Du vermeilleux Plan Vélo du Gouvernement en Marche

Article France Info de ce matin concernant le « grand plan vélo », avec comme d’hab en italique mes commentaires désabusés…

Je vais d’office vous spoiler : Plan vélo = gros soufflé qui retombe. Ce qui est sûr, c’est que les usagers quotidiens du vélo vont encore et toujours se retrouver livrés à eux-mêmes.

On en viendrait presque à entamer la guérilla urbaine impitoyable contre les caisseux, ces feignasses assistées – enfants gâtés qui en plus geignent en estimant être des vaches à lait.

Le gouvernement change de braquet. Mollement !

Le Premier ministre, Edouard Philippe, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, et la ministre des Transports, Elisabeth Borne, présentent vendredi 14 septembre à Angers (Maine-et-Loire) le plan vélo du gouvernement, qui comporte 25 mesures. Objectif : tripler la part du vélo dans les déplacements quotidiens des Français d’ici à 2024, qui plafonne pour le moment à 3%.

Développement des infrastructures

Le gouvernement souhaite assurer une véritable continuité dans le réseau de pistes cyclables. L’Etat va aider financièrement les communes « lorsque des pistes cyclables sont interrompues par une infrastructure » comme une rocade ou un échangeur. Pour cela, un appel à projets va être lancé et 350 millions d’euros y seront dédiés, sur sept ans, selon les informations de France 2.

Ca fait 50 millions par an. Un km d’autoroute coûte 6.2 M€… Donc par an, l’Etat chéri concède royalement l’équivalent de 8 km d’autoroute pour tous les cyclistes. Quelle générosité !

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Autoroute

Sécurité des cyclistes

La sécurité des cyclistes est aussi une priorité de ce plan vélo. Ainsi, les sas en amont des feux de circulation, indiqués par un marquage au sol, seront « systématisés » et obligatoires dans toutes les communes. Elles disposeront de dix ans pour se mettre en conformité, toujours selon des informations de France 2. Par ailleurs, le double sens sera généralisé pour toutes les voies communales, dont la vitesse est limitée à 50 km/h.

Dix ans pour se mettre en conformité ? Trop long ! Et quelle brillante idée de mettre des doubles sens cyclables sans même abaisser la limitation de 50 à 30 km/h… Ca limitera la croissance de la population cycliste, pour sûr !

Le plan vélo prévoit aussi la généralisation de l’apprentissage du vélo à l’école. Objectif : que tous les enfants sachent faire du vélo avant l’entrée en 6e. Toutefois, il n’y aura pas d’aide à l’achat pour les familles.

Et l’éducation des caisseux ? On fait l’impasse ? Ceux qui se garent sur les bandes cyclables, qui frôlent les usagers de la bicyclette pour les doubler, etc…

Marquage et parkings fermés pour lutter contre le vol

Lire aussi :  L’autopartage dans la sphère privée

L’idée est aussi de se battre contre un fléau : le vol de vélos. L’Etat va demander à la SNCF de construire des parkings sécurisés. Les communes devront délibérer sur la construction de parking sécurisés, mais elles n’auront pas d’obligation d’en construire.

Encore une mesurette sans obligation. Donc autant s’assoir dessus tout de suite plutôt que d’aller s’extasier devant le miroir aux alouettes.

A l’image des motos, les vélos devront faire l’objet d’un marquage, comme un numéro d’immatriculation pour lutter contre le vol. « Il sera réalisé à l’occasion de ventes par des professionnels », selon les informations de franceinfo. Les vélos neufs seront dans un premier temps concernés, puis les vélos d’occasion. Un fichier sera d’ailleurs constitué et les forces de l’ordre pourront le consulter.

Ce sera efficace dans la mesure où les « forces de l’ordre » (appareil de maintien bien en place du système capitaliste, de matraquage des partisans d’un ordre alternatif et de gazage des manifestants) s’occuperont des vols de vélo. J’ai comme un doute là…

Un « forfait mobilité durable »

La création d’une indemnité vélo prise en charge par l’entreprise, sur le modèle de l’indemnité transports en commun, est au programme. En lieu et place de l’indemnité kilométrique vélo aujourd’hui en vigueur, le gouvernement veut mettre en place un « forfait mobilité durable ». Il espère que ce système, plus simple, sera adopté par les entreprises.

Ce forfait, facultatif, pourra aller jusqu’à 400 euros par an. L’Etat de son côté, « en tant qu’employeur, va mettre en place [un] forfait de 200 euros pour l’ensemble de ses agents et ce, à partir de 2020″, a précisé Edouard Philippe dans une interview au Courrier de l’Ouest.

Excellent ! Au moins aussi minable que la mouture du « gouvernement » précédent ! J’annonce donc : à l’heure où les patrons d’entreprise privées couinent pour faire encore plus de marge pour eux et leurs gras actionnaires (revenus X40 depuis la crise de 2008 au passage), vous pensez vraiment que les entreprises vont appliquer cette mesurette FACULTATIVE ?

Vu la teneur de ce merveilleux plan, autant se mettre EN MARCHE tout de suite, descendre fissa du vélo, et donc continuer à pieds…

Menteurs, pantins, escrocs, petites gouapes, voleurs ! Vous n’existez décidément que pour que nous puissions essuyer notre cambouis sur vos costards !

10 commentaires sur “Du vermeilleux Plan Vélo du Gouvernement en Marche

  1. abil59

    Les objectifs sont un gravillon jeté dans l’eau. C’est pour faire genre.
    Si par exemple je prends le vol de vélo effectivement on peut déjà se poser la question si les flics vont gérer ça mais j’aurai plus apprécié des subventions sur des bons antivols à 250 euros pièces et un rappel de comment bien accroché son vélo à chaque achat de biclou par exemple.

    J’habite dans un pays où la part du vélo est beaucoup plus importante est ce qui fait avant tout qu’il y a des cyclistes c’est avant tout une réduction DRASTIQUE de la vitesse et de la place qu’occupe la voiture. Sans ça c’est pas la peine de rêver.

  2. Adrien L.

    C’est clair que déjà c’est totalement débile de vouloir mettre des doubles sens cyclables en laissant les rues à 50 km/h. Pourquoi ne pas aussi en faire sur les nationales à 80 km/h tant qu’on y est ?

    Sachant qu’en ville la vitesse de 50 km/h est déjà rarement respectée par les caisseux dés que les rues sont un minimum en ligne droite et dégagées, on mesure à nouveau l’inefficacité certaine du « en même temps » crétiniste gouvernemental, qui n’a en la matière qu’un seul et unique but, à savoir afficher les bonnes volontés de façade pour éviter de se faire accuser de ne faire des efforts sur l’environnement.

    Lamentable. C’est pas comme si la consultation populaire pour les Assises de la Mobilité (la dénomination en elle-même étant déjà comique : ou comment avancer sans se déplacer…), à laquelle j’ai assidument participé, et qui stipulait en priorité le besoin urgent d’une pacification de la circulation en ville, avait servi à quelquechose !

     

  3. pedibus

    Jean-Marc Sérékian au secours…!

     

    …l’homme de main du caca quarante à fait…main basse sur mes espoirs, c’est une vraie déculottée les artistes ! :

    le premier de cordée s’est servi de sa grosse ficelle pour les pendre haut et court, sur la potence du p’tit vélo qu’ont dans le caisson les caisseux qui encrassent l’espace public…

    pas boaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa du trou c’t’affaire :

     

    tout de suite au gnouf des oubliettes électorales, et viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite…

     

  4. brubru le hérisson

    On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein.

    De mon point de vue,  qu’importe le budget, c’est une petite victoire pour les défenceurs   de la bicyclette, il y a un bousin officiel  qui défend les intérêts de ce mode de transport.

    J’irai même plus loin , c’est une excellente occasion de prouver que le vélo non seulement est viable et ne coûte pas cher à l’échelle individuelle , mais que ce coût  réduit est aussi vrai à l’échelle collectif, une excellent occasion de prouver que l’on peut se passer du dieu  pognon pour faire des grandes choses.

    Pas d’IKV, rien à F.  je suis un vrai libéral qui n’a pas besoin de  l’assistance de l’état pour se véhiculer. Je suis LIBRE! Et je veux que mes actions soient en cohérence avec mes actions.

    Pas de budget pour apprendre le vélo aux enfants ,  rien à F.  , on n’a pas besoin de budget pour cela.

    Pas de budget pour les pistes cyclable, rien à F. , je roule sur la chaussée  , ce n’est pas un espace réservé aux motorisés.

    Bref retourner tous les arguments du vieux monde .

