Le nouveau rapport établi par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) explique pourquoi 20% des budgets de transports au minimum devraient être consacrés aux modes actifs dans l’avenir.
« Le manque d’investissement dans l’infrastructure sécurisée pour les piétons et cyclistes contribue à la mort de millions de personnes et néglige une immense opportunité pour contribuer à la lutte contre le changement climatique« , pointe le rapport dès son introduction pour ensuite proposer des analyses régionales expliquant pourquoi les habitudes de déplacement doivent changer. L’évaluation de 20 pays à revenus faibles et intermédiaires en Afrique, Asie et Amérique du Sud a révélé une différence remarquable par rapport aux pays à hauts revenus. Près de deux fois plus de personnes meurent dans les accidents de la route dans ces régions pauvres. On estime que 1,3 million de personnes meurent chaque année dans le monde à cause des accidents routiers, dont près de la moitié sont des usagers vulnérables de la route.
« Il y aurait un scandale international si le monde laisserait, en toute connaissance de cause, mourir toute la population de l’Australie, du Ghana ou du Népal en 15 ans, » indique Erick Solheim, responsable du PNUE, dans son avant-propos. « Pourtant nous acceptons calmement que plus de personnes que cela meurent dans les accidents routiers. Pire encore, nous l’acceptons en sachant qu’il y a des alternatives. C’est pourquoi ce rapport met en évidence les risques et certaines solutions extrêment simples. Partout dans le monde les gens dépendent de la marche et du vélo pour se déplacer. Beaucoup d’autres commencent et finissent leurs déplacements à pied. Cette mobilité humaine active peu coûteuse présente d’immenses avantages sociétaux, économiques et environnementaux pour les espaces urbains et ruraux. »
Près d’un quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone sont liées au transport motorisé, les Nations unies ne voient donc pas d’un bon œil le maintien du statu quo et de l’approche « business as usual » des politiques et des investissements.
Le secteur des transports motorisés est responsable d’un quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) et enregistre la plus forte progression d’émissions de gaz à effet de serre – s’il maintient le rythme actuel, il sera responsable d’un tiers des émissions de CO2 en 2050. Le rapport fait ressortir que ces ramifications iront au-delà des changements climatiques et auront des effets sur la politique de santé.
La mauvaise qualité de l’air, en partie due aux émissions des véhicules, entraîne la « mort prématurée » d’environ 7 millions de personnes chaque année et augmente les problèmes de santé comme les bronchites, l’asthme, les maladies de cœur et les dommages neurologiques.
En appelant les pays à mettre fin à la dépendance automobile, le PNUE propose 4 éléments clés aux décideurs politiques :
– Déterminez une politique locale et nationale en faveur des transports non-motorisés et si elle existe déjà, agissez immédiatement pour la mettre en œuvre.
– Augmentez les dépenses affectées aux projets d’infrastructure pour les piétons et les cyclistes et consacrez-y au moins 20% de vos budgets de transports.
– Menez des enquêtes auprès les utilisateurs des transports non-motorisés pour connaître leurs habitudes – mettez particulièrement l’accent sur les usagers vulnérables, tels que les femmes, enfants, personnes âgées et personnes à mobilité réduite.
– Promouvez activement les transports non-motorisés – la politique ne se résume pas à la volonté politique. Il faut mettre le vélo et la marche à pied au même niveau avec les voitures particulières.
Article de cyclingindustry.news, traduit de l’anglais par les DRC
« Si le monde laisserait », « au même niveau avec »… S’ils auraient relu leur texte, ils l’auraient peut-être correctionné.
Commentaire superficiel et non constructif, je sais. Mais ça me fait mal aux yeux.
Ce n’est pas qu’un problème de capacités financière (à entretenir les infrastructures ou son véhicule, notamment les freins, les clignotants, etc), c’est aussi un problème culturel.
Mon ressenti en visitant des pays « à faibles revenus » (Viet-Nam, Turquie, Chine, Paraguay et j’en passe) est le même que nombre de mes connaissances visitant d’autres pays (Maroc, Cameroun, Cambodge, Mexique, etc) : les différences culturelles avec nos « belles démocraties à hauts revenus » sont telles que la valeur d’une vie humaine n’a absolument rien à voir.
J’impute donc l’inégalité sécuritaire au moins autant à des croyances religieuses (c’est le destin), des « évidences » comptables (On fait 5 enfants ou plus par famille, alors un de moins…) ou à des croyances financière (J’en ai une grosse, donc pousse toi !) qu’aux moyens financiers.
On ne va pas bouder son plaisir : ce rapport de l’ONU est en cohérence avec les préconisations de l’OMS, visant à lutter contre la prévalence de l’obésité dans le monde, résultant pour une bonne part du manque d’activité physique, laquelle à pour origine une motorisation croissante des populations…
Manque juste une gouvernance mondiale pour mettre en musique des politiques nationales et locales qui s’inspireraient de ces préconisations, pour l’urbanisme et les déplacements des villes qui tardent à déboulonner les statues glorifiant Ste-Gnognole…
Maintenant ça peut apporter un peu plus de légitimité aux associations et habitants de nos Etats nantis, pour réclamer autre chose que l’habituel aménagement routier, dès lors qu’il s’agit de faire ou refaire la ville…