce pourrait être partout. J’entrais il y a quelques jours dans une épicerie “Bio” pour y faire quelques emplettes, faussement étonné d’y voir coller à la porte d’entrée une affichette marquant “non à la suppression des 57 places de parking“.
A mon tour, d’un air dubitatif affecté, j’interrogeai le patron qui tenait justement la caisse: ” 57 places de parking en moins, c’est une bonne chose, non“? Je savais bien ce qu’il allait me répondre, mais je voulais l’entendre dire: “c’est une volonté des clients, vous savez y’a toujours du pour et du contre, pour l’emploi c’est mieux“…
Beaucoup d’éléments dans cette réponse qui en disent long sur les contradictions de cette société et comment les fondements sur lesquelles elle repose font que ces contradictions ne peuvent que se perpétuer: les clients veulent conserver “leur” place de parking, donc pouvoir venir en voiture faire leur “course bio”. Ils persistent donc dans l’utilisation d’un transport polluant brûlant du pétrole tout en consommant une alimentation qui généralisée devrait nécessairement aller contre cette société du pétrole. Le beurre et l’argent du beurre donc, et le sourire de la fermière… jusqu’à quand boufferons-nous “bio” tout en roulant en bagnole? Les agrocarburants, dont la quantité alimentaire utilisée pour un plein de voiture permettrait de nourrir un enfant pendant un an, amorceront-t-ils une prise de conscience et un changement de comportement? Certainement pas! Les mêmes continueront à se doter des meilleurs produits et à lutter pour en disposer tout en s’accrochant obstinément à tout acquis propice à la bagnole et aux avantages qu’elle leur procure… et aux désavantages qu’elle cause à tous.
Et puis, ça crée de l’emploi: “non à la fermeture d’Opel Anvers”… et à celle de toutes les usines productrices de bagnoles.
L’engrenage ne semble pas pouvoir s’arrêter. Et plus il fonctionne, plus l’égoïsme se fait plus grand, car une de ses énergies est bien le “chacun pour soi”.
A.P
Ah les contradictions…
J’ai toujours trouvé aberrant les magasins bio qui s’installent comme les hypers dans des zones industrielles ou commerciales à des km de la moindre habitation.
C’est exactement le type d’urbanisation par zonage qu’il faut combattre.
Du coup je n’y vais pas et préfère faire les courses dans les petits supermarchés à 1km de chez moi.
sur cette fameuse contradiction, le « GRAND » quotidien 20 minutes publiait ceci avant hier :
http://www.20minutes.fr/article/910313/eco-resistant-marre-faire-traiter-criminel-des-prend-vehicule
ca va vraiment dans le meme sens non? triste mode de pensée
C’est vrai qu’il y a une réelle contradiction à implanter ces supermarchés du bio dans des zones qui ne sont accessibles qu’en voiture. Selon moi, la vraie cohérence serait qu’elles soient situées dans les centre ville, mais peut être y a t’il un problème de coût des emplacements commerciaux… Pour rentabiliser mes trajets voiture, je groupe donc les achats et je fais des réserves . Mais ça me fait quand même sourire quand je vois des gros véhicules bien polluants garés devant biocoop ou satoriz , avec son/sa propriétaire vissé à son portable, qui ressort avec son tofu et ses sacs de noisettes et amandes en vrac …
« consommer bio » phénomène de société égocentrique ou effet de mode pour beaucoup .Même constat que Anne sur le coté frime 4×4 et portable .La démarche est rarement altruiste (sauf pour une certaine part je vous l’accorde ). Il s’agit pour le plus grand nombre de sauver sa peau sans pour autant de préoccuper de celle des autres.
Quant au bio- commerce ,cela n’est que du commerce !
C’est humain et cela mettra du temps pour que les mentalités changent !
@PIM
Je ne vois pas trop le rapport avec l’article de 20mn qui illustre bien un autre problème : la surabondance de green-washing, ou bio-washing en l’occurrence. Je pense qu’on est à peu près tous d’accord, ici, pour dire qu’aller faire ses courses en bagnoles à 30Km pour acheter des fraises Bio locales est aussi débile que prendre son vélo pour acheter des ananas à 1 borne de chez soi.
Les propos des personnes qui se disent éco-résistantes sont très pertinents, je trouve.
Pour revenir sur l’article et les autres commentaires, c’est pas toujours évident de franchir le cap tout vélo/pédo. J’ai l’impression qu’il n’y a pas assez d’initiatives locales pour la valorisation des triporteurs familiaux, ou équivalents. Ce serait la vrai réponse à « Mais comment je fais mes courses moi, sans voiture ? ».
bonsoir MLUKE
J’ai bien une réponse à la question : »mais comment je fais mes courses moi sans voiture? Mais c’est un peu compliqué à faire , vu qu’on a pas encore inventé la machine à remonter le temps !
Pour ceux qui n’étaient pas nés il y à 40 ans,c’était un temps ou les supermarchés n’existaient pas encore.Si si !
Alors quand j’étais petite ,les courses se faisaient plusieurs fois par semaine et à pied ,les légumes étaient bio du jardin ou du marché.
Il ne serait venu à l’idée de personne de prendre sa voiture pour aller au pain et à la sortie des écoles il n’y avait aucune voiture pour attendre les enfants.Pour aller au collège à 5 km à vélo 4x par jour par tous les temps, parce que le bus c’était trop cher.Puis on a inventé la société de consommation et les supermarchés,vu qu’il y en avait peu au début et qu’ ils étaient loin , alors on y allait en voiture et on faisait le plein,c’est à ce moment la que les épiceries de quartier ont disparu.
C’était un reportage du temps de la préhistoire juste avant la création du 1er centre commercial Auchan en France.
.Il a suffit de 40 ans pour bouleverser nos habitudes de vie,faudra-t-il à nouveau 40 ans pour revenir à un mode de vie plus raisonnable?
La décroissance constitue un début de solution.. Mais déjà un changement d’habitude serait un grand pas en avant.
En tous cas, encore un bon article de Carfree, Merci!
La décroissance constitue un début de solution… Mais déjà un changement d’habitude serait un grand pas en avant.
En tous cas, encore un bon article de Carfree, Merci!
@Corinne
Bonsoir,
Je ne suis pas sûr que l’argument « comment on faisait y’a 40 ans » soit très vendeur.
Il ne faut pas oublier que nous sommes des missionnaires, nous, décroissantistes, pédo-et-vélo-propulsés, proximitantistes, et qu’il nous faut des arguments pour convaincre !
Et je pense que la situation est très préoccupante. Je donne vainqueur avec 65% des voix au premier tour, le candidat qui promet un Iphone 5 à tous les français en 2013.
Mais on s’éloigne du sujet.
C est le pb du succès…
Vaut-il mieux que le bio reste pur, avec moins de 2% de pdm,
comme le vélo,
comme le végétarisme,
comme les locavores,
comme les systèmes d’exploitations libres,
comme les banques coopératives (NEF et crédit coopératif en france),
comme les S.E.L.
comme les friperies
comme…
Ou,
faut-il se réjouir qu’il progresse, au-delà de la sphère des initiés, permettant à plus d’agriculteurs de vivre de bio,
permettant à plus de terre d’être moins polluées,
permettant un changement des mentalités ?
En fait, si des (salauds d’) automobilistes achètent du bio, c est juste une preuve de son succès, de son enracinement dans les mentalités.
Ces « bios » sont un peu comme les VTTistes ou coursistes (fixistes) du vélo par rapport au cycliste urbain utilisant le vélo tous les jours :
Combien de VTT prennent leur 4×4 pendant 10 km, vélo accroché à l arrière, pour après faire 30 km de VTT en forêt ?
(quand ce n est pas l’inverse… 30 de voiture, pour 10 de vélo)
Ces VTTistes ou coursistes, en voiture toute la semaine, en vélo le W-E rien que pour le sport (surtout jamais pour le transport) sont bien pire que les Bios de grande surface en 4×4 :
Les produits achetés par les Bios font du bien à la terre, à l environnement, à la société agricole;
le vélo de course en fibre de carbone entre 3 et 10 K ne fait pas particulièrement de bien… (juste au coeur, artères et muscles de son utilisateur; mais aucun avantage niveau pollution et changement des modes de déplacement)
C’est juste un bidule en plus acheté par son proprio [avec un vélo d appartement en prime, pour les jours où il ne peut pas sortir (pas le temps de faire les 10 km de voiture, pour arriver sur le lieu de « départ » en vélo)]
Donc, pour ma part, je suis content qu’ils achètent bio…et encore plus s’ils n achètent pas bio dans un supermarché non bio
liste d achat alim du pire au mieux :
achat non bio dans un supermarché (non bio)
achat non bio dans un marché/une supérette de centreville (achat local)
achat bio dans un supermarché (non bio)
achat bio sur le net
achat bio dans une superette non bio/un marché non bio
achat bio dans un supermarché bio
achat bio dans une superette/un marché bio
non achat [autoproduction, ou échange de produits entre auto-producteurs ou récup (« freegan »)]
celà, juste pour le lieu d achat
après, il reste aussi le panier :
entre 2 desserts,
une pomme non bio et un gâteau indus bio à l’huile de palme,
la pomme est mieux pour environnement… et pour la santé de celui qui la mange (faut l’éplucher, contrairement aux pommes bio);
mais il existe des pommes bio;
d ailleurs, les bios achètent surement bien plus de pommes que les non-bios.
