Le scandale de l’espace public à Genève

Vous arrive-t-il de sortir dans la rue et d’être frappé·e par le fait que tout est recouvert de voitures? L’association suisse actif-trafiC a réalisé une petite vidéo pour dénoncer la place démesurée accordée au trafic motorisé dans notre espace public au travers de l’exemple de trois rues de Genève: l’axe Pictet-de-Rochemont, le boulevard du Pont-d’Arve et la rue Dancet.

Ambulances et bus coincés dans les bouchons, cyclistes en danger, espaces piétons rognés, habitant·es sinistré·es forcé·es à vivre fenêtres et volets clos, manque d’espaces verts: avec des vues filmées en drone et au sol, actif-trafiC montre comment la domination écrasante de la voiture dans nos rues met en danger et détruit la qualité de vie et la santé de la population…

4 commentaires sur “Le scandale de l’espace public à Genève

  1. mat b

    Je crois qu’on est bien obligé de se rendre compte de la place accordée aux motorisés. Rien qu’un petit détail infime dans la manière de se garer. Même celui qui se gare correctement (cad sur la chaussée) va se serrer le plus près possible du trottoir, obstruant par la même le caniveaux. L’automobiliste peut aussi faire le tour pour replier son rétro coté circulation, il ne le fera jamais coté piéton. Et comme les plus vertueux sont minoritaires, l’espace piéton est sans cesse envahi par des crottes de dinosaures

    Le plus frustrant dans tous ça, c’est le peu de moyens légaux pour déjouer ce fléau, chaque citoyen devrait avoir un recours contre son maire quand rien n’est fait pour faire respecter la loi.

    Mais non, le circuit judiciaire est complètement miné. J’avais fait part à Marcel Robert de mon expérience lors d’une altercation avec une automobiliste qui m’avait renversé deux fois et qui a eu gain de cause. Eau et gaz, à tous les étages, je me suis entendu dire moi aussi je fais du vélo

  2. Adri1

    Marrant ça me rappelle mon lieu de résidence où les trottoirs sont littéralement envahis de bagnoles.
    A raison de 2 à 3 merdes à roulettes par logement en moyenne, y aurait de la place à récupérer pour mieux pouvoir marcher…

  3. PMeBC

    La bagnole est sacrée. Faut pas y toucher. Un jour que je marchais sur le trottoir, soudainement la portière d’une voiture stationnée s’est ouverte. Je l’ai prise en plein dans la poitrine et la main gauche. La conductrice s’est d’abord excusée, je lui ai dit qu’elle devait regarder avnat. Mon épouse a eu le toupet d’éffleurer de la main le rétroviseur, et, ça y est nous étions COUPABLES d’avoir probablement abimé le mécanisme. J’ai dit que si on le prenait comme ça, j’allais me faire faire un controle médical pour la main ensanglantée et Dieu sait quoi à la poitrine. Elle s’est mise à crier. Pour éviter un scandale nous sommes partis.

    La bagnole c’est sacré.

  4. pedibus

    cette vidéo toute récente est une grande réussite pédagogique, on aimerait que chacune des grandes agglomérations françaises s’en inspire, du moins le réseau associatif local anti-bagnole s’il existe…

    hélas sur quels acteurs associatifs peut-on compter en milieu urbain français et sont-ils en capacité de se fédérer, de sortir de leur silo ou couloir respectif… ? de rares exceptions toutefois, comme la grande association ADTC à Grenoble, qui dès sa fondation, l’année suivant 1973, celle du fameux « choc pétrolier », a su fédérer usagers des transports en commun, cyclistes et piétons… et devenue depuis « acteur incontournable »  de l’interco alpine dans les débats politiques sur le thème de la mobilité ;

    qu’un parti, comme les écolos, devienne aiguillon politique pour commencer à débarrasser la ville et son agglo de la bagnole, aidé de consultations locales multiples et à thématiques diverses, on a alors déjà les ingrédients suffisants pour faire monter la mayonnaise et mettre des bâtons dans les roues de nos chers motorisés et leurs activistes :

    évidemment en France « y a pas », et ça fait cruellement défaut… et le réseau local tricolore d’acteurs anti-bagnole fait bien piètre figure face à son chalenger l’automobile club… mais il ne faudrait pas croire non plus que tout est rose dans la cité de Calvin,  la république genevoise ayant à gérer un puissant et remuant lobby bagnolard, toujours sur le qui-vive à l’occasion de ces votations et à l’origine d’un corpus juridique local très favorable à force de manœuvres politiciennes : ainsi quand on supprime des places de stationnement sur voirie il y a obligation de compenser ailleurs, même au prix astronomique de la même chose en ouvrage…

    bref il n’y a donc rien d’étonnant à voir un beau « décor pompidolien bagnolard « de ce côté-ci du Léman,  la puissante section locale de l’automobile club suisse  étant chez elle, bien installée, et en situation de blocage pour toute évolution consistante de l’urbanisme d’une agglo millionnaire en habitants avec un flux automobile pendulaire franco-suisse gigantesque, que le nouveau RER avec ses six lignes – Léman Express, LEX pour les locaux… –  écorne à grand-peine…

    et s’il y avait à chercher le meilleur symbole de l’emprise de l’automobile en territoire genevois, tant dans l’espace viaire que dans les constructions cognitives, sans doute le trouverait-on encore dans les transports en commun, avec le tram qui ici n’a pas de priorité aux feux de circulation, comme il est d’usage dans notre pays… !

     

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