“Le choix des signes ou des termes utilisés dans la publicité, ainsi que des couleurs qui pourraient y être associées, ne doit pas suggérer des vertus écologiques que le produit ne posséderait pas” (art. 2-12 des recommandations écologiques du BVP). SANS COMMENTAIRE.
Publicité: les constructeurs automobiles se moquent de nous !
Publicité : les marques automobiles abusent
L’écologie sert d’alibi à la publicité
Les marques automobiles se moquent souvent de nous. Avec des argumentaires et des produits pas vraiment écologiques, elles détournent la sensibilité écologique avec un certain cynisme commercial dans des publicités clamant des vertus environnementales.
Toutes les marques et les secteurs succombent à cette agaçante mode écolo, mais les marques automobiles se distinguent à ce petit jeu de la pub verte.
“La publicité doit être exempte (…) de toute incitation à des comportements préjudiciables (…) à la protection de l’environnement.”Article 4 du décret 92-280 du 27 mars 1992, pris pour l’application des articles 27 et 33 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 sur les principes généraux définissant les obligations des éditeurs de services en matière de publicité, de parrainage et de télé-achat (Modifié par Décret 2001-1331 2001-12-28 art. 2 JORF 29 décembre 2001).
“Aucune publicité ne peut représenter des comportements contraires à la protection de l’environnement sans correctif positif, non plus qu’inciter à des comportements contraires à la protection de l’environnement”. Article 2-14 des Recommandations écologiques du BVP.
Faire de la publicité pour une voiture, n’est-ce pas inciter à avoir un comportement préjudiciable à l’environnement ? Forte émettrice de gaz à effet de serre, consommatrice d’énergies fossiles non renouvelables, occupant une grande partie de l’espace public, au détriment d’autres modes de déplacement comme le vélo ou les transports en commun, la voiture a tout pour plaire… et pour devenir illégale (au moins dans la publicité), si le législateur prend enfin en main cette problématique.
Ecologie et publicité : les constructeurs automobiles se moquent de nous !
On doit admettre que les constructeurs automobiles innovent pour consommer moins. Cependant, et c’est plus grave, certaines pubs délivrent un message très ambigu voire contraire aux recommandations des Autorités publiques ou des associations. Si on écoute la pub automobile, on pourrait croire qu’acheter une automobile est un bienfait pour l’environnement. Sans être obsédé par la pollution auto, on se demande si on ne nous prend pas pour de parfaits idiots !
Voici quelques slogans que le BVP, Bureau de vérification de la publicité, a étudié : dans une enquête publiée fin 2006, le BVP jugeait 4 pubs sur 10 de nature trompeuse et susceptible d’induire le consommateur en erreur. Sur 1500 publicités passées au crible, cela fait beaucoup !
Revue de détail de la manipulation publicitaire automobile.
Le 4×4 “conçu au pays du protocole de Kyoto” : ce que ne dit pas la pub pour l’Outlander Mitsubishi, c’est que ce véhicule émet 30% de C02 en plus que ce recommande le traité de Kyoto…
L’Outlander de Mitsubishi émet 180 g de C02 par km. Les constructeurs automobiles implantés en Europe se sont engagés à respecter pour leurs véhicules neufs mis sur le marché un objectif moyen d’émission de 140 g de CO2 par km en 2008/2009. Cet objectif ne sera pas respecté et par voie de conséquence, la Commission européenne va bientôt dresser un cadre juridique fixant à 120g/130g l’objectif chiffré à atteindre d’ici 2012. Un constructeur automobile qui oriente sa production vers de tels véhicules et en fait une promotion faussement écologique prend assurément la mauvaise direction. Où est le respect pour les accords de Kyoto ? Où est le respect pour la planète ? La maison brûle et la publicité automobile regarde décidément toujours ailleurs…
Land Rover Freelander – « Imaginez un nouvel horizon »
Land Rover Freelander – Le slogan : « Imaginez un nouvel horizon » est quelque peu annonciateur mais pas forcément dans le bon sens. Il est redouté une élévation du niveau moyen des océans d’environ 50 cm d’ici 2100, les saisons seront déréglées, le cycle de l’eau perturbé et les évènements extrêmes plus intenses (cyclones). En représentant le véhicule en pleine mer, cette publicité ne respecte pas les articles 2-12 et 2-14 des recommandations écologiques .
