Sarkozy préfère les transports superpolluants

Une fois de plus, Nicolas Sarkozy vient de s’asseoir sur les objectifs du Grenelle de l’environnement. Souvenez-vous, il y a quatre ans, il affirmait : « La priorité ne sera plus au rattrapage routier mais au rattrapage des autres modes de transports. » À huit mois de la présidentielle, le ton a changé.

Le 6 septembre, à l’occasion d’une rencontre avec les salariés d’une société de transport, le Président affirme que l’augmentation du report modal – transport ferroviaire, fluvial et maritime – ne se fera pas au détriment du transport routier. Mieux, il « regrette que l’autorisation de circulation des 44 tonnes ne soit pas directement généralisée au-delà du seul transport de marchandises agricoles », relève dans un communiqué le Réseau Action climat (RAC).

Selon ce Réseau d’associations écologistes, ces camions « sont responsables de 23 % des émissions de CO2 issues du transport routier » alors qu’ils ne représentent que 3 % des véhicules européens. Côté sécurité routière, les 44 tonnes ne semblent pas non plus très performants et sont « à l’origine de 20 % de la congestion sur les routes et de 14 % des accidents mortels ».

Nicolas Sarkozy peut être rassuré. La part du ferroviaire et du fluvial a diminué de 12 % entre 2006 et 2009. On est bien loin de l’objectif affiché au lendemain du Grenelle qui consistait à « faire évoluer la part modale du non-routier et non-aérien de 14 % en 2006 à 25 % à l’échéance 2022 ». Après que le gouvernement ait mené la charge contre la filière éolienne tout en allégeant les autorisations encadrant le rejet de matières chimiques radioactives, augmenté de 10 % la pieuvre autoroutière, réduit les aides à l’agriculture biologique, l’esprit du Grenelle a du plomb dans l’aile.

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Sophie Chapelle

http://www.bastamag.net/

3 commentaires sur “Sarkozy préfère les transports superpolluants

  1. sarkoshow

    Sarkozy : « nous avons besoin de vous »
    07/09/2011
    http://www.fntr.fr/actualites-internet/sarkozy-nous-avons-besoin-de-vous.html

    Le mardi 6 septembre, le Président de la République, accompagné de Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre du Développement Durable et de Thierry Mariani, Ministre des Transports, s’est rendu dans une entreprise de transport routier du département de la Loire, la société LTR VIALON, PME de 400 salariés, spécialisée dans le transport volumineux, et adhérente de la FNTR.

    « Le transport routier est irremplaçable »

    Dans une allocution, le Chef de l’Etat, s’est adressé aux salariés, notamment les conducteurs, et aux chefs d’entreprise. Il a tenu à « rendre hommage à une profession courageuse, qui représente 400 000 emplois, qui propose des métiers et qui forme des jeunes ». Il a remercié les entreprises pour leurs engagements dans le développement durable et la sécurité routière.

    Il a également souligné le caractère irremplaçable et la souplesse du transport routier, « le seul capable d’être au plus près du client ».

    « Nous sommes décidés à vous aider »

    Le Président de la République a enfin reconnu les difficultés du secteur et fixé le périmètre des discussions à venir avec la profession :

    la compétitivité des entreprises et le temps de travail,
    le cabotage,
    la répercussion de la taxe poids lourds,
    le 6e essieu.
    Ces discussions devront s’engager rapidement puisque le Chef de l’Etat a annoncé qu’elles devaient déboucher sur des décisions en janvier 2012.

  2. stefanopoulos

    Le 6 septembre, en visite dans la Loire, Sarkozy a déclaré : « l’Autoroute A45 Lyon-St Etienne se fera », se posant ainsi à nouveau contre le Grenelle de l’environnement qui gelait tous les projets autoroutiers.

    Rappelons qu’une autoroute (l’A47) relie déjà les deux villes. Le projet de doubler cette autoroute par une seconde – l’A45 – quelques kilomètres plus au nord, est dans les cartons depuis 15 ans.

    Heureusement, des dizaines d’associations d’habitants des Monts du Lyonnais se battent pour éviter la construction de cette autoroute afin de préserver ce qu’il reste de ruralité entre les deux villes : des fermes, dont plusieurs en bio, mais aussi des espaces naturels accueillant des espèces protégées.

    L’Etat avait promis qu’on ne ferait plus d’autoroutes en doublon d’un tracé existant. Il suffirait de réaménager l’autoroute actuelle pour la rendre moins dangereuse et développer en parallèle la desserte ferroviaire entre St Etienne et Lyon. Le TER accueille déjà près de 20 000 voyageurs par jour. La création d’un RER entre les deux villes pourrait transporter plus de 70 000 voyageurs quotidiens. 70 000, c’est justement le nombre de véhicules qui empruntent aujourd’hui l’A47.

    Malgré les déclarations d’intention de Sarko, rien ne dit que l’A45 verra le jour car son coût estimé à 1,8 milliards d’euros nécessiterait un engagement des collectivités locales à hauteur de 600 millions d’euros. Et ni le département du Rhône, ni le Grand Lyon ne sont chauds pour mettre la main au portefeuille et défendre un projet prévu au mieux pour 2016. Combien coûtera le litre d’essence à cette date ? Le temps milite pour les défenseurs de l’environnement.

  3. FRANCE

    Merci de mettre le doigt sur le vrai problème qui est bien effectivement l’augmentation constante du transport routier. Je collectionne les photos de gares désaffectées qui sont chaque jour plus nombreuses. Et les suppressions de lignes et d’arrêts SNCF vont également toujours en s’accroissant. Qui en parle ?

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