Un tramway nommé plaisir

Dans le n° « spécial énergie » de la revue QUE CHOISIR de 1978, publié sous la direction de Michel BOSQUET alias André Gorz, celui-ci rappelait que « les transports collectifs urbains consomment trois fois moins d’énergie que les transports individuels par voiture. Les transports de marchandises sur longue distance consomment trois fois moins d’énergie par rail que par la route. L’un des meilleurs moyens d’économiser les carburants est donc de substituer des transports par rail aux transports par route et des transports collectifs aux transports individuels par voiture. »

C’est malheureusement le choix inverse qui a été fait dans les grandes villes, comme Marseille où l’on a assisté à la disparition progressive des tramways.

Récemment, des décisions ont été prises pour commencer à corriger cette énorme erreur et l’on a vu réapparaître les tramways, à Marseille en particulier.

Dans la même revue, André Gorz l’avait prédit : « Une politique privilégiant le rail et les transports en commun s’imposera dans tous les cas, que le programme nucléaire soit poursuivi ou abandonné. La régression de la circulation automobile urbaine est indispensable :

– en vue de réduire la consommation des carburants ;

– en vue de rendre ou de donner au milieu urbain une qualité acceptable (lutte contre la pollution atmosphérique, le bruit, l’éventrement des quartiers, les accidents) ;

– en vue de désengorger le tissu urbain et d’y faciliter les déplacements. »

Au cours des années 50, j’ai été moi-même un grand utilisateur des tramway à Marseille. Surtout de l’un d’entre eux, le 82, que j’ai baptisé à l’occasion pour ce récit :

Un tramway nommé plaisir

En octobre 1951, ayant réussi brillamment au concours d’entrée en 6ème, je fus admis au Collège Moderne Pierre Puget, rue Paradis, à hauteur de la place Castellane. Ce n’était pas la porte à côté (j’habitais aux Catalans, près de la mer) et je dus faire la moitié des trajets en utilisant le tramway n° 82 qui avait la particularité de parcourir la ville en faisant deux boucles : l’une dans un sens, l’autre dans le sens inverse. J’avais donc le choix, comme au temps de Christophe Colomb, pour atteindre non pas les Indes, mais le collège, soit de passer par la Corniche pour arriver à la place Castellane par le Prado, soit de passer par l’intérieur des terres : le boulevard de la Corderie, le cours Pierre Puget, la Préfecture et enfin la rue de Rome qui aboutit à Castellane.

Ce tramway est resté dans mes souvenirs un véhicule ludique qui permettait toutes sortes de fantaisies. On pouvait par exemple le prendre en marche, en agrippant l’une des barres qui encadraient chacune des entrées. Il n’allait pas très vite et ralentissait souvent car la voie ferrée qu’il empruntait était toujours encombrée de voitures. On pouvait aussi en descendre en marche, bien que cela fut interdit. Il suffisait d’avoir acquis une technique simple qui consistait, après avoir mis le pied gauche sur le marchepied, à donner à son corps une impulsion arrière tout en sautant du véhicule. Pour cela il fallait pousser fermement sur la barre d’accès à l’aide d’une main avec une force proportionnelle à la vitesse du tramway. J’étais toujours surpris de me retrouver debout, immobile, sur le trottoir, les deux forces contraires s’étant strictement annulées.

Lire aussi :  Les agglomérations de plus de 300.000 habitants pourront tester le péage urbain

Le conducteur du tramway était un « wattman ». Il devait cette appellation au fait qu’il distribuait, à l’aide d’une manivelle, une quantité d’énergie électrique qui augmentait au fur et à mesure qu’il la faisait tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. Il se tenait debout devant son tableau de bord et lorsqu’il devait freiner brusquement ou ralentir quand il amorçait une pente, il ramenait vivement la manivelle à son point de départ et appuyait frénétiquement sur une pédale qui se trouvait à son pied droit. Alors, un jet de sable était projeté au niveau des roues en fer, ce qui leur évitait de patiner sur les rails au moment où, simultanément, il actionnait les mâchoires du frein en tirant sur une manette qui impulsait de l’air comprimé. Cette opération se déroulait dans un grand tremblement de la carcasse en fer qui donnait alors l’impression de dérailler. Durant un court instant, un frisson me parcourait le dos.

Je me plaçais souvent à côté du wattman car celui-ci, en bon marseillais, n’arrêtait pas de raconter des blagues durant tout le voyage et, surtout, m’autorisait à appuyer moi-même sur la pédale du sable quand une descente s’annonçait.