    Au bout d’un moment, il faut dire la vérité, le principal frein au développement de la bicyclette c’est le conservatisme  de ceux qui refusent à s’y mettre.

    Plus subventionner le vélo alors que dans le même temps les bagnoles et avions sont perfusées à coup de milliards.  Encore ici renversons l’argument , proposons la fin des subventions pour les bagnoles et les avions et zéro euros pour les vélos.

    En gros l’égalité de traitement par ce que nous sommes des libéraux et que rien ne doit interférer la vélorégulation des marchés.

  5. pedibus

    on y croit le Brubru…!

    comme les abrutis dévots de Ste-Gnognole je sens que je vais  moaaa zossi verser dans la bigoterie, plutôt celle de la frugalité et du diogénisme…

    en attendant de sécher mes larmes, de voir filer Hélène sur l’Irlande et de mater la disparition de la tempête dans un verre d’eau – blurb… – permettez moaaaaaa de m’en jeter un dans le gosier…

  6. Patrick

    Je suis aussi d’avis de dire qu’il s’agit de « miettes » que le gouvernement jette aux écolos et aux cyclistes ! En tous cas pas de quoi convaincre grand monde… Comme a dit  Nicolas Hulot il y a peu, la politique des « petits pas », et j’ajouterai, « insignifiants ». Nouveau ministre et politique tout aussi molle et incapable de prendre les mesures courageuses qui s’imposeraient… Ceux qui y croyaient encore (il y en a ????….) peuvent être rassurés : on est bien dans la m…. Et au moins tant que ce gouvernement continuera à sévir.

    Et après me direz-vous ?…   Joker !

  7. Axelos

    Lorsque je lis le début du dossier,

    Le Gouvernement a donc décidé d’engager ce plan, à la fois massif, cohérent et précis. Il doit nous permettre de tripler la part du vélo dans nos déplacements quotidiens, pour atteindre 9% en 2024, alors que la France accueillera les Jeux olympiques. A travers lui, l’Etat s’engage de façon inédite pour relever tous les défis qui aujourd’hui freinent le recours à cette solution de transport.

    et les mesures qui suivent, il est clair qu’ils sont un peu à côté de la plaque pour croire que ces quelques mesures majoritairement facultatifs leur permettent d’atteindre la part modale annoncé.

    Cependant, toute évolution allant dans le bon sens (sauf peut-être le marquage pour lequel le système Bicycode suffit amplement) sont bonnes à prendre.

    D’ailleurs, dans le lot, il y a une mesure en particulier qui était vraiment nécessaire, c’est l’interdiction de stationner sur les 5 mètres en amont d’un passage piéton. À savoir, c’est déjà en vigueur depuis juillet 2015, à condition qu’il n’y ai pas de signalisation qui indique le contraire (genre place de stationnement peinte au sol). Avec cette nouvelle mesure, les aménageurs devront retirer ces signalisations.

    Je donnerais aussi mon avis sur les coûts, ils semblent bien faibles. Mais, le vélo a-t-il réellement besoin de milliards d’investissement pour être utilisé ? Ne serait-il pas plus judicieux de récupérer simplement l’existant et de l’adapter aux cycles ? Pourquoi créer une nouvelle piste cyclable le long de la chaussé, alors qu’il suffit de récupérer l’une des voies déjà existantes ? Il y a déjà beaucoup de béton et de bitume, n’en rajoutons pas bêtement encore d’avantage pour les vélos …

     

  8. pedibus

    Il ne faut pas non plus garder l’amertume dans la bouche :

    cracher un bon coup ça peut servir, au-delà du glaviot qui a ici son histoire…

    En effet il y a le projet de loi d’orientation des mobilités  (PLOM) qui donne d’autres miettes. Voici ce que j’en ai retenu, avec mes commentaires entre crochets pour le seul volet voirie :
    Incidence du PLOM sur la voirie et l’urbanisme
     
    Le stationnement connaît des modifications avec le PLOM. Ainsi on passe d’une obligation à une possibilité (L. 1214-4 code des transports modifié) pour la délimitation des zones où l’on réduit l’offre de stationnement – réduction ou suppression – dans les cas où l’existence d’une offre de TC le permettrait. Et d’une obligation on passe également à une possibilité pour la fixation des valeurs limites du volume de l’offre de stationnement pour les tous les modes de déplacement. Un article L. 1214-23-2 est créé, prévoyant des modifications des dispositions relatives au stationnement – l’exception du stationnement résidentiel – ainsi qu’à la circulation et l’usage partagé de la voirie. Modifications intégrables aux PDU mais seulement à l’occasion de leur révision.
     
