Fin du mois et fin du monde, même combat!

Vous la sentez venir la grande convergence? Gilets jaunes aux fins de mois difficiles et écolo-bobos préoccupés par la fin du monde… Rien qu’en posant le problème de cette manière, on n’est pas à l’abri de nombreux clichés, mais bon, tentons le coup quand même. 

Déjà, pour être un tant soit peu honnête quand on s’engage dans ce type de débat, il semble nécessaire d’afficher « son camp ». Pour ce qui me concerne, je suis irrémédiablement, que je le veuille ou non, dans le camp des écolo-bobos. Que ce soit en matière de revenu, de conception du monde ou de pratiques quotidiennes, je suis un « écolo-bobo, » si ce terme veut dire quelque chose.

Et pourtant, je suis de tout cœur avec les gilets jaunes. Je partage leur haine et leur volonté de vivre dignement. Je dénonce également le mépris général et bien-pensant de toute une classe, celle des privilégiés, vis-à-vis des revendications des gilets jaunes.

Il est tout simplement insupportable d’entendre des privilégiés qui mangent bio, font du vélo « par conviction » et réfléchissent tout en terme d’empreinte carbone donner des leçons aux gilets jaunes sous l’angle « arrêtez de faire chier avec votre diesel qui pue. »

Oui, les gilets jaunes font chier avec leur diesel qui pue, mais qui suis-je pour leur faire la leçon? Ils sont d’abord les victimes d’un système, celui que nous dénonçons régulièrement ici même: « je conduis une voiture pour aller travailler et je travaille pour payer ma voiture. »

Je ne parle pas ici de ceux qui mettent un gilet jaune sur le tableau de bord de leur 4X4, mais de ceux qui sont sur les rond-points, asphyxiés par un système économique reposant sur l’automobile.

Or, je vois beaucoup d’écolo-bobos donneurs de leçons en matière d’empreinte carbone qui méprisent littéralement cette France d’en-bas qui lève enfin la tête. Au passage, beaucoup de ces écolo-bobos devraient comparer leur propre empreinte carbone avec celle des Bangladais. Ils la ramèneraient peut-être un peu moins…

Les gilets jaunes paupérisés plus ou moins en voie de déclassement, qui l’ouvrent enfin pour dire que cela suffit, sont avant tout les victimes du système capitaliste libéral.

Quant au climat qui se détraque, la pollution générale ou la surexploitation des matières premières, quel est le véritable responsable si ce n’est le système capitaliste libéral?

Ce n’est donc pas sur les gilets jaunes qu’il faut taper, mais sur ce système dont profite le 1% de la population, ce fameux 1% qui bénéficie de toutes les largesses gouvernementales depuis des années, en particulier depuis les derniers 18 mois de l’ère Macron.

Lire aussi :  Les agro-carburants : une fausse réponse au défi climatique
Fin du Monde, fin du mois, Changeons le systeme, pas le climat. Demonstrators during the march against climate change. La Marche pour le climat Paris, FRANCE-08/12/2018 //JACQUESWITT_climat015/Credit:Jacques Witt/SIPA/1812081925

Les écolo-bobos souhaitent une planète vivable, moins de pollution, un réchauffement climatique contenu. Leurs revendications vont objectivement dans le sens des gilets jaunes. Pourquoi? Parce que l’histoire montre que ce sont toujours les plus pauvres et les plus faibles qui paient le prix fort lorsque l’environnement au sens large se détériore. Les riches mettent toujours en place, du moins jusqu’à un certain point, des stratégies d’évitement des situations environnementales dégradées.

Les gilets jaunes ne sont pas favorables à la destruction de l’environnement, ils veulent juste vivre dignement. Le problème, c’est qu’ils veulent juste accéder à une parcelle du fantasme de surconsommation vendu par l’élite. En cela, ils se battent pour maintenir le système qui les oppresse.

J’avais écrit un jour que le plus grand acte révolutionnaire n’était pas de casser des voitures, mais de commencer par refuser d’en acheter. Si plus personne n’achetait de voiture, le système économique actuel s’effondrerait.

