Toute l’année, nous avons pédalé pour nous rendre au boulot ou à d’autres activités près de chez nous. Et arrive le temps des vacances ! On se doit de partir, prendre une réservation dans un hôtel, un gîte, un camping avec place de parking. C’est le moment de rejoindre le troupeau autoroutier, d’écouter le bison futé, ce sont les congés d’été.
C’est tassé dans la voiture qu’on part. C’est assez de la voiture, on part.
En selle ! C’est à vélo que les vacances sont les plus belles. Nous n’allons pas loin, ce qui compte, c’est le chemin, celui sur lequel courent gamins et marcassins, du matin au soir et du soir au matin. J’ai le temps de m’arrêter, où je veux, quand je veux, sans panneau lumineux à informer les bœufs. Une belle vue, un petit chemin forestier, un animal sauvage, un p’tit bar dans un village, sont des invitations à la halte. 20, 30, 50 ou 80 km parcourus et arrive le soir, l’heure de s’arrêter, nous n’avons pas eu de temps de trajet, nous nous sommes juste baladés.
Un camping ombragé peut nous accueillir, le temps d’un repas, le temps d’une douche, le temps d’une nuit. Dans le prix, le véhicule est compris, le cycliste incompris, pas de ristourne pour les biclous. L’emplacement enherbé est grand pour qui voyage démotorisé, de quoi partager avec d’autres vacanciers libérés.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, au contact des éléments, du soleil, de la pluie ou du vent, on avance tranquillement. On a grimpé longuement, bronzé sûrement, puis une fois au sommet, après avoir soufflé, contemplé, on descend, rapidement, cheveux au vent et yeux larmoyant.
Ce soir, on bivouaque ! Un beau terrain est repéré. La réserve d’eau est faite. Il ne reste qu’à planter la tente dans ce coin de paradis, loin des caravanes et du bruit.
Demain, retour à la civilisation, on va dormir chez des gens, ceux qui habitent ici tout le temps. Un vrai lit à l’abri, une douche chaude et une soirée conviviale autour d’un repas de leur région, de notre région ou de toute autre région du monde.
L’important c’est la rencontre, l’échange. Eux aussi aiment voyager à vélo. Ils ont fait le tour du monde ou le tour du quartier, mais ont toujours une aventure à nous conter.
Tous ces gens font parti du réseau Warmshowers, douches chaudes, où des cyclistes, cyclotouristes, tandémistes, vélocouchistes vous proposent une douche chaude, un lit, un repas, un moment à partager.
Les vacances sont finies. On a retrouvé notre maison. Et maintenant, on va faire le tour du monde. Seuls, en couples avec ou sans enfants, des voyageurs s’arrêtent pour partager un bout de leur voyage. Ces dernières années, sans quitter notre salon, sans être monté dans un avion, nous avons visité l’Autriche, le Portugal, l’Italie, la Corée, la Mongolie, le Canada, etc. et bien sûr quelques régions françaises.
Le voyage est dans la tête, il suffit de pédaler pour activer son p’tit vélo cérébral. Il suffit d’accueillir pour que jamais notre vie ne cesse de se remplir. Se muscler l’esprit, se cultiver les jambes sera toujours plus enrichissant que de regarder le tour de France.
Ah, la joie d’admirer le paysage une fois arrivé en haut de la côte ! Le bonheur de visiter ce qu’on veut quand on veut, juste parce qu’on passe devant et qu’il suffit de freiner pour se garer ! Le plaisir de décider au dernier moment de faire un détour, parce qu’on n’est pas pressé ! Se tromper de route et découvrir une pépite. Demander son chemin et finir accompagné pour quelques kilomètres par un habitant qui explique : « Oh, c’est que des petits chemins et faudrait pas que vous ratiez la vue, je viens avec vous. » Demander un peu d’eau et être invité à déjeuner. Rester tout seul quand on veut, réfléchir en pédalant.
Merci Anthony, mais c’est presque de la torture de nous rappeler ça quand on est au travail.
Quand est-ce qu’on repart ?
Tout à fait, emmp!
Merci pour cet article, Anthony.
Permettez-moi de partager mon expérience. Dans la vie, tout est une histoire de consensus. Ma femme n’est pas encore prête à partir à vélo, et moi, jamais ô grand jamais je ne supporterais milliers de kms de bouchons bagnolards des « chassés croisés de bison futé » (très bonne desciption du phénomène dans l’article, d’ailleurs). L’alternative serait, par exemple, de louer des vélos sur place pour la majorité des déplacements.
