Les pompiers à vélo

« Si vous êtes contre la voiture alors vous êtes forcément contre les pompiers et les ambulances ». On entend souvent cet « argument » pour rejeter l’idée même d’un monde sans voitures. D’une part, on peut être « contre la voiture » tout en admettant certaines exceptions (services de secours, d’urgences, de police, etc.). D’autre part, il se trouve que ces mêmes services de secours et d’urgences n’ont pas attendu la voiture ou le camion pour éteindre les incendies ou sauver les gens!

Vraisemblablement, la première brigade d’intervention cycliste en France est constituée dès 1890 à Marseille. La carte postale montre ici une « section de sapeurs-pompiers cyclistes » de Vannes en 1908. D’autres villes partout en France vont équiper leurs sapeurs-pompiers de bicyclettes. Suite à ce succès, dès 1897, l’Etat se demande si les sapeurs-pompiers doivent être exemptés ou pas de l’Impôt sur les vélocipèdes, signe de l’ampleur du phénomène. On légifère sur les bicyclettes des sapeurs-pompiers! Finalement, ils en seront exemptés!

En 1894, le commandant des sapeurs-pompiers parisiens demande à équiper son régiment de vélos. L’armée utilise alors déjà ce moyen de locomotion pour envoyer des messages. Les avantages du vélo sont nombreux. En effet, il permet de se déplacer plus rapidement pour transmettre l’alerte, et il peut assurer le transport du matériel de première intervention. Ainsi les « clairons-cyclistes » peuvent-ils assurer les liaisons dans un contexte où le réseau téléphonique est peu dense. Sur ce vélo sont fixés divers instruments, comme une hache à pic, une échelle, une lance, un bidon d’au moins 10 litres d’eau et divers embouts. Progressivement, de nombreuses communes françaises vont équiper leurs sapeurs-pompiers de vélos de ce type.

Ci-dessus, un magnifique vélo de pompiers italien, probablement de 1903. On peut admirer la lance à incendie carrément incrustée dans le cadre du vélo!

Autre système, un vélo de pompiers chinois, non daté mais sans doute beaucoup plus récent vu le style des extincteurs!

Lire aussi :  L'indépendance énergétique de "La France"

Ensuite, il y a le vélo cargo de pompiers, ici un modèle suédois de marque Kronan, « pour rouler chargé tout en en gardant de la maniabilité ». Le modèle peut supporter 60kg aisément, en « single speed rétropédalage ».

Plus récent, voici le « vélo de secours d’urgence » conduit par un jeune sapeur pompier probablement sans permis. Tout y est: la lance à incendie, les clairons, le gyrophare et même les pansements Urgo!

Lors des interventions, il y a parfois des blessés à amener de toute urgence à l’hôpital. Le vélo-ambulance, modèle 1940, permet d’emporter le blessé sur une remorque. Ce modèle est exposé au Musée des Sapeurs Pompiers de France.

Le principe des ambulances à vélo n’a pas complètement disparu. En Afrique, on trouve encore des modèles comme celui-là. Cela reste une manière très simple, peu coûteuse et sans beaucoup de technologie pour transporter des blessés, en particulier dans les pays pauvres.

Il y a aussi des modèles de vélos plus inattendus, comme ici un vélo à quatre roues (quadricycle) et à trois pompiers,  utilisé apparemment à Bâle (Suisse) en 1899.

Et un autre vélo à quatre roues plus une remorque pour la lance à incendie, utilisé à Bruxelles (Belgique) vers 1902.

Beaucoup plus près de nous, deux pompiers à vélo de Portland (USA), avec tout leur équipement. Le vélo de gauche semble être un « long john ».

Un autre modèle avec extincteurs rétractables, imaginé lors d’un concours de design à Eindhoven (Pays-Bas). En roulage, les extincteurs passent au-dessus de la roue arrière.

Pour finir, ce vélo de pompiers plutôt insolite. Impossible de savoir s’il est ou a été en activité ni où d’ailleurs. Mais en tout cas, une bonne pub pour les pompiers!

Source: vélogistique

8 commentaires sur “Les pompiers à vélo

  1. LanimO

    pour les pompiers de portland, le velo sur la gauche est un bullit de copenhague!

  2. triporté

    sur la photo de Portland, le vélo de droite semble être un yuba (le panier à l’avant a une forme assez particulière, qui est celle des nouveaux paniers avant pour les yubas)

  3. baillecycliste

    Je faisais souvent un trajet en piste cyclable le olong d’une autoroute. Et à vélo, j’allais aussi vite que police, pompiers avec leur sirène. Je pense qu’ils auraient gagner du temps à vélo!

Les commentaires sont clos.