Au-dessus du wattman, il y avait un petit écriteau qui disait : « Par mesure de sécurité, il est interdit de parler au wattman ». Immanquablement, il y avait toujours parmi les voyageurs un petit malin qui s’exclamait : « Oh con ! ils se sont trompés !… c’est pas parler au wattman qu’ils auraient dû écrire, mais répondre au wattman, si on veut qu’il s’arrête de blaguer ! ». Et tout le monde de s’esclaffer dans le tram.

Lorsqu’il y avait la Foire de Marseille, au Parc Chanot, ou un match de l’O.M. au Vélodrome, le 82 était pris d’assaut et des grappes humaines se formaient sur ses flancs. Des audacieux arrivaient même à s’installer sur le toit, provoquant quelquefois le décrochement de la perche qui virevoltait alors dangereusement.

Daniel PAUL

24 commentaires sur “Un tramway nommé plaisir

  1. APC

    Un tramway nommé plaisir, c’est le même slogan que le nouveau tram toulousain qui devait ouvrir samedi dernier, avec une inauguration par le maire, et deux jours de déplacement gratuits pour les usagers. Mais les chauffeurs de trams se sont mis en grève avant même de commencer, déclarant qu’ils devaient être mieux payés que les chauffeurs de bus. Nan mais ! Résultat : en attendant la fin de la grève, une ligne de bus suivant le trajet du tram a été mise en place. Moi qui comptait essayer le tram cette semaine, ça me semble compromis. Tout ça à cause d’une corporation de chauffeurs qui ont compris que tous les millions investis, toute la com, ne tenait que grace à eux ; et qui du coup en profitent pour grapiller quelques pièces. Moi ce tramway, j’ai déjà envie de le boycotter. Le système auparavant marchait bien, il a fallu qu’ils mettent un tram qui va être en grève tous les 15 jours pour un oui et pour un non.
    Alors, je dis oui, vive le tramway nommé plaisir !

  2. Minou

    Les chauffeurs ne sont pas à ton service, APC, ce ne sont pas des machines. Et c’est parce qu’ils ne sont pas des machines, parce qu’ils sont humains, qu’ils « osent », qu’ils ont encore la dignité de « grapiller quelques pièces », comme tu dis.

    Au lieu de cracher ta bile sur ceux qui ne gagnent pas grand chose et en voudraient bien un peu plus, tu ferais mieux de t’indigner du salaire des milliardaires. Mais eux, ils sont intouchables, n’est-ce pas ? Ou alors ils les « méritent », leurs millliards, avec tout le travail qu’ils produisent, n’est-ce pas ? Mais peut-être qu’au fond tu penses comme le milliardaire Dassault :

    « Les Chinois, ils travaillent 45h, ils dorment sur place dans leurs usines, ils font de bons produits pas chers. »

    « Les chefs d’entreprise ne peuvent plus faire ce qu’ils veulent pour gérer leur entreprise, et dans une entreprise, c’est le client qui compte, c’est pas le syndicat, c’est pas le salarié. »

    Milliardaires, classes moyennes et pauvres, même combat : écrasons les plus pauvres que nous ! Prolétaires de tous les pays, égorgez-vous !

    Toujours s’attaquer aux faibles, toujours…parce que c’est plus facile. Tu es un lâche, APC. Un gros lâche.

    Quand ce n’est pas les immigrés, c’est les plus pauvres que soi. Toujours les boucs émissaires ! Tellement plus facile de lécher le cul de son maître et de tirer sur la chaîne de qui est plus esclave que soi. Quand on a une miette de pouvoir, hein APC, on en jouit. Minuscule jouisseur !

  3. APC

    Oulala, que de haine, minou ! Te sentirais tu visé ?
    Déjà, je ne vois pas ce que les milliardaires viennent faire là dedans, d’autant plus que le réseau qui gère les tramways est public. Après, la vraie fracture en France est selon moi non pas riches-pauvres, mais planqués/précaires, et ce quelque soit leur salaire. J’ai bossé parmis les deux, et j’ai tout de suite vu la différence entre ceux qui pouvaient faire n’importe quoi et qui obtenaient toujours raison, et ceux qui devaient se tenir à carreau pour pas être virés, et qui magrès ça étaient toujours sur le fil du rasoir. Alors on peut mettre les « riches », comme tu dis, parmis les planqués, mais les chauffeurs de tram, de train, et tous les autres qui par leur non-action tiennent la France en otage dans le même panier aussi. Ce sont les grèves à répétitions qui m’ont dégouté du train, et non pas comme tu le dis la poignée de milliardaires qu’il y a en France. Ces services sont pourris de l’intérieur, il faut être aveugle pour ne pas le voir, et le fait de parler des capialistes comme tu le fais est un moyen de détourner l’attention sur le vrai problème : leur emprise quasi complète par des syndicats qui se comportent en mafia. Tant que les usagers des transports en commun auront cette épée de Damoclès à chacun du leurs déplacements, ceux qui ont le choix se tourneront vers la voiture car ils ne font plus confiance aux transports publics. Un service public n’appartient pas à une poignée de ses employés, mais au public tout entier.
    Après je ne sais pas de quel « pouvoir » tu parles, parce quand on est étudiant, on en a pas figure toi ! C’est parce que tu t’imagines peut être qu’en étant anti-grevistes forcenés, on est forcément un milliardiaire qui vit aux Bahamas. Ta vision est carrément faussée.