Le problème, c’est qu’on peut difficilement dire à quelqu’un qui vit par contrainte financière dans un lieu où il est captif de l’automobile de renoncer à acheter une voiture. Il faut gérer cela en termes de transition.

100 balles… et un mars

Et pour cela, il faut lui donner de l’argent. Cet argent que le 1% ne lâchera pas. Car, on ne parle pas ici de 100 balles et un mars, on parle d’un véritable budget alternatif pour permettre aux gens dépendants de la voiture de vivre sans voiture.

Je fais ici le pari que beaucoup de gilets jaunes seraient en effet prêts à abandonner leur voiture si on leur offrait la possibilité de vivre dans des conditions agréables et pratiques, proches de leur travail (quand ils en ont un!) et de toutes les commodités urbaines.

Qui serait contre, mis à part les constructeurs de voitures, le système économique actuel, le 1% de la population qui capte l’essentiel des richesses publiques et les gouvernements qui gèrent cela?

Quant aux écolo-bobos, arrêtez de croire que ce sont les gilets jaunes qui sont les responsables de la crise environnementale actuelle. De la même manière que les gilets jaunes relèvent enfin la tête contre l’ordre économique libéral, levez également la tête vers les véritables responsables de la destruction de l’environnement.

La soumission n’est pas forcément là où on le pense…

22 commentaires sur “Fin du mois et fin du monde, même combat!

  1. WITTMANN CLEMENT

    AVEC LA MEGA CROISSANCE MONDIALE ON VA TOUS BIENTOT CREVER. SI BESOIN LIRE JARED DIAMOND

  2. Adri1

    Dans le mille Marcel, voilà un discours plein de bon sens, en outre bien loin des caricatures des « gilets jaunes qui veulent une augmentation pour se payer un écran plat ».
    Ca dégrise. Merci encore Marcel !
    @+

  3. emmp

    Merci pour ce résumé pertinent. Au tout début du mouvement, quand la protestation constituait à prendre la ouature pour tourner sur les ronds-points et les bloquer, je n’avais aucun mal à rester loin des gilets jaunes. Et puis le mouvement a pris une autre tournure, plus large, où s’expriment celles et ceux dont les dépenses inévitables absorbent la totalité des revenus, et qu’on ne voit jamais dans les manifs. Et leurs revendications, certes très vastes et parfois contradictoires (puantes, pour certaines), soulignent bien la difficulté du moment : se passer de voiture quand on a tout misé dessus depuis quarante ou cinquante ans. (Sur ce point, lire la chronique « Plouf ! » de Jean-Luc Porquet dans le Canard enchaîné du 12 décembre.)
    Mais ce qui me semble triste, c’est tout de même que le mouvement n’ait exprimé aucune utopie, aucun rêve autre que « prendre la route en dépendant moins pour aller bosser », « avoir les moyens d’acheter mieux ». Certes, quand on mange de la merde à trois sous, on a le droit d’espérer mieux, mais où est le grand rêve fou sur les panneaux des Gilets jaunes ? Où sont le rire, la moquerie ? Quel groupe a parlé de tout chambouler pour se débarrasser du capitalisme productiviste croissanciste ? Qui a mentionné l’après-pétrole ? Ça va faire mal…

  4. Ecolo réaliste (et pas faux-cul)

    Hahahaha ! Cet article m’a fait bien rire !
    C’est bien gentil et un peu facile de s’en prendre aux « bobos » (à condition de savoir ce qu’il y a derrière ce terme qui veut dire tout et n’importe quoi…)
    La question de base est :
    Comment voulez-vous conciliez le « pouvoir d’achat » et l’écologie ?
    Les deux sont totalement incompatibles, vous le savez très bien.
    Et tant pis les GJ : le pouvoir d’achat, on n’en veut pas !
     

  5. Pierre Couturier

    Reste à voir quelle proportion de « gens dépendants de la voiture » souhaite « vivre sans voiture ».

