La dernière livraison d’INSEE Première confirme ce que chacun savait déjà : plus les gens habitent loin de la ville, où ils travaillent généralement, plus ils prennent leur voiture pour de longs et quotidiens trajets.
Il semble donc que si l’ennemi naturel du vélo urbain est l’automobile, celui du cycliste urbain pourrait être le néo-rural. Celui-ci est en effet condamné, dès lors qu’il souhaite réaliser son idéal de cadre de vie (vous savez, ce gentil pavillon gazonné que l’on trouve de plus en plus loin des villes), à se taper en moyenne plus de 60 kilomètres par jour… ça c’est si le couple ne compte qu’un seul emploi, sinon vous multipliez par deux. Les cadres mangent encore plus de bitume. Le temps moyen correspondant est grosso modo d’une heure. Pas étonnant du coup que ces travailleurs soient peu enclins à la patience lorsqu’ils se retrouvent, en ville, bloqués ou ralentis par un simple cycliste…
Ya que France Culture pour établir un lien avec la hausse des prix de l’immobilier. La note de l’INSEE, elle, ne propose pas de semblable explication. Faut dire qu’à ce moment là, il conviendrait de renvoyer d’autres INSEE première, notamment celui qui nous explique que la France compte presque autant de maisons individuelles que de logements collectifs ou cet autre qui rappelle que la surface habitable moyenne par individu a crû de 20 % en vingt ans pour dépasser 37 m². Forcément, du coup faut aller chercher l’espace plus loin, toujours…
Alors une société de cyclistes, c’est pour demain ? Faudrait qu’on soit tous pauvres, chômeurs, peu matérialistes et prêts à accepter à une promiscuité minimale ? A contrario, une société faite d’actifs riches, matérialistes et se fuyant les uns les autres verra nécessairement les autos se multiplier… Les preuves ne manquent pas.
Ainsi cette seconde photo montre que la vélorution peut se faire également en voiture. D’ailleurs elle a lieu tous les jours en de multiples points du territoire. D’ailleurs elle est beaucoup moins conviviale que celle réunissant des vélocipèdes. D’ailleurs elle est beaucoup plus connue sous l’appellation « embouteillages ».
Il s’agit ici du ralentissement quotidien qui se tient entre 7h30 et 8h00, sur la nationale Cholet au lieu dit « Petit Claye« , à tout de même 20km d’Angers. Ainsi, tous ces rurbains qui ont choisi de vivre à la campagne tout en travaillant à Angers peuvent communier chaque jour durant de longues minutes et célébrer le bien-être associé à leur choix partagé.
Cette nationale borde l’autoroute reliant Cholet à Angers. Conviendra-t-il malgré l’ouverture récente de celle-ci d’élargir les voies de la nationale afin de désengorger un trafic en constante augmentation afin de permettre à terme, le flux de l’installation des néo-ruraux continuant (voir 1ere photo), une nouvelle saturation encore plus démente et disproportionnée ?! A moins qu’un simple élargissement des voies existantes ne suffisent à permettre aux conducteurs de 4*4 de se sentir suffisamment à l’aise pour enfin acheter des tanks et contourner les bouchons en roulant dessus.
Devant ce classique cas de figure, d’autres solutions existent. « La question n’est plus de savoir si des choix doivent être pris, mais quand est-ce que nous aurons enfin le courage de les prendre » dixit l’incontournable blog Antivoitures.
Source: http://velo2.blogspot.com/