Post-Car World

Et si le monde urbain était un monde sans voiture? Le livre Post-Car World tente de répondre à cette interrogation dans le contexte de la transition énergétique, à l’heure où la mobilité des biens, des personnes et du vivant constitue l’enjeu autour duquel reconfigurer les espaces urbains. La question s’impose avec une urgence particulière dans la ville-territoire: cette ville dispersée et à basse densité, encore largement dépendante de l’usage de la voiture et oubliée des politiques de mobilité alternatives.

En considérant le cas de la métropole lémanique, les auteurs développent une lecture cartographique, photographique et statistique de son évolution durant le siècle de la voiture, pour ensuite la faire résonner avec une analyse des changements de comportement à l’œuvre dans les villes européennes, afin de saisir les leviers permettant de renverser le paradigme fonctionnel qui a façonné les territoires à l’échelle globale. De même que la sédimentation des siècles qui ont précédé la voiture a servi de support à un habitat motorisé – la rupture technique n’ayant bouleversé ni les maillages viaires, ni le réseau de noyaux villageois – la métropole post-car se modèlera elle aussi, telle un palimpseste, sur les structures matérielles, les pratiques sociales et les imaginaires, en plein bouleversement, du présent.

Croisant les regards de l’architecture, de la sociologie et de l’urbanisme, l’expérimentation méthodologique restituée dans cet ouvrage débouche sur quatre visions prospectives, articulées en autant de mises en fiction. Face à l’accélération des multiples transitions qui affectent les villes, les disciplines de l’espace et de la société ne peuvent que partager l’obligation de redéfinir les limites du pensable, en affûtant les techniques de vision et de production du futur.

POST-CAR WORLD
Futurs de la ville-territoire
https://www.metispresses.ch/fr/post-car-world

Auteur(s): Elena Cogato Lanza, Farzaneh Bahrami, Simon Berger, Luca Pattaroni
Postface de Jacques Lévy
Avec les contributions de Vincent Kaufmann, Emmanuel Ravalet et Alexandre Rigal

2 commentaires sur “Post-Car World

  1. pedibus

    au sujet des « quatre visions prospectives » de l’urbanisation de l’arc lémanique septentrional voici plus de détails, issus d’une note de lecture… :

    […] quatre visions possibles de la métropole lémanique après-voiture. La première vision, « Connexions métropolitaines », envisage un ensemble de métropoles d’un rayon maximum de 1 000 mètres qui concentrent des activités commerciales, de travail ou encore de loisir. Elles seraient parsemées sur le territoire et connectées entre elles par un transport public efficace, sur modèle du métro parisien, ainsi que par des infrastructures adaptées aux mobilité douces. L’espace entre chaque métropole serait dédié aux activités agricoles et aux lieux de détente et de loisir. La deuxième vision, « Séquences lémaniques », envisage une urbanisation de type linéaire autour de l’autoroute qui longe actuellement le lac Léman. Sur celui-ci, une ligne de tram-train desservirait une multitude de lieux de vie économique, de travail, d’institutions scolaires et publiques et d’habitations. Quelques axes perpendiculaires ramifieraient la ville en direction de la montagne. La troisième vision, « Co-Ny-Land », perpétue l’intense densification des centres urbains et leur hiérarchisation avec le reste du territoire. Elle repose sur trois pôles drastiquement limités autour des actuelles communes de Coppet, Nyon et Lausanne. Un transport par rail très rapide, installé sur les vestiges de l’actuelle autoroute, permettrait de passer efficacement d’un pôle à l’autre. La quatrième vision, « Société horizontale », comme la première, se fonde sur un modèle cellulaire de bourgs et de villages non hiérarchisé. Les cellules, plus petites et plus nombreuses que dans les autres modèles proposés jusqu’alors, seraient quasiment équidistantes (à 1 500 mètres les unes des autres), ce qui implique la construction de nouveaux hameaux. Ce modèle présuppose le ralentissement des rythmes de vie, la décroissance des densités urbaines et des mobilités ainsi qu’une vie locale dynamique, qui tend vers une forme d’autarcie.

    source : Gaëtan Mangin in  https://journals.openedition.org/lectures/50750

    au cas où seraient prévus un semis isotrope de commerces et services de proximité le quatrième scénario rappellerait les préconisations de Léonard de Vinci de la ville homogène à centralités secondaires équivalentes :

    un demi-millénaire plus tard nos auteurs s’en sont peut-être inspirés… on pourrait dès lors faire de substantielles économies de déplacement, avec les seules techniques des godasses et du biclou…

  2. clement wittmann

    faut jamais oublier que la population est une masse de débiles qui adorent foutrent leurs culs dans une bagnole.

     

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