  4. Minou

    Ah, le fameux mot « otage », je l’attendais…

    http://pythacli.chez-alice.fr/recent08/grevepetillon.JPG

    « Déjà, je ne vois pas ce que les milliardaires viennent faire là dedans […] »

    Oh, pauvre chou, tu ne vois pas ? Tu es aveugle peut-être ?

    « Tant que les usagers des transports en commun auront cette épée de Damoclès à chacun du leurs déplacements, ceux qui ont le choix se tourneront vers la voiture car ils ne font plus confiance aux transports publics.  »

    Ah, les ZUZAJÉS, je les attendais aussi ceux-là. Vocabulauire typiquement médiatico-sarkozyste.
    TU ES VRAIMENT UN CLICHÉ SUR PATTES. Oh les pauv’ zuzajés, ils vont se tourner vers la voiture ! Vite, courbons l’échine sinon zuzajés en colère.

    « Un service public n’appartient pas à une poignée de ses employés, mais au public tout entier. »

    Tu omets que le service public est composé d’ÊTRES HUMAINS, c’est leur droit de faire grève et même leur devoir. On ne fait pas grève par plaisir. Les grévistes sacrifient leur salaire quand ils font grève. Ces gens ne sont pas ta propriété. Ils ne sont pas à toi. Tu comprends ça ?

    « C’est parce que tu t’imagines peut être qu’en étant anti-grevistes forcenés, on est forcément un milliardiaire qui vit aux Bahamas. »

    Visiblement tu n’as pas lu ce que j’ai écrit. Je le répète :

    Milliardaires, classes moyennes et pauvres, même combat.

    Il y a les pauvres qui refusent l’esclavage, mais il y a aussi ceux qui se soumettent volontairement (ceux qui se sont fait sarkozyfié l’esprit).

    Tes propos sont ignobles. Tu es un esclavagiste.

  5. CarFree

    Laisse tomber Minou, ne perds pas ton temps avec APC… D’ailleurs je ne sais pas pourquoi son commentaire est passé, car ce sont des propos scandaleux, en plus d’être complétement débiles…
    Car si tu suis son raisonnement (« le fait d’être otage du service public le dégoute de prendre les transports collectifs »), les automobilistes ne devraient pas prendre non plus leur voiture… qui roule sur des routes créées et entretenues par le service public! Pourquoi prendre sa voiture si on est « otage du service public » qui peut à tout moment arrêter d’entretenir les routes, voire les fermer pour bloquer la circulation!

  6. Minou

    Je ne comprends pas non plus comment son commentaire est passé. Toujours les mêmes pratiques pour décrédibiliser tout mouvement social, toujours les mêmes arguments stupides et fascistes…

  7. Minou

    «C’est parce que tu t’imagines peut être qu’en étant anti-grevistes forcenés [je souligne], on est forcément un milliardiaire qui vit aux Bahamas.»

    En plus ce malade avoue qu’il est forcené.
    Assez perdu de temps en effet… mais cette continuité du fascisme est effrayante. Et dire que certains hurlent dès qu’on fait des comparaisons avec Vichy…

    Pourtant, la semaine dernière à Lyon, ce n’est pas un énième hippie fumeur de joints qui a dit « Nous ne sommes plus en démocratie », c’est Serge Portelli, magistrat et vice-président du Tribunal de Grande Instance de Paris. Ah mais quand c’est un Mônsieur avec une cravate et des diplômes qui le dit, on l’écoute et on ferme sa gueule, hein ?

    Des hommes sont morts pour le droit de grève. Tout ce qui a été acquis l’a été miette par miette, et des gens comme APC veulent abolir le droit de grève. C’est tout simplement du fascisme.

    Mais qu’ils fassent grève, et pour moins que ça, pour « rien » même, et qu’ils demandent TOUT ! Que nous fassions respirer l’humanité un seul jour, un seul jour montrer autre chose que cette frénésie de la servitude volontaire ou involontaire, cette frénésie de la « mobilité », du « transport », de la consommation. Un seul jour laisser respirer la Terre, putain !

    Non, les APC tireront jusqu’à la dernière goutte de vie.

  8. Eric

    « les transports collectifs urbains consomment trois fois moins d’énergie que les transports individuels par voiture… » et bien le câble (téléphérique) consomme 8 fois moins d’énergie que le tram et coûte 3 à 4 fois moins cher!!
    cherchez l’erreur …
    surtout après avoir assisté à l’inauguration de la remise en état d’une liaison câble à plat, à New York tout dernièrement

  9. MOA

    Les petits propos des apc & co préfigurent de ce qui se passera quand ça va commencer à secouer si rien n’est anticiper (comme cela semble se passer). Ce sera toujours la faute des autres, le bordel ambiant. Toujours.
    Utiliser les 2 hémisphères de son cerveau en essayant de voir plus loin que son petit être et en laissant les tomber les clichés? noooon quelle drôle d’idée, tapons plutôt sur la gueule du voisin qui semble en avoir plus que moi.

    Tu es médiocre apc. Et je suppose que tu ne comptes pas essayer de sortir de ta crasse… et bien restes-y.

  10. Alain

    En fait, je suis assez d’accord sur le terme « otage ». Je prends le train depuis quelques années pour aller au taf, mais j’en ai ras la casquette de cette SNCF merdique et nullissime:
    – Le mois dernier, en formation pour acquérir une certification « mécanicien vélo » j’ai subi des grèves pour un principe qui n’a rien à voir avec mes idées décroissantes (d’ailleurs, un société décroissante sans pétrole ne pourra jamais fournir une retraite telle que les syndicats bobos la veulent).
    – Depuis quelques jours, des retards pour des motifs futiles (les intempéries) sauf que la neige, ici y’en a pas, alors 20 mns de retard sur des trains entre Tours (le départ) et St Pierre Des Corps (3 kms plus loin), y’a de quoi être en rogne.

    Je ne vous parle même des épisodes épiques qui ont marqué ma vie ferroviaire:
    – Un jour, j’attends mon train, tôt le matin.. J’attends mais il n’arrive pas. Au bout d’un moment, je vais à l’accueil pour leur demander « ce que fout mon putain de train ». « Il est annulé ». « Bandes de connards, vous savez à quoi sert votre micro et vos afficheurs? »
    – Un jour, hiver dernier, avant de partir du taf, je regarde mon train sur Infoligne, il roule et est à l’heure. J’arrive à la gare, il est annoncé supprimé. Je proteste mais on me dit que c’est à cause des « intempéries ». J’avais rendez-vous chez mon oculiste. Je vais à la cabine proche du quai pour annuler: A peine ais-je fait mon numéro que je vois mon train « supprimé » arriver.
    – Puis-je parler des « pour cause d’intempéries, et afin d’améliorer la qualité de service, ce 1er décembre, 7 trains sur la ligne Tours-Paris seront supprimés » ou « veuillez nous excuser pour ce retard » alors que j’ai passé 7 semaines à aller à Orléans tous les jours dans le même train, à la même heure et que celui-ci n’est jamais arrivé un seul jour à l’heure dite. Sans compter les batailles avec ces connards de chef de quai qui courraient après mon vélo alors que je pédalais sur le quai pour rattraper le retard.
    Ou alors des augmentations de tarif que le caissier récuse alors qu’on lui prouve que le mois dernier, on payait 46 et maintenant 47. « Non, il n’y a pas eu d’augmentation ». Ben 47, c’est idem à 46? Belle logique.

    La SNCF, c’est un troupeau d’incapables qui ne gèrent rien sauf leur grèves récurrentes (au moins 2 par an). Y’en a marre de cette société, vivement qu’elle fasse faillite!

    Faudrait-il parler des vélos dans les trains? Des emplacements vélos dans les gares? Des écrans sur les quais en panne depuis des semaines et que personne ne remplace. Ou « des nouveaux panneaux d’information installés courant décembre » sauf qu’on a déjà retiré les anciens comme cela pendant un mois, on n’a pas d’infos du tout. Des histoires comme çà, j’en ai des kms. Pourtant mon trajet, c’est un TER sur 22 kms.

  11. Tassin

    @ Alain :

    C’est effectivement ce qui arrive lorsqu’on commence à gérer un service public comme une entreprise privée, qu’on segmente ses activités et qu’on fait du tout TGV qui est un puit sans fond anti démocratique.

  12. MOA

    Alain, vous illustrez mon intervention precedente avec brio : Taper sur la gueule du voisin, se préoccuper de sa petite personne, reflechir comme un tréteau. Morceau choisi « « Bandes de connards, vous savez à quoi sert votre micro et vos afficheurs? »

    Tassin vous donne une piste pour commencer a utiliser votre cerveau proprement, vous devriez lui en être reconnaissant.

  13. MOA

    Par contre, bien d’accord que le système de retraite de nos pays, par capitalisation, surtout participe au grand foutoir en cherchant lui aussi le bénéfice max et rapide au detriment du bon sens.
    Va y avoir des déçus (et l’incompréhension d’une grande majorité) quand il ne nous sera plus, physiquement, possible de se goinfrer comme on le fait aujourd’hui.

  14. Minou

    « j’ai subi des grèves pour un principe qui n’a rien à voir avec mes idées décroissantes »

    « J’ai subi ». Moi je moi je moi je moi moi moi. Les salariés de la SNCF ne sont pas à votre disposition, Alain.

    « Un jour, j’attends mon train, tôt le matin.. J’attends mais il n’arrive pas. Au bout d’un moment, je vais à l’accueil pour leur demander « ce que fout mon putain de train ». « Il est annulé ». « Bandes de connards, vous savez à quoi sert votre micro et vos afficheurs? »  »

    Peut-être que les connards vous parlez font chacun le travail de 10, 20, 30 connards, et que c’est pour ça qu’ils n’ont ni affiché ni annoncé l’annulation de « VOTRE » train.

    « La SNCF, c’est un troupeau d’incapables qui ne gèrent rien sauf leur grèves récurrentes (au moins 2 par an). Y’en a marre de cette société, vivement qu’elle fasse faillite! »

    Cette société de gens qui croient que les êtres humains se définissent en premier lieu par leur travail, oui, y en a marre. L’essence d’un homme n’est pas son travail. L’homme qui n’a pas affiché votre train ou qui met trop de temps à vous servir votre billet, peut-être qu’il en a plein de cul de son boulot, peut-être qu’il a des problèmes familiaux, d’argent, peut-être est-il triste, malade, peut-être en a-t-il marre de supporter des connards comme vous qui croient que les gens sont à la disposition du client. Alain, vous êtes un capitaliste : vous attendez un , que vous considérez comme allant de soi, d’êtres humains qui ont une vie, des passions, des problèmes. Ces gens ne vous doivent rien. Ils n’ont aucune obligation envers vous. Vous définissez les relations humaines comme des relations client/vendeur. Vous parlez comme les gens de droite.

    Un être humain ne se définit pas par son travail.
    Joshua m’a fait découvrir une interview de Jacques Ellul, merci à Joshua. Voici un extrait :

    « Les révoltes d’étudiants, ceux que l’on a appelés les « rebelles sans cause » qui se sont révoltés à Stockholm en 1953… C’est la première fois qu’il y a eu une révolte de jeunes, sans cause. Ils avaient tout. Ils étaient très heureux. Ils vivaient dans une bonne société qui n’avait besoin de rien, et tout d’un coup, la nuit de la saint Sylvestre, ils se sont jetés dans les rue de Stockholm et ils ont tout cassé. On a rien compris. PARCE QU’ILS AVAIENT BESOIN D’AUTRE CHOSE. »

    AUTRE CHOSE, vous comprenez Alain ? Autre chose que de consommer, patouiller des gadgets, travailler sans cesse, être chronométré dans son travail, que ce soit par son chef, par le lèche-cul du chef ou par le client-chef-roi.

    Avis : je cherche des informations sur cette fameuse nuit du 25 décembre 1953. Ceux que ça intéresse, renseignez-vous de votre côté et partagez vos connaissances.

    J’ai 26 ans, j’ai été esclave chez macdo et dans les usines. Je veux autre chose. Je ne veux pas des miettes. Je veux TOUT. Je veux la dignité et la liberté. Des gens comme vous, Alain, des « clients », combien j’ai en vus qui me considéraient en premier lieu comme un Travailleur, comme un serviteur disponible pour eux. Je suis une personne ! J’ai une vie.

    Le monde n’est pas à votre disposition, Alain. Le monde n’est pas que travail. Vous avez « vos idées décroissantes », dites-vous, mais vous venez de parler comme le pire des capitalistes, qui considère que le monde doit être à sa disposition, qui considère que dès qu’il rentre dans une gare ou un restaurant, il a affaire à un vendeur et pas à une personne, qui dès qu’il sort son fric se considère lui-même comme un client avec ses « droits de client », ses « droits de consommateur ». Vous ne vous rendez pas compte de la gravité de votre discours.

    Vous voulez que chaque chose soit bien à sa place. Le guichetier derrière son guichet, qui ne doit avoir aucune revendication, aucun espoir, aucune passion, aucune aspiration. La femme de ménage à ses serpillères. Chaque chose bien à sa place. Tout doux.

    Et vas-y que je te stigmatise une catégorie de la population : « La SNCF, c’est un troupeau d’incapables ».

    Mais putain bande de lâches, attaquez-vous aux riches ! Arrêtez de vous en prendre à ceux qui sont en bas.

    Alain, vous me faites vomir. Parce que ce qui est pire qu’un riche, c’est un pauvre avec une mentalité de riche, qui s’en prend à ses semblables ou aux plus faibles que lui. Vous êtes à vomir.

  15. Tommili

    Je te salue Le Minou, je me régale avec tes posts, surtout quand tu dis que les gens, ben c’est avant tout des gens, pas des machines, et faut bien leur rappeler et leur râbacher, sinon ils risquent d’oublier tellement ils sont devenus couillons et abrutis.
    (le mien fiston a débuté sa « carrière » hier au Quick, il le sait QUE C’ EST LE MAL, mais il a rien trouvé de mieux pour l’instant malgré les études, la tronche du jeune en rentrant le soir…)

    Alors OUI, faisons la grève du capitalisme ne serait-ce qu’une seule malheureuse journée, boycottons la consommation, asseyons-nous pour méditer, respirons et disons merde à ce système pourri, une VRAIE journée de la Terre, rien que pour voir comme çà pourrait être bon, mais une action qui n’aurait rien à voir avec une simple grève pour avoir des sous ou des miettes en plus, non, une manifestation de ras-le-bol, de rejet du système pour dire STOP, marre, basta, SANS GUEULER et SANS TAPER, en SILENCE si possible.
    Ben quoi, quand on gagne la coupe du monde, tout le monde s’y met ensemble, pour gueuler, si on y arrive bien pour les couillonnades, pourquoi pas passer aux choses sérieuses ?
    Toute façon les grèves, çà divise la classe populaire, la preuve, sûr que y en a que çà arrange…
    (Grrr, lâche rien Le Greffier hein…)

  16. Tassin

    @ Alain :

    « d’ailleurs, un société décroissante sans pétrole ne pourra jamais fournir une retraite telle que les syndicats bobos la veulent. »

    Tu rigoles ou quoi? Une société de décroissance c’est pas le retour au XIXème siècle, c’est au contraire une société d’abondance (au sens que personne ne manque de rien).
    Grossièrement c’est le niveau de consommation matériel des années 60 en France, mais en 100% renouvelable et recyclable.

    Tu veux faire trimer les gens jusqu’à 70ans? Mais puisque la consommation est amenée à diminuer, donc la production, le temps travail aussi! CQFD.
    Avec la productivité qu’on a, on pourrait travailler 28h par semaine pendant 40ans (c’est déjà surement trop) pour produire ce dont on a besoin.

    Avec un revenu de base garanti, et des salaires en sus pour ceux qui veulent ou en ont besoin.

  17. Alain

    Tassin:
    Ah oui? sache que la société de retraite est basée sur la société de croissance. Sans croissance, pas de fond de pension, pas de retraite au soleil. La décroissance n’est pas basée sur la productivité, les systèmes de retraites: oui.
    D’ailleurs, va voir les films de pierre Carles: « Volem rien foutre al pais », tu comprendras que travailler plus que 60 ans, c’est pas la fin du monde.
    La décroissance, c’est travailler moins (comme tu dis: 28 h) mais pas travailler pour dire STOP à 60 ans.

    Minou:
    si les employés de la SNCF ne sont pas à mon service ( de moi et des autres), ils sont au service de qui? Et puis, si je dis « JE » c’est pour parler d’une situation vécue pas d’un égocentrisme égoiste.

    Me font marrer les employés de la SNCF: quand ils font la grève, ils distribuent des tracts pour parler du service public qui ne va plus, puis le dernier paragraphe, c’est tjs le même :revalorisation de nos salaires. Ils ne pensent qu’à leur gueule, en fait et prennent le service public comme un exemple pour finir sur leur égocentrisme.
    En fois, je leur ai dit que leur pauvre petite retraite attaquée, face au cataclysme écologique, la mort des abeilles, des oiseaux, la pollution, c’était bien plus grave que leur vacances à la neige, ils ont rigolé. ils étaient 3, ils nous rien compris, ils se foutaient de ma gueule. N’avas-je pas LA vérité, celle des cours d’eau pollué, de l’air pourri, des OGM, de la destruction de la planète? Alors, Minou, vomis mais ne te trompe pas d’ennemis. Vomis sur les productivismes, pas sur ceux qui ont compris que ce monde est nul et que la sncf est une société de merde.