Ma femme étant lituanienne, nous sommes partis, comme chaque année, sur la côte blatique, en avion. Rapide, écologique (hum… transport en commun, quoi ..) Certains le font en bagnole, 2000 kms. No comment. Remarque, au moins ils peuvent emporter leurs vélos 🙂
Cette année, je me suis placé d’emblée sous l’angle du cycliste. Exemples.
– observation pendant le voyage des infrastructures mises à dipositions (pistes, vélos à louer, comportement des autos vis à vis des cyclistes et des infras…)
– arrivés à Vilnius pour 3 jrs , achat d’un abonnement de type « Bike Sharing » ( Vélib à Paris, Veloh à Luxembourg) qui offre 30 minutes gratuite par jour. C’est juste génial. L’achat de l’abonnement se fait à même la borne, à l’aide de la carte Visa (c’est le même systeme JC Decaux…) La station de vélos juste au pied de l’appartement, pour faire la moindre petite course, on gagne du temps! résultat ? on n’a pas touché la voiture du séjour !
– à Vilnius la location de vélo chez loueur privé reste laborieux et marginal (vélo enfant, et vélo avec siège enfant). A mieux planifier la prochaine fois.
– à Palanga, sur la côte baltique, la location de vélos est essentiellement récréative. Location à l’heure, voire exceptionnellement à la journée. Extrêmement cher. Le loueur vous regarde avec des yeux tous ronds lorsqu’on demande 3 vélos dont l’un avec siège enfant pour une durée de 2 semaines; il appelle sont responsable… Nous avons dû aller chez 3 loueurs différents et âprement négocier les prix pour arriver à une combinaison état du vélo / prix corrects. Mais à partir de là ? QUE DU BONHEUR pour toute la famille. Nous n’avons pas touché la voiture de tout le séjour ! (sauf grosse excursion) Les déplacements habituellement à pied ou en voiture se son transformés en déplacement à vélo. De point à point, on a gagné du temps à chaque instant. On a presque doublé nos vacances, grâce à l’optimisation des déplacements. Il y a même des bike racks directement sur la plage ! La sensation de fatigue se fait bien moins sentir sur le vélo qu’à pied (surtout si vous pouvez déposer votre sac dans une panier) ou qu’en voiture (surchauffée en plein soleil…)
Je vous invite à voir quelques-unes de mes observations essentiellement du point de vue du bike commuter que je suis…
https://twitter.com/hashtag/letsgo2lithuania
2 choses à RedtoMato:
1. Je ne critiquerais pas ton voyage en avion. Par contre, si tu pouvais parler un peu plus français, ca serait pas mal…bike sharing, bike commuter, bike rack…. ta femme étant lituanienne, tu aurais sorti 2 ou 3 mots lituaniens, cela nous aurait appris des choses et ouvert vers une autre culture, mais nous sortir la novlangue du capitalisme mondial (l’anglish obligatoire même quand on peut le dire dans sa langue), personnellement, çà me gave..
2. Négocier âprement les prix pour sa location de vélos. J’ai remarqué que quand on va voir des petits, on négocie tjs le prix. Le fait-on chez Carrefour, Darty, Decathlon, Auchan, Jardiland? Peux-tu me dire? As-tu aussi négocier ton « bike sharing » ou plutôt la location de vélos de Vilnius? Non? pourquoi? Visa ne t’en a pas donné la possibilité? Tu engraisses les gros sans broncher avec ta carte bancaire, et tu vas âprement négocié un service chez un petit loueur? N’y aurait-il pas comme un problème?
Merci pour ce texte magnifique !
Un autre warmshower…
une bonne solution pour domestiquer la petite crainte du cyclocampeur puriste, maniaque du camping sauvage :
en cas de probabilité forte d’orage ou en situation de coup de blues voilà une ressource sûre et prometteuse de lien – avec ou sans coup de foudre… – … entre nomades et sédentaires
Une précision importante en ces jours d’uberisation a tout va, Warmshowers.org est gratuit, sans but lucratif, sans pub et tenu par des bénévoles enthousiastes. Oui il existe encore des sites internet de qualité! 🙂
Labas ! Alain,
1) je m’exprime en anglais ou dans un langage « fusion » si je veux. Je m’exprime en anglais au quotidien et certains mots viennent plus naturellement, c’est comme ça. Chez nous, il y a 180 nationalités représentées, that’s the way it is. Libre à toi de réagir si, pour une obscure raison (psychologie de bistro?), cela peut te sembler l’apologie du capitalisme; moi, je ne vois pas le rapport. Il n’y a pas plus anti-conformiste que moi (la preuve, j’utilise mon vélo tous les jours quelque soit le temps ou la température; et mes deux enfants y compris, et ce depuis leur naissance!), mais oui je me sers de ma carte Visa pour louer un vélo dans un système de bike sharing « Officiel » lorsque je suis sur mon lieu de vacances. Pourquoi pas ? c’est pratique, c’est rapide. Il accepteraient Bitcoin, je l’utiliserais; mais ils ne l’acceptent pas.
2) Non, je ne négocie pas à Auchan ou Carrefour, je n’y mets pas les pieds car je suis anti-consumériste aussi mais pas intégriste pour autant :). Tu généralises et sembles sous-entendre que fréquenter ces enseignes (Françaises, Môssieur 🙂 ) est une fatalité! non. Ce ne l’est pas. On peut vivre sans Auchan 🙂
Et oui, je négocie âprement le prix de la location chez le loueur du coin, parce que je trouve anormal que pour la location de 3 vélos pour deux semaines le prix est le double que le celui d’une vieille Opel Zafira au diesel avec 380,000 Kms au compteur! A ce tarif, je n’ai pas à rougir de négocier chez le petit.
Je m’apperçois que mon post était un peu hors sujet (j’avoue avoir lu en diagonale), mais je souhaitais juste témoigner de mon expérience. Même séjour, même endroit, mêmes dates deux années de suite. La seconde du point de vue du cycliste /bike-commuter. Ca change tout.
Il suffit d’aller voir le hastag ci-dessous pour apprendre, en Anglais svp 😉 des tonnes de choses sur la Lituanie (vue subjective axée majoritairement sur le vélo) qui est un pays magnifique soit dit en passant 🙂
https://twitter.com/hashtag/letsgo2lithuania
P.S.: si l’utilisation de la langue de Molière t’importe tant, commence par ne pas faire de fautes de grammaire.
Et bien, continue à détruire la langue de ton pays. Tiens, connais-tu ce qu’est une pro victis de la pax americana? Ca ma gave ces anglicismes à deux balles avec toujours la même excuse: la liberté. Et tous ces abrutis qui y croient dur comme fer.
Ce que je voulais dire, c’est que tu es bien un français de base et je m’excuse déjà pour la suite: de l’anglais à tour de bras et jamais content sur les prix des boutiques indépendantes donc toujours à vouloir négocier les prix. Et après on s’étonnera que y’a autant de supermarchés en France
Mais bon, on a dérivé du sujet. D’ailleurs, je vais aller demander à mon chat de se mettre à miauler en anglais, cette andouille de bestiole qui ne parle qu’une langue et qui ne négocie jamais ces croquettes. Comme me dit ma femme, il va falloir lui apprendre le capitalisme.
Cher Alain,
Le débat que tu as lancé par pure méchanceté n’intéresse pas les lecteurs de carfree.fr (tu noteras au passage les anglicimses: car + free, Warm + Showers. Ils sont partout ! C’est une conspiration !). J’ai souvent tendance à ne pas laisser passer ce genre d’attaque, car j’aime ce blog, et j’aime ce mouvement mondial « carfree », cette idélologie, et surtout , j’aime l’anglais et d’autres langues aussi. Je suis certain que les auteurs de ce blog auront su être assez intelligents et ne pas se sentir insultés (je cite : »anglicisme à deux balles…Et tous ces abrutis qui y croient dur comme fer. »). CarFree, c’est à dire « libéré de la voiture » et non « voiture libre ou libre voiture ou même voiture gratuite » (free car). La richesse de la langue française versus le pragmatisme des langues anglo-saxonnes (allemand, anglais)… Dans ce contexte, je t’invite à aller voir l’article ci-dessous qui illustre bien le problème, de façon humoristique; c’est à se tordre de dire. Peut-être cela t’aidera-t-il à ouvrir un peu ton horizon, ton point de vue.
http://www.wort.lu/en/community/an-american-in-luxembourg-why-reading-luxembourgish-is-greek-to-me-57c00258ac730ff4e7f657cb
Dans le contexte lecture toujours, je conseille aussi la lecture de l’excellent roman « A year in the merde » qui est marrant à se plier, de le première à la dernière page. (traduction française à éviter, c’est évident)
https://en.wikipedia.org/wiki/A_Year_in_the_Merde
La « défense de la langue Française » (terme qui ne veut absolument rien dire) semble t’être très chère, et c’est tout à ton honneur. Inutile d’imposer ta façon de penser à ceux qui ne pensent pas comme toi, en avançant des arguments idiots, infondés et invalides.
