Histoire du parking

De l’emblème de l’urbanisme moderne à celui de « dégradation urbaine »

Au début du 20ème siècle, l’automobile est surtout considérée comme un « jouet couteux» que seuls les « chauffeurs » expérimentés peuvent s’offrirent. Elles étaient alors garées à la place des « voitures à cheval ».

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Début du XXème siècle : automobile = luxe

Les premiers garages* datent de l’avant première guerre mondiale en Europe et aux Etats-Unis comme par exemple celui de la rue Ponthieu à Paris édifié par Auguste Perret (1905). Durant les années 20 les projets d’infrastructures routières* magnifient la voiture dans son rapport à la ville. Les parkings sur plusieurs niveaux sont généralement dérivés d’autres immeubles avec leurs façades décorées ou vitrées et des espaces parfois même chauffés.

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Années 50 : le tout automobile.

La crise économique de 1929 et la seconde guerre mondiale entraînent une baisse du prix des terrains et incitent au développement des parkings de plein pied. Mais c’est surtout dans les années 50 avec la baisse du prix des automobiles que les infrastructures routières prolifèrent sur tout le territoire aux Etats-Unis comme en Europe. La voiture devient des lors un outil indispensable. Les projets « tout automobile » se succédèrent comme ce fut le cas notamment des centres commerciaux en périphérie des villes, aussi appelés « centre de parking » aux Etats-Unis, déroulant d’immenses nappes de goudron pour le stationnement. Ces projets eurent un impact énorme sur les modes de vies et la configuration des villes.

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Années 70 : remise en cause de l’utilisation de l’automobile.

C’est à cette même époque que les parkings à étages acquièrent leurs propres identités avec leurs façades ouvertes et leurs rampes en béton. Citons par exemple le « parking à étage en plein air » de Richard Neutra (1940 USA).

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Ce développement intense fut rapidement freiné par l’augmentation du prix du baril de pétrole provoqué par la crise économique de 1973. Ajoutons à cela la manifestation des premières catastrophes écologiques liées au pétrole qui remirent en cause l’utilisation de l’automobile.

Années 90 : automobile versus densité.

Les années 90 sont marquées par le retour au parking à étage pour des raisons d’économie d’espace ainsi que la mise en place de « parkings relais» permettant aux populations périphériques de déposer leur véhicule hors des centres ville et utiliser les transports en commun.

Cette idée avait été développée dans les années 50 par Louis Kahn qui proposait pour le centre ville de Philadelphie, un projet ou le centre ville serait uniquement piéton et protégé de l’automobile par un collier de tours cylindriques réservées aux parkings.

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Louis Kahn, dessin, proposition non construite pour le centre ville de Philadelphie 1947-1962

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Aujourd’hui : camouflage.

Aujourd’hui, les parcs de stationnement sont construits majoritairement sous les édifices dans un soucis d’économie d’espace mais aussi parce que l’automobile a désormais changé de statut.

« Le déclin de l’esprit moderne a sans nul doute modifié le statut du parc de stationnement. Naguère emblème de l’urbanisme moderne, pratique et rationnel au plus haut point, il est désormais synonyme de dégradation urbaine » Simon Henley (« l’architecture du parking »)

Article réalisé à partir de « L’architecture du parking » de Simon Henley, Ed Parenthèses
Source: http://thisisacanvas.blogspot.com/