Quatrième ville de France, Toulouse a une longue histoire d’idolâtrie de la voiture (85% des trajets motorisés y font moins de 3 km!): en retard sur toutes les tendances nationales (piétonisation, zones partagées, tram), il faut se souvenir que les berges du fleuve Garonne (qui font office de plage l’été) ont failli être transformées en rocade dans les années 80!
Il y aurait beaucoup à dire sur l’appétit actuel de nouvelles rocades et autoroutes, d’une ligne de métro à 2,5 milliards d’euros (l’équivalent de plus de 100 kilomètres de lignes de tram!) ou d’une tour de 150 mètres en plein centre ville.
Mais la seule problématique du vélo à Toulouse est suffisamment lamentable pour mériter que l’on s’y attarde. Malgré le combat de long terme de nombreuses associations, dont l’importante vélorution (dont se débarrasserait bien la municipalité), le vélo est la dernière des priorités (et représente 2% des déplacements en agglomération). Ce n’est qu’une fois un aménagement fait que la ville rajoute parfois un bout de peinture pour faire une bande cyclable si il reste de la place. Les bandes cyclables ne sont jamais continues et disparaissent au gré des trottoirs, croisements et parkings latéraux pour souvent… ne pas réapparaître ! Ou plus simplement, elles se trouvent sous des voitures.
Et dire qu’à son âge il devrait avoir le choix entre trottoir et piste cyclable. Ni l’un, ni l’autre… (Photo: https://twitter.com/fleautomobile)
Parmi les 11 villes de plus de 200.000 habitants, Toulouse est numéro 8 du baromètre des villes cyclables de la FUB avec un environnement jugé « plutôt défavorable » au vélo. Contrairement aux autres villes, Toulouse n’a pas communiqué sur les résultats du baromètre.
La ville a plutôt préféré parler cet été de « 580km de pistes cyclables à Toulouse » (#TousseAVelo):
La campagne payée par l’argent public est affichée par la multinationale JC Decaux, qui prospère en grande partie grâce aux pubs pour voitures et dont les camions se garent sur les pistes cyclables pour coller leurs affiches. Bien sûr, on retrouve les mêmes ficelles qui ont été utilisées a Paris: le chiffre ahurissant de 580 km de pistes cyclables concerne toute l’agglomération et non pas la ville, le terme ‘pistes cyclables’ inclut les simples marquages au sol, les voies vertes comme le Canal du Midi et surtout les innombrables double sens cyclables qui n’ont rien de sécurisant.
Alors que cette semaine une cycliste vient d’être tuée en ville, cette affiche #tousavelo montre tout le cynisme de la municipalité de Toulouse qui s’auto-félicite tout en ignorant les recommandations des usagers. Espérons que cela change dans le futur.
Photo en tête d’article: https://twitter.com/fleautomobile
Note de Carfree France: pour que les choses changent, nous comptons sur les lecteurs de cet article pour en faire une publicité maximale sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook. Les collectivités territoriales en général et les municipalités en particulier sont sensibles au « Bad Buzz » et n’aiment pas trop que leurs mauvaises pratiques soient diffusées largement. Vous pouvez également vous adresser directement à la mairie de Toulouse: Compte Twitter de la mairie de Toulouse: https://twitter.com/Toulouse et compte Facebook de la mairie de Toulouse: https://fr-fr.facebook.com/Toulouse/ ou sur le site Internet de la mairie de Toulouse: https://www.toulouse.fr/contact
Les double sens cyclables peuvent apparaître comme anxyogènes pour certains cyclistes mais on ne peut pas les décrire comme non sécurisants. Je préfère mille fois voir le c…d d’automobiliste qui va essayer de m’intimider devant moi plutôt que de l’avoir derrière moi avec des manoeuvres limites pour tenter de me dépasser (ou le faire à 5cm, piler et sortir de sa caisse avec une batte de base-ball, c’est du vécu).
D’autre part, l’intérêt du double sens cyclable est que le cycliste n’a plus trop de question à se poser en centre-ville : toutes les chaussées lui étant ouvertes dans les deux sens, il peut aller « tout droit » à la place de faire un tourne-à-gauche ici, un tourne-à-droite par-là.
Il reste du boulot à faire mais ce n’est pas en tirant sur les DSC : il faut éduquer les automobilistes à :
1/ réviser leur code de la route
2/ accepter qu’un cycliste se présente face à eux dans une rue qu’ils voient en tant que sens interdit
3/ ralentir davantage
Je rajouterais bien un 4/ se débarrasser de leur bagnole en ville…
un p’tit schéma – ou une p’tite carte – vaut des fois mieux qu’un long discours :
je vous laisse apprécier le haillon, la guenille qui tient lieu de réseau cyclable à Toulouse… avec des béances plutôt que des discontinuités…
https://www.openstreetmap.org/#map=13/43.5966/1.4232&layers=C
sinon la troisième ligne de métro, oui c’est l’équivalent d’un investissement de 100 km de tram à 25 millions d’€ le km : donc peut-être un peu plus encore si on réduit les coûts…
mais même au prix indiqué, à raison de 10 km par ligne nouvelle construite, ça équivaudrait à dix lignes supplémentaires, moyen idéal de foutre la bagnole à sa juste place dans cette ville, avec un vrai réseau maillé…
J’aime beaucoup le message sur le panneau : Tousse A Vélo
Effectivement quand on voit la photo avec les véhicules (sans doute majoritairement diesel) stationnés sur les pistes et le trottoir, on comprend mieux le slogan !
Au moins la mairie est claire, elle communique sur la réalité des effets de sa politique sur les poumons des cyclistes 🙂
keuf ! … keuf… ! keuf ! …
aâââââââââââââââtchoum… !
heurk… !
https://velorution-toulouse.org/index.php/agenda/17-rassemblement-de-soutient?fbclid=IwAR3D8dbqn2ZFS1ZsC_onlB1MI1jrK1AOG309jsctBqqr9LACt9zqhOXFxZI
Oui mais le climat n’est pas propice au vélo et c’est très montagneux.
ah !… t’es sûr de toi… ?
https://www.casimages.com/i/181122091858158993.png.html
Il me semble que l’ami Vince faisait preuve d’ironie, et nous a donc servi en substance un pot pourri des meilleures excuses utilisées par les « décideurs » et « gouvernants » locaux pour justifier leur inaction en matière de politique cyclable. 😉
+1
Climat : Toulouse vs Amsterdam – Copenhague, tout ça.
Ce sont les remarques qu’on entend à tout bout de champs : et l’hiver, et quand il pleut, et quand il y a des côtes etc…
Je pensais la blague plus voyante.
myriades de milliards d’excuses Vince, avec la com territoriale grosse comme une montagne j’ai l’altimètre qui s’affole désormais, incapable de saisir la nuance ironique… !