Notons d’ailleurs que le « nouvel horizon » de Land Rover affiche la dimension tout terrain de l’engin par sa présence dans un océan ce qui est une incitation du consommateur à conduire hors des voies légalement prévues à cet effet. La représentation de ce véhicule stationnant ou circulant en mer est contraire aux principes de protection des espaces naturels comme le souligne l’Ademe ; ce que la loi L362-4 du Code de l’environnement n’autorise pas. Quand Land Rover nous explique, sur fond de paysages sauvages, qu’acheter un 4×4 répond à une envie de nature et un acte écologique, le consommateur n’est-il pas pris pour un idiot ?
Changez le monde sans changer la planète (Lexus RX 400h)
Bien qu’il soit hybride, le Lexus RX rejette 186 g de CO2/km, contre seulement 104 g/km pour la TOYOTA PRIUS. Ce niveau de 186 g/km est très au-dessus de l’objectif européen retenu par les constructeurs : 140 g de CO2/km. Une émission de 186 g/km correspond à une étiquette énergie E , sur une échelle de A à G. En conséquence, cette publicité ne respecte pas les articles 1-2, 1-3, 2-1, 2-6 des recommandations écologiques du BVP.
Jeep Grand Cherokee – Le message est un grand classique : « L’homme a toujours rêvé d’apprivoiser la Nature ».
En effet, les vendeurs de 4×4 représentent systématiquement leur véhicule dans la nature et son conducteur comme un aventurier ou sportif très proche d’une Nature sauvage qu’il est possible de maîtriser, d’humaniser voire d’asservir. Même le nom du véhicule donne une touche “sauvage” au produit.
Or, non seulement l’homme ne maîtrisera rien s’il ne réduit pas significativement ses émissions de GES (occurrence d’événements météorologiques extrêmes type canicule, cyclones, inondations, etc.) mais en plus, il risque de détruire l’environnement et faire disparaître de nombreuses espèces (dont peut être l’ours). Une étude parue dans la revue Nature affirme que le changement climatique pourrait provoquer la disparition de plus d’un million d’espèces d’ici 2050. Entre 15 et 37 % des espèces terrestres seraient ainsi menacées d’extinction.
En représentant le véhicule en présence d’un élément de la nature (ici l’ours, mais aussi la mer ou une forêt), cette publicité ne respecte pas l’article 2-12 des recommandations écologiques.
Cette pub pour la Peugeot 307 Hdi (diesel) ne mise pas que sur les arguments “Nature” mais aussi sur les illusoires effets positifs de l’achat et l’usage du véhicule sur notre santé, en l’occurrence les poumons. De qui se moque-t-on ?
Plusieurs choses sont contestables :
Il est reconnu scientifiquement que les véhicules diesel rejettent des micro-particules provoquant de nombreux décès par maladies cardio-pulmonaires. Une étude de l’AFSSE datant de 2004 montrait que le nombre total de décès dû aux particules fines dans l’atmosphère (provenant essentiellement des moteurs diesel) est évalué à 31 700 morts en 2000 en France (à méditer si on compare aux 30 000 morts causés par le tabac ou aux 7 000 décès des accidents de la route). La présence de deux poumons d’apparence saine sur cette pub est inadmissible. Cela va à l’encontre des recommandation écologiques du BVP : art 1.2. Cela va à l’encontre de la recommandation Développement Durable du BVP : art 1.1.1, art 1.2.5.
L’argument écologique mis en avant est le CO2, or cela n’a rien à voir avec les micro-particules. Le message n’est pas clair du tout. Cela va à l’encontre des recommandation écologiques du BVP : art 2.1. Cela va à l’encontre de la recommandation Développement Durable du BVP : art 1.1.1.
99,9 % d’émissions de CO2 en moins ! Ce chiffre est faux, quelle que soit son interprétation. A quoi se réfère-t-on ? Par rapport aux émissions moyennes des véhicules particuliers neufs ? par rapport aux rejets des véhicules diesel ? Si tel est le cas, les rejets moyens des véhicules diesel mis sur le marché sont de 149 g de CO2/km (source ADEME). Une réduction de 99,9 % nous amènerait à un rejet de 0,015 g de CO2/km pour ce véhicule qui en émet en réalité entre 120 et 148 g suivant le modèle. Cela va à l’encontre de la recommandation arguments écologiques du BVP : art 1.1, art 2.1, art 2.6. Cela va à l’encontre de la recommandation Développement Durable du BVP : art 1.2.4.
