Le meurtrier universel

Voici une brève citation de l’auteur polonais de science-fiction Stanislas Lem (photo), connu en particulier pour son livre Solaris, adapté au cinéma par Andrei Tarkovski. La citation est tirée de son livre « Le Congrès de futurologie » paru en 1971.

Le critère de bon sens n’est guère applicable à l’histoire de l’humanité. Averroès, Kant, Socrate, Newton, Voltaire pouvaient-ils se douter qu’au XXème siècle le fléau des villes, le poison des poumons, le meurtrier universel, l’objet du culte suprême serait un chariot de tôle monté sur roues, et que les gens préféreraient périr broyés à l’intérieur au cours des départs massifs du week-end plutôt que de rester chez eux sains et saufs?

Stanislas Lem
Le Congrès de futurologie
Babel, 1971

4 commentaires sur “Le meurtrier universel

  1. Joffrin

    Rebonjour, je ne suis pas un fanatique du Figaro mais c’est parfois plus stimulant-provoquant que le Monde ou Libé (ça nécessite des éclaircissements, c’est pas l’objet ici) ; la photo associée à l’article suivant est pertinente ici ;

    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-reunion-la-nouvelle-route-du-littoral-construite-sur-la-mer-ouvrira-partiellement-dimanche-20220823

    C’est l’occasion d’évoquer brièvement mon expérience de ça, en touriste il y a 5 ans, dans un bus inter urbain période hors vacances direction l’aéroport (mon ultime voyage en avion : c’est terminé), avec des tas de gens ‘du coin’ (écrire comme ça n’a rien de péjoratif) ; je regardais ce truc incroyable, mais aussi le visage de ces gens, ceux qui regardaient par la vitre ce truc sans trop comprendre le pourquoi du comment, certains étaient consternés-choqués ; mais d’autres ne regardaient pas-ne voulaient pas voir ; la photo ne peut pas montrer tout l’édifice et ne peut pas rendre compte de son histoire ; c’était d’autant plus bizarre après avoir visité des villages dans un cirque volcanique bien connu – Mafate – où il n’y a strictement pas de routes et où ça change tout ; un lecteur ‘du coin’ pourra éventuellement témoigner mieux que moi.

  2. Joffrin

    Le Fig (bis) ; ah, ben je vous l’avais bien annoncé ci-dessus : dans le Fig, la raison – et donc la folie – travaille sur elle même, dans les commentaires – comme celui-ci – en particulier, s’interroge, se mire comme dans un miroir et se demande si elle est bien raisonnable encore ou jusqu’ou elle peut éventuellement conserver le peu de bon sens qui – éventuellement – lui reste ; Hegel avec nous !

    Ici, ça dépote grave :

    https://www.lefigaro.fr/vox/culture/guy-debord-est-le-penseur-de-la-depossession-de-l-homme-moderne-20220819

    C’est la même chose que dans le message ci-dessus ; route spectacle-spectaculaire, encore un viaduc de la démesure : le choc visuel est destiné aussi à créer un choc mental (avec le message : ‘dominus rei’! Tout est à moi) ; le spectacle vient de la voiture elle-même : spectacle des piétons, des arbres ou des vaches, ou de la route elle-même qui se pose éventuellement comme spectacle et vous en offre pour votre argent comme à Millau (ici, payer pour passer, c’est exactement comme se payer un ticket de cinéma), tout ça est vu du siège, bien installé dans la voiture ‘land cruiser’ climatisée… rouler pour voir défiler le ‘film réel’ : choisir-changer le spectacle, pour agrémenter le confort, aller le chercher partout où il y a du goudron (partout donc), rien qu’en en tournant le volant ; ça écrasera toujours le train. Ellul a raison : la technique est un fantastique spectacle, mais il faut retenir que les ‘gens’ gardent aussi les pieds sur terre : lassitude du spectacle lassant ?

    Mais que fait ce texte dans le Fig ? La dépossession-aliénation n’est qu’un spectacle ? C’est pas complètement ‘réel’ ; pas de panique donc : on va vous changer ça, tout repeindre en vert et ça ira.

  3. Joffrin

    @ Hdkw : le Fig a supprimé votre commentaire ou un commentaire identique ; bonjour la démocratie 

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