[chez les non-bios, le jus de fruit le plus bu est le jus d orange (filtré, clarifié) en provenance du brésil, ou, parfois, de californie (israël, maroc et espagne aussi…mais, le champion du jus, c est le brésil)…;
j espère -et je crois que c est le cas, surtout quand on voit les rayonnages bios- que le jus de fruit le plus bu chez les bio est le jus de pommes locales (du moins, en france; au brésil, s’ils boivent du jus d’orange, c est très bien), jus non filtré, non clarifié (jus trouble, avec dépôt)]
—
Pour ma part, j achète bio dans une supérette de centre-ville.
Mais celà me fait quand même mal de voir qu’ils gaspillent mon argent, et oeuvrent pour l’ignorance, la dépendance, l’obsolescence programmée et le raquette (volontaire) des gens en utilisant windows;
et qu’en plus, leur banque est la banque de la FNSEA (syndicat productiviste pro-OGM pro-traitements phyto), le crédit agricole (c est précisé sur chacun de leur billets de caisse)
Mais bon… le monde n est pas parfait…
A moi de ne pas utiliser windows, et de faire la promo des OS libres (la distribution linux « mint » est géniale, très facile à prendre en main, et à personaliser; encore mieux qu' »ubuntu », déjà très bien),
des formats ouverts,
ou de choisir ma banque,
ou de choisir ce que je mets dans mon panier;
en faisant, de temps à autre, un peu d’information, d’explications sur la différence entre, par ex….
– des sardines ou des harengs d’un coté; un thon ou un saumon de l autre
– de la volaille (ou mieux, des oeufs) d’un coté; du mouton, du porc, du boeuf, ou -pire- du veau de l autre
– une pomme/une poire/des figues d’un coté; une compote, une barre chocolatée, une pâtisserie de l autre
-…
rappel sur la nourriture, le CO², et l’intérêt du bio, même acheté par des gens en voiture, même en gros 4×4 récent :
http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html
Déjà, pourquoi forcément BIO = ECOLO ?
C’est bizarre cet amalgame quand même.
On peux manger bio juste pour avoir des produits moins bourré de cochonnerie, sans pour autant être écolos, être contre la voiture, contre le nucléaire etc… et inversement (si le bio est trop cher).
Après le commerçant qui vend bio, n’est qu’un commerçant. Doit-il prêter serment sur le fait d’être écolo pour pouvoir vendre du bio ?
En plus quand on voit les magasins bio, ça ne vends pas que des produits locaux et je doute qu’ils soient livré en vélo ou en bateau à rame (quand ça vient d’autre pays).
Donc tant mieux si on trouve plus de magasins bio, même si ils sont dans une Zone Marchande avec des voitures et qu’en plus ils sont contre le retrait d’un nombre de places de parking.
Merci Jean Marc pour ton lien! On apprend des choses intéressantes…
Je me permets de noter la conclusion de cet article, qui s’avère pertinente en vue des statistiques et autres données énoncées, et qui conclue un peu sur ce thème du bio :
» Manger bio c’est bien, mais pour le climat il faut surtout manger moins de viande (ce qui du coup rend plus facile de la manger bio, et autant ne pas s’en priver !). En outre manger autant de viande que maintenant interdit la conversion d’une large partie de l’agriculture au bio, car à cause de la baisse des rendements (pour la culture des céréales et fourrages mangés par les animaux) il faudrait bien plus de surface agricole que nous n’en avons de disponible, surtout si en prime on doit produire des biocarburants…. »
Et aussi sa fait bien d’acheté bio et de ne le faire que pour la galerie
Moi je fait tout à vélo plus de voiture
Et aussi sa fait bien d’acheté bio et de ne le faire que pour la galerie
Moi je fait tout à vélo plus de voiture et je suis une des seules a venir à vélo
Il existe un moment où il n’est plus suffisant de se féliciter que les questions environnementales (où j’inclue malgré tout la production et la consommation bio) se répandent dans la population, mais de se demander si :
– les pollutions augmentent
– les émissions de gaz à effet de serre augmentent
– le réchauffement climatique se poursuit
Si la réponse à ces trois questions est oui, alors l’usage quotidien de l’auto est irresponsable, l’installation des Biocoop dans les zones commerciales est contradictoire avec leur objet.
