La gratuité du réseau de bus de CASTRES-MAZAMET, lancée en octobre 2008, est un succès

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Le réseau Libellus à Castres et à Mazamet est gratuit depuis le 1er octobre 2008. 6 mois après le lancement, un premier bilan chiffré confirme le succès de l’opération. La fréquentation des bus dans la ville de Castres a augmenté de 76 % et plus spectaculaire encore, celle du Mazamétain de 186 %.

Cette nouvelle offre était inscrite dans le programme électoral du maire de Castres, Pascal Bugis (UMP), mais également vice-président de la communauté d’agglomération Castres-Mazamet, chargé des transports. Malgré une opposition des élus socialistes, ce qui semble quand même surprenant, le maire de Castres a imposé la gratuité du bus à Castres en versant à l’agglomération une participation au prorata des recettes réalisées en 2007 (au titre de compensation de la perte de recettes).

Le premier bilan réalisé après 6 mois de gratuité montre que la fréquentation des bus dans la ville de Castres a augmenté de 76 % et plus spectaculaire encore, celle du Mazamétain de 186 %. Il est intéressant de constater la progression de l’usage des transports en commun par les scolaires. Jusqu’à présent, les parents préféraient emmener leurs enfants à l’école plutôt que de débourser 142 euros par an et par enfant d’abonnement à Libellus. La bonne surprise est de constater aussi une part plus importante d’actifs.

Par ailleurs, le passage à la gratuité n’a pas engendré plus de dégradations ou d’insécurité contrairement à d’autres réseaux gratuits. Pour lever les appréhensions du personnel de conduite, les équipes de contrôleurs ont été renforcées.

Il pourrait y avoir encore des marges de manœuvre en ce qui concerne les « actifs » en réfléchissant à d’autres lignes, comme celle qui devrait desservir le futur hôpital construit dans le Parc d’activité du Causse.

Lire aussi :  Mobilité et modes de vie: entre aspirations et contraintes

La mise en place de la gratuité au moment où le prix du carburant flambait peut-elle expliquer le succès de l’opération ? Une étude qualitative sera menée à la rentrée pour comprendre les raisons de ce succès.

9 commentaires sur “La gratuité du réseau de bus de CASTRES-MAZAMET, lancée en octobre 2008, est un succès

  1. Pimousse3000

    Dans l’article je suis étonné de lire ceci : « Jusqu’à présent, les parents préféraient emmener leurs enfants à l’école plutôt que de débourser 142 euros par an et par enfant d’abonnement à Libellus. »
    Si on évalue la distance moyenne de l’école à la maison à 10km (cas optimiste car je suppose que dans la région les distances parcourues sont souvent supérieures), à raison de 30 semaines de cours et 5j par semaine, cela représente 30*5*10*2=3000km parcourus, soit au moins 150 euros de gazole à 1eur/L pour une petite voiture « économique ». Sans compter le temps passé sur la route et l’usure de la voiture…
    Drôle de mentalité!

  2. URB

    C’est peut être une drôle de mentalité, comme tu le dis, mais pour une famille avec 2 enfants, la voiture revenait déjà moins cher, car c’est « 142 € par an ET par enfant » alors que la voiture, qu’il y est 1 ou 2 enfants, ça ne change rien.

    Après peut être qu’il y a covoiturage avec les enfants des voisins, va savoir.

  3. Pimousse3000

    A voir les voitures partout en France, c’est plutot du 1 par voiture! Et pour info tu peux déjà doubler la distance et donc le coût que j’ai annoncé ci dessus (soit >300eur hors cout usure voiture, donc au moins 600eur en réalité et pour une petite voiture en plus!!), puisque Mazamet–Castres = 20km
    Bref, sauf pour quelques cas exceptionnels (« papa travaille pas loin et est bagnolo dépendant et aime bien montrer son gros 4×4 devant la grille du collège de sa fille »), je pense que la plupart n’ont pas fait ce rapide calcul. Ca m’étonnerait beaucoup que les horaires des écoliers coincident toujours avec ceux des parents, et que le covoiturage soit la majorité!
    Il me semble que 142eur pour 10 mois de bus à 40km/jour, ca revient à 2.3cts/km, c’est assez dérisoire, et c’est du temps de gagné pour les parents qui n’ont pas à toujours courir allez chercher leur(s) gamin(es) à l’école.
    Preuve que le problème n’est pas financier, mais bien dans les mentalités!

