Quatrième épisode des Poèmes pro du carrefour blême.
Mais où allez-vous, carrossés de la sorte ?
Piètres marquis avachis, des étriers dans le crâne
Gommant sur la route l’esquisse de la piétaille
et vos souliers : valets d’un moulin !
Sur quel four avide vous jattez-vous le cul ?
Dans quel four à mort tournez-vous en fumée ?
Chez quel Roi du chaos allez-vous courtiser ?
Vos mains aussi sont mortes, pendues de trop peser
à des volants sans ailes, au mépris des charrues
sans soc à fourbir ni plus rien à planter
pas même vos pieds.
Votre ruine est un charnier
Roulez vassaux d’industrie
Dans la marque et sans poésie !
Roulez puisque tout tourne sauf le vent que j’attends,
Même le lait qui vous nourrit
Depuis que vous tétez du noir dans les déserts et jusqu’au fond des mers !
Cent ans de nouvelle traite,
Cent ans de bagne, c’est la bagnole !
J’aime mon tout-terrain
la nature et les forêts
les oiseaux et les furets
que j’écrase comme un bourrin
j’aime mon tout-terrain
qui seul partout pourrait passer
montagne, gués et même rochers
mais n’a jamais vu un chemin
j’aime mon tout-terrain
son beau pare-buffle doré
qui me permet de tout pousser
pour me garer comme un crétin
j’aime mon tout-terrain
sa hauteur qui me permet
de voir de haut et d’effrayer
tous les piétons et citadins
j’aime mon tout-terrain
quand j’accélère pour dégager
comme un panache cette fumée
qui t’habillera de sapin
j’aime mon tout-terrain
dedans j’en jette comme un kéké
j’ai l’air d’un con mais fortuné
je pense qu’à moi, c’est déjà bien !
J’aime ma voiture
Bande de pourriture
avec vos vélos
Tas de travelos
Vous ne nourrissez pas la croissance
Vos idées puent le rance
Moi, j’aime bien l’essence
Ca me met en trance
Mes enfants à l’arrière
Place du mort, la mère
Avec vos porte bébés
Vous me faites gerber
Votre vision, j’en veux pas
Je préfère la voiture à papa
La pollution, c’est sympa
La voiture, y’a que çà!!!
Ô voiture
Si belle au parking
Si rapide sur la route
Avec toi j’ai la classe
Pourquoi tous ces panneaux
Pourquoi tous ces radars
Pourquoi toutes ces taxes
Quand mon crédit sera remboursé
Tu sera vieille et dépassée
Quand tes pneus seront usés
Et ta courroie à changer
Toutes ces années de labeur
N’est ce point un leurre ?
hahaha! vous êtes tous vraiment bons!
Excédents vos poèmes! Bravo à vous
en lisant ces poemes
oh je me dis quand mème
je me sens rassuré
je suis pas isolé
des connards comme moi
y en a plus qu’on le croit