5,9 milliards d’euros de dividendes seront redistribués par Total à ses actionnaires. Derrière cette belle plus-value financière, se cache une autre réalité: celle des gigantesques coûts sociaux et environnementaux que génère l’activité de la 5ème compagnie pétrolière mondiale. Des coûts qui ne sont pas supportés par les actionnaires, mais par l’ensemble des sociétés. C’est pour lancer ce débat que l’Observatoire des multinationales et Basta !, en partenariat avec les Amis de la Terre, publient un premier contre-rapport annuel sur les activités de Total à l’occasion de son assemblée générale.
Total est le plus gros générateur de bénéfices au sein du CAC 40 avec près de 5,9 milliards d’euros de dividendes redistribués aux actionnaires. De ceci et d’autres informations relatives à la performance financière de l’entreprise, il est abondamment question dans les rapports et documents que la direction de Total a remis, le 29 mai, à ses actionnaires et aux médias lors de son assemblée générale. Y seront joliment présentés de dynamiques courbes ascendantes, des témoignages de « collaborateurs » enthousiastes, des baromètres de « responsabilité sociale » et des initiatives volontaristes en faveur du développement durable. Les questions qui fâchent, les critiques potentielles, les parts d’ombres de l’activité pétrolière et ses lourdes conséquences en seront dûment expurgées.
Ce rapport « alternatif » vise à combler cette lacune. Son objectif est de mettre en lumière d’autres aspects, parfois moins reluisants, des activités de Total en France et dans le monde, de relayer les questionnements et les critiques des travailleurs, des organisations de la société civile et de l’opinion publique. En se plaçant autant que possible du point de vue de ceux – employés, communautés concernées, contribuables, simples citoyens – qui n’ont généralement pas voix au chapitre lorsqu’il s’agit de discuter de la stratégie des entreprises, mais qui en supportent les coûts sociaux et environnementaux.
De par son activité de compagnie pétrolière et gazière – la 5ème mondiale –, Total affiche, à l’instar de ses concurrents, un lourd bilan en la matière. L’entreprise exploite des sources d’énergies parmi les plus polluantes, le pétrole issu des sables bitumineux au Canada par exemple. Et n’a pas banni des pratiques reconnues depuis longtemps comme néfastes, comme le torchage du gaz au Nigeria. En Europe, en Argentine ou en Algérie, Total fait face à des contestations sociales de plus en plus importantes contre le recours à la fracturation hydraulique, nécessaire à l’extraction du gaz de schiste, mais qui fait peser, entre autres, de gros risques de pollutions sur les ressources en eau. Alors que sa production pétrolière décline depuis dix ans, plutôt que de véritablement développer les énergies renouvelables, Total affiche sa volonté de forer toujours plus loin et plus profond, quitte à fragiliser l’Arctique, à menacer des parcs naturels africains, à multiplier les risques de marée noire en forant les sous-sols océaniques au large de l’Angola ou du Brésil.
Ces activités de plus en plus risquées vont de pair avec des stratégies d’influence, de lobbying et « d’optimisation » fiscale pour le moins critiquables : lobbying intensif, en particulier au sein des institutions européennes à Bruxelles, pour freiner la transition vers les énergies renouvelables ou empêcher des régulations environnementales ; refus de rendre transparent les contrats signés avec des gouvernements marqués par des affaires de corruption massive ; achats de concessions dans des zones de conflits ou occupées par d’autres États ; recours à des filiales situées dans des paradis fiscaux et judiciaires… Et quand la catastrophe survient ou qu’une affaire de corruption éclate, la Justice peine à rompre l’impunité dont bénéficient de fait les gigantesques groupes comme Total.