  4. URB

    Si ça peux te faire plaisir, mais on n’est pas à leur place, il y a peut être des paramètres que nous ne connaissons pas.
    Euh que je ne connais pas, vu qu’apparemment vous connaissez tout sur tout. 🙂

  5. Bibi

    Bonsoir,
    Attention aux articles ultra positifs sur la gratuité des transports publics. On sait bien que la principale motivation est politique. Je vais donc apporter un peu de nuance à l’article, dans le but de créer un débat.
    – 76% et 186% de combien ? Parce que si on part de bas, on peut aussi mettre cette hausse sur le coup de la simple publicité/communication
    – Si la croissance concerne surtout les scolaire, pourquoi ne pas avoir limité la gratuité à ces catégories ? Et laisser payer ceux qui en ont les moyens ?
    – Car là, on ne dit pas ce que la collectivité st désormais obliger de débourser pour combler le déficit. Rien n’est gratuit, si ce n’est pas les usagers, ce sera les contribuables qui payeront !
    – Et les effets perves ? Les personnes agées ou les jeunes qui squattent le bus pour passer le temps…
    – La perte des repères alors que le service public à un cout !
    ….

    A méditer

  6. Karl

    J’adore l’idée des « personnes âgées et des jeunes qui squattent le bus »!!! 🙂 Ils font des ramis (pour les vieux) ou des concours de jeux vidéos (pour les jeunes)? Non, sérieusement, vous croyez réellement à ce que vous dites? La gratuité est un phénomène qui n’est pas nouveau, qui se développe en france, et qui marche (sous certaines conditions). Il faut se documenter un peu quand même, vous trouverez sur le lien suivant un rapport assez récent qui fait le point sur les avantages et les inconvénients de la gratuité:
    http://carfree.fr/index.php/2008/09/04/la-gratuite-totale-des-transports-collectifs-urbains-effets-sur-la-frequentation-et-interets/
    Sinon, vous pouvez suivre l’actualité de la gratuité sur ce site:
    http://carfree.fr/index.php/tag/gratuite/
    De manière un peu plus générale, oui c’est à la collectivité de payer les transports publics, car il s’agit justement d’un réel service public à la population… et à l’environnement! C’est donc normal que les impôts servent à financer les transports publics. Et si les collectivités faisaient un peu plus payer l’automobile (à son juste coût pour la collectivité et l’environnement, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui), on trouverait largement de quoi financer encore plus de transports publics gratuits!

  7. Pimousse3000

    En ce qui me concerne, je suis contre la gratuité totale des transports. A mon sens, cela dévalorise complètement le service rendu, et on ne se rend pas (plus) compte de la chance que l’on a de disposer d’un tel service. Cela va bien au delà des problèmes de squat et dégradations.
    Aujoud’hui, les gens trouvent que le ticket de RER en IDF est très cher. Or, en le payant plein tarif, ils ne financent en moyenne qu’1/3 du coût total du service (personnel, entretien des voies, des rames, constructions nouvelles, énergie, maintenance etc…), le reste étant déjà supporté par les collectivités etc….
    (Pour le bus, le coût global est plus faible que pour le réseau ferré).

    Bref, se déplacer a et aura toujours un coût, et n’est pas un acte anodin ou gratuit, et on doit en être conscient. Ce coût peut être modique, surtout pour les personnes « dans le besoin » mais ne doit pas devenir gratuit.

    Enfin, Karl a raison sur le fait que les collectivités financent intégralement les routes (a fortiori le contribuable) pour nos chères autos. C’est une preuve de la politique en faveur de la voiture et non du transport. Une taxe par type de véhicule, genre vignette ou peage de ville, serait bienvenue (un poids lourd abime plus la route qu’un 4×4 qui abime plus la route qu’une petite voiture, qu’un 2 roues)

  8. Karl

    @Pimousse, ok pour faire payer l’usage de la route par l’automobiliste, mais je pense justement que les transports publics doivent être quant à eux gratuits: c’est toute la différence entre un mode de déplacement individuel qui doit être taxé massivement et un mode collectif qui doit être a contrario facilité largement y compris par la gratuité.Il faut faire payer la mobilité individuelle motorisée pour financer la mobilité collective plus respectueuse de l’environnement.

  9. Antec

    Exact Karl…

    Quand es-ce que l’automobiliste va réellement se rendre compte qu’il paye pour la route qu’il utilise ? pas en faisant son plein ou en payant un parking…

    Il faut juste que l’impôt qui permet de mettre en place ce service de transport en commun gratuit soit bien visible et que finalement, qu’ils l’utilisent ou non ils le paye donc autant en profiter !

    Un autre rapport publié ici indiquait aussi que l’investissement et le fonctionnement des transports en commun était bien plus générateur d’emplois que dans le monde automobile !

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