Bastille, Fêtes, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation et Panthéon seront les sept grandes places parisiennes réaménagées d’ici 2020. L’objectif principal est de créer des lieux apaisés et conviviaux avec 50 % d’espaces supplémentaires pour les piétons.
« Donner plus de place à celles et ceux qui ont envie de vivre dans une ville plus pacifiée, avec moins de voitures et moins de stress. » C’est par ces mots qu’Anne Hidalgo a lancé en juin 2015 la concertation sur le réaménagement de sept grandes places parisiennes: Bastille, Fêtes, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation et Panthéon.
Des objectifs communs à toutes les places ont assez rapidement émergé des consultations, confirmant ce besoin de créer des lieux pacifiés et multiusages :
– Désencombrer les places, donner plus d’espace pour des usages diversifiés
– Faciliter les cheminements des cyclistes et des piétons, en privilégiant les traversées en une seule fois
– Favoriser l’accès aux transports en commun et l’intermodalité
– Végétaliser les places, créer des espaces verts conviviaux à investir
– Mettre en valeur l’architecture et l’histoire des places
– Faciliter le sport, les activités culturelles et artistiques, la détente en installant des mobiliers innovants
– Ouvrir l’aménagement des places à leurs usagers et la vie de leur quartier
50% d’espace supplémentaire pour les piétons
Contenir la circulation sur un ruban de 12 mètres de large maximum pour chacune des places, permettra de gagner 50% d’espace supplémentaire pour les piétons, tout en maintenant au plus quatre files de circulation. Cet aménagement permettra également de sécuriser les traversées piétonnes qui pourront s’effectuer en une seule fois sans avoir à créer un îlot en milieu de chaussée. Les cœurs de place redeviennent ainsi accessibles, permettant de profiter des monuments historiques ou des jardins.
L’espace libéré (représenté en jaune sur les intentions d’aménagement de voirie) est une page blanche : tout reste à inventer, co-élaborer et co-construire dans les prochains mois avec toutes celles et ceux qui le souhaitent.
Des collectifs (architectes, paysagistes, programmistes, urbanistes…) seront désignés et présents dans des espaces dédiés sur chacune des places. Avec vous, ils travailleront sur l’élaboration et la construction de leurs usages : permettre des activités sportives et culturelles, s’y arrêter pour déjeuner, jouer ou travailler, envisager une végétalisation si elle est possible…
Les travaux de voirie livreront un socle, un espace libéré où tout reste à inventer.
Calendrier
Désignation des 7 collectifs : d’avril à novembre 2016
Début des travaux de voirie : de 2017 à 2019, selon les places
Légende des photos
Place de la Bastille
Comment se donner rendez-vous au pied du génie de la Liberté? Une grande esplanade est libérée pour les piétons, esplanade sur laquelle seront disposés des mobiliers selon les usages souhaités.
Place des Fêtes
La place des Fêtes tisse des liens. Le marché est réinstallé, des traversées sont facilitées par la démolition partielle d’auvents, l’espace central est 100% piéton.
Place Gambetta
Témoin parfait du XIXe siècle, la place Gambetta agrandit ses trottoirs, désencombre l’espace et retrouve la cohérence de son paysage historique.
Place d’Italie
Le cercle central de la place d’Italie facilitant les traversées piétonnes et offrant la possibilité de terminer le square souhaité par Haussmann lors du dessin de la place; c’est l’occasion d’une coproduction citoyenne autour du jardin en ville avec les habitants, l’école du Breuil et l’école Estienne.
Place de la Madeleine
Le monument retrouve son écrin historique souligné par l’alignement des arbres. La circulation est réduite et les espaces dégagés permettent une installation plus lisible du marché aux fleurs, du marché alimentaire et du kiosque culturel.
Place de la Nation
Une grand-place de la Nation ouverte à tous avec un jardin central, agrandi. Une couronne désencombrée transformée peu à peu avec les riverains, les habitants, les étudiants et les lycéens.
Place du Panthéon
La place du Panthéon, cœur du Paris des savoirs, retrouve sa splendeur au centre d’un espace unique, partagé qui évolue selon les rythmes de la ville. Le pavé débarrassé des voitures, unifie l’espace. La circulation des riverains et des services est préservée car une coproduction des nouveaux usages préfigure les dispositions futures.
Bonne nouvelle !
A suivre, donc… Rendez-vous en 2020 !
La prochaine étape : quand la province imitera la capitale…?
De beaux chantiers en perspective au vu de la place qu’y prend la bagnole.
Même dans la capitale, il manque les plus envahies par la bagnole : la Concorde, l’Etoile, le rond-point des Champs Elysées, le carrefour de l’Opéra…
Les quartiers Ouest, où la bagnole est reine et la couleur politique différente de la majorité municipale sont clairement oubliés.