  6. zit

    Ouais, bin les seuls étendards que j’ai vu, brandis par les GJ, c’étaient de beaux drapeaux bleu-blanc-rouge…
    Déjà, les vêtements réfléchissants jaune fluo, c’est un truc que mettent les gens censés souhaitant éviter de se faire écraser par un métalosaure, là, que les tueurs eux même s’en affublent me fait penser à un 180 ° synaptique pathétique mais risible, cependant, ils occupent les ronds points, lesquels sont, c’est bien connu, une insupportable atteinte à pouvoir rouler le plus vite possible et donc quelque chose devant être éradiqué pour tout pétrosaure, second 180 ° synaptique, et hop, on se remet dans le bon sens, le pied à foooooond sur l’accélérateur !
    Pouerk !

  7. Florent

    J’ai lu avec une grande attention ton plaidoyer Marcel et j’en comprends et accepte les arguments. J’ai eu hier une discussion similaire avec mon groupe local de politico-écolo-bobo sur à peu près les mêmes teneurs.
    Il en reste pas moins que localement (dans mon département rural – mais où l’essentiel de ceux qui se disent ruraux sont malgré tout avant tout des rurbains), je n’ai vraiment pas envie de me rapprocher des gilets-jaunes (et je vivrais presque comme une insulte les enfants qui me croisent dans la rue avec mon vêtement autre visibilité de cycliste et qui me crient « vive les gilets jaunes » sans avoir rien compris à la réalité des choses !)
    Et je souscris totalement à ce que disent Ecolo-Réaliste, Pierre Couturier et zit ! (Inégalités != mon pouvoir d’achat!)
    Le mode de vie du salarié français au smic n’est pas durable. Mais autant je comprends que les temps peuvent être (très) durs quand on a un smic pour vivre à 4 quand on habite à 30km de son boulot et de tout centre urbain dans une passoire énergétique achetée à crédit sur 30 ans. Autant je connais aussi un certain nombre de famille, qui vivent avec un smic (voire moins) et qui mettent tout de même plusieurs centaines d’euros de côté tous les mois !La « richesse » n’est pas une question de revenus, c’est une question de dépenses. Et quant les dépenses sont plus élevées que les revenus, on s’appauvrit. Quand au contraire elles sont moins élevées, on s’enrichit, on créé du patrimoine (un logement, de l’épargne pour les années plus difficiles, une « retraite » qui ne dépend pas de la collectivité, etc).Quand je lis (https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/13/gilets-jaunes-les-ronds-points-nouvelle-agora_5396890_823448.html): « Le soir, Mickaël interroge « Google ou Wikipédia » pour mieux comprendre les notions entendues dans la journée. « Je ne savais même pas ce que c’était que l’ISF ! Maintenant je sais pourquoi : ça concernait ceux qui touchent plus de 800 000 euros, donc pas moi ! », lance-t-il en riant, désormais précis sur le sujet. »Je me dis:
    1. Encore un journaliste qui écris une phrase entendue et fausse sans même relever. Et même en y allant de son petit commentaire laissant entendre que ce qu’il a entendu est correct.
    2. Y a encore du boulot pour expliquer le concept de revenus, de patrimoine, et donc derrière de budget, d’équilibre, donc de pauvreté, et de richesse.Non, le « riche » n’est pas « celui qui gagne plus que moi » (surtout si on sous-entend « encore une injustice »). Je suis bien plus « riche » que bon nombre de gens qui gagnent bien plus que moi. Est-ce pour autant injuste ? Je ne le crois pas…
    Il est certes toujours plus facile de mettre beaucoup de côté quand on gagne beaucoup… mais l’analyse montre que c’est loin d’être une règle générale (et du point de vue environnemental, c’est le plus souvent la dépense qui compte. Pas le patrimoine même si tout dépend de comment il est investi. Et jamais le revenu)(Note pour rappel : l’ISF touchait – en gros – ceux dont le PATRIMOINE était supérieur à un seuil – 1,3M€. Il était/est calculé comme un pourcentage de la fraction de ce patrimoine supérieure à 800k€. Et surtout il était/est – presque – indépendant des REVENUS du contribuable concerné. Et il existe toujours: seule la définition du patrimoine à changé pour n’inclure que le patrimoine immobilier)
    Je reste donc très mal à l’aise avec ce mouvement… il cache tellement de disparités et de cas particuliers, des gens réellement dans des situations très critiques. D’autres,  les plus nombreux je crois, qui – si ils étaient aidés à comprendre leur situation et comment s’en sortir, mais à condition qu’ils acceptent d’écouter autant qu’il faut les écouter, et de remettre en cause certaines de leurs certitudes ou a priori, pourraient très bien trouver une voie pour s’en sortir par le haut et « prendre leur vie en main ». Et enfin une minorité (mais parfois c’est celle qu’on entend le plus) qui profitent du mouvement pour faire avancer leur pions, leurs intérêts personnels, parfois très nauséabonds…

  8. pedibus

    bon le Marcélou c’est quand qu’on fabrique une meute d’enragé(e)s pour le dézinguer ce putain de système… ?
    apprendre à aller au contentieux administratif par exemple, chacun dans notre région/département/agglo/ville/quartier/rue…
    pour dénoncer… :
    – une commission départementale du commerce qui autorise encore des hectares supplémentaires de hangars de vente à la périphérie des villes, accélération assurée de la disparition du commerce de proximité…
    – des établissements publics fonciers, censés corriger l’étalement urbain, mais qui restent totalement opaques sur le volume et la localisation de leurs acquisitions de terrain…
    – l’inaction des maires au sujet du stationnement automobile sur le trottoir…
    – la carence d’action des mêmes élus en direction des motorisés en deux/trois roues qui foncent à tombeau ouvert en ville et prennent le trottoir pour leur garage…
    – toujours les mêmes qui arbitrent toujours en faveur de la bagnole au détriment des transports publics dans leurs nouveaux investissements d’infrastructure : pont, rocades, parkings, autoroutes urbaines…
     
    Alors bien sûr c’est faire preuve de naïveté, de niaiserie même : croire en l’Etat de droit, dans la possibilité de faire appliquer par exemple ce que contiennent les codes de l’environnement et de l’urbanisme. Largement de quoi s’occuper et entraver les entreprises des salauds d’en face. Acquérir un bon savoir-faire avec le temps. Idem pour la nouvelle com, zoziaux sociaux compris. Savoir foutre la honte avec les détenteurs d’une certaine autorité morale : professionnels de santé et chercheurs en sciences sociales par exemple. 
    Et, pourquoi pas, penser à une nouvelle offre politique…

  9. JMB

    Je rejoins pas mal de commentaires dont emmp et Florent. Personnellement, ça ne me dérange pas que des gens gagnent de l’argent et soient riche et je suis bien content qu’ils soient là et restent en France pour payer des impôts. Ne dites pas qu’ils n’en paient pas assez : dans une économie globalisée, ils suffisent qu’ils aillent voir ailleurs pour se faire tondre moins ras. Ou alors, pour les garder sans qu’ils ne se barrent, on sort de l’UE, de l’euro et on ferme les frontières.
    Ce qui me gêne davantage, ce sont les gens pauvres. Or aujourd’hui, en France, il n’y a pas 80% de pauvres comme sous-entendent les gilets jaunes. Parmi eux, il y a des personnes qui ont fait le choix il y a 20 / 30 ans, quand on faisait le plein pour 100 FF, d’habiter à la campagne pour bénéficier de l’air pur, du jardin et qui se sont mis sous la contrainte des déplacements en voitures. Avec un ‘s’ à voiture parce que Monsieur en a une, Madame aussi. Après, c’est la spirale de la bagnole qu’on prend pour un oui ou pour un non et comme c’est plus facile, on va aussi à la grande surface du coin en laissant crever les commerces du village. Les politiques et les collectivités ont aussi leur part de responsabilité mais à l’origine, il y a un mauvais choix de ces personnes. Et quand on est dans le mur avec un budget déplacement qui explose (on l’avait déjà vu il y a quelques années), ça fait mal : rien n’est prêt pour offrir une alternative et personne ne veut sacrifier son auto sur l’autel du covoiturage (« je veux bien, mais c’est moi qui conduit »), des TC (« c’est pour les autres, moi je… ») ou autres. Il est alors facile de reporter la faute sur les autres sans remettre en cause ses propres choix, sans voir que par son comportement, on a flingué la ligne SNCF dont la gare est à 5km de son domicile et que quand on veut l’utiliser, on se rend compte qu’elle va fermer.
    Donc pareil, je reste très très mal à l’aise vis-à-vis de ce mouvement. Nul part je n’ai vu d’auto-critique sur leur choix de lieu d’habitation, sur leur choix de déplacement.
    Aujourd’hui, le gouvernement a donné 100 balles et un Mars et ça repart. Oui, au-moins on sait qu’on aura assez d’essence pour se prendre le mur en pleine tronche. Mais il n’y a eu que très peu de réelles réflexions, de part et d’autre, pour avoir un état des lieux complets.

  10. pierre couturier

    @pedibus, perso je suis intéressé par l’idée de dézinguage qui peut se concrétiser sous différentes formes. Nous sommes nombreu.ses.x un peu partout en France et en Europe à lutter contre des projets d’aménagement. Nous aurions vraiment intérêt à voir comment se fédérer, faire en sorte que les combats locaux et leurs enseignements soient connus de tou.tes.s.

  11. pedibus

    Bonjour Pierre !  
     
    Ce site pourrait être une plateforme où se fabriquer une boîte à outils, avec les bonnes pratiques, pour contrôler les projets d’aménagement trop souvent sans cohérence avec les exigences socio environnemenrales, pourtant acceptées philosophiquement, idéologiquement par une part croissante de l’opinion… même si les actes quotidiens ne sont pas non plus trop en « cohérence ».
    Je tâche de revenir sur un exemple, avec une ville du sud de la France et une asso de vélos qui a contraint les élus à revoir leur copie par l’intermédiaire du contentieux administratif… 
    Pour les piétons une expérience individuelle – à Bourges… ? – a déjà fait l’objet d’un article sur Carfree : idem en matière d’illustration et d’exemple comme étape préliminaire… Mais son auteur peut aussi nous rafraîchir la mémoire.
     
    A bientôt donc.

  12. alain

    Comme si tous les gilets jaunes étaient pavillon-Banlieue-Bagnole..
    Il ya des gens qui vivent en ville avec ces retraites de 600 euros. Des étudiants qui ont même pas 30 dans leur poche dans les 10 derniers jours du mois. Des chômeurs sans droit, des personnes au RSA. Des artisans qui payent plus de RSI que ce qu’ils sortent en bénéfices.  Et puis, il y’a aussi une classe moyenne qui se tend et qui se paupérise. Il y’a aussi une classe un peu plus aisée qui a compris le discours des gilets jaunes: « Une classe de nantis qui sont 1% de la population se gavent comme des salauds au delà de leur besoin ».
    Il y’a un président qui se la pète et qui tape sur tout le monde sauf ces copains: pendant que des gilets jaunes et des militants écologiques sont en garde à vue ou en prison pour des motifs faibles (4 personnes au hasard qui ne connaissent pas et jugés sur le motif: « violences en réunion »), on vote des allégements sur l’exit tax permettant aux riches de foutre leur pognon à l’abri et on vote des annulations de taxes sur les pubs télé pour favoriser 10 milliardaires qui possèdent 90% des médias.
    Pendant que nos hopitaux français crèvent la dalle ou ferment, cette semaine on vient d’accorder un don de 10 millions d’euros pour le système de santé Tchadien. On leur avait déjà fait un don l’année dernière de 50 millions d’euros pour les mêmes raison. A part çà, y’a pas de sous?
    Voilà la France. Elle est loin du Pavillon-Banlieue-Bagnole même si ce que tu dis existe aussi. 
     
     

  13. pedibus

    https://www.fub.fr/sites/fub/files/fub/Juridique/_faq_-_je_prepare_mon_recours_2018.pdf
    La Fédération française des Usagers de la Bicyclette a réalisé cette année ce guide juridique pour les assos – ou les particuliers – qui se lanceraient dans une saisine de la justice administrative :
    ça permet déjà une bonne introduction à la castagne avec les collectivités ; parmi les cas traités  deux sont particulièrement intéressants, avec Valence en 1998 et Marseille de 2012 à 2017, autour du sujet de « l’oubli » des aménagements cyclables au moment d’aménagements viaires dont un concernant un projet de BHNS.
    Au sujet de la justice administrative pour y voir plus clair : 
    http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/quatre-types-contentieux-administratif.html
     

  14. Pierre Couturier

    @pedibus suis géographe à UCA. Tu peux m’écrire à pierre.couturier at orange.fr

  15. marcheoureve

    @alain
    Désolé mais les vrais pauvres dans l’histoire ce sont les tchadiens dont tu déplores que l’Etat francais veuille bien leur accorder quelques miettes pour acheter des médicaments. (10 millions pour l’etat francais c’est moins que la piece que tu donnes à un clochard)
    De fait, la plupart des francais sont parmi les 10% les plus riches du monde. De fait une grande partie d’entre eux se gavent au delà de leur besoin (4×4, pavillons, trois voitures/foyer, vacances en thailande, viande à tous les repas, shopping). Donc bon c’est facile de dire les 1% mais ceux qui se gavent en france c’est nettement plus que 1%. 
    C’est comme le coup de « c’est les 1% qui polluent » alors que l’étalement urbain, le plastique à gogo, le gachis alimentaire c’est pas les 1%

  16. Alain

    @MarcheOucréve:
    C’est vrai que notre système de santé est tellement beau (alors qu’il se délite jour après jour) qu’il faille donner tant d’argent à des tchadiens que personne ne connait et qui s’en ira (FranceAfrique oblige) dans les poches de….qui?
    C’est vrai qu’en France, nous sommes tellement riches que de nombreux commerçants de centre-ville ne se font pas le smic (vécu). Et puis, le gentil retraité que j’ai vu l’autre jour avec ces -30 euros par mois, il avait l’air riche. Sans parler de ma mère en dessous du smic aussi pour sa retraite et sans revalorisation. Et puis une dame de mon quartier qui vient de perdre son boulot (motif faute grave afin de cacher un plan social de 3 personnes et donc aucune indemnité…) et qui se retrouve seule avec 3 mois de carence de la part de Pole Emploi.
    Au fait, tous ces gens là que j’ai rencontré? ils vivent où? en ville? Ils ont un 4×4? non. Il partent en vacances en Thailande? Absolument pas.
    Faut aussi que je parle d’autres personnes? Celles qu’on croise dans la rue à dormir par terre pendant que les CRS montent la garde devant les préfectures?
    MarcheOucrève, c’est jolis les belles images d’Epinal, mais çà ne marche pas à tous les coups. Oui, il y’a des gens qui souffrent et qui n’ont pas d’Iphone, pas de télés, pas de voiture.
    Et puis, alors? On fait quoi? On attend que les gens découvre la décroissance tout seul devant leur télé, ou on profite de ce grand mouvement pour leur dire que y’a d’autres mondes qui existent? Tu crois que dans les rond-points que certains occupent en ce moment, ils ont mis en place un parking, un relais wifi, une télé 106cms, des réducs chez Auchan? Ils n’auraient pas plutôt des cabanes en bois (palettes), un modeste canapé, une table, un brasero pour avoir un peu chaud. C’est la France des riches qui partent en vacances en Thailande?
     

  17. marcheoucreve

    Non mais je nie pas qu’il y a des pauvres en France, j’en connais un paquet et je suis pas tres loin d’en etre. Mais il y en a aussi plein qui se disent/sentent pauvres alors qu’ils le sont pas. Qui ont une vie confortable de classe moyenne. Et ce que je disais dans mon message c’était plutot que non c’est pas 1% des francais qui ont un train/mode de vie délirant et qui s’en rendent pas compte. Et j’ai meme pas critiqué les gilets jaunes.
    De fait la France et les francais exploitent les travailleurs et les richesses en Afrique et ailleurs. Tu manges des bananes, des mangues, tu utilises de l’énergie nucléaire? Alors tu exploite indirectement des gens qui vivent dans une pauvreté bien plus flagrante que bien des « pauvres » francais. Ce n’est que justice que de financer des soins pour ceux-là. La seule chose à regretter c’est que ca ne se fasse pas au travers d’institutions solides et non corrompues et que ca soit pour un montant aussi dérisoire. (Parce que 50 millions c’est 6 fois moins que le budget du Sénat..) 
    J’en ai rencontré un de tchadien, qui à 16 ans a risqué sa vie pour venir en Europe parce que dans son pays c’est la merde et qui vivait dans une tente, gazé par les CRS parce que les tchadiens on s’en fout, qu’ils retournent dans leur pays. 
    Tu connais beaucoup de francais qui sont trop pauvres pour se faire vacciner? Moi j’en connais juste qui sont trop cons pour le faire
     

  18. alain

    Bon, ok, alors cessons ce débat. Les français ont les moyens de se faire vacciner.les tchadiens eux, c’est plus grave. C’est donc préférable qu’ils viennent chercher le bonheur en Europe. D’ailleurs, quels bonheur viennent-ils donc chercher sinon celui du consumérisme, attirés par la lumière de la publicité occidentale comme des lucioles? Mais bon, les français n’ont qu’à fermer leur gueule et autant donner les gilets jaunes aux tchadiens qui soit dit en passant, sont dans une telle pauvreté qu’on les voit dans la rue avec des portables tout neufs. Mais bon…
     
    Toutefois, à lire avec attention:
    http://partage-le.com/2018/12/democratie-insurrection-et-gilets-jaunes-par-nicolas-casaux/

  19. vince

    Convergences des luttes ? Peu avant le soulèvement des Gilets Jaunes on pouvait lire dans Bastamag :

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    Climat et effondrement : « Seule une insurrection des sociétés civiles peut nous permettre d’éviter le pire »
     
    Imaginons en effet l’efficacité d’un soulèvement comme celui des Gilets Jaunes s’il venait en soutien aux  activistes écologiques qui bloquent comme il peuvent le chantier du GCO de Strasbourg, ça laisse rêveur.
    On pourrait aussi bloquer les raffineries, empêcher les porte-conteneurs d’accoster etc.
     
     
     
     
     

  20. vince

    Peu avant le soulèvement des Gilets Jaunes on pouvait lire dans Bastamag :
    Climat et effondrement : « seule une insurrection des sociétés civiles peut nous permettre d’éviter le pire »
     
    On pouvait lire également dans The Guardian  un article qui disait la même chose à propos des opposants àla fracturation hydraulique :
    « a people rebellion is the only way to fight climate breakdown »
     La convergences des luttes paraît donc plus que jamais indispensable car on ne pourra rien attendre de nos dirigeants.

  21. Yan

    J’ajoute que…ne pas soutenir ceux qui luttent contre le pouvoir, c’est soutenir ceux qui y sont…!!!
    Moi aussi je suis dans les bobos vélos etc. machin, moi aussi je trouve que pas mal de ces gilets jaunes sont des beaufs n’ayant pour horizon que ce qui se trouve devant le pare-brise de leur HDI, mais je pense aussi d’une part qu’il n’y a pas que des gilets jaunes jaunes comme ça (!), d’autre part que d’autant plus que c’est un mouvement un peu beauf alors il faut s’en mêler, s’y mêler et ce afin de participer à son évolution…
     

Les commentaires sont clos.