Les arbres qui tuent

On connaissait les « voitures folles, » voici les « arbres qui tuent. » Ce qu’il y a de bien dans le monde merveilleux de l’automobile, c’est qu’il n’y a jamais d’automobilistes. Car, quand un automobiliste tue un piéton ou un cycliste, c’est « une voiture » qui a commis le méfait, pas l’automobiliste qui est en outre un homme dans 80% des cas.

Et quand l’automobiliste en question perd totalement le contrôle de sa voiture et fauche plusieurs piétons, c’est une « voiture folle » qui est en cause, toujours pas la personne qui se trouve au volant…

C’est pareil pour les arbres: 10% des tués sur la route ont percuté un arbre, donc ce sont les « arbres tueurs » qui se jettent sur les gentils automobilistes pour les tuer. Et que fait-on avec des « arbres qui tuent »? C’est simple, la peine de mort!

C’est pourquoi, un dénommé Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de Haute-Marne, a démocratiquement décidé tout seul dans son coin d’abattre tout simplement 4000 arbres le long des routes de son département pour les punir de tuer les gentils automobilistes.

S’il faut couper massivement des arbres pour garantir la sécurité de nos habitants et des usagers de la route, nous n’hésiterons pas. Les arbres qui tuent n’ont plus leur place au bord de nos routes. »
Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de Haute-Marne

Peine de mort pour les platanes aimantés qui attirent irrésistiblement les voitures! Il était bien question à un moment donné d’imposer le port du casque et du gilet jaune à tous les arbres sur le bord des routes, mais on s’est sans doute dit que ça coûterait trop cher.

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Autant les abattre directement, c’est pas comme si les arbres servaient à quelque chose… Il y en a plein et en plus ça fait venir des bestioles. On va donc probablement en faire des pellets pour alimenter les chaudières éco-truc du Conseil départemental.

Comme ça, les automobilistes bourrés qui roulent trop vite et qui ne savent pas conduire avec leur téléphone portable à la main pourront faire des sorties de route sans problème et ne pas finir dans les griffes d’un arbre psychopathe.

Le Conseil départemental devrait tout de même lancer une étude pour supprimer l’ensemble des vaches du département qui stationnent le long des routes, voire envisager la destruction de l’ensemble des maisons au bord des routes, car on ne parle pas assez des « vaches psychopathes » et des « maisons qui tuent. »

Par contre, on a un doute. Les dernières études de sécurité routière montrent en effet que dans 100% des accidents mortels en voiture, il y a avait une voiture. Si on supprimait directement les voitures, peut-être que cela ferait baisser la mortalité routière?

6 commentaires sur “Les arbres qui tuent

  1. pedibus

    l’arbre qui cache la tête foirée… heu forée de nos gentils zélus zélés de Sainte-Gnognole…

  2. jean-louis seuzaret

    En physique le mouvement est une notion relative qui dépend du choix du référentiel.

    Dans le référentiel terrestre, l’arbre est immobile et la voiture roule à 100 km/h (ou plus) vers lui.

    Si le référentiel est la voiture c’est elle qui est immobile et l’arbre lui fonce dessus.

    Pour le président les élus du conseil départemental de Haute Marne de sa majorité c’est l’automobile qui leur sert de référentiel dans leur vie privée et publique. Quand on monte dans une auto, on n’a plus les pied sur terre!

  3. pedibus

    oui Jean-Louis, c’est sans doute là que se trouve le phénomène de « tête foirée » chez nos gentils zélus…

  4. CLEMENT WITTMANN

    Michel DINET ancien président du conseil départemental du 54 a fait couper plein d’arbres de bord de routes. Il est mort un samedi, sa voiture a percuté…un arbre….

  5. pedibus

    « Les plantes sont des êtres pleins de tact, bougeant tout le temps, mais à leur rythme, plus calme que le nôtre ».

     

    Michel Dinet… ?

    Le 6 novembre 1998, il est décoré de la Légion d’Honneur.

    Il meurt dans un accident de la route le 30 mars 2014, dans la commune d’Allamps. Sur la route départementale 4, entre Colombey-les-Belles et Vannes-le-Châtel, sur le territoire de la commune d’Allamps, pour une raison inexpliquée, son véhicule — un monospace — quitte la ligne droite et s’encastre dans l’obstacle fixe que constitue l’un des platanes.

    source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Dinet

    quant à l’intelligence des arbres, touchons du bois, on pourrait parier que oui, d’après certains, comme Bruno Moulia, directeur de recherches à l’INRA(E), d’après l’interview recueillie par le journal Sciences et Avenir… :

     

    Ils perçoivent la gravité, le vent et leur position qu’ils peuvent corriger: les arbres possèdent une forme d' »intelligence » qui fascine scientifiques et grand public.

    Dans les locaux de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Clermont-Ferrand, l’installation a des airs de décor de cinéma pour film de science-fiction. Dans une sphère de lumière blanche aveuglante, alimentée par plus de quatre-vingt-dix néons, le chercheur Bruno Moulia installe une jonquille inclinée à l’horizontale, maintenue au milieu par un arceau métallique.

    Une fois cette boule de lumière refermée, à l’abri de toute autre lumière extérieure dans une structure octogonale digne d’un vaisseau spatial, la plante – partageant le même comportement que l’arbre – va opérer une drôle de chorégraphie.

    « Baignant de toute part dans cette lumière, elle ne peut pas l’utiliser pour savoir où est le haut, où est le bas. Pourtant, elle va complètement se redresser vers le haut. Elle perçoit la gravité », explique le directeur de l’Unité de recherche sur la Physique et physiologie intégratives de l’arbre en environnement fluctuant (Piaf).

    Pourtant, si les plantes et donc les arbres poussent droit, ce n’est pas uniquement grâce à l’attraction terrestre.

    Avec son équipe, Bruno Moulia a fait la découverte d’un autre sens, que l’on croyait pourtant réservé à l’homme: la proprioception ou autrement dit la perception de la configuration de son propre corps dans l’espace.

    Dans une autre expérience, les scientifiques auvergnats ont positionné à l’horizontale des arabettes des dames – une modeste plante servant d’organisme modèle en biologie – avant de les faire tourner sur elles-mêmes pour les empêcher de s’orienter par rapport à la gravité.

    Résultat: le petit végétal va continuer de pousser de manière rectiligne, sans chercher à se redresser. « L’arbre perçoit s’il est bien rectiligne ou courbé et a la capacité de se rectifier et de contrôler son équilibre », précise l’agronome-physicien.

    Chose encore plus inattendue, l’arbre possède le sens du toucher. En soumettant des plantes à des « impulsions d’air », les chercheurs clermontois se sont aperçus que celles-ci savent très bien percevoir le vent et son intensité.

    « Un arbre qui va se trouver confronté à un vent inhabituel va réduire sa croissance en hauteur et augmenter sa croissance en diamètre et faire plus de racines », résume Bruno Moulia.

    Grâce à des électrodes placées sur la tige de jeunes peupliers, ils ont aussi enregistrés des réactions électriques, similaires à l' »influx nerveux » chez l’homme, lorsque ceux-ci ont été fléchis par le vent. Des informations que ce végétal enregistre dans sa « mémoire », pouvant varier « d’une semaine à un an ».

    L’arbre serait-il donc intelligent ? L’épineuse question interroge la communauté scientifique.

    « Les arbres combinent beaucoup d’informations. C’est plus complexe que de simples réflexes mais est-ce pour autant de l’+intelligence+ ? », questionne le scientifique.

    D’autres études démontrent encore que les arbres sont capables de percevoir des sons et des odeurs, de distinguer leurs voisins et communiquer avec eux, grâce à une série de capteurs.

    Pour percer le mystère et appréhender s’il existe chez les plantes une « intelligence sans cerveau » et éviter tout « anthropocentrisme », l’Inra collabore désormais avec des spécialistes de l’intelligence artificielle.

    – « Hurluberlus » –

    Car depuis peu, la thématique a trouvé un nouvel écho au sein de la communauté scientifique, longtemps sceptique.

    « Au début on nous prenait pour des hurluberlus. Aujourd’hui, on sent une effet générationnel. Nos étudiants, ça les botte! », sourit encore Bruno Moulia, qui pointe aussi « l’effet Avatar », fable écologiste réalisée par James Cameron.

    L’intérêt se fait aussi sentir auprès du grand public. La preuve avec le succès du livre du garde forestier allemand Peter Wohlleben « La vie secrète des arbres », traduit en plus de 40 langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires en France.

    Une prise de conscience de la sensibilité du végétal qui pourrait faire évoluer des croyances bien ancrées. « Nos recherches font tomber le mur que notre civilisation occidentale avait dressé depuis Aristote entre animaux, sensibles et capables de mouvement actifs, et les plantes seulement capables de… végéter », souligne Bruno Moulia.

    « Les plantes sont des êtres pleins de tact, bougeant tout le temps, mais à leur rythme, plus calme que le nôtre ».

    source : https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/l-intelligence-des-arbres-decryptee-par-les-chercheurs_131995

    pas bois du tout c’t’affaire…

     

  6. Avatar photoCarfree

    Moyen pratique et électrique pour empêcher les automobilistes de se tuer en cas d’accident.

    Source : Ulk, journal satirique allemand, 7 août 1903

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