Un argument assez peu envisagé pour défendre un mode de vie sans voiture tient dans la tolérance des forces de l’ordre pour les cyclistes. A vélo, vous pouvez à peu près être sûr que la police vous laissera largement tranquille si vous ne respectez pas vraiment toutes les règles du code de la route.
Attention, je ne dis pas que c’est l’impunité totale et qu’il faut faire n’importe quoi sur la route ou dans les rues sous prétexte qu’on est à vélo. Mais, les règles du code de la route étant essentiellement pensées pour la voiture, tous les cyclistes urbains ont un jour ou l’autre commis une infraction, même sans en prendre pleinement conscience.
Bien sûr, certains cyclistes pourront faire état de contraventions pour comportement illégal sur la voie publique. La police verbalise quand même régulièrement les cyclistes.
Pour ce qui me concerne, sur une vingtaine d’années de vélo urbain, j’ai été arrêté plusieurs fois par la police pour des infractions, mais je n’ai jamais eu une seule amende. Mon cas n’est pas bien sûr une généralité, mais une anecdote m’étant arrivée la semaine dernière me paraît éloquente.
Avant tout, je tiens à préciser qu’à vélo, j’essaye de respecter les règles « dans la mesure où elles me paraissent compatibles avec ma sécurité ». Ainsi, je peux être amené parfois à rouler sur les trottoirs dans certaines situations. Parfois, je brûle les feux ou les stops si j’estime cela compatible avec ma sécurité. Bref, je suis loin d’être un modèle de respect des règles du code de la route.
La semaine dernière, je brûle un feu rouge sur un carrefour particulièrement bizarre où les voitures qui pourraient être amenées à passer au vert sont situées à une centaine de mètres à ma gauche. Mon feu est donc rouge, le feu des voitures à ma gauche est encore rouge (les voitures sont à l’arrêt) et quand bien même il passera au vert, j’ai une centaine de mètres « de sécurité » avant qu’elles ne me coupent le passage.
Je brûle donc tranquillement le feu rouge sans trop me presser et là, j’arrive face à deux policiers que je ne pouvais pas voir auparavant et qui viennent de me surprendre « en flagrant délit ». L’un des deux me demande immédiatement de me garer sur le bas-côté. Dialogue:
Le policier: Bonjour Monsieur, savez-vous quel est le texte de loi vous permettant de circuler sur la voie publique?
Moi: Bonjour Monsieur, quel est le texte de loi me permettant de circuler sur la voie publique? … (je réfléchis)… Le code de la route?
Le policier: Bonne réponse! Maintenant, expliquez-moi en quoi vous n’avez pas respecté ce texte de loi…
Moi: Je suis désolé, je le reconnais, j’ai commis une infraction en brûlant ce feu rouge.
Le policier: Oui, tout à fait! Le code de la route s’applique à tout le monde, y compris les vélos! Sinon, vous ne roulez pas sur la voie publique et vous utilisez les pistes cyclables. (Remarque: je crois savoir que le code de la route s’applique aussi aux pistes cyclables et par ailleurs, il n’y avait pas de piste cyclable dans le coin…)
Moi: Oui, je reconnais mon infraction.
Le policier: Un feu rouge, c’est 135 euros d’amende et normalement 4 points en moins sur le permis, mais si vous êtes à vélo, on ne peut pas vous enlever les points.
Moi: Oui, j’ai tort, je le reconnais.
Le policier: Comme je suis un mauvais fonctionnaire, je vais vous laisser partir sans amende, mais je ne veux plus vous voir passer au feu rouge.
Moi: Merci beaucoup, bien sûr je ne passerai plus aux feux rouges.
Cent mètres plus loin, il y avait un autre feu rouge. Je me suis dit que le policier me regardait peut-être encore, alors j’ai pris le trottoir pour ne pas brûler le feu…
Photo: omnilogie.fr
Mais monsieur l’agent, ce feu devrait être équipé d’un tourne à droite. Est ce dans vos attribution de remonter ce genre de manquement à l’autorité responsable à savoir le premier élu de la ville ?…
« j’essaye de respecter les règles « dans la mesure où elles me paraissent compatibles avec ma sécurité » »
Non, pas tout à fait. Vous vous autorisez à ne pas respecter les règles dans la mesure où cela ne vous paraît pas incompatible avec votre sécurité. Ce n’est pas la même chose.
La première phrase signifie que vous ne commettez des infractions QUE pour assurer votre sécurité. Par exemple, à un carrefour où, pour rejoindre la piste cyclable, il faut nécessairement passer au rouge, sinon la route est coupée par les voitures parallèles à la piste qui tournent à droite. J’en connais un comme ça, et là, en effet, la règle n’étant pas compatible avec ma sécurité, je brûle le feu.
Dans le deuxième cas, cela signifie que tant que ça ne vous met pas en danger (et que ça ne met pas en danger autrui, j’imagine), vous vous sentez libre de ne pas respecter les règles, et ce avec d’autant moins de remords que ces règles ont été pensées pour les voitures et pas pour les vélos. Une position qui se défend, mais qui ne va pas de soi. Pour ma part, j’estime que si on estime que les vélos ont le droit de s’affranchir du code de la route, alors pourquoi pas les « speed bikes » ? Et pourquoi pas les scooters ? Et pourquoi pas les motos ? Et pourquoi pas les voitures, au fond ? Après tout, il est arrivé à tous les automobilistes de devoir s’arrêter devant un feu rouge alors qu’il n’y avait strictement aucun croisement et aucun piéton. Brûler le feu n’aurait mis personne en danger. Comme rouler à 150 km/h sur une autoroute quasiment vide. Alors pourquoi pas ?
Tout simplement parce que si on laisse le respect ou non du code à l’appréciation personnelle, alors ce code ne sert plus à rien. Et je ne fais pas assez confiance aux autres, ni même à moi-même, pour trouver que ce soit une bonne idée. Il peut m’arriver d’être distraite, fatiguée, pressée, etc.
Alors, bien sûr, la différence, c’est que le vélo n’est pas dangereux pour les autres usagers, contrairement à la voiture, qui est un engin mortel. C’est vrai. N’empêche que ce matin encore, j’ai vu un cycliste brûler un feu rouge. Il roulait sur sa droite, et il n’y avait pas de croisement de ce côté-là. En théorie, aucun problème, donc. Sauf que la voiture qui venait de la gauche et qui s’engageait dans la même rue que le cycliste a dû empiéter sur la ligne blanche pour passer à côté de lui, alors qu’une autre voiture arrivait en face. Je ne suis pas certaine que le cycliste s’en soit rendu compte. Mais l’automobiliste, lui, a dû avoir peur, et pester contre les vélos qui « font n’importe quoi ». Moi aussi, arrêtée au feu, j’ai pesté…
Ben moi j’avais pris 24h de garde-à-vue, une amende, retrait de 4 points (en 2002 la loi était passée mais ils s’en foutaient) plus un procès où la juge m’a condamnée sévèrement malgré les mêmes arguments… Les 2 poulets s’appelaient Couderc et Pelapra, le premier je l’ai retrouvée dans l’affaire du yaourt sur la bagnole de Sarko (4 mois fermes), au commissariat après l’arrestation c’était des menaces de mort ! Et les « amabilités » continuent encore aujourd’hui… S’il ne faut pas mettre tous les « cognes » dans le même panier, y’en a certains qui ne devraient plus avoir le droit d’en être.
« Avoir torT », pas « torD »… 😉
MRobert > Parfois, je brûle les feux ou les stops si j’estime cela compatible avec ma sécurité.
Moi aussi. Et il m’arrive même souvent de passer au rouge quand il n’y a aucun danger (pas de piéton, pas de voitures dans l’autre sens… et pas de flics) tout simplement pour éviter d’avoir à redémarrer. Ne gâchons pas cette bonne énergie cynétique.
En l’occurence, c’était également votre cas : vous n’aviez tout simplement pas envie de perdre votre aire et êtes passé au rouge : pourquoi utiliser cette faux argument de la sécurité?
Pensez donc à tout ce pétrole que nous faisons économiser au pays, et les conséquences : économie sur la facture énergétique, réduction des émissions de GES, moindre financement du terrorisme, etc.
Franchement, on devrait nous donner une médaille.
Fofo > Alors, bien sûr, la différence, c’est que le vélo n’est pas dangereux pour les autres usagers, contrairement à la voiture, qui est un engin mortel.
