Tricherie des constructeurs automobiles – Après le Dieselgate, le « CO2Gate »?

Planter du décor…

Après le Dieselgate où se sont illustrés tour à tour PSA, Renault, Opel, VW, Porsche, BMW et tous les autres « honnêtes constructeurs automobiles », qui ont été pris il y a trois ans en flagrant délit de dissimulation du niveau réel de la pollution aux oxydes d’azote (NOx), voici un nouvel épisode témoignant de la tricherie permanente et des petits arrangements avec la santé pratiqués par ceux qui s’enrichissent éhontément en vendant des machines de mort… Vive le Cacapipitalisme !

La Commission Européenne a en effet dénoncé récemment les agissement de plusieurs constructeurs automobiles, qui auraient artificiellement gonflé leurs émissions de CO2 de référence, espérant ainsi avoir à terme des objectifs moins ambitieux à respecter dans le cadre des nouvelles normes européennes.

« Des preuves émergent que les valeurs (d’émissions polluantes) déclarées officiellement par les constructeurs ont pu être gonflées« , note la Commission dans un document de recherche transmis à l’AFP par l’ICCT (Conseil international pour des transports propres), l’ONG déjà à l’origine des révélations sur le Dieselgate.

Selon le rapport de la Commission, des constructeurs -jamais nommés par le rapport, et c’est bien dommage !- ont prétendu cette fois-ci que certains de leurs véhicules émettent plus de gaz à effet de serre qu’ils ne le font en réalité. Les industriels tentent ainsi d’influencer le niveau acceptable de pollution qui sera adopté pour 2025 ou 2030 dans le cadre des nouvelles mesures harmonisées au plan mondial, dites « WLTP ». Plus ce niveau nominal est élevé, moins ils auront à faire d’efforts pour le réduire à moyen terme. Tous les subterfuges sont bons pour augmenter les dividendes !

« L’étude du JRC (le centre d’études scientifiques de la Commission) montre qu’il y a effectivement eu des écarts entre les valeurs déclarées et mesurées« , a confirmé mercredi Christian Wigand, un porte-parole de la Commission.

« Ça leur a échappé »…

« Cela fait six mois que nous tentons d’alerter la Commission, au début ils étaient en colère et ne voulaient rien entendre, maintenant ils reconnaissent le problème et admettent publiquement que ça leur a échappé« , réagit auprès de l’AFP Peter Mock, le responsable de l’organisation ICCT.

Jusqu’à présent, la réglementation européenne se basait sur des volumes limites d’émission (95 grammes de CO2 par kilomètre). Après le scandale Dieselgate, et par souci de ramener un semblant de discipline et de crédibilité dans un « honnête » secteur automobile européen empêtré dans d’embarrassantes tricheries sur fond de prêts automobiles toxiques, l’UE a décidé de reprendre la main à la fois sur les questions des seuils d’émission de NOx mais aussi des gaz à effet de serre.

La Commission a ainsi lancé, dans le cadre de son paquet « Mobilité propre » de septembre 2017, un objectif commun de réduction des émissions de CO2 de 30% d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 15% en 2025. Pour mettre en place ce système, qui fait actuellement toujours l’objet de négociations (c’est vrai quoi, ça pèse quoi l’environnement et la santé publique face aux montagnes de billets ?), les experts de Bruxelles demandent aux constructeurs de soumettre depuis 2017 aux tests WLTP leurs véhicules en passe d’être commercialisés.

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« Ces véhicules tests, une fois approuvés, seront mis sur le marché et immatriculés en 2020, et sans intervention cela conduira à une hausse des objectifs WLTP de 2021« , indique le rapport européen. Les deux commissaires européens ayant lancé l’alerte disent redouter que ces taux truqués modifient à la hausse par ricochet les objectifs qui seront fixés pour 2025, puis 2030.

Confiance ? Vous avez dit confiance ?

Ce même rapport encourage les autorités européennes à ne plus baser, même partiellement, ses calculs sur les valeurs déclarées par les constructeurs. « Ce ne sont que des recommandations et nous n’avons aucune garantie que cela sera véritablement mis en place« , déplore M. Mock, de l’organisation ICCT.

Du côté des constructeurs, ces nouvelles révélations sont jugées farfelues. Volkswagen -principal fraudeur dans le Dieselgate, faut-il le rappeler- assure mercredi dans un communiqué n’avoir aucun intérêt à manipuler ce genre de chiffres à la hausse. « Avec une augmentation artificielle des niveaux de WLTP, nous rendrions nos véhicules moins attractifs pour nos clients« , déclare le groupe.

« Pour les marques de Volkswagen, il peut être exclu que les valeurs de CO2 mesurées dans le cadre des tests WLTP sont artificiellement gonflées« , assure une porte-parole à l’AFP.

Interrogé par l’AFP, l’allemand BMW a assuré « faire tout son possible » pour parvenir à l’objectif ambitieux fixé par l’UE tout en assurant se conformer aux outils de mesures réglementaires.

De son côté le français PSA assure effectuer ces mesures en « toute transparence » sous le contrôle d’organismes tiers indépendants.

On ne demande qu’à croire ces honnêtes Messieurs les constructeurs, n’est-ce pas ? 😉 Ce n’est pas comme si tous les tests de leurs sublimes pétrolettes et autres étaient déjà réalisés dans des conditions totalement déconnectées de la réalité (scotchage des interstices de la carrosserie, neutralisation de l’alternateur, etc…). Et que dire des équipements « vertueux » tels que le Stop & Start, sur lequel je me suis déjà exprimé précédemment…

Vive la Frooooooonce, et vive la Croissoooooooooonce !