Pour ton information, saches que cette langue n’appartient pas exclusivement à la France (ton pays). En effet, plusieurs autres pays (dont le Quebec, c’est en Amérique! si si !) reconnaissent cette langue comme officielle (le Luxembourg et la Suisse reconnaissent 3 langues officielles), ou la pratiquent couramment pour des raisons historiques ou économiques (l’Iran par exemple). Et je peux témoigner de par mon expérience que ce n’est pas nécessairement en France que le français est le mieux parlé ! Toutes les langues d’Europe (l’Anglais en fait partie) et du monde font la richesse de notre baggage linguistique
Aussi, on peut être un « français de base » (ou pas!) et s’exprimer dans la langue qu’on veut, et on peut même inventer des langues si ça nous chante. Prétentieux, tu représentes un bel exemple de d’intolérance et de xénophobie bien à la française, à l’image de ce qui fait depuis quelques temps la risée de ton pays dans les médias du monde entier (capitalistes ou pas …).
Par tes posts, tu sembles sous-entendre que la France est perdue, faute de défenseurs de la langue. La France n’est « perdue » ni à cause de ses dirrigeants politiques, ni à cause des anglicismes, mais bien à cause des Français. Et c’est eux, les Français, qui, je leur souhaite, vont se reprendre et redresser le pays, anglicisme ou pas.
La francophonique, ce n’est pas la france. La France, c’est la cacophonie. C’est pas moi qui le dis. Voir l’article du Point paru aujourd’hui.
http://www.lepoint.fr/societe/cette-tres-vieille-querelle-de-l-orthographe-31-08-2016-2064864_23.php?utm_medium=referral&utm_source=pulsenews#xtor=RSS-221
Pour finir: il y a tant de supermarchés en france, parce qu’il y a des clients, parce qu’il y a des bagnoles pas chères depuis les années 60 qui ont rendu possible la vie en banlieue, et cela a contribué à tuer les commerces locaux, et la convivialité dans les rues (et la négociation au comptoir). Arrêtez de vous rendre dans ces temples du consumérisme, et il n’y en aura plus, des supermarchés. (Il n’y aura plus qu’Amazon, hihi 🙂
Bye.
Allons, les enfants, arrêtez de vous disputer et revenez au sujet, nom d’un pétard !
En lisant les commentaires d’Alain le furibard, j’ai été tentée de lui faire remarquer qu’il fréquentait un site qui devrait s’appeler CharLibre.fr, mais je me suis retenue. J’ai aussi failli lui conseiller de prendre sa bécane et de se détendre un peu, avant de revenir pour commenter le sujet sur le fond. Je sais qu’il est capable de produire de meilleures réflexions.
Au fond, chaque commentateur-trice a raison sur un point ou un autre : oui, il y a trop de malbouffe et de vélos médiocres chez les gros distributeurs, oui, l’angliche est souvent superflu et parfois exaspérant, oui, certains commentaires sont truffés de fôtes. Mais ce dont parlait l’article était bien plus intéressant et il vaudrait mieux se concentrer là-dessus.
Bon, je vous laisse, je vais piqueniquer au bois. Bises !
Voilà qui conclut excellemment bien le débat 🙂
(Pardon my French 😉 )
Sur ce, je vais dîner en Ville sur l’e-bike piqué ce matin à ma femme (le Cannondale a crevé à l’avant, hier)
Bon appétit!
(pas de traduction anglaise à part peut-être « Enjoy your meal »)
bisous, ma belle virtuelle maternelle diplomate emmp!
smak!
smak!
smak!…
CarFree est un mouvement international donc Carfree.fr s’explique plutôt bien.
Pour le reste, rien à redire; on est dans le degré zéro de la protection de sa langue et donc de sa culture et donc de sa pensée.
Redotomato me parle du Québec. Manque de chance, ma femme est québécoise et toute ma belle famille aussi (logique). Elle a lu tes messages. Elle ne s’abaisse même plus à essayer de convaincre ceux qui n’ont pas compris l’utilité de la langue et qui ne savent parler qu’avec des anglicismes… Elle voit et lit cela tous les jours.
Elle me dit juste qu’il y’a tellement d’anglicismes partout dans ce pays colonisé (et qui accepte sa colonisation) que bientôt notre chat parlera plus français que n’importe quel français.
Pour ma part, je préfère écouter de la musique allemande et italienne. J’en apprend plus en culture. Comme traduit-on « E-Bike » en italien, en allemand ou en Français?
A year in the merde… désolé, je lit « Rome:grandeur et chute de l’empire » et ma femme « mémoire de paille et de soie ». Bon, je te laisse, je vais écouter « Orphée et Eurydice » de Gluck et juste pour finir « warm shower » c’est pas un anglicisme, c’est le nom d’un site étranger, un peu comme Nissan qui ne se traduit pas non plus et qui n’est pas un japonicisme.