Je tiens à vous signaler une pièce radiophonique (on dit encore comme ça, de nos jours?). Elle n’est pas neuve, puisqu’elle a été diffusée le 21 décembre 2013, mais je ne l’avais pas encore écoutée et je l’ai piochée au hasard il y a quelques jours.
L’histoire repose sur une hypothèse simple : une panne générale de la connexion informatique (qui restera non expliquée) se répand peu à peu dans toute la France et force les habitants (ainsi que les auditeurs) à réfléchir sur l’usage des branchements en tous genres et la dépendance qui en découle. Les voitures et autocars ne démarrent plus, les téléphones sont muets (sauf un, plus ancien), etc. Seul un personnage garde les pieds sur terre et résiste plus sereinement à ce que les autres considèrent comme une lame de fond.
Vous trouverez un meilleur résumé sur le site http://fictions.franceculture.fr/emission-fictions-droles-de-drames-dans-l%E2%80%99oeil-du-cyber-cyclone-2013-12-21
Sans aller très loin dans l’engagement, le texte pose au moins quelques questions, et l’interprétation est bonne.
L’idée est intéressante … j’attends ce moment de clash avec impatience , la seule chose qui me manquera sont les articles de Carfree ! 🙂 . Curieux de voir ce que peut devenir ce monde basé sur l’hyper communication … ce moment viendra d’ailleurs inévitablement et sans doute plus vite qu’on ne le pense …
« une panne générale de la connexion informatique..
Les voitures et autocars ne démarrent plus »
Je ne vois, actuellement, pas le rapport.
Soit c est un arrêt de tous les trucs informatiques-électroniques, sans être relié particulièrement à la connexion (une spire électro-magnétique, par ex),
Soit c est lié à la connexion, et le seul rapport que je vois, actuellement, c est le système des feux, qui est régulé à distance depuis un central.
Si les feux sont en panne sur un réseau de chaussée conçu pour fonctionner avec des feux = gros bordel pour les camions-voitures, les rendant moins efficaces, mais n empêchant pas leur (lente) utilisation.
Bien sûr, on pourrait imaginer un futur, où un lecteur d’empreinte biométrique (ses empreintes digitales, par ex) soit sur chaque véhicule, et qu’un serveur confirme ou infirme notre droit d’utiliser ce véhicule, ainsi, plus de clés de contacts, ni de clés pour ouvrir les portes, (quasi) plus de vol de véhicule; possibilité d auto-partages infinis,… Et impossibilité d ouvrir une porte contrôlée électroniquement (dont celle de sa maison/son appart) sans connexion internet. Mais nous n en sommes pas là.
Je vais maintenant écouter la fable, pour voir le lien qu’ils ont fait entre les 2, entre les voitures inutilisables, et la connexion réseau.
Merci pour le lien.
Un petit poème qui a trait au sujet.
Totem des temps modernes, nouvelle égérie,
Elément indispensable, prothèse de l’humain,
Le summum est de toujours l’avoir en main.
Etre connecté, c’est l’impression d’être en vie.
Peur de ne pas être joignable, à toute heure :
Homo sapiens sapiens des temps modernes.
Oeil rivé sur son écran, ainsi va le bonheur,
Négligeant ses pairs, sans doute trop ternes.
Etre, toujours devoir répondre, dans l’urgence…
Peut-être serait-il temps de retrouver un sens,
On est en train de devenir de nouveaux esclaves !
Raillant les chaînes des prisonniers, nous voici
Tributaires de ce fil à la patte, nouvelle entrave
A la liberté, à qui il serait temps de redonner vie !
Bienheureux celui qui vit librement et qui du futile,
L‘a relégué au musée des inventions de l’inutile,
Et a compris que la liberté rime avec la sobriété…
Le meilleur, c’est la « conclusion » à partir de 49:50 :
« Et puis ça me fait rire.
Les hommes croient qu’ils conduisent les voitures. En vérité les objets ont pris le pouvoir il y a bien longtemps. Ce ne sont pas les hommes qui conduisent les voitures, pas plus que les hommes ne cherchent des informations à l’aide de leur ordinateur. Ce sont les voitures qui, une fois qu’elles existent, exigent qu’on les utilise, qu’on les conduise.
Et c’est tout pareil avec l’informatique. Les hommes croient s’en servir, il ne peuvent bientôt plus s’en passer. Ils sont condamnés à être en ligne pour avoir le sentiment d’être encore en vie.
Et voilà ce qui se produit quand l’ordinateur s’arrête ou que les voitures ne veulent plus être conduites. Regarde-les, les hommes… plus rien ! »
Très intéressant en effet!
Je pense aussi à tous les dépendants notoires des réseaux sociaux ( fesse-bouc, Touitteure, et autres conneries de ce genre… ).
L’idée même de foutre sa vie sur Internet me fait littéralement gerber…..
( De même que Turbo et autres conneries télé pour lobotomisés motorisés )
« [la] zone [de déconnexion] s’étend à la vitesse d’un cheval au galop » :
vive la malle-poste et au feu les carrosses!
Éloge de la fuite (Henri Laborit) et éloge de la lenteur (Hartmut Rosa), voilà ce que m’inspire cette fiction radiophonique… avant de l’avoir écoutée.