On estime que 1,2 million de personnes sont tuées et pas moins de 50 millions blessées chaque année dans le monde dans des accidents de la route. Selon les projections, ces chiffres augmenteront d’environ 65% au cours des 20 prochaines années. Le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation est le premier grand rapport publié conjointement par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale sur ce sujet.
Décès, incapacités et traumatismes dus aux accidents de la circulation
Chaque jour dans le monde, près de 16 000 personnes meurent des suites de traumatismes. Ceux-ci représentent 12% du fardeau mondial des maladies ainsi que la troisième cause de mortalité générale et la principale cause de décès dans le groupe d’âge des 1 à 40 ans.
A l’échelle mondiale, la catégorie des traumatismes est dominée par ceux subis dans des accidents de la route. D’après les données de l’OMS, les décès consécutifs à ces accidents représentent à peu près 25% des décès intervenant à la suite de traumatismes.
En raison des limites de la collecte et de l’analyse des données relatives aux traumatismes, de problèmes de sous-déclaration et de différences d’interprétation, les estimations du nombre annuel des décès imputables à la route varient. Les chiffres vont de 750.000 environ, ce qui est probablement une sous-estimation, étant donné que le calcul repose sur des données de 1998, à 1.183.492 par an, ce qui équivaut à plus de 3.000 vies perdues par jour.
Environ 85% des décès imputables à la route, 90% des années de vie corrigées de l’incapacité perdues à cause d’accidents, et 96 % des enfants qui meurent des suites d’accidents de la circulation dans le monde concernent des pays à faible revenu ou à revenu moyen.
Plus de 50% des décès frappent de jeunes adultes appartenant au groupe d’âge des 15 à 44 ans. Chez les enfants âgés de 5 à 14 ans et les jeunes adultes âgés de 15 à 29 ans, les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la deuxième cause de décès dans le monde.
Dans les pays et régions à faible revenu – en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique latine –, la majorité des décès imputables à la route concernent des piétons, des passagers, des cyclistes, des utilisateurs de deux-roues motorisés et des occupants d’autobus et de minibus. En revanche, dans la plupart des pays à revenu élevé, la majorité des victimes se trouvent parmi les occupants de véhicules.
Cependant, si l’on prend les taux de létalité comparatifs (décès consécutifs à tout type d’exposition) pour tous les usagers du réseau de circulation, ces différences régionales disparaissent. Presque partout, le risque de mourir dans un accident de la route est bien plus grand pour les usagers de la route vulnérables – piétons, cyclistes et motocyclistes – que pour les occupants des véhicules.
Le bilan de la route ne représente que la « pointe de l’iceberg » du gaspillage total en ressources humaines et sociales qu’entraînent les accidents de la circulation. L’OMS estime que, dans le monde, entre 20 millions et 50 millions de personnes sont blessées ou handicapées chaque année dans ces accidents, cette marge importante tenant à la sous-déclaration considérable et connue du nombre de victimes.
En utilisant des données épidémiologiques tirées d’études nationales, on peut arriver à une estimation prudente de la proportion des décès, des traumatismes nécessitant des soins hospitaliers et des blessures légères, à savoir 1:15:70 dans la plupart des pays.
Dans beaucoup de pays à faible revenu et à revenu moyen, le fardeau des accidentés de la route est tel qu’ils représentent de 30% à 86% des admissions pour traumatisme.
On prévoit certes une diminution de 30% des décès consécutifs à des accidents de la route dans les pays à revenu élevé, mais les tendances actuelles et les projections pour les pays à faible revenu et à revenu moyen laissent présager une forte augmentation de la mortalité imputable aux accidents de la route entre 2000 et 2020. De plus, d’après les tendances actuelles, d’ici 2020, ces accidents occuperont probablement le troisième rang des causes d’années de vie corrigées de l’incapacité perdues.
Le coût économique et social des traumatismes dus aux accidents de la circulation
Le coût économique direct des accidents de la route dans le monde est estimé à 518 milliards de dollars américains, le coût pour les pays à faible revenu – 65 milliards de dollars américains – dépassant la totalité des sommes perçues au titre de l’aide au développement. Il est probable, en outre, que le coût pour les pays à faible revenu et à revenu moyen soit largement sous-estimé.
En utilisant des données et des méthodes de calcul plus détaillées, le coût annuel (direct et indirect) des traumatismes dus aux accidents de la route dans les seuls pays de l’Union européenne (UE), qui représentent 5 % des accidents mortels dans le monde, dépasse 180 milliards d’euros (207 milliards de dollars américains).
Pour les Etats-Unis d’Amérique, le coût en capital humain des accidents de la route en 2000 est estimé à 230 milliards de dollars américains.
Si l’on faisait des estimations comparables du coût économique direct et indirect des accidents de la route dans les pays à faible revenu et à revenu moyen, il est probable que le coût économique total de ces accidents dans le monde dépasserait l’estimation actuelle de 518 milliards de dollars américains.
Source: Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation