Durant les 10 années que dura la guerre du Viêt-Nam, au-delà de 50.000 jeunes états-uniens y laissèrent leur vie. Ce massacre suscita beaucoup de mécontentement chez nos voisins du sud et le mouvement pour la paix prit alors un essor considérable. Dans cette foulée, le fameux « flower power » inspira toute une génération.
Aujourd’hui, plus de 41.000 états-uniens se tuent annuellement sur les belles autoroutes du « pays de la liberté »(*), et personne ne songe à manifester pour qu’enfin, on mette un terme à cette hécatombe.
Imaginons un instant qu’une catastrophe provoque la mort d’autant de personne d’un seul coup, que serait la réaction populaire? Serait-on aussi indulgents pour les responsables de ce malheur qu’on peut l’être aujourd’hui pour ce tueur en série qu’est l’automobile?
L’automobile est-elle vraiment une nécessité?
Le culte de la bagnole se justifie par un artifice universellement partagé: la nécessité. En effet, la plupart du temps, quand je mentionne la possibilité de réduire drastiquement le nombre d’automobiles, notamment dans les grandes villes, on invoque l’impossibilité de s’en passer. En réalité, c’est de transport dont on a de besoin, pas de l’automobile. Dans les mégalopoles, les voitures individuelles sont cause de pollutions, de coûts d’entretiens et, bien entendu, de blessures et de morts. Leur remplacement par un réseau de transport en commun gratuit et bien adapté serait de toute évidence, une solution à des problèmes qui menacent jusqu’à l’intégrité environnementale de la planète. Le financement d’un tel système ne pose pas de problème, quand on sait à quel point le fait de posséder une voiture est onéreux. L’investissement collectif dans le transport en commun serait beaucoup moins cher que de posséder chacun sa propre voiture.
Le mythe de la voiture électrique
Afin de conserver l’image de leur industrie et de nous convaincre de leur engagement à préserver l’environnement, les fabricants d’automobiles lorgnent maintenant vers l’électricité. L’idée d’une voiture « propre » séduit le public qui se voit très favorable à cette technologie de remplacement du moteur à combustion interne. Pourtant, d’après une étude de Toyota, le coût énergétique de la fabrication d’une automobile correspond à 20% de celle qu’elle utilise durant sa vie. Sur le plan des accidents de la route, il n’y a, bien entendu, aucune amélioration à espérer. Quant à la consommation d’énergie, l’électricité ne doit-il pas être généré par une autre source d’énergie comme le pétrole, le gaz, le nucléaire ou la force hydraulique? Il s’agit donc d’un vulgaire scénario de transposition énergétique que la population endosse sans plus de questionnement.
Les raisons d’en réduire le nombre
L’automobile:
est largement responsable des émissions de co2 responsable du réchauffement de la planète;
tue des milliers d’individus chaque année dans le monde;
blesse et mutile des millions d’individus chaque année dans le monde (3, 236,000 aux États-Unis en 1999);
gâche des millions de vie humaines;
génère du smog dans les grandes villes;
génère la rage au volant (phénomène en croissance qui inquiète de plus en plus);
coûte des milliards aux contribuables en soins de santé pour les éclopés;
coûte des milliards en achat, entretiens, assurance et autre frais associés;
augmente les dépenses de l’État de façon faramineuse pour la surveillance policière, l’entretien des routes, etc.;
contribue à l’isolement des gens et à la concentration des milieux de travail loin des collectivités;
déprécie les transports en commun pourtant plus efficaces en consommation d’énergie, en réduction de stress sur les individus comme sur l’environnement, en plus d’assurer davantage de convivialité et moins d’isolement.
Un compte rendu du livre « The ecology of the automobile » donne un bon aperçu du bilan de l’automobile au XXe siècle.
(*) 32.788 décès en 2010
D’accord sur tout, sauf sur le fait que les transports en commun assurent davantage de convivialité et moins d’isolement.
En vérité, les transports en commun sont devenus des non-lieux, des endroits où l’on évite de parler et de croiser le regard de ses congénères.
Les transports en commun peuvent devenir un lieu où se nouent des relations entre habitués qui attendent le même moyen de transport – bus notamment – au même arrêt à la même heure. Assez d’accord cependant sur la tendance à l’isolement avec les appareils dont on dispose maintenant.
Plutôt d’accord avec Yannick et Le cycliste intraitable sur la question de la convivialité et de l’isolement. Je rajouterais juste que l’usage plus fréquent des transports en commun – et donc celui beaucoup plus modéré de la voiture – entraine une nécessité de rapprochement géographique des populations entre elles et avec leurs lieux de travail. Ceci crée des conditions propices à la marche dans des espaces plus vastes et moins stressants car moins accaparés par l’automobile. Dans ce contexte, on peut dire que l’usage des transports en commun – et non seulement les transports eux-mêmes – favorise la convivialité.
En tout cas, très bon résumé de la situation.
Je vais vous soumettre une colle. J’ai dans mon entourage deux personnes de sexe féminin (un hasard?) qui vont au travail en voiture. Jusqu’ici tout est « dans la norme » enfin (moi je me tape 16 km par jour en vélo et j’adore ça !)…elles partent de la proche banlieue de Paris pour aller dans Paris. Déjà là on se dit « ben pourquoi elles ne prennent pas les transports en commun pourtant bien fournis ? » alors là mystère surtout qu’elles n’ont pas besoin de leur voiture durant la journée, qu’elles tournent comme des toupies pour trouver une place et ont droit à 2 ou 3 prunes par jour pour stationnement interdit. Bien sûr c’est un budget qu’elles ne peuvent se permettre. Elles sont toujours sur la corde raide à la fin du mois, il y en a même une qui prie pour que le nouveau président annule tous les pv sinon elle est obligée de prendre un prêt pour les payer !
existe-t-il des cures de desintoxication pour les voitures ?
Avez-vous des idées pour aider ces droguées de la bagnole ? ça me déprime car même en ayant une offre de transport en commun (rer, métro, train, tramways…) + vélib il y a encore des gens qui n’ont rien compris…
http://carfree.fr/index.php/2007/11/24/les-automobiliques-anonymes/
ok je suis allée voir le site mais il n’existe plus et une recherche sur google m’apprend que cette association a fait parlé d’elle en 2006 et depuis plus rien… Dommage
Leur offrir un cerveau pour noel ?
Péter leur télé ?
Une fessée ?
Je ne sais pas, je me sens démunis.
Pas d’accord du tout pour les transports en commun. Je n’ai circulé toute ma vie qu’en transports en commun : métro, bus, train (ter et tgv), et je me suis toujours trouvée, grâce à cela, bien plus en phase avec la vie réelle que les automobilistes que je connais, qui eux me paraissent complètement largués : enfermés dans des idées fausses autant que dans leurs voitures, ils ont pour moi perdu le sens de la réalité et j’ai beaucoup de mal, de ce fait, à établir un dialogue avec eux. J’ai même l’impression qu’on ne vit pas sur la même planète…