Autres différences:
– un vélo n’a pas de moteur et demande donc un effort plus important à son conducteur que d’appuyer sur un accélérateur, ce qui fait une différence pas négligeable et explique le plus souvent pourquoi les cyclistes évitent de s’arrêter si ça n’est pas absolument nécessaire
– de par sa masse, un vélo a besoin de beaucoup moins de distance pour s’arrêter
– de par l’absence de moteur et de casque/carrosserie, un cycliste perçoit mieux son environnement qu’un motorisé; de même, la longueur très courte d’un vélo lui permet de voir plus rapidement si un véhicule vient du côté, là où une voiture doit s’avancer beaucoup plus
Combien de piétons tués chaque année par un cycliste, et combien par des motorisés?
Le fond du problème, c’est que les autorités françaises refusent de sérieusment développer le vélo-urbain alors qu’il y un besoin évident, ce qui oblige les cyslistes à contourner les problèmes. Quand les villes françaises seront équipées d’infrastructures cyclables (et qu’elles seront respectées…) comme aux Pays-bas et au Danemark, le comportement des cyclistes sera probablement très différent.
s/aire/erre/
Concernant la (non) dangerosité du vélo qui ne s’arrête pas au feu, je ne suis pas tout à fait d’accord.
En témoigne ma femme s’étant retrouvée le bras dans le plâtre après s’être faite percuter par un vélo arrivant assez rapidement et grillant le feu à un carrefour, elle était également à vélo, heureusement sans les enfants.
Est-ce que le cycliste en question estimait qu’il n’y avait aucun danger à ce feu ? L’histoire ne le dit pas, il ne s’est pas arrêté.
Par rapport à une caisse, le vélo est bien évidemment beaucoup moins dangereux, c’est indéniable.
Mais dire que le vélo ne peut pas être dangereux, c’est absolument faux. Etre citoyen en utilisant son vélo plutôt que sa tuture, c’est bien, l’être jusqu’au bout en respectant les gens vulnérables (donc les autres vélos, mais aussi les piétons), c’est encore mieux.
En revanche, et c’est selon moins important, il faut continuer à pousser pour un code de la rue ou un code adapté au vélo : il existe un code pour les piétons différent de celui des voitures, ça semble logique pour tout le monde, donc exigeons un code (intelligent, hum, mais si, allez) adapté aux vélos et autres mobilité mécanique rapide sans moteur, les motards le font tous les jours.
Selon moi*, ce n’est pas « moins » important, bien au contraire :p
Les feux de circulation sont le symbole même du système automobiliste et du code la route motorisé. Etant cycliste, je grille quasiment tous les feux quand il n’y a pas de voiture qui a priorité.
Aux Pays-Bas et Flandre même en ville il existe très peu de feux pour vélos et c’est un délice d’y rouler, quand on ne connaît pas, on ne peut pas s’imaginer…
Dans une ville non motorisée idéale il n’existerait pas de feux de circulation, quatre vélos qui se croisent peuvent toujours s’éviter très facilement, contrairement aux voitures qui ont déjà 2,50 mètres d’empattement. C’est comme s’il on mettait des feux au carrefour de deux rues piétonnes, c’est débile.
Rien que le code de la route siouplait…
Et rien qu’avec ça appelez les camions porte automobiles, en noria s’il le faut, pour déménager les trottoirs parkings, en rappelant à « nos amis atomobilistes » les distinguos qu’impose une citoyenne perception de l’espace public ségrégué pour les bonnes et moins bonnes causes :
espaces circulés, stationnés, marchés, cyclés…
Alors, je ne suis pas un expert en législation, mais il me semble que le texte de loi nous permettant de circuler sur la voie publique serais plutôt le droit à la libre circulation inscrit dans les droits de l’homme (article 13).
Le code de la route est un corpus de lois qui régissent l’utilisation de la voie publique (ce qui concerne trottoirs et piétons (je me demande si un piéton à déjà été verbalisé pour avoir circulé sur la gauche du trottoir?)). Il s’agit donc des règles à respecter mais l’homme n’a pas attendu ce code pour parcourir la Terre.
Les policiers ne sont pas toujours précis dans leurs questions ou leur connaissance de la loi (mais il n’est pas forcément bon de leur faire remarquer…).
