Une jeune femme qui se fait fracturer la mâchoire à cause d’un coup de klaxon, un cycliste passé à tabac à cause d’un signe de la main, après 2 ans de vie au ralenti, les violences au volant se multiplient. Mais au-delà de ces actes extrêmes, on sent comme une tension sur nos routes entre les automobilistes, les cyclistes et les piétons.
Pourquoi, même les plus calmes d’entre nous, pètent-ils les plombs en voiture? Qu’est-ce qui nous fait sortir de nos gonds en conduisant? La voiture nous rend-elle tous fous?
Un reportage d’Olivier Sibille de 29 minutes diffusé dans le magazine Envoyé spécial le jeudi 2 juin 2022, à revoir sur le site de France 2.
https://www.france.tv/france-2/envoye-special/3540433-la-voiture-nous-rend-elle-fous.html
Bonjour, je n’ai pas de réponse claire à la question posée – de mon point de vue, c’est la marchandise – au sens moderne du terme – qui rend fou et le texte pionnier c’est celui, bien connu, de Marx sur le ‘fétichisme de la marchandise’, fétichisme qu’il met en relation avec l’ésotérisme en vogue à son époque (on a trois éléments logiques qui fonctionnent de concert : fétichisme, réification et aliénation, le tout dans une logique générale d’accumulation de marchandises).
Je me suis intéressé à ça : https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_à_la_voiture-bélier_à_Charlottesville
J’ai effectué une petite recherche avec mon ordinateur ‘made in China, maybe by Uyghurs slaves’, ce qui donne quelques résultats qui ne sont pas sans intérêt.
Ici, avec une magnifique photo : https://edition.cnn.com/2019/12/13/us/charlottesville-police-removes-dodge-challenger-trnd/index.html
La police de Charlottesville ne veut plus de Dodge Challenger (la voiture bélier) dans sa flotte, « This is clearly a reminder » : ça leur évoque un mauvais souvenir et l’association police avec Dodge Challenger, visiblement ça risque de faire réfléchir les gens (le ‘perpetrator’ n’est il pas, lui aussi, le gardien d’un certain ordre?). A ce propos, à la fin de l’article, on nous dit qu’il ‘apologize’ (!) pour le mal qu’il à causé… à sa mère (!) et juste elle. On rentre dans le côté freudien du problème et je ne suis pas compétent.
Un autre article avec un titre explicite ‘Killing machine’ : https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-08-14/the-dodge-challenger-that-killed-in-charlottesville-va
Dans cet article, un lien vers un autre (2005), du Wall Street Journal (!) : https://www.wsj.com/articles/SB113167486376794406
The war against the car (pas lu car verrouillé). C’est en 2005 et, ‘la guerre contre la voiture’ aux USA, j’en ai pas encore entendu parler.
Dans l’article ‘killing machine’, qui mérite une lecture, le dernier paragraphe est le suivant (via un traducteur automatique) :
« Une voiture musclée – pilotée par un vrai nazi – écrasant intentionnellement des gens dans un centre ville piétonnier est peut-être la façon la moins subtile et imaginable de voir la métaphore de la guerre contre les voitures devenir une vie caricaturale (ici dans le texte : ‘catoonish life’). C’est aussi un puissant rappel que même les voitures qui ne sont pas conduites pour tuer sont potentiellement mortelles ; pour la plupart d’entre nous, conduire est la chose la plus dangereuse que nous fassions chaque jour. Il y a beaucoup de preuves que nous devenons trop stupides et trop distraits pour être autorisés à le faire beaucoup plus longtemps. À ce débat vient maintenant un nouvel argument : certains d’entre nous sont aussi trop mauvais. »
On peut évoquer au passage la relation obscure entre nazisme, marchandise et ésotérisme.
En gros, ça confirme que la bagnole rend con. Dont acte.
Le reste c’est uniquement du crétin totomobiliste gavé à la connerie publicitaire de liberté achetée et de monde illimité, qui en plus est là on en est au caprice criminel au niveau du gamin stupide.
Lamentable…
Ironique que c’est introduit par une pubasse pour de la bagnole…
Bonjour à tous et toutes,
Les automobilistes n’ont pas les pieds sur terre, assis à leur volant, quand ils roulent ou essaient de rouler.
