C’est le site Vélotaf qui l’annonce, le Ministère des Transports va organiser des assises du vélo d’ici la fin de l’année…« consacrées au développement du vélo comme loisir mais aussi comme moyen de transport actif et écologique » selon le communiqué.
Un groupe de travail est en cours de constitution avec les principales associations représentatives du vélo.
Est-ce un prochain Grenelle qui va faire « pschitt » juste pour nous tenir en haleine avant les élections?
Il est vrai que sur ce sujet, celui du vélo au quotidien, le Gouvernement n’a pas été bon. Il avait pourtant devant lui un boulevard après le Grenelle de l’Environnement avec un arsenal de mesures à prendre pour faciliter et encourager l’usage du vélo, promouvoir l’activité physique…il n’a rien fait.
Pourtant, les mesures ne manquaient pas, depuis la baisse de la TVA sur les achats de vélos, l’imposition des parkings en ville pour vélos, des infrastructures systématiques réservées au vélo dans les ouvrages neufs, la mise en place de douches dans les entreprises, la prime incitatrice pour ceux qui vont travailler à vélo…
Attendons donc à présent ces assises!
Image: Aleluja from Velocypedia Part II
Aie aie aie. un grenelle du vélo. Honnétement, je crains le pire.
J’entends déjà les bonnes paroles, » il faut favoriser la pratique du vélo, c’est bon pour la santé, ca ne coute pas cher, ca ne pollue pas , le vélo electrique c’est l’avenir, etc etc etc .. ».
Mais quid des avancées qui favoriseraient la pratique du vélo au quotidien?
– Le code de la rue est toujours en stand-by,
– le décret d’application des tournes à droite au feux toujours pas promulgé,
-dans certaines entreprises nationales ayant mis en place un PDE, