Cheminement compliqué

Au commencement, il n’y avait rien… Pour se rendre de notre quartier à l’école, pas le choix que d’emprunter des rues étroites, limitées à une seule voie par les voitures stationnées, et de se contenter des trottoirs défoncés, où l’aménagement pour des roues de poussettes ou des jambes peu vaillantes laisse sérieusement à désirer…

Et puis, l’école a été rénovée, le sol terrassé… et l’aménagement urbain raté !

Au lieu de profiter du terrassement de l’école et des accès utilisés pour le chantier, le grillage de la cour de récré est venu s’échouer au pied d’une butte de terre, interdisant, sur quelques mètres, tout passage.

Quelques riverains, armés d’une bonne pelle et d’un peu de courage, ont pris sur eux de frayer un chemin, cependant réservé au piéton aguerri, affublé d’une bonne paire de rando.

Poussettes, escarpins, bicyclettes… passez votre chemin !

Près d’un an plus tard, un superbe chemin piéton reliait enfin le quartier à l’école, offrant une alternative à la voiture pour déposer les enfants…

Quelle idée saugrenue cependant, que d’imaginer des parents délaisser leur voiture à la carrosserie protectrice et l’échappement empoisonneur, engorgeant les abords des écoles et rendant indispensable la présence d’un agent en charge de stopper la circulation au passage piéton pour permettre la traversée des enfants…

Mais c’était sans compter sur l’incivilité des automobilistes, pères et mères de famille…
Certain poussant l’absurdité jusqu’à utiliser le chemin pour suivre en voiture, sur 200 m, dans une zone exempte de toute circulation, leur progéniture rentrant du sport à vélo !

Lire aussi :  URGENT / relance routière et autoroutière - Agissez avant l'audition du ministre de l'Ecologie au Sénat

Voilà comment moins d’un an après, les 200 m de chemin, pourtant sans issue, se sont retrouvés affublés de pas moins de 5 paires de barrières décalées…

En réunion de quartier, l’explication, ma foi évidente, tombe comme un couperet… la première paire n’ayant pas réussi à dissuader les automobilistes, le chemin a été rendu impraticable pour les voitures…

Dommage que du coup, il devienne également difficilement praticable à vélo, notamment les moins classiques (biporteurs, triporteurs et charrettes) permettant de transporter des enfants…

13 commentaires sur “Cheminement compliqué

  1. emmp

    Affligeant. Les parents qui roulent à 5 km/h derrière leurs enfants à vélo, j’ai connu ça, et ça me laissait pantoise. Dans un village très calme, en plus. Quand je leur proposais de se regrouper pour pédaler à plusieurs jusqu’à l’école, ces gens me répondaient : « Oh non, il aime bien être autonome, comme un grand » !

    Si les gens pouvaient garer leur bagnole près de leur lit, ils le feraient, j’en suis sûre : Il n’y a qu’à voir ce qu’ils font dans le campings en béton.

  2. Adrien L.

    Et la connerie de quelques-uns (les caisseux pour pas changer…) fait le malheur de tous les autres. Encore merci le tout-bagnole, les pubs pour les pétrolettes, et la merveille de conditionnement qui amène les moutons à penser qu’hors de sa carrosserie de 1.3 tonnes rien n’est possible.

    Désespérant…

  3. Axelos

    Coucou,

    Merci pour ce petit article, qui malheureusement retrace une situation assez courante sur des potentiels aménagements cyclables. Dans ma région, même les voies vertes (qui sont des routes et non pas des chemins) sont concernées c’est pour dire !

    Et là encore sur la photo, on constate que le vélo peut contourner sur l’herbe l’obstacle, ce n’est pas toujours possible.

  4. Zaph

    Ce qui est énervant est que ces dispositifs pénalisent davantage les utilisateurs légitimes que les contrevenants.

    De plus dorénavant l’absence de dispositifs vaut, pour certains cerveaux embrumés d’effluve de pétrole, caution à s’affranchir des règles. (cf les « potelaids » sur les trottoirs).

    Je crains qu’il ne faille attendre la dernière goutte de pétrole pour retrouver un semblant d’humanité et de volonté de vivre ensemble

  5. pedibus

    bah…

    juste un indice de fouarade incompétente monstrueuse de la communauté des zélus-zélés de la chose bagnolistique-& techniciens de la zone…

    manque juste le trombinoscope-monstration-podium pour leur foutre la honte, sur zoziaux sociaux siouplait…

  6. moimeme

    Zaph> t’inquiete pas pour ca, le ministre de l’helicologie a deja programme de remplacer le petrole par du lithium/uranium pour eviter que la société sombre dans  « l’ humanité et la volonté de vivre ensemble ».

  7. Nostradamus

    @Pedibus:

    L’explication de l’élu en charge a été la suivante:

    1 paire n’a pas été suffisante (ils avaient des photos montrant la présence d’automobiles… je me suis demandé si les photos n’étaient pas suffisantes pour verbaliser ou du moins aller dire un mot aux contrevenants…)

    Donc il en ont mis 4 autres… parce qu’ils ne pouvaient pas mettre des poteaux… parce que sinon les agents des espaces verts n’auraient plus pu passer pour tondre la pelouse…

    Super…

    Mais comme je n’arrive décidément pas à discuter avec l’élu en question, ça a vite tourné au dialogue de sourds…

    Le nom de l’élu est facile à trouver: il est l’élu en charge de la voirie, d’une ville d’environ 50000 hab dans le nord-ouest de la France, dont le nom est un palindrome…

    @Zalph:

    Oui, c’est exactement ce que j’ai tenté d’indiquer à l’élu en question sans succès…

    A noter que ça n’empêche absolument pas aux automobilistes de rouler dans l’herbe et d’aller, encore aujourd’hui, se garer tout le long du chemin en question – mais seulement sur l’herbe…

  8. pedibus

    une ville d’environ 50000 hab dans le nord-ouest de la France, dont le nom est un palindrome…

     

    ouais… y a pas mal de villes – particulièrement celles qui ont supprimé la piétonisation du centre-ville, après les dernières élections municipales –  où la digne communauté édilitaire cultive un bon vieux rance répugnant néo pétainisme automobiliste…

     

    du même tonneau que la con-frérie « quarante millions d’automobilistes »….