Certains automobilistes ne semblent pas s’en rendre compte d’où les nombreux « accidents » …
Cela aŕive aussi pour certains piétons ou cyclistes et même des sevices de mobilité ou de sécurité routière, ils ne se rendent pas assez compte que les automobilistes n’ont pas les pieds sur terre assis à leur volant quand ils roulent ou essaient de rouler.
A votre service.
Je pense que le modèle social néo-libéral a persuadé pas mal de gens, d’une part que le rapport de forces est la source naturelle du droit, et d’autre part que les lois sont faites pour leur conférer des droits et imposer des devoirs aux autres.
C’est naturellement plus flagrant (et plus dangereux) quand l’automobile est en cause, mais cela se vérifie chaque fois qu’il s’agit de partager l’espace public.
En tant que cycliste au quotidien, j’ai renoncé à emprunter les zones piétonnes (pourtant officiellement partagées) tant le concept de « priorité des piétons » est sujet à des interprétations élastiques et donc à des empoignades épuisantes avec des gens fermés à toute empathie. Cela se comprend aisément : la majorité de nos contemporains sont alternativement automobilistes et piétons. Dans un cas comme dans l’autre, les cyclistes les dérangent.
Mais je réalise chaque jour que je me heurte (au sens propre) aux mêmes incivilités quand je marche à pied. Si vous voulez éviter les conflits, vous devez en permanence « céder le passage », aux gens qui considèrent que la rue leur appartient et que c’est aux autres de se pousser : téléphone portable, bien sûr, mais plus généralement tout ce qui peut accaparer l’attention au détriment de l’environnement … et les groupes qui marchent en ligne, certains que leur nombre leur assure le fameux rapport de forces qui dissuadera le solitaire de forcer le passage.
Pour appuyer Jean dans son raisonnement, il y a aussi les groupes de gens qui ne se connaissent pas mais qui vont dans le même sens.
Je me souviens de ce changement de métro à Stalingrad entre la 7 et la 5. J’étais avec mon fils qui avait 3 ou 4 ans, qui marchait donc, et on a croisé un flux de passager qui faisait le changement inverse. Influencé par le sens de circulation automobile, nous avons serré le coté droit pour laisser passer sur notre gauche. Et là, c’était comme un banc de poisson qui arrivait en face.
Affaibli par la présence du fiston, on a serré le mur et de la poiscaille arrivait encore à vouloir se faufiler entre nous et celui ci.
@Danny Letard
« Cela arrive aussi pour certains piétons ou cyclistes et même des services de mobilité ou de sécurité routière, ils ne se rendent pas assez compte que les automobilistes n’ont pas les pieds sur terre assis à leur volant quand ils roulent ou essaient de rouler. »
je travaille en usine, avec pointage avant 05h18 le matin, autant dire qu’une partie de l’année il fait noir et qu’un éclairage est nécessaire pour se déplacer.
Malgré la distance de 6 km entre mon domicile et le travail j’y vais en voiture, et il m’arrive de croiser des cyclistes allant travailler, heureusement que les chaussures de sécurité sont obligatoires, parce que le petit cm2 de matière réfléchissante au niveau du talon est souvent le seul « éclairage » du vélo !
Parce que ces cyclistes habitent dans la zone urbaine, ils se déplacent sur des voies éclairées, mais l’usine n’est pas en zone urbaine, donc en zone éclairée. Et à 5h, la majeure partie de l’année, il fait noir, donc un cycliste habillé d’un blouson en polaire noire, ( l’uniforme des salariés en CDI), sans casque, sans gilet réfléchissant, sur un vélo sans éclairage, je veux bien croire qu’il ne mérite pas de finir sur un capot ou sous les roues d’une voiture, mais, franchement, a t’il bien réfléchi à son équipement avant de partir de chez lui ?
Alors, d’accord, certains conducteurs, dans leurs voitures chauffées, confortables avec la musique n’ont pas toujours les pieds sur terre. Mais est ce parce qu’ils sont au volant ? ou parce qu’ils sont humains ?