La compagnie pétrolière française fait aussi partie des 90 entreprises mondiales qui ont le plus contribué historiquement à émettre des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, dont la concentration est en train d’atteindre son ultime limite. Au vu de l’urgence climatique, c’est le cœur même de l’activité de Total qui suscite donc des questions, alors que de plus en plus d’acteurs financiers souhaitent détourner leurs investissements des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). Les salariés de l’entreprise risquent d’en supporter les conséquences. On le voit bien : les énormes bénéfices financiers générés par Total au profit de ses actionnaires induisent de gigantesques coûts sociaux et environnementaux supportés par tous. Ce rapport vise à ouvrir un débat qui ne peut plus être réservé aux cercles restreints des directions d’entreprise.
Lire le contre-rapport « Total, le véritable bilan annuel » :
http://www.bastamag.net/IMG/pdf/cr_total_bd-2.pdf
Olivier Petitjean et Ivan du Roy
http://www.bastamag.net
> Alors que sa production pétrolière décline depuis dix ans, plutôt que de véritablement développer les énergies renouvelables,
Parce que ça n’existe pas : 98% du transport se fait avec du pétrole.
Et si on a déjà beaucoup de mal à passer à la voiture électrique alors que ça existe depuis plus d’un siècle, les camions électriques, les cargos électriques et les avions électriques relèvent quasiment de la science-fiction.
Pour ce qui est d’exploiter les sources de pétrole non-conventionnel : c’est tout simplement parce que nous sommes au pic pour le pétrole conventionnel.
On peut parfaitement refuser d’avoir recours aux énergies fossiles, mais comme celles-ci fournissent 80% de l’énergie primaire, ça revient à faire des choix drastiques, et notamment… réduire très sérieusement la population de la planète, impossible à nourrir avec aussi peu d’énergie.
Quelqu’un veut se présenter en 2017 avec ce programme? 😉
Vincent grand Yaka de la Grande Zigouilleuse électrique industrielle à commande numérique!
et viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite
enfin non… minute papillon : qu’on réfléchisse un pneu….
« Parce que ça n’existe pas : 98% du transport se fait avec du pétrole. »
J ai deja lu ce chiffre de 98% EN FRANCE, mais il me semble que c est l inverse : 98% du pétrole entrant en france va au transport, et pas l inverse :
– les RER, metro (en personnes-trajets), trolley, tram, télécabines, funiculaires, ascenseurs, escalators et surtout (en kilomètres) trains (TER, et autres) se font en électriques.
– La marche, trottinettes, rollers, vélos et autres modes doux (NON assistés) se font à l énergie humaines
– Le cheval monté (police en ville, ONF) et les animaux attelés (pour les poubelles des parcs, pour l entretien des parcs, pour le ramassage scolaire des enfants, pour le ramassages des ordures, …) peuvent se faire (et se font parfois) en traction animale.
Si bien que les TEC fonctionnent majoritairement, EN FRANCE, en nombre de km (trains) ou de personnes transportées (les TEC urbains) , à l électricité.
et que, par nombre de trajet, les modes doux ou multi-mode incluant des modes, sont majoritaires (aller à sa voiture à pied, faire un trajet en voiture, aller de sa voiture à sa destination à pied = 2 trajets en mode doux, de même, pour aller à sa gare/arrêt de TEC en vélo, puis de sa gare/arrêt de TEC à sa destination à pied).
Mais, surtout, on voit que d autres pays utilisent bien plus les vélos ou la marche que nous (même si d autres font pire.. italie, grèce, espagne, portugal et d autres), et que, nous, dans les années 30, 40, 50, 60, 70, et même 80, on utilisaient énormément plus les TEC et TEC urbains que maintenant :
des français utilisaient massivement et majoritairement des TEC dont des TEC urbains ! ! !
c.f. le film « la belle américaine » en 1961 à Paris : les ouvriers, employés, retraités, étudiants, se déplacent TOUS, dans paris, soit à vélo, soit en TEC : seuls les cadres sup ++, les patrons, les célébrités et qq très rares autres (dont notre héro), se déplacent en voitures)
Note : à Paris, les TEC urbains restent utilisés par une majorité des gens, pour une majorité des déplacements, mais ce n est souvent plus le cas dans les agglo plus petites, sans métro ou autre réseau de TEC urbain performant.