Loire Autopartage a ouvert un service d’autopartage dans le département de la Loire, le 1er octobre dernier. Logiquement, c’est Saint-Étienne qui bénéficie du premier véhicule du département. Ledit véhicule a une place de stationnement réservée (le port de la voiture, en quelque sorte) à côté de la gare SNCF Carnot.
Pour le moment, le partage du véhicule s’y fait entre 20 abonnés. L’objectif est d’atteindre une flotte de 5 véhicules le plus rapidement possible, d’ici à un an. Pourquoi cet objectif ? Pour pouvoir jouir d’une flexibilité du matériel aux différents rythmes des usagers ; pour pouvoir installer quatre bornes d’autopartage en quatre autres endroits différents (les gares sont vues comme des nœuds intermodaux sensés). À cet objectif de 5 véhicules correspond donc un besoin de 100 abonnés. Le but de l’autopartage n’est pas de remplir un peu plus la ville de voitures, mais de se substituer à un nombre plus important de voitures.
Qui peut avoir besoin d’un service d’autopartage ?
En fait, la voiture de Loire Autopartage a deux grandes classes d’autopartageurs : les particuliers et les professionnels (agence d’urbanisme, associations). Parmi les particuliers, on peut trouver des autopartageurs qui roulent vraiment très peu, et c’est tant mieux qu’ils roulent peu. Mais on peut trouver des gens qui roulent un peu plus et qui trouveront avantage à pratiquer l’autopartage (ainsi, si vous roulez moins de 10.000km mais que vous utilisez la voiture, l’autopartage peut être un très bon substitut à la possession d’une voiture trop souvent à l’arrêt, trop chère à entretenir, trop bouffeuse d’espace en ville, trop pesante pour les questions de stationnement, et trop chère à l’achat).
Notamment, si vous connaissez des couples qui cherchent à se payer un deuxième véhicule mais trouvent cela ruineux, il est grand temps de leur parler de l’autopartage. C’est à ce moment-clé (l’achat d’un véhicule étant un investissement lourd, de l’ordre de la dizaine de milliers d’euros) que l’on peut étudier très sérieusement la faisabilité de l’autopartage. Enfin, même, s’ils se plaignent trop du poids financier de la voiture, on peut même leur proposer de se passer de voiture (et si c’est des vrais de vrais, ils se passeront joyeusement de leurs deux voitures) et de lire le site Carfree France pour voir que d’autres y parviennent.
L’hyperprésence automobile dans les villes-centres et l’envahissement des trottoirs par les voitures mal stationnées, ainsi que tous les jurons qui accompagnent tout ceci, sont à combattre et c’est aussi un argument convaincant pour l’autopartage. Car la réduction par 20 du nombre de véhicules serait une grande respiration pour les trottoirs et donc une grande opportunité pour redonner de l’espace aux paysagistes ou même aux pratiquants de la planche à roulettes ! À terme, dans des grands réseaux d’autopartage, pour un véhicule sont admis 50 abonnés plutôt que 20.
Partout en France, l’autopartage grandit. Loire Autopartage, comme d’autres réseaux d’autopartage, tient à signifier sa démarcation nette avec le système des Blue Cars de Paris, qui a valu le Bagnolo-Trophée 2011 à la ville de Paris. En effet, Loire Autopartage ne se veut pas un service « en trace directe » comme les Blue Cars de Vincent Bolloré et condamne même ce fonctionnement.
La trace directe, c’est le principe tel qu’énoncé ci-dessous par Le Parisien :
« Les voitures pourront être utilisées en trace directe, c’est-à-dire qu’il sera possible de déposer le véhicule dans une station différente de celle de départ. »
Si certaines villes françaises avaient pris quelques longueurs d’avance, comme Strasbourg, Grenoble ou Paris, toutes n’évoluent pas dans le même sens, y compris chez les pionnières. Et la disparité entre différentes villes est forte. Grenoble se fait forte d’environ cinquante véhicules, tandis que Saint-Étienne a son tout premier depuis un mois. Dans une même région, les réseaux sont très différents. Pourtant, le véritable souhait d’intermodalité auquel aspire le covoiturage ne peut se réaliser que si, par exemple, l’Isérois en voyage dans le département de la Loire trouve un véhicule en autopartage et libre au moment de sa venue à Saint-Étienne. À ce moment, l’Isérois peut très bien prendre les transports en commun pour joindre une ville à l’autre. En ce moment même, le système de réservation est en train de passer au niveau national, afin de pouvoir réserver un véhicule de Strasbourg pour des déplacements en Alsace le temps que j’y serai, même si je suis un Stéphanois, pour peu que je sois inscrit dans mon réseau ligérien, bien sûr.
Quelle est la différence entre le système d’auto-partage de St Etienne et les blue-car de Paris ou Nice ? A Nice, je crois qu’il faut s’abonner.
Oui je crois qu’une note de bas de page ou une courte parenthèse pour expliquer « en trace directe » est nécessaire.
@ Lécolomobile :
L’autolib de Paris ou Nice n’est pas de l’autopartage, c’est un système « one-way » cmme le vélib avec des stations et des bornes pour garer la voiture.
Lire : http://carfree.fr/index.php/2011/10/20/le-bagnolo-trophee-2011-est-attribue-a-la-ville-de-paris/
C’est chose faite, Apanivore, voici un lien vers les archives du Parisien qui expliquera ce qu’est la trace directe, prévue par le groupe Bolloré dès la conception, à la suite du Vélib (lui aussi en trace directe) :
http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-autolib-trace-sa-route-10-11-2009-705756.php
« les voitures pourront être utilisées en trace directe, c’est-à-dire qu’il sera possible de déposer le véhicule dans une station différente de celle de départ. »
En fait, Lécolomobile, il faudra là aussi s’abonner. Un abonnement un peu plus cher qu’à Paris mais un prix à l’usage certainement moins cher, bien que la course en voiture d’Autolib soit facturée au temps (demi-heure) quand la course en voiture de Loire Autopartage est facturée selon une combinaison de temps (heure) et de kilomètres (enfin, surtout vu le petit nombre de kilomètres que l’on est capable de faire à Paris en une demi-heure, la demi-heure parisienne est sans doute faite pour rouler la nuit, aux heures où personne ne roule). Un véhicule qu’il faudra réserver par Internet et donc pas tout à fait en libre-service. Et cette trace directe qui est une différence importante. Là où l’on voit des camions remorquer des Vélib d’une borne à une autre, il y aura le même principe pour les Autolib.