    Le PLOM consacre un titre III au développement des « mobilités propres et actives ». Toute personne qui procède à des travaux sur un parc de stationnement annexe a l’obligation de doter le parc de stationnement d’infrastructures permettant le stationnement des vélos par la réalisation des infrastructures dans une autre partie du bâtiment ou à l’extérieur de celui-ci, sur la même unité foncière (création de l’art. L.111-5-2-1 du code de la construction et de l’habitation). Un décret d’application, outre le type de travaux en question, précisera le type des bâtiments et parcs de stationnement concernés, le rapport entre le coût de ces travaux et la valeur des bâtiments et les dérogations prévues…
    [Quid des « travaux » … ? Pourrait être considéré comme relevant des « travaux » un simple chantier de peinture au sol pour délimiter les places de stationnement… lesquels incluraient toutes les opérations de construction, d’entretien ou d’aménagement du parc de stationnement… ?]
    Les dispositions du même article s’appliquent à l’occasion de la réalisation de travaux de réaménagement, de réhabilitation et de réfection des voies ouvertes à la circulation publique et au plus tard dans un délai de dix ans à compter de la publication texte voté issu du PLOM.
     
    Sur cette voirie les modalités selon lesquelles les engins de déplacement personnels peuvent y circuler peuvent être fixées par le maire après la modification de l’article L. 2213-1-1 du code général des collectivités territoriales, CGCT.
    [Alors que le CGCT énonce aujourd’hui que « sans préjudice de l’article L. 2213-1, le maire peut, par arrêté motivé, fixer pour tout ou partie des voies de l’agglomération ouvertes à la circulation publique une vitesse maximale autorisée inférieure à celle prévue par le code de la route, eu égard à une nécessité de sécurité et de circulation routières, de mobilité ou de protection de l’environnement », peut-on considérer qu’outre la vitesse maximale le sens de circulation pourrait faire également partie des modalités, avec quelles autres possibilités encore… ?]
    L’aménagement viaire et la réglementation de cet espace interviennent de nouveau dans le PLOM à partir de la création de l’art. L. 118-5-1 du code de la voirie routière qui prévoit un dégagement sans stationnement automobile de 5 m en amont passage piéton, sauf stationnement de cycles.
     
    [Déjà l’article R417-11 7 c du  code de la route « considérait comme très gênant pour la circulation publique l’arrêt ou le stationnement d’un véhicule motorisé sur une distance de cinq mètres en amont des passages piétons dans le sens de la circulation, en dehors des emplacements matérialisés à cet effet, à l’exception des motocyclettes, tricycles et cyclomoteurs ». Les associations concernées par la défense des mobilités alternatives à l’automobile n’auraient-elles pas intérêt à voir modifiées les caractéristiques géométriques de ce dégagement ? Remplacer « sans stationnement automobile 5 m en amont du passage piéton » par « espace équivalent à deux places de stationnement automobile » voire « espace équivalent à trois places de stationnement automobile » ne serait-il pas un enjeu important de lobbying … ?]
     

  9. Anne-Lise

    Ce n’est pas un plan vélo qui fera changer les mentalités contemptrices  de la mobilité motorisée, puisque même les vélos se dotent à présent de moteurs électriques…

    Triste exemple de la toute nouvelle Flow vélo entre Rochefort  (Charente Maritime) et Thiviers (Dordogne), pourtant très bien signalée et lancée à grand renfort de campagne communicante un an avant sa mise en service : Las ! dès le premier hiver et comme la Charente sort de son lit, la gourgandine, à la moindre pluie un peu abondante, on y a détourné la circulation motorisée, pour cause d’inondation de la voie goudronnée la plus proche, y compris des camions, (oui, vous avez bien lu, les 38 tonnes sur du stabilisé). Résultat : des ornières, des nids de poules, des cailloux énormes arrachés, à faire blêmir le Vttiste le plus endurci. Ah, mais c’est qu’il fallait bien que le sacro saint trafic des ouatures et des camions s’écoule ! Et les quelques aubergistes et campings bucoliques du secteur entre Cognac et Saintes de lever les yeux au ciel en disant qu’ils ne sont pas prêts de voir passer ces cyclotouristes sous leurs fenêtres.

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