  9. Nostradamus

    @Pedibus:

    Je vais être honnête et un minimum objectif: ce n’est pas le cas de notre municipalité (il est vrai que quand j’entends M. Le Maire annoncer à toutes les réunions publiques au sujet de ses nouveaux vélos électriques en libre service qu’une fois qu’on a essayé un vélo électrique, on ne peut plus le quitter… j’en conclus qu’il ne se déplace désormais qu’en VAE… quand j’ai dit ça à une journaliste vendredi, elle m’a dit en regardant l’un des dits-vélo qu’elle cherchait où pouvait bien se loger son chauffeur!)

    Non, ce n’est pas le cas de notre municipalité qui, objectivement, fait pas mal d’effort pour convaincre les gens de changer. Bon, pour les faire changer eux, ça va prendre un peu plus de temps c’est sur… Mais ils sont réellement conscient que les gens qui s’installent en ville aujourd’hui – et ils sont nombreux chez nous – sont des gens sincèrement convaincus par la nécessité environnementale. Donc on peut appeler ça suivre le sens du vent… mais je ne peux pas leur reprocher ce que tu insinues…

    Il en reste pas moins que le dialogue entre cet élu en particulier et moi est parfois/souvent difficile et que j’ai la désagréable impression que chaque fois que je lui parle, donc principalement chaque fois que je lui parle de vélo puisque c’est dans le cadre de notre asso vélo que je le vois, lui, il en déduit que je n’ai qu’une seule intention, c’est de virer toutes les voitures de la ville…

    Peut-être qu’il arrive à faire des plus beaux rêves que moi… et que pour lui ça serait un cauchemar…

    Ce qui me rassure, c’est que chaque fois que je croise quelqu’un, que je le connaisse ou non, sur ce chemin, tout le monde me dit que ces barrières sont une aberration… ça doit donc pas être juste nous (ma compagne et moi) qui trouvions ça stupide

  10. pedibus

    Non, ce n’est pas le cas de notre municipalité qui, objectivement, fait pas mal d’effort pour convaincre les gens de changer. Bon, pour les faire changer eux, ça va prendre un peu plus de temps c’est sur… Mais ils sont réellement conscient que les gens qui s’installent en ville aujourd’hui – et ils sont nombreux chez nous – sont des gens sincèrement convaincus par la nécessité environnementale. Donc on peut appeler ça suivre le sens du vent…

    Quand une commune ou une agglo connaît un solde migratoire positif, voire très positif (Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Nantes… pour les plus importantes), ça laisse effectivement augurer un bon potentiel de changement d’habitudes, au profit du vélo et des transports en commun – pour ces derniers quand l’offre est crédible toutefois – et au détriment de la bagnole.

    Mais pour notre commune/agglo de l’est rennais (…) les chiffres sont hélas négatifs : peut être alors a-t-on une exception à la « règle »… ? Malgré sa taille modeste bénéficie-t-elle d’enquêtes ménages déplacements à échéances rapprochées… ?

    http://www.territoires-ville.cerema.fr/IMG/pdf/17-02-07_-_carte_ed_certu-fiche_version_cerema_cle159593.pdf

    Ah… si, si, je la vois la vilaine… ! En 2012 elle a fait la première… et la dernière…

     

    @+…

     

  11. Florent

    pour notre commune/agglo de l’est rennais

    @pedibus: dois-je comprendre qu’on habite la même agglo ?

    La commune en question et même l’agglo n’a certes pas un solde migratoire fortement positif – en tout cas pas autant que ne le souhaiteraient ses élus qui ne parlent que d’attirer les foules… du moins les employeurs, en leur faisant moults courbettes…
    Mais les gens qui y arrivent (principalement des jeunes et familles avec enfants) sont globalement significativement différents de ceux qui en partent (principalement les pieds devant…). Donc sans solde migratoire significatif, on peut quand même avoir une modification des mœurs et un bon potentiel!

  12. pedibus

    non, non Florent… à Bordeaux bordel moaaaa… la belle agglo qui a inventé les trottoirs parkings…

    on joue simplement à cache cache pour ne pas dévoiler le secret de polichinelle… au sujet de la ville objet de l’article de Nostradamis…

    sinon un solde migratoire négatif pour le bled en question – comme pour son unité urbaine – mais un solde naturel positif ça donne en effet moins d’opportunités de changement aux rares arrivants et le risque pour les gamins d’être sous influence parentale pour les habitudes de déplacement, même si les générations du millénium mutent pas mal, tant pour leurs représentations que pour leurs pratiques…

  13. Coin jardinage

    Un cheminement qui a créé une pure polémique. La vie sans voiture est bénéfique, pour moi qui aime bien marcher et aller à pied dans la plupart des courses que je fais.

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