Le Journal de l’automobile, hebdomadaire destiné aux professionnels du secteur, vient de couronner François Fillon « homme de l’année ». Ce grand coup de lèche récompense les efforts d’un chef de gouvernement de guerre (de classe), qui n’a pas hésité à voler au secours d’une industrie automobile condamnée au lieu de veiller à l’intérêt général.
Alors que « l’autophobie » (sic) se répand, le vaillant défenseur des multinationales persécutées a su utiliser les fonds publics à bon escient en les attribuant aux armements routiers : prime à la casse, prêts bonifiés aux constructeurs (qui te font un beau doigt d’honneur en retour en poursuivant tranquillement les suppressions d’emplois), soutien aux équipementiers et aux sous-traitants (qui te font un beau doigt d’honneur en retour)…
« De surcroît, élément non négligeable, François Fillon est un homme politique qui fait valoir un attachement authentique à l’automobile. » Le grand enfant a ainsi pu vroum vroumer dans un beau joujou de Peugeot 908 des 24 heures du Mans. Et il se bat pour ramener en France une poignée de fils à papa, qui ont la particularité de tourner en rond le plus vite possible au volant de Formule Un. « Au-delà de toutes considérations politiques », il y a donc une dimension « affective ».
Christian Estrosi était lui aussi nominé, en tant que ministre chargé de l’industrie et de l’épandage de voitures « propres ». Nul doute que l’affectif a encore joué, puisque le sinistre était pilote de moto dans ses jeunes années. Les Français ont eu raison de laisser le volant à de tels représentants, parfaitement au fait de la raréfaction du pétrole et de l’effondrement en cours.
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