    Encore aujourd’hui, pas d’annonce sur un train en retard ce matin, il a fallue aller gueuler pour leur demander quand le train arriverait. Les tgs en retard de 30 mns, les ter en retard de 10 à 40 mns. Y’en a qui devait sans doute faire la grasse mat’ en prenant pour excuse la neige. Ou alors c’est que la SNCF ne sait pas gérer le trafic. Ce qui finalement ne m’étonnerait pas.

    Tu crois que je me lèves le matin et que je paies mes billets pour avoir une qualité de service ou pour me dire: « le train est en retard, le pauvre petit conducteur est peut-être fatigué », « le train est annulé, les gentils contrôleurs, faut pas leur en vouloir, il a mal à la tête »,  » ils m’ont fait poireauté 40 mns sur le quai (comme ce soir) dans le froid, mais ils sont sympa, c’est pas de leur faute ». C’est vrai quoi, tous les trains en Paris et Tours en retard de 10 à 40 mns cet après-midi, c’est de la faute à pas de chance, sans doute… Faut arrêter de rêver et faut dire les choses comme elles sont: quand c’est de la merde, c’est de la merde. POINT.

  18. Tassin

    « Sans croissance, pas de fond de pension, pas de retraite au soleil.  »

    Je vois que Monsieur a bien intégré le principe de retraite par capitalisation. C’est bien de faire le jeu du gouvernement…

    Ensuite, le coup de « sans croissance rien n’est possible » tu le feras à d’autres.
    Le taux de croissance on s’en fout, c’est le PIB par habitant qui importe. Il me font marrer tous ces saboteurs de service publics à dire qu’on peut plus assurer parce que « il n’y a plus de croissance » alors que PIB par habitant n’a jamais été aussi élevé…

  19. dominique

    MINOU : des fois tes prises de positions m’énervent, mais là, pour le coup, je suis entièrement d’accord avec toi.
    Alain pense comprendre, mais que dalle oui !
    il ne sait pas qu’il n’y a plus de SNCF, mais une sncf, un réseau ferré de france, un  » gare et connexion  » , une sci qui gère l’immobilier, etc, etc.
    c’est ce découpage, qui, entre autre, est en partie responsable des désagréments qu’il rencontre ( et que je ne remet pas en doute )
    si ton train est en retard, c’est qu’il patine sur des feuilles mortes et humides collées aux rails, c’est normal, c’est l’automne…. sauf que les rails, c’est réseau ferré de france qui doit les entretenir, il y même des machines pour les feuilles mortes ( un peu comme un chasse neige), sauf que réseau ferré de france c’est l’état, et que l’état y donne pas de zeuros pour réparer les machines, et les trains patinent,
    et le conducteur il y peut quoi ??????????????????

    Alain, il faut voir plus loin que le bout de SON nez, rien n’est jamais évident, rien.
    Je précise que je ne travaille pas à la SNCF, mais je connais bien le sujet…. moi même je me tape RER et TER tous les jours.
    Bonne soirée
    Dominique

  20. Minou

    « D’ailleurs, va voir les films de pierre Carles: « Volem rien foutre al pais », tu comprendras que travailler plus que 60 ans, c’est pas la fin du monde.
    La décroissance, c’est travailler moins (comme tu dis: 28 h) mais pas travailler pour dire STOP à 60 ans.
     »

    C’est marrant, un workalcoholic qui vient nous donner des leçons de décroissance… D’abord tu arrives avec tes gros souliers en gueulant que les Arbeiter doivent faire leur Arbeit sans rechigner, et maintenant tu viens nous donner ton avis sur le temps de travail raisonnable dans une vie humaine. L’avis de Monsieur Alain. OK, tu t’exprimes, c’est bien. C’est la liberté d’expression. Au fait, « travailler plus que 60 ans c’est pas la fin du monde » c’est exactement le même argument que celui des capitalistes.

    « Me font marrer les employés de la SNCF: quand ils font la grève, ils distribuent des tracts pour parler du service public qui ne va plus, puis le dernier paragraphe, c’est tjs le même :revalorisation de nos salaires. Ils ne pensent qu’à leur gueule, en fait et prennent le service public comme un exemple pour finir sur leur égocentrisme. »

    Pourquoi est-ce que tu t’en prends à des gens qui veulent gagner quelques dizaines ou centaines d’euros de plus, alors que pendant ce temps les industriels milliardaires… restent milliardaires et continuent de s’enrichir ? Tu n’as pas le courage de t’attaquer à des cibles plus grosses ? Tu es lâche, Alain ? Tu as l’air lâche, Alain. Tu es lâche, c’est un fait. Tu est un gros lâche. Les gens qui s’attaquent aux faibles sont des faibles. Tu es faible.

    « En fois, je leur ai dit que leur pauvre petite retraite attaquée, face au cataclysme écologique, la mort des abeilles, des oiseaux, la pollution, c’était bien plus grave que leur vacances à la neige, ils ont rigolé. ils étaient 3, ils nous rien compris, ils se foutaient de ma gueule. N’avas-je pas LA vérité, celle des cours d’eau pollué, de l’air pourri, des OGM, de la destruction de la planète? »

    OK, ça je suis bien d’accord. Mais tu te sers de cette vérité pour t’attaquer à des plus faibles. Tu sais que des gens sont morts pour les acquis sociaux, pour cette demande de revalorisation des salaires que tu dédaignes ? Tu le sais ? Ou peut-être l’as-tu oublié ? Ou peut-être que tu t’en fous ?

    « Y’en a qui devait sans doute faire la grasse mat’ en prenant pour excuse la neige »

    Et alors ? Mais vive la grasse mat’, bordel ! Tu ne vois pas que tu es en train de nous faire l’apologie du travail là ? Comme sarkozy avec sa « valeur travail ». C’est comme ça qu’il a été élu ! En frottant les pauvres masochistes dans le sens du poil. SARKOZYSTE ! Tu exiges que chaque chose soit bien rangée à sa place, chaque Arbeiter à son poste. Mais il n’y a pas que le travail dans la vie, merde !

    « Tu crois que je me lèves le matin et que je paies mes billets pour avoir une qualité de service ou pour me dire: « le train est en retard, le pauvre petit conducteur est peut-être fatigué », « le train est annulé, les gentils contrôleurs, faut pas leur en vouloir, il a mal à la tête », » ils m’ont fait poireauté 40 mns sur le quai (comme ce soir) dans le froid, mais ils sont sympa, c’est pas de leur faute ». »

    OK, tu montres ton vrai visage : tu n’es qu’une brute.

    « ils m’ont fait poireauté 40 mns sur le quai »

    Moi moi moi. Moi je moi je regardez-moi eh oh je suis là regardez-moi.

    Mais putain, t’as 4 ans ou quoi ? On dirait un gamin qui veut son joujou tout de suite sinon il tape des pieds. Merde, moi quand il y a des retards ou des annulations, eh bien je me dis : tant pis, je vais attendre. J’ouvre un livre en attendant, je rêvasse, je tagge une ou deux bagnoles ou je marche à pieds. Je ne pique pas une crise. Je ne m’en prends pas aux autres. Si je dois m’en prendre à quelqu’un c’est aux puissants. C’est ça qu’un homme fait quand il n’est pas un lâche. Et s’il n’est pas assez fort pour s’attaquer aux puissants, alors le minimum c’est de ne pas s’en prendre aux faibles. Mais tu ne peux pas comprendre ça puisque tu es bloqué dans ton monde de gamin capricieux qui ne peut pas sentir la détresse des pauvres. Tu ne peux pas les comprendre, ceux qui veulent « grapiller quelques pièces » comme tu dis ? Tu peux pas faire un effort ? Vas-y, pousse un coup, ça va sortir. Non, tu es trop constipé de l’âme ? Le sentiment ne sort pas ? Prends donc un livre, ou va voter sarko ou lepen en 2012, eux ils vont te faire plaisir, ils vont en finir avec ces « syndicats bobos ».

    Tiens petit, puisque tu nous fais l’apologie du travail, je t’ai sélectionné un extrait d’un aphorisme de Nietzsche : Les apologistes du travail.

    « Au fond, on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. »

    Nietzsche, Aurore, aphorisme 173 : Les apologistes du travail (1881)

  21. Minou

    Au boulot les feignasses !

    Arrrrrbeit ! Schnell ! Schnell ! Arrrrrrrrbeit !

    [youtube ax8K4WQ09Nw]

  22. Alain

    Bon allez, je cesse cette discussion de tocards. Amies décroissants, au revoir. En fait, vous êtes comme un bon paquet d’écologistes que je rencontre tous les jours, faut pas tout critiquer même quand on a raison. Ne changeons rien, tout va bien:
    Si la SNCF va mal, c’est de la faute aux usagers capitalistes? bon vent

    Adieu Minou, rien à battre de ta pensée nulissime.

    Vous devriez rentrer à la CGT, ça vous irez mieux!!!!

    Mon pauvre Minou, 7 semaines de voyage à Orléans, 7 semaines de retard tous les matins; 3 semaines de retour au boulot, 3 semaines de retard soir et matin. La vie est belle, merci la SNCF. Nous allons vous faire préférer les trains. Allez, sans moi, ça m’débecque! Mais c’est de ma faute? Je ne suis pas patient? Ben voyons. Retirez vos lunettes, vous verrez mieux sans doute.

    En avant la vie!!! Je préfère mon vélo au train. J’assume.

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