Sur le principe, je suis d accord avec toi,
Mais, à part essayer d avoir les bonnes pratiques soi-même,
et militer pour diffuser ces bonnes pratiques auprès des autres,
et essayer de faire changer les réglements et lois de déplacements pour qu’elles s’adaptent,
que peux-on faire ?
mettre des barrages sur les autoroutes ?
bloquer les raffineries (comme en novembre 2011) ?
prendre le patron de renault en otage (comme en novembre 1986) ?
préparer une grosse action (pour novembre 2012?) ?
A moins de devenir une dictature verte… pas vraiment d’autres solutions que la pratique, le militantisme et l aide à la conversion
@ Corinne
« les légumes étaient bio du jardin »
J’ai été nourri aux légumes du jardin. Mon père (Dieu aie son âme) passait plusieurs heures par jour à cultiver amoureusement des légumes avec de bons produits « anti-pucerons », « anti mildiou », pesticides divers anti-toutes-les-sales-bêtes-qui-enquiquinent-les-jardiniers !
Autrement dit, j’ai mangé des légumes bourrés de produits chimiques ; certainement plus que ceux des super-marchés, car les producteurs non bio payent leurs produits chimiques avec leurs sous et donc ne les utilisent qu’à bon escient, quoiqu’un peu trop tout de même, mais mon père ne regardait pas à la dépense pour avoir de beaux légumes !
Bon, je n’en suis pas mort (un seul cancer, presque guéri), mais j’ai une légère réticence face à tous ces bons produits « naturels »
La ciguë et le curare sont à base de bons produits naturels !
Slt
surement une coïncidence mais si la photo concerne bien le magasin qui arbore ce panneau s’opposant à la suppression des parkings (mon principal magasin bio : l’Aile du Papillon, au Crés, dans l’Hérault), il faut quand même tenir compte qu’il est en zone hostile : la RN 113 (route de Nimes), c’est un peu toxique en vélo et déjà à 8 km de Montpellier, sauf à doubler son trajet pour passer par des Pc certes plus sûres mais plus vallonnées aussi
Bref, si c’est lui, il profite bcp d’une clientèle de transit, ce qui pourrait expliquer l’impact de cette histoire de réduction de parkings
@ wombie
Déconne pas, il y a une piste cyclable juste à côté !
Faut regarder par les vitres latérales de son 4×4 de temps à autre
@ wombie
Remarque, il y a 17 places de parking + une pour handicapé, mais pas d’arceau pour accrocher les vélos
On a peu près le même dans une zone commerciale entre Toulouse et balma. Un parking, rien pour attacher les vélos. Et pour y accéder par la RN (en vélo donc) faut avoir des pulsions de mort intenses.
@tous : le rack à vélos a déjà été piqué deux fois et la piste cyclable assez bien faite nécessite 13 km vallonnés pour atteindre Montpellier contre 8 par la route de Nimes (dont 3 à travers castelnau, en monovoie, sans PC et avec des furieux roulant à 80 kmh et voulant vous doubler sur une voie de 2 m de large)
@wombie :
un rack en métal je suppose… non fixé ou mal fixé…
quand certains volent des plaques d’égoux (fonte) ou-plus souvent- des cables élec (du ROUGE ! ! ! du cuivre ! ! !);
ben, c est du métal facile à recycler…
il existe cependant des racks involables : les fentes dans des blocs de béton; block, cimentés/goudronnés au sol, par ex.
(ou, plus simple, dans une bande terre, des piquets de bois inclinés à 45°, tous plantés côte à côte, avec +/- l espace d’une roue+fourche entre 2 piquets).
il n existe pas de pb… que des solutions ^^
Pour la piste cyclable… à part utiliser une autre route… ou aller dans un autre mag. bio, en ville si possible, je ne sais pas ce qui est possible sur place.