IL FAUT INTERDIRE DE CIRCULER, PAS DE RESPIRER !
Paris connaît aujourd’hui son premier jour d’alerte à la pollution des beaux-jours et en connaîtra d’autres compte-tenu du plein soleil prévu au moins jusqu’à jeudi. Il est inacceptable que les seules mesures prisent pour lutter contre ce risque sanitaire majeur restent, du côté de la Mairie, la gratuité du stationnement résidentiel et, de la Préfecture de police de simples invitations à ne pas prendre sa voiture, à réduire sa vitesse et à « conduire propre » (!).
L’été 2003 a pourtant démontré l’inefficacité de ces mesures et leurs conséquences sanitaires catastrophiques. On attribue à la conjonction de la chaleur et de la pollution cet été-là environ un décès sur cinq, soit au moins 3.000 victimes. Veut-on recommencer l’hécatombe? Le préfet de police veut-il répéter l’inaction criminelle de son prédécesseur?
En cas de risque de pollution, et donc dès aujourd’hui, il est donc impératif de prendre immédiatement et systématiquement des mesures efficaces, claires et fortes.
Nous demandons :
- Au préfet de police de Paris d’interdire, au nom du respect de l’ordre public, la circulation dans Paris (à l’exception des transports en commun, des véhicules d’urgence et de modes de transport non polluants). Cette mesure devra être maintenu jusqu’à la disparition de tout risque de nouveau pic de pollution.
-
A l’Etat de revoir complètement le dispositif national d’alerte à la pollution afin d’améliorer son efficacité et sa pertinence. Actuellement par exemple, la circulation alternée ne se déclenche qu’à un niveau 3 de pollution pratiquement impossible à atteindre! De plus, 80% des voitures ont la pastille verte et sont donc autorisées à rouler en cas de circulation alternée. La mesure a donc été complètement vidée de son sens.
-
A la RATP et à la SNCF de déclarer la gratuité des transports en commun pendant les périodes de pollution et le prêt gratuit de vélos dans les Maisons Roues Libres.
-
Au préfet de région de revoir son Plan de protection de l’atmosphère qui ne prévoit rien contre les pollutions dues aux transports.
En 1988, l’interdiction de la circulation et des activités industrielles à Athènes avait permise de faire passer la sur-mortalité pendant la canicule de plus de 2000 à seulement une vingtaine.
La voiture asphyxie nos villes et nous tue. Les pics actuels ne sont que les signes avant-coureurs de nos futures « conditions de vie » si nous ne prenons pas aujourd’hui les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre la pollution. Ces mesures sont connues, manque seulement la volonté de les mettre en oeuvre et de rompre ainsi avec des années d’automobilocratie.
Collectif ouvert de cyclistes, rollers, piétons, propriétaires ou usagers raisonnables de l’automobile pour une sortie de l’automobile et de sa société de fuite en avant vers toujours plus de consommation, publicité, production, profit, énervement, pollution, effet de serre…