Autres exemples de manipulation publicitaire :
* Mazda présente un véhicule de type 4×4 en milieu aquatique, poussant implicitement ses clients à avoir un comportement contraire à la protection de l’environnement. La publicité Mazda explique que le constructeur fabrique ses véhicules « Au pays des accord de Kyoto » .
* Iveco “invente un nouveau geste pour l’environnement” : rouler en camion ! Comme si cela était sans impact néfaste pour l’environnement … Iveco oublie que tout véhicule à moteur essence ou diesel est polluant. Un poids lourds émet 79g de CO2 par tonne transportée et km parcouru, contre 37,7 g pour le transport fluvial et 6,1g pour le train. ” Rouler en 4×4 nuit gravement à l’environnement , même si on essaie de polluer un peu moins.
Conclusion
Aujourd’hui, les conséquences environnementales et sociales des rejets massifs de CO2 dans l’atmosphère sont connues (GIEC, rapport 2001) : augmentation des températures moyennes, élévation du niveau des mers, nature et biodiversité en danger, fonte des glaciers, événements météorologiques extrêmes plus fréquents et/ou intenses (canicules, cyclones), risques sanitaires accrus, sécurité alimentaire en péril, exodes, etc.
En France, c’est la Loi du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (dite loi LAURE) qui introduit dans la législation le CO2 comme polluant. Même le Ministère des transports classe le CO2 parmi les polluants.
Non seulement le CO2 est un polluant, mais il est aussi un gaz toxique à partir d’un certain seuil.
Or, les rejets de CO2 figurant sur les publicités sont sous évalués à cause d’un mode de calcul ne correspondant pas à la réalité de l’usage du véhicule (climatisation, vitesse, accessoires). Les chiffres d’émissions de CO2 figurant sur les publicités en gramme de CO2/km (obligation provenant de la Directive européenne 1999/94/CE) en minuscule dans la série des éléments techniques sont mesurés selon une base normalisée correspondant à un cycle de conduite standard.
Pourtant, celle-ci exclut la mise en route des accessoires de sécurité et de confort et le respect des limitations de vitesse. On sait pourtant qu’un accessoire comme la climatisation engendre lors de son fonctionnement une surconsommation assez importante de carburants. Quant aux limitations de vitesse, on sait très bien qu’elles ne sont pas toujours respectées, loin s’en faut. Au final, ce double constat conduit à un décalage assez net estimé à -20 à 25 % entre les chiffres officiels présentés sur les publicités et les taux constatés dans le cadre d’un usage réel. (sources : A mMcNutt, B.D., et al., Comparison of EPA and On-Road Fuel Economy Analysis Approaches, Trends and Imports, SAE Paper 820788, June 1982. Et Bonin, S., Estimated Fuel Consumption Rates from Laboratory and On-Road Tests, 1994-1996: First Results with NaNPVUS+, Technical Memorandum No. N99-0393a, Natural Resources Canada, March 2000.
En réalité, il existe donc un décalage d’environ 20 à 25 % entre les chiffres officiels présentés sur les publicités et les taux réellement constatés dans le cadre d’un usage réel du véhicule.
A partir du 15 octobre 2007, en Norvège une réglementation stricte s’applique pour l’industrie automobile en matière de publicité. Les publicités vantant les mérites écologiques des voitures, même pour l’hybride de Toyota, sont interdites. En Norvège, on a bien compris que les véhicules n’ont rien d’écologique et sont polluants pour l’environnement. Les marques automobiles doivent prouver que le modèle dont elles font la promotion est meilleur que les autres en termes d’émissions de gaz à effet de serre, et sur le plan de la consommation de carburant ou du recyclage. Ce qui n’est pas toujours facile…
A quand une interdiction pure et simple de la publicité automobile ? En attendant, on peut toujours signer la pétition contre la publicité automobile.
Monsieur , URGENT
Nous avons assigné Volvo pour émissions de co2 et surconsommation de plus de 50% en plus que renseigner par le constructeur.
Nous irons au tribunal de commerce de Namur le 08/12/2008 , nous avons besoin de vivre dans un monde sain.
Voiçi mon numéro 003281301394
0032474934848