110 activistes inaugurent le premier aménagement cyclable de Biarritz

Plus d’un an après les engagements pris -à la suite de la campagne Bizi Kleta- par la municipalité de Biarritz en matière d’aménagements cyclables, rien n’a été fait. Mercredi dernier, 110 militants-tes et sympathisants-tes de l’association altermondialiste basque Bizi ! ont inauguré le tout premier aménagement cyclable de Biarritz.

L’installation de panneaux verticaux et la réalisation d’un marquage au sol approprié par une équipe d’ouvriers activistes ont suffit pour aménager le double sens cyclable de la rue Mazagran, situé en plein cœur du centre ville de Biarritz.

Le double sens cyclable – encore appelé contre sens cyclable – est une voie à double sens de circulation dont un sens est exclusivement réservé aux vélos. Ce dispositif a été introduit dans le Code de la route en 2008. Sa mise en œuvre est obligatoire depuis 2010 dans toutes les rues à sens unique situées en zones 30.

Les doubles sens cyclables permettent de raccourcir les distances à parcourir à vélo.

Pour la collectivité, leur réalisation est rapide et peu coûteuse car elle ne nécessite pas de travaux lourds de voirie. Pourtant, malgré les sollicitations répétées de Bizi ! depuis 2010, la ville de Biarritz refuse cet aménagement dans son centre ville où les rues en sens uniques sont nombreuses. La ville justifie son inaction en évoquant l’étroitesse des rues et le caractère dangereux de ce dispositif.

« La rue Mazagran et les autres rues du centre ville de Biarritz sont suffisamment larges pour généraliser les doubles sens cyclables. De nombreuses villes comme Nantes, Grenoble, Toulouse et récemment Bayonne ont aménagés des doubles sens cyclables, parfois dans des rues bien plus étroites qu’ici » indique Iban Grossier, porte parole de Bizi ! « De plus, il faut tordre le cou à une idée reçue : non les doubles sens cyclables ne sont pas dangereux ! »

Lire aussi :  Connard de cycliste !

En effet, de récentes études démontrent qu’au contraire, ces aménagements réduisent les risques d’accidents. « c’est bien l’inaction de la ville de Biarritz en matière d’aménagement cyclable qui engage la responsabilité des élus s’il advenait le moindre accident à un cycliste. » rappelle Bizi !

Par la réalisation de cette action à la fois très concrète et symbolique, en cette journée mondiale de l’environnement, Bizi ! nous alerte à nouveau sur l’urgence à agir dans la lutte contre le réchauffement climatique pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

Dans le domaine du transport des personnes, la réalisation d’aménagements cyclables à Biarritz et ailleurs, en complément d’une offre de service de transport collectif performant sur des voies de bus en site propre, doit être une priorité forte.

En plein débat sur la transition énergétique, à moins d’un an des municipales, c’est le moment ou jamais d’exiger des politiques municipales et intercommunales ambitieuses en matière de sobriété énergétique et de lutte contre le changement climatique.

http://www.bizimugi.eu/

6 commentaires sur “110 activistes inaugurent le premier aménagement cyclable de Biarritz

  1. jacques dutheil

    On n’est jamais si bien servi que par soi-même!
    Bravo!
    Si toutes les villes ne bénéficiant pas encore de la décision des élus pour ce type d’aménagement pouvaient avoir une centaine d’activistes au pochoir…!

  2. apanivore

    @Jacques, c’est bien un problème ça, le manque d’implication de la plupart de nos concitoyens.

    Je participe dans une association de cyclistes (pas un club sportif) et sur les 120 personnes qui sont ok pour donner une petite cotisation, il n’y a guère qu’une demi-douzaine qui s’investit personnellement sur le terrain.

    Mais bon je ne devrais peut-être pas dire ce genre de choses et laisser penser aux détracteurs des alternatives au tout automobile qu’il existe un puissant lobby cycliste.

  3. jacques dutheil

    C’est une réponse intelligente à l’inertie politique qui mobilise un minimum de moyens: pochoir, peinture, pinceaux et… militants, même d’un jour : nouvelle version de, l’act painting qui peut intéresser les média et donc faire venir facilement du monde pour cette raison?

    Les piétons devraient copier le principe pour matérialiser tant de passages protégés absents aux intersections , ou couper un itinéraire trop long n’en comportant pas: ça épargnerait au moins de se faire klaxonner quand on traverse à plus de 50 m de ce dispositif comme l’autorise le code de la route…

    A quand du pochoir rouge et blanc à 30 ou 20 sur les trop nombreux panneaux minimalistes à 50 km/h? Là encore, au vu du non respect systématique de la panneautique par l’atomobiliste (néologisme fabriqué par hasard avec ce clavier oublieux du U…), à commencer par l’interdiction de stationner, ce n’est pas tant le changement de comportement qui est à attendre que la publicité des modes actifs dans le paysage mental…

  4. Catherine Lenglet

    bonjour,
    Evidemment, on soutient!
    Une remarque pour la rédaction: c’est agaçant de voir petit à petit le terme « activiste » qui est une transcription directe de l’anglais se substituer à « militant » qui est sa traduction.
    Le biodiversité c’est aussi celle des langues.

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