11 commentaires sur “Tricherie des constructeurs automobiles – Après le Dieselgate, le « CO2Gate »?

  1. Letard

    Bonjour à tous,

    il me semble que ce serait encore une preuve que l’automobiliste s’empoisonne à son volant, surtout dans des embouteillages.

    Il serait préférable, pour moi, de garder ses distances par rapport au pot d’échappement qui est devant, pour moi, au moins une distance de 30 mètres à moins de 30 km/h en ville, avec la zone 30 généralisée dans toutes les agglomérations.

    Cela laisse plus de 3 secondes avant que des gaz du pot d’échappement ne pénètre dans l’habitacle via des prises d’air avant et le système d’aération.

    Donc, cette distance minimale entre 2 véhicules motorisés qui se suivent si elle est adoptées par un maximum d’automobilistes en agglomération, supprimerait les embouteillages, les carrefours encombrés, diminuerait l’effet de serre et le réchauffement climatique, permettrait à l’automobiliste de moins s’empoisonner par des gaz d’échappements, ainsi que ses éventuels passagers, ce qui lui permettrait, aussi, d’avoir plus les pieds sur terre bien qu’ils ne les ait pas à son volant.

    Eventuellement, des cyclistes pourraient circuler sur cet espace ainsi libéré entre les voitures.

    Qu’en pensez-vous, s’il vous plaît? Merci

    A votre service

  2. Letard

    Bonjour,

    Pour moi, ce me semble encore une preuve que l’automobiliste s’empoisonnerait à son volant.

    A votre service

  3. Nikos

    Les automobilistes sont autant responsables que les constructeurs et les multinationales  dans la mesure où ils cautionnent  le système et contribuent  à l’enrichissement du lobby automobile !

    Il n’y aurait pas de construction de voitures si elles ne se vendaient pas !
    Il n’y aurait pas de pollution atmosphérique si les gens se deplacaient auttement  qu’en  bagnole ! Bande de feignasses ! Homo sapiens bagnolus ctetinus tu creuses ta tombe avec ta connerie !

     

  4. Letard

    Bonjour à tous,

    Les automobiles à moteur thermique (à l’huile, au diesel, à essence, au charbon ou autre) en fonctionnement, rejettent aussi du CO (monoxyde de carbone), bien plus toxique que le CO2 (dioxyde de carbone) comme des fumeurs ou fumeuses mais pas dans la même quantité.

    Ce rejet de CO est, pour moi, rarement mesuré et peut influencer le résultat des mesures de CO2.

    Le CO (monoxyde de carbone) n’est pas produit par le corps humain et il lui est très toxique et, en plus, c’est un gaz invisible et inodore.

    Pour moi, le rejet de CO est plus important dans un air très pauvre en oxygène, comme dans les tunnels routiers embouteillés, généralement.

    A votre service.

  5. vince

    C’est plus une question d’opulence que de fainéantise, les voitures actuelles sont tellement utilisées à l’excès : on n’hésite plus à faire 3 magasins ikea pour avoir la table de 140 en jaune, ni d’aller à Liège pour manger une gaufre, etc tout ça dans des voitures actuelles luxueuses en options inutiles et de taille de plus en plus démesurée.

    Si on se contentait des déplacements indispensables dans des véhicules décents on pourrait se permettre d’être fainéants.

     

  6. kervennic

    L’homme est une espece profondement criminelle.

    Regardez tous ces gens qui continuent a prendre leur bagnole, a conssommer, a polluer, a bouffer de la merde alors qu’ils savent qu’ils nuisent a leur espece.

    On arrivera pas a les convaincre ni meme a exprimer un avis contraire capable de percer le voile mediatique, parcontre lorsqu’il y’aura un effondrement des structures etatiques, on pourra devancer intelligemment les epidemies et participer a une epuration massive. Ca sera la guerre et ca sera sans pitie, pas plus que les automibilistes qui saccagent notre climat ne font montre d’aucune prevention.

    Je me prepare a cette eventualite et j’y prepare mes proches et mes enfants. Il faut preparer l’esprit de guerre. La paix ne nous a apporté que des catastrophes.

    Unabomber has always been correct.

  7. Jol25

    Jamais contents alors? On râle contre les constructeurs quand ils mentent sur le nox, qu’ils sous-estiment, et on râle aussi quand ils mentent sur le CO2, qu’ils surestiment? Comment ils vont faire pour satisfaire tout le monde alors, les pôvres? Ne vous inquiétez pas, si l’automobiliste avait des soucis avec la pollution, il ne roulerait pas en voiture… Donc cela ne changera rien, si ce n’est justifier de changer de voiture, éventuellement. Cela ne tue pas le business, c’est l’essentiel !

     

  8. Letard

    Bonjour à tous,

    Tous les nouveaux véhicules avec un habitacle qui entrent en circulation devraient être équipés de détecteurs électroniques, si possible, d’oxyde d’azote et de soufre ainsi que de monoxyde de carbone, au moins.

    Ainsi l’automobiliste pourrait choisir lui-même en connaissance de cause la distance qui le sépare du ou des pot(s) d’échappement du véhicule précédent en fonctionnement pour s’empoisonner moins à son volant.

    Pour moi, cette distance devrait être au moins de 30 mètres soit un peu plus que la longueur de 2 bus, généralement.

    Qu’en pensez-vous, s’il vous plaît? Merci

  9. Letard

    Bonjour à tous,

    Pour moi, nous sommes condamné à la paix. Tout conflit généralisé entraînerait l’extinction de notre espèce définitivement jusqu’au dernier homme ou à la dernière femme. L’extinction de masse des espèces actuelles nous le démontre.

    A votre service.

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