Oui, apanivore, ce traitement différentiel nous ramène directement à la période d’haussmannisation qui, précisemment, a davantage concerné l’ouest parisien (capitale) :
le préfet de Napoléon III a préparé-là, sans le savoir, un beau bastion d’automobilistes, après y avoir favorisé au maximum la circulation hippomobile…
Pour apporter un confetti de tempérament à ce commentaire, reconnaissons à Haussmann tous ces alignements d’arbres qui peuvent faire le bonheur des piétons les jours de chaleur – que le réchauffement climatique contribuera à rendre plus nombreux et intenses -, qu’il s’est empressé de s’attribuer (ses prédécesseurs, Rambuteau particulièrement, ont beaucoup agi dans ce sens sous la Monarchie de Juillet).
@Pedibus,
La province n’a pas attendu la capitale pour avoir de vastes et vraies places piétonnes, pas des machins réduits au rôle de rond-point. 🙂
Comme d’habitude, du blabla, des photos-montage et la réalité….
Et puis en prime, la novlangue qui ne veut rien dire: « la ville durable ». Ne parlons même pas du devoir de sauvegarder la langue, un peu d’anglais fait toujours du bien: « la BOX »
C’est donc très « dans l’air du temps »: des fausses photos, des promesses à deux balles, du mensonge et de l’anglicisme.
Oui Bernard, ces carrefours parisiens n’auront jamais la quiétude de rues ou de places piétonnes, mais c’est sans doute là envoyer un message fort en direction de la société, en baissant d’un cran la place de la bagnole en ville.
Au vu du très bon score parisien en termes de proportion de ménages non motorisés…
http://map.datafrance.info/logement?coords.lat=48.86477122456225&coords.lng=2.3275566101074214&d.d1.id=menages-ayant-au-moins-une-voiture&d.d1.gr=iris&d.d1.y=2010&d.d1.gp=part-des-menages-disposant-d-au-moins-une-voiture&d.d1.on=1&d.d1.slug=d1&zoom=13
…c’est sûrement plus facile de s’engager dans cette direction dans la capitale. Et de tout temps les grandes villes de province ont chercher à devenir des petites répliques de la grande. Cependant il est arrivé aussi que la capitale ait attendu de la province la prise de risque pour utiliser une nouvelle technique de transports : ainsi en a-t-il été au tournant du XIXe siècle avec le tram alimenté par caténaire, avec Clermont-Ferrand comme ville pionnière…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tramway_de_Clermont-Ferrand#Premier_tramway_.281890-1956.29
Enfin l’idéal serait de reconvertir la ville-automobile en ville-piétonne en instaurant une continuité des itinéraires pédestres à travers tout son territoire.
çà me laisse dubitatif, vu l’état de la place de la République après son réaménagement : impression de désert minéral, invasion du sordide avec campements de SDF , avec les odeurs de pisse (ou pire) qui les accompagnent, ou circuit improvisé pour planches à roulettes (tout sauf « doux »)….
@Pedibus, une rectification sémantique, si vous permettez : » au tournant du XIXe siècle avec le tram alimenté par caténaire, avec Clermont-Ferrand comme ville pionnière… ».
Cela se passait un peu avant 1900, c’était donc au tournant du XXème siècle
Ces projets d’aménagements restent mitigés, et insatisfaisants. Par exemple Place de la Nation, certaines des voies, telles Dorian, Fabre d’Eglantine, Bel Air (et côté nord Taillebourg et Bouvines) ne sont que de courts tronçons créés pour la régularité géométrique de l’étoile. Donc elles pourraient (devraient ?) être intégrées avec les pourtours circulaires de la place dans une vaste zone à dominante piétonne. Pourquoi ne pas intégrer aussi le rond central à l’une de ces zones, en fermant la section sud de l’anneau de circulation (face à Dorian, Fd’E et Bel Air) aux voitures, qui passeraient seulement sur la section nord de l’anneau ?
Place de la Bastille, il semble que la circulation ne contournera plus la colonne du Génie par le sud : c’est aussi ce que je suggère à Nation.
[img]https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4b/P1160484_Paris_IV-XI-XII_place_de_la_Bastille_rwk.jpg/260px-P1160484_Paris_IV-XI-XII_place_de_la_Bastille_rwk.jpg[img]
test insertion image
…foiré
impossible donc d’insérer des photos en commentaire?
Si on copie colle son adresse, on voit que votre image est celle de la colonne du Génie.
On peut aussi coller un lien pour partager un schéma My Maps https://www.google.com/maps/d/edit?mid=z7UDXrddk5SA.kiQo-wp5oufA&usp=sharing . S’ouvre t-il pour tous les lecteurs ?
OK Bernard : plan de la place de la Nation très parlant quant au scénario mieux disant pour la piétonisation…
On aurait là l’occasion de planter un bois! Peut être un jour, quand la langue des élus sera de bois vert…