J’en profite pour vous inviter à admirer la première illustration de la page Wikipédia du code de la route. Une affiche américaine de 1937. On y voit un malheureux chutant sur la chaussé; un policier impuissant; et un automobiliste courroucé de devoir renverser quelqu’un. C’est assez éloquent, je pense que l’analyse de cette image ferait un bon article Carfree!
45 ans de vélo en ville plus la route, les forces de l’ordre ont toujours été conciliantes avec moi, bien que je sois pénible avec mes remarques…Sincérité et honnêteté et ça passe…
@Vincent, je m’inscris en contre sur ce point : « de par sa masse, un vélo a besoin de beaucoup moins de distance pour s’arrêter »
Peut-être as-tu des statistiques sur ce point ? De mon côté j’ai surtout mon intuition, mon expérience, et un test moyennement pertinent puisqu’il parle de scooter et pas de vélo : http://blog.allopneus.com/2013/03/comparatif-freinage-voiture-vs-moto-vs-scooter/
La distance de freinage est principalement fonction de l’énergie cinétique (masse * vitesse au carré), du coefficient d’adhérence route-pneus, et de la puissance des freins. Donc bien sûr si la vitesse est supérieure, quel que soit le véhicule la distance augmentant de façon parabolique, la distance de freinage sera supérieure, et une voiture a tendance à rouler plus vite qu’un vélo. Mais dans ce cas ce n’est pas « de part sa masse ».
Par contre à vitesse égale, une voiture a certes bien plus d’énergie cinétique, mais aussi une adhérence excellente (4 pneus et une grosse surface de contact sur chacun), et une puissance de freinage (disques hydrauliques à l’avant au moins) suffisante pour bloquer les roues, avec souvent un ABS qui évite justement d’aller jusque là et rattrape les erreurs du conducteur.
A vélo la surface de contact est bien moindre, la puissance de freinage dépend du système utilisé mais tous les vélos n’ont pas un freinage capable de bloquer les deux roues, de plus le cycliste doit gérer son équilibre en même temps et donc son niveau de maîtrise influe sur le résultat.
Au final je ne serais pas étonné que même un bon cycliste se place derrière le scooter dans un test équivalent à celui que j’ai cité, et avec un bon vélo. Avec un vélo de ville standard, le résultat serait encore moins bon.
ApfelStruddel > Concernant la (non) dangerosité du vélo qui ne s’arrête pas au feu, je ne suis pas tout à fait d’accord. En témoigne ma femme s’étant retrouvée le bras dans le plâtre après s’être faite percuter par un vélo arrivant assez rapidement et grillant le feu à un carrefour, elle était également à vélo, heureusement sans les enfants.
On ne se lasse pas de répéter que « the plural of anecdotes is not data. » 😉
Ma version du code de la route : si, après avoir ralenti (genre 10km/h)…
1. Aucun piéton n’est engagé sur le passage
2. Aucune voiture ne vient dans l’autre sens
3. Aucun flic (qui, par ailleurs, font un boulot pas facile) n’est visible
… je passe le rouge. Contrairement aux motorisés, je ne *grille* pas le rouge.
J’arrêterai le jour où, dans ce pays, les motorisés cesseront de stationner/rouler sur les pistes cyclables.
Si on joue au jeu des proverbes en anglais, il y a aussi « Two wrongs don’t make a right ». 😉
@Guillaume
Les différences entre les distances de freinage peuvent beaucoup varier entre les automobiles…Sur ce site, ils donnent 15 m de distance de freinage pour une auto à 50 km/h…Une moyenne qui doit se retrouver assez souvent…
http://velobuc.free.fr/freinage.html
Un texte intéressant: http://forum.velotaf.com/topic/19934-deux-ou-trois-trucs-chiffres-sur-le-freinage/
Je n’ai pas encore retrouvé un vieux magazine comparant les distances de freinage de vélos lancés à 60km/h en descente et mesurées sur un replat…Aide bienvenue…
Pour ma part, j’ai pas mal pratiqué le derrière camion; un jour, derrière un camion benne roulant à 70 km/h ( reste à 1 mètre d’écart),il a bloqué ses roues jusqu’à atteindre 30 km/h. L’écart s’est réduit à10 cm. Abrité, l’air ne m’a pas freiné, j’avais de vieux freins Mafac et en comptant le temps de réaction, la bicyclette m’a semblé efficace…
Pour éviter les freinages à vélo, j’utile la technique du (de la) cycliste bourré(e).
Je louvoie à bonne distance du bord droit pour éviter les déplacements inconsidérés de la part des idiots motorisés (tout en faisant voler au vent mes cheveux longs pas attachés).
Lorsque je les laisse enfin passer, ils dépassent au large en accélérant violemment comme les abrutis qu’ils sont, et me laissent très vite une bonne distance de sécurité qui permet à mes freins impuissants d’avoir une distance suffisante au cas où ils freineraient brutalement comme les crétins qu’ils sont.
Remarque : Ne surtout pas se retourner pour laisser voir qu’on est un vieux bonhomme barbu et qu’on les a entendu.
Remarque 2 : Le rétroviseur de lunettes est très utile et le casque contre-productif.
30 ans de cyclisme urbain. Si on devait s’arrêter au feux rouge… autant se suicider. L’intérêt du vélo étant la fluidité du déplacement qu’il permet. On se tape les bagnoles, le bruit, la dangerosité, la puanteur de la pollution et en plus il faudrait respecter l’invraisemblable code des bagnoles… Parfois je m’arrête à un feu rouge, soit pour regarder passer une jolie fille ou bien exceptionnellement parce qu’une voiture de police est dans les parages. Je suis sur mon vélo arrêté, le regard scotché sur un feu qui persiste à maintenir sa couleur rouge ; plus j’attends et plus une angoisse existentielle monte. Comment peut-on être automobiliste au quotidien et ne pas en pleurer le soir dans son lit ?
100% d’accord avec les 2 messages de Vincent. Les règles et infrastructures de circulation ont été conçus pour les engins motorisés (poids et puissance élevés et visibilité latérale faible). Il faut inventer des règles spécifiques aux vélos. Le panneau triangulaire nous autorisant à tourner à droite au feu rouge va dans ce sens mais c’est beaucoup trop timide. La plupart des « stops », des feux et des sens interdits sont inutiles pour les cyclistes prudents. Tout est à repenser. Que nos législateurs se mettent à vélo et ils comprendront.
C’est pourquoi bien que de caractère par ailleurs légaliste je brule chaque jours au moins 1 feu ou stop. Et comme beaucoup d’entre vous je me suis déjà fait arrêter mais uniquement pour me faire sermonner. Mais j’en ai assez d’être en dehors de la loi: changeons la pour le bien de tous!
« On ne se lasse pas de répéter que « the plural of anecdotes is not data. » »
On peut bien ne pas s’en lasser, je ne me lasserai pas plus d’insister sur le fait que précisément, ce sont les anecdotes qui font l’importance des choses, on s’en moque des chiffres et des données, elles ne traduisent pas la réalité du terrain.
Avec son bras platré, les chiffres, elle s’en balance clairement.
L’important est précisément de prévoir toute éventualité au maximum, car c’est l’anecdote qui régit la vie de chacun, pas les chiffres.
Le jour où quelqu’un est renversé par une bagnole et n’y survit pas, c’est une anecdote, une statistique. Pour la famille, c’est une tragédie.
J’ai essayé de m’arrêter aux feu comme une voiture mais le fait d’ être entouré de moteur vrombissants quand le feu passe au vert me fait peur. Je préfère traverser l’intersection sur le passage piéton . Et si en attendant le feu vert je me rends compte que la voie est libre je préfère devancer la meute . Pendant mon adolescence il m’est arrivé de faire un départ de manche de motocross et se retrouver cycliste au milieu des voitures lorsque le feu passe au vert fait un peu le même effet.
Je pense que les humains ne devraient pas être obligés de coexister avec les machines à moteur , il faut vraiment se blinder pour supporter leur présence à coté de soi et je parle aussi du métro et du train : je suis le premier à m' »éloigner de la bordure du quai » quand ils arrivent en station ou en gare, et je ne parle pas de la vague inquiétude qui m’étreint quand roulant en vélo j’entends un engin à moteur arriver derrière : le pire c’est quand je suis sur une piste cyclable à double sens que j’entends le bruit d’un scooter derrière et qu’un vélo arrive en face.
Tous les codes de la route du monde ne changeront rien à la formule de l’énergie cinétique e = 1/2mV2.