Laissez-moi polluer, je veux rester propre comme tout bon riche!

Je veux rentrer, avec le présent article, dans le chapitre de décorticage des mauvaises argumentations pensées en toute sincérité… [1]

On crée le monde que l’on veut bien créer [2]. Quand je dis « on », c’est en effet un peu plus compliqué qu’un « je » tout simple, première personne du singulier : c’est-à-dire que ce « on » est un collectif très large, voire représenté par l’humanité entière.

L’humanité, héritant d’une condition (celle d’être en vie et sur terre) que d’aucuns qualifieront de providentielle, d’autres de maudite, certains de passionnante, d’autres encore de déprimante, a donc le monde qu’elle a bien voulu se donner et veut bien encore se donner. Un inconscient collectif existe-t-il ? L’homme est imprévisible, nous ne nous attarderons pas sur la question d’un éventuel inconscient collectif ; toujours est-il que les héritages laissés par nos aînés peuvent être reniés (parfois, cela aura pour conséquence l’abandon du précieux bon sens dont jouissent le paysan ou le montagnard ; d’autres fois, cela aura pour conséquence la décision que la peine de mort peut être abolie) ou répétés (on pourra ainsi pérenniser une redistribution des richesses au travers des impôts [quoique, c’est peut-être un mauvais exemple, tant le fait que l’impôt soit plus important pour un riche que pour un pauvre paraît aujourd’hui débile aux yeux de certains] qui nous semble juste ; on pourra aussi considérer la voiture comme un héritage à honorer par la répétition de son usage, tout comme la majorité des gens qui la jugent indispensable au quotidien).

Dans certains cas, le changement de valeurs peut être déconcertant.

Bien souvent, quand quelqu’un me parle de vélo et qu’il me demande jusqu’à quel point j’aime ça, je réponds en évoquant tout le plaisir que j’ai à faire cet effort (je souligne aussi le plaisir que j’ai à faire l’effort de courir quand je n’ai pas de vélo, ce qui me fait passer pour un masochiste !).

Comme je parle de réel plaisir, je veux bien sûr savoir si mon interlocuteur (ou interlocutrice ; désolé pour ce discours où le sexe féminin est encore plus affecté par ce qui va suivre [3]) ne penserait pas la même chose que moi.

Là, bien souvent, les choses se corsent : « l’effort me coupe le souffle » (bon, il faut dire que l’agglomération de Clermont-Ferrand est une de celles avec le pire relief de France). Soit… J’ai envie de dire que le vélo n’est pas forcément une course (personnellement, je repasse pour un masochiste quand je dis néanmoins ressentir une profonde plénitude quand je suis à bout de souffle) et je ne me retiens pas de le dire. Vient alors la question de la transpiration (forcément, dans une ville où il y a de belles côtes, ça arrive plus facilement que sur du plat) : nouveau rappel, le vélo n’étant pas forcément une course, moins on va vite et moins on transpire.

Et maintenant peut commencer la réflexion sur les valeurs que se donne l’humain. Fainéantise de réfléchir est-elle une valeur humaine ? Peut-être. Quelle quantité de crasse produit une voiture ? Cette crasse est-elle plus saine que la transpiration de nos pores ? Il n’est pas inintéressant de remarquer à quel point l’homme moderne dédaigne pourtant la pauvreté et sa saleté. Celui qui est sale est l’homme non pas à abattre, mais bien à exclure, tellement exclu qu’il en aura même l’envie de mourir. Sale tu es, sale tu resteras, sale tu ne rentreras jamais dans la société, sale exclu tu resteras… En attendant, celui qui est bien intégré, avec un salaire correct, des vêtements corrects peut salir autant qu’il veut tant qu’il reste propre sur lui. Pour salir, pas de problème, l’homme a inventé la pollution. Avec un outil génial : la voiture. La voiture salit bien, mais elle a coûté cher à l’achat, c’est donc forcément un salisseur nanti qui la conduit. Pourquoi critiquer les riches quand il y a encore tant de pauvres à rabaisser toujours plus ?

« Dégagez derrière-moi, je vais lâcher ma merde et surtout ne me dites rien puisque tout le monde fait pareil. »

Moins vulgairement, le tabou de la transpiration est peut-être devenu un des tabous les plus symptomatiques de notre société moderniste : le modernisme se passe de nombre des anciens actifs agricoles. Le péquenot (le redneck chez les Anglo-Saxons, insulte passée dans le vocabulaire du quotidien) est bien drôle ; en ville il ne sait plus où sont ses champs, il est tellement dépassé par la modernité qu’il en devient ridicule. Son travail est bien ringard par rapport à ceux effectués dans les bureaux. Le bureau climatisé, cet environnement dans lequel on ne fait déjà pas beaucoup d’efforts par rapport aux champs et où l’air conditionné désapprend à l’organisme cette réaction de régulation thermique qu’est la transpiration. Voilà donc où est le changement de valeurs: l’effort physique et la transpiration des travaux agricoles d’autrefois est à gerber, il faut lui préférer la pollution qui ne se voit pas vraiment (ça ne fait pas d’auréoles sous les aisselles…).

« Alors, s’il vous plaît, laissez-moi remplir mon réservoir avec ce truc noir qui sera brûlé assez inefficacement pour faire se mouvoir mon enclume d’une tonne et demie : car je n’aime pas transpirer, c’est la condition du pauvre [4] !

Mais, au juste, d’où peut bien venir une si étonnante dissonance entre une salissure portées aux nues (la voiture) et une saleté mise au pilori (le pilori étant l’arme de la honte) ? Il y a les effets de la richesse, comme nous l’avons déjà dit. Le positivisme pourrait-il aussi être responsable ? A priori, on serait tenté de dire « peut-être ». Les progrès accomplis vont permettre le développement de l’automobile au début du vingtième siècle. La science fait fureur, on ne s’oppose pas à elle n’importe comment ni comme on veut. D’un autre côté, la science passe aussi dans les idée hygiénistes. Cet hygiénisme rend la vie meilleure aux hommes, mais plus dure aux bactéries que vont combattre, avec science, les médecins après la très grande découverte de Pasteur. Presque tout est vu à travers le prisme hygiéniste : l’effort physique pourrait, par la moiteur qui l’accompagne, être méprisé. Mais au contraire, le sport est valorisé à cette époque hygiéniste où le positivisme s’immisce donc jusque dans les pratiques de loisirs. L’hygiénisme du positivisme n’est donc pas en cause. Mais une certaine idée du Progrès peut toutefois être mise en cause. Le XIXe siècle en sa fin en Europe de l’Ouest, c’est celui qui oppose les investisseurs les plus aventureux aux mains-d’oeuvre les plus bosseuses. Être contraint de faire fonctionner ses muscles pendant des temps qui ne soient pas des temps de loisir (le sport), mais bien des temps de la subsistance (comme pour aller au boulot, où l’on peut considérer que cela fait partie de la subsistance), c’est être de la classe de la force de travail, pas de celle du capital.

Lire aussi :  L'utopie ?

Aujourd’hui, être de ceux qui font du vélo pour aller au boulot ou pour se rendre d’un point A à un point B quand tout est pourtant si répulsif à l’entour sur la chaussée, serait-ce pour certains faire partie des damnés de la force de travail ? À l’heure où le gros de l’économie se financiarise, aujourd’hui au XXIe siècle, où la crise est perçue en priorité comme une affaire de gros établissements financiers qu’il faut renflouer, il serait bon de faire partie de cette classe qui ne fait du sport que dans le temps de loisir ? Sentiment qui justifierait qu’il faille aller dans des salles de gym pour aller s’entraîner, s’entêtant ainsi à rester dans le modèle de la consommation même pour faire marcher des muscles. Mais ne pas montrer au quotidien une seule goutte de sueur. Non, ne pas montrer que l’on fait des efforts.

Quant à savoir si un effort physique est plus sain physiquement à effectuer dans une salle bien chaude ou dehors dans un air bien frais, je ne sais. En tout cas, je peux me prononcer sur le côté totalisant de cette économie marchande qui s’accapare les sous de notre époque même dans la dépense calorique de loisir. Ça, ça me donne des sueurs froides… Rappelez-vous l’accaparement de la question sportive dans les thèses racistes, en tout cas dans un système totalitaire comme durant les Jeux Olympiques à Berlin en 1936.

« Le riche que je suis ne s’abaissera pas à transpirer en public, c’est d’une impudeur totale. Quant à ce qui est d’acheter des actions chez BP ou Total, aucun souci pour que soient ensuite salies les plages : de toute façon, plus personne n’est responsable, et au grand jamais l’actionnaire qui n’est qu’un investisseur responsable jamais de rien. Alors, qui pourrait oser me traiter de sale ? »

Notes

[1] Dans le registre des excuses récurrentes pour ne pas faire de vélo, il y a déjà des listes établies sur internet.

[2] Pour ceux qui veulent changer leur monde (on commence par changer soi, puis son environnement proche, puis le monde entier, selon la même philosophie qui règne dans les préceptes du bouddhisme) et qui ont besoin de se lancer avec l’optimisme des autres et les bonnes raisons de bouger à vélo, Carfree a déjà vu se publier sur son site une liste motivante :

http://carfree.fr/index.php/2010/01/19/aller-au-travail-a-velo/

[3] Est-ce dû au fait que notre société phallocrate accepte encore moins qu’une femme se contrefiche de certains codes sociaux ? Toujours est-il que mes interlocutrices, plus coquettes que mes interlocuteurs en moyenne, auront plus de mal à accepter les quelques corollaires de l’effort physique (c’est de moins en moins vrai néanmoins, de toute façon la phallocratie va bientôt être sous le coup d’une révolution… et dans une révolution, ce n’est pas les têtes que l’on coupe !).

[4] À ce propos, l’odeur dont Jacques Chirac souligne le désagrément est encore symptomatique du dénigrement de tout ce qui est étrange à notre nez ; si les étrangers peuvent avoir une odeur différente (je ne prends aucun risque raciste, à mon avis, à dire que nous n’avons pas tous les mêmes odeurs), les Français qui s’arrêtent à cela n’ont vraiment pas de chance : s’ils ont un odorat délicat, ils ont un cerveau bien moins développé. De plus, s’il se trouvait que des travailleurs immigrés ont une sudation dérangeante, il faudrait interroger les Français sur leur acceptation à exercer le métier qui est occupé par ces travailleurs immigrés et même parfois sans-papiers (ce qui, hypocritement, n’a toujours pas été réglé, car ne pas accorder de papiers à de telles personnes permet bien sûr d’employer « au noir » et donc de mal payer ces boulots physiques… Qui dit boulot physique dit mauvais salaire et transpiration : la boucle est bouclée, nous pourrons toujours, même après la disparition des agriculteurs français, nous moquer d’un nouveau modèle de péquenot : l’étranger… Le Français passe pour un raciste à l’étranger : pas étonnant puisque les politiciens n’ont aucun complexe à faire des discours sur les étrangers dans le but à peine caché de faire rire [et d’émouvoir aussi, mais avec une émotion rancunière propre au racisme] !).

Pour rappel, l’histoire d’un discours qui a fait rire une assemblée RPR qui était tout acquise à un Jacques Chirac en pleine forme :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_bruit_et_l%27odeur_%28discours_de_Jacques_Chirac%29

15 commentaires sur “Laissez-moi polluer, je veux rester propre comme tout bon riche!

  1. pierre

    Mes amis,
    Si vous avez vraiment l’âme écolo, fuyez ce site!
    Il n’a jamais été montré que la haine et le mépris font changer les gens!
    Vous trouverez des centaines d’autres sites qui parlent sérieusement d’écologie!
    Chers blogueurs de carfree, vous faites honte à l’écologie! La base de l’écologie c’est la prise de conscience et le recul, or vous êtes à l’opposé de ces valeurs.

    De plus, ce n’est pas en insultant tout le monde que vous sauverez la planète.
    A bon entendeur, salut!

  2. paladur

    Merci pour cet article!

    La sueur et son odeur est bannie de la société. Il suffit de voir tous les déodorants et autres produits destinés à la masquer voir la nier. La seul sueur toléré est celle aseptisée du sport encadré et cantonné aux loisirs (la période qui sert à se reposer mentalement et physiquement du travail).

  3. Legeographe Auteur

    Pierre, je comprends le sentiment d’insulte… Toutefois, si j’ai écrit si crûment, c’est juste pour souligner le fait que la société tout entière (et nous sommes d’ailleurs cette société, donc nous sommes coupables collectivement de cela) nous ait manipulés pour dire « bah, ce SDF est sale sur lui et ne mérite donc même pas mon regard » et fermer les yeux sur la salissure que nous produisons (en brûlant le plein de ce qui est mis dans le réservoir) ou achetons (car consommer Made in Antipodes ou Made with Oil, c’est bien être coupable d’une saleté « sans responsables » (« personne n’est coupable, c’est pas que moi, c’est tous les autres aussi… », entend-on dire cyniquement) quotidiennement.

    Mais, d’ailleurs, j’invite tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ma vision, non pas à me fustiger moi (vous pouvez détester ma vision, en revanche), mais à répondre, voire à écrire un contre-article (ici ou sur un autre site), car je suis curieux de savoir ce que notre société a de sensé à répondre à cette accusation contre le « ghetto de la saleté » (d’un côté une saleté de riches sur laquelle on ferme les yeux, de l’autre une saleté de pauvres dont on peut rire en quasi ouvertement).

    J’avoue y être allé un peu fort… Mais à mon avis, que la pauvreté ait droit à un traitement spécial de sa saleté est une manière « ultra hypocrite » (et je pèse ces deux derniers mots) de nous bander les yeux (ou plutôt de se mettre une pince à linge sur le nez, métaphore qui avait pourtant été employée encore sur le sens de la légèreté quand Jean-Marie Le Pen était passé au second tour en 2002, métaphore employée par ceux qui allaient voter malgré eux pour celui qui avait justement parlé du bruit et de l’odeur).

    Je ne veux pas que le débat soit « nauséabond », je veux juste que l’on se rende justement à quel point la société dans son ensemble est discriminante *très catégoriquement* et sur un point où elle est totalement fautive, mais d’une autre façon un peu beaucoup plus pétrolière et énergétique.

  4. CarFree

     » La base de l’écologie c’est la prise de conscience et le recul »

    Une bien belle définition de l’écologie-bisounours…

  5. apanivore

    Je ne vois aucune incitation à la haine ou au mépris dans cet article.
    Le seul reproche que j’aurais à lui faire concerne sont style un peu confus parfois.
    Par contre j’y vois une prise de conscience : oh tiens une voiture c’est sale ! Et du recul sur les valeurs de la société, justement la ‘base de l’écologie ».

    Allons vite sur une centaine d’autres sites qui sous couvert d’écologie te balancent un article sur 10 sur le nouveau tank hybride de tel ou tel constructeur … ça c’est de l’écologie de la vrai, ça c’est vert !

    En tout cas je suis assez effaré par des commentaires récents sur le fait que tel ou tel propos ne devrait pas être tenu. La base de l’écologie c’est la censure ?

  6. Pim

    Merci le Geographe pour ce point de vue intéressant, bien que parfois un peu difficile à suivre. Je ne comprends pas le propos de Pierre et n’y trouve pas d’appel à la haine. En meme temps, Pierre aurait du etre plus constructif s’il n’était pas d’accord….
    Certes, la saleté et la sueur ne sont pas les seuls arguments ou prétextes pour utiliser la voiture, et ce serait réducteur de vouloir s’arrêter là. Il y a bien d’autres aspects que le site Carfree résume assez bien. Celui ci me semble assez original et intéressant.

  7. bruno le hérisson

    Pierre est venu s’encanailler sur car free.
    Pierre peux tu citer les insultes, je ne les ai pas vues.

    J’ai trouvé un nouveau terme pour désigner l’écologie développement durable : la nécrologie durable, je trouve que cela sonne bien et que ça percute.

  8. LEGEOGRAPHE

    « La prise de conscience et le recul » sont bien à la base de toute réflexion alternative. L’écologie véritable (pas celle du greenwashing, donc) est une réflexion alternative. L’écologie est à l’origine une science, c’est donc une un discours (« -logie », logos = discours). Puis elle est devenue une écologie sociale ; dans la fin du 20e siècle, puis maintenant au début du 21e siècle, la science écologiste s’est fait doubler par les actions, ce militantisme que différents organismes locaux et internationaux font évoluer en faisant des choix d’indépendance ou de révolte ou de compromis avec le courant dominant.

    Donc, l’écologie bisounours a deux possibilités d’exister :
    – être celle qui se voudrait sociale tout en se cantonnant à l’écologie scientifique (c’est-à-dire en restant uniquement du discours et en pensant quand même ainsi faire bouger les habitus, c’est-à-dire changer les pratiques depuis le bas sans « rentrer dans le lard » de nos mauvaises pratiques… illusion, dirai-je : arriverons-nous à atteindre un but souhaitable en abandonnant notre utopie ?),
    – ou être celle qui au contraire veut remplir son sage rôle de greenwashing et occulte donc les tenants de l’écologie scientifique (la déplétion des ressources d’hydrocarbures, par exemple, ou bien les dangers de la bétonnisation sur les équilibres végétaux et animaux) pour se limiter à donner quelques gestes éco-citoyens très limités mais qui pourraient suffire à rendre optimistes les jouisseurs consuméristes qui ont vaguement entendu parler d’écologie une fois (« trie tes déchets domestiques, mais continue encore une fois à conduire ton gros 4X4 d’autant plus qu’il a décidé d’être écologique, le nouveau 4X4 post-Grenelle »… à noter que je ne dénonce aucunement le tri sélectif, il est juste bien peu significatif par rapport à plein d’autres merdes, mais la question de la « visibilité » de la saleté est encore importante à retenir ici… visibilité de la saleté à régler donc en triant nos briques de lait… tandis que l’invisibilité de la saleté est déjà une résolution de problème puisque les gens communs ne se poseront pas le problème dans leur quotidien, continuant ainsi à tourner le contact pour ne s’offusquer que quand l’Erika s’échoue non loin des plages de leurs vacances).

    Donc, la prise de conscience (qui est faite de connaissance scientifique, mais aussi de morale) et le recul (profondément éthique pour se désintoxiquer des addictions comme la bagnole et le portable… difficile puisque je n’arrive pas moi-même à m’en passer même si je ne pense pas avoir d’états de manque quand je ne m’en sers pas…) sont bien à la base de l’écologie, mais ils s’accompagnent d’une action.

    Le recul, c’est aussi le regard sur ce que notre société a construit, avant que nous ne naissions, avant que nous devenions adultes, et même encore maintenant quand nous participons en bien ou en mal à cette société.
    Comme le dit un groupe de rock français dans son nom même, « No One Is Innocent ».

    Or, prendre du recul, je pense le faire ; peut-être pas assez sagement ? Ce pourrait être mon défaut… Ou, au contraire, ma qualité… Qui sait ? Une réflexion alternative doit servir une évolution alternative de la société. La société qui distingue une saleté des riches et une saleté des pauvres n’est pas sur le bon chemin, à mon avis.

  9. Legeographe Auteur

    En y réfléchissant mieux, voici les termes qui pourraient offenser : « Fainéantise de réfléchir est-elle une valeur humaine ? ».

    Et je repose la question. On traite d’ailleurs de fainéant certains marginaux. Mais que dire de la fainéantise de réflexion qui consiste à refuser catégoriquement d’imaginer un autre monde, un monde sans ses pires artéfacts ? On traite de profiteurs certains marginaux. J’invite tout le monde à reconsidérer qui sont les plus grands profiteurs (et peut-être les plus nombreux, sans rire !) du système.

  10. cycliste alcoolique

    Très bon article.
    Pierre, on n’est assez grand pour savoir si nous devons prendre la fuite ou non.
    La prise de conscience et le recul, on les laisse aux « experts » de l’écologie. ça blablate, ça pipote, et ça finit par reculer en toutes bonnes consciences.

  11. bakho

    Oui c’est très bien vu. Je pense que quand on atteint un certain niveau de prise de conscience on prend l’habitude d’aller au delà des apparences.

    Même si c’est très difficile avec la pub, qui représente la propreté parfaite et exerce un certain pouvoir de fascination.

  12. Legeographe Auteur

    « Même si c’est très difficile avec la pub, qui représente la propreté parfaite et exerce un certain pouvoir de fascination. »

    Bakho, 100% d’accord, cela manquait à mon argumentation, mais c’est un argument par laquelle on peut tout lier : voiture, rutilance, propreté, « classe » bling-bling… La propreté sale des riches !

  13. Sebvray

    Pierre est un troll. Il n’argumente pas. Nous le mettons tous au défi de nous pondre un contre article en nous faisant prendre du recul sur chacun des éléments apportés l’auteur, souvent pas des « a priori », « peut être que », des conditionnels. La conviction vaut mieux que le mépris. Peut-être même que c’est lui qui nous insulte en sous-estimant notre capacité à nous faire manipuler ?

    Quoi qu’il en soit, très bon article. Pratiquer, au lieu d’avoir simplement de belles théories sur le déplacement alternatif, c’est déjà être cohérent.

  14. Legeographe Auteur

    Je l’avais annoncé dans mon article, les pauvres sont affreux, ils nous font chier, ils détruisent notre richesse touristique et ils ont même pas de voiture pour polluer (bouh, qu’ils sont pas comme les autres !)

    http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/a-nogent-il-est-interdit-de-fouiller-les-poubelles-12-10-2011-1649970.php

    À La Madeleine (département du Nord, France), à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne, France), glaner est interdit. Dans la ville du Nord, mendier est également interdit, tout comme à Marseille.

    Heureusement, il y a encore de la résistance.
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/arrete-anti-mendicite-a-marseille-des-manifestants-sous-les-fenetres-du-maire_1042869.html
    Beaucoup ? Suffisamment ?

    Pour suivre les affaires en les remettant dans le même contexte (au milieu d’autres affaires du même acabit) :
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111019.OBS2854/les-arretes-anti-mendicite-en-cinq-questions.html

    Riches qui possédez une voiture, circulez, y’a rien à voir surtout qu’on va débarrasser la rue de cette vermine.

    Comme ironise Didier Super, « y’en a marre des pauvres » :
    http://www.youtube.com/watch?v=6XWkMgCCdBI

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