Le mois dernier, l’hebdomadaire Marianne réalisait une enquête sur les villes françaises ayant opté pour la gratuité des transports en commun. Loin des idées reçues, le passage à la gratuité montre de nombreux avantages.
Une vingtaine de villes en France ont mis en place la gratuité des transports en commun, certaines depuis plus de 20 ans. Maintenant, on commence à avoir un retour sur expérience.
Ceux qui disaient que les impôts augmenteraient, qu’avec « les transports gratuits » viendraient les « transports pourris » et qu’on ne pourrait plus financer d’investissements, que la délinquance et les dégradations augmenteraient, en ont pour leurs frais!
La mesure est financée par le « versement transport » des entreprises, et ce versement peut même être supérieur au financement de la gratuité auquel cas il convient de mettre des guillemets au « coût » de la gratuité. La fréquentation des transports en commun augmente, les investissements ont continué, on observe même un mieux-être des chauffeurs. Et l’idée dépasse les clivages politiques, les équipes municipales ayant mis en place cette solution étant plus que diverses.
L’article de Marianne est accessible in extenso ici:
http://isabelleloirat.over-blog.fr/article-ces-villes-transportees-par-la-gratuite-marianne-9-fevrier-2013-115245091.html
L’enquête de Marianne fait un détour par Aubagne, qui a mis en place la gratuité en 2009. La communauté d’agglomération d’Aubagne rassemble plus de 100.000 habitants, et aujourd’hui tout le monde semble satisfait de la gratuité, mis à part peut-être le MEDEF local, car la gratuité est financée par le Versement Transport payé par les entreprises (1,08 % de la masse salariale à Aubagne).
Ce qui semble incroyable, c’est que le Versement Transport rapporte 2,2 millions d’euros par an à la communauté d’Agglomération alors que le « coût » de la gratuité est estimé à 1,6 million par an seulement!
Dans le même temps, Aubagne va lancer son tramway puis un tram-train alors que beaucoup d’opposants à la gratuité affirmaient que les investissements dans le réseau allaient s’effondrer…
Mais surtout, un avantage décisif de la gratuité, peu abordé jusqu’à présent, réside dans la baisse drastique de la délinquance. Là encore, les opposants à la gratuité affirmaient que les gens ne respecteraient pas ce qui est gratuit et vandaliseraient les transports en commun. Erreur sur toute la ligne!
Le principal avantage de la gratuité, c’est la baisse drastique de la délinquance dans les transports de l’agglomération, et l’absence quasi totale des grèves de conducteurs, cauchemar des élus ».
Un chauffeur de bus ne cache pas sa satisfaction : « Pas de monnaie à rendre, pas de caisse à surveiller, pas de confrontation avec les resquilleurs. On conduit les gens, et on a le temps de leur parler… »
Ni flic, ni encaisseur : voilà le bonheur du chauffeur. Avec la fraude, la délinquance, les incivilités, les agressions de toute sorte ont régressé, sinon disparu. « Les jeunes sont toujours bruyants, dit un ancien Aubagnais, mais ça, on n’y pourra jamais rien. Mais on a gagné en respect… »
Lire l’article complet:
La ville d’Hasselt en Belgique, pionnière de la gratuité des bus, vient de mettre fin hier au système : trop coûteux…
Ici en Wallonie on supprime des lignes et des bus de soirée/du dimanche pour maintenir des bas tarifs aux transports en commun. La bonne solution pour faire descendre les gens de leur voiture ?
Info intéressante, pour une fois c’est dans l’autre sens (passage de la gratuité au payant). Je pense que c’est une vision à courte vue et la ville s’en mordra bientôt les doigts. Pour rappel, la fréquentation des bus à Hasselt a été multipliée par 13 entre 1997 (début de la gratuité) et aujourd’hui. En retournant au payant, on risque de voir la fréquentation baisser de manière drastique.
Selon le Beland van Limburg, la gratuité des bus coûtait chaque année 1,8 millions d’euros aux contribuables d’Hasselt. C’est une économie de bouts de ficelle qui pourrait coûter bien plus cher en termes de détérioration de la qualité de vie à Hasselt.
Selon De Standaard, la gratuité des bus à Hasselt avait pourtant apporté de nombreux avantages : un nombre d’usagers des transports en commun qui a explosé, des problèmes de mobilité réduits, le trafic amélioré dans le centre d’Hasselt, des gens venus de partout pour analyser ce projet et s’en inspirer…
Mais c’est la Crise… alors il faut bien ponctionner les euros quelques part. Pour mémoire, quand la banque belge Dexia était au bord de la faillite pour avoir vendu à tour de bras des emprunts toxiques aux collectivités locales, l’Etat belge et les régions belges ont commencé par signer un gros chèque de 3 milliards d’euros pour renflouer la banque en 2008 et ont ensuite carrément racheté le tout en 2011 pour 4 milliards d’euros supplémentaires afin de créer une « Bad Bank »…
Il y avait donc urgence à mettre fin à la gratuité bolchévique des transports en commun qui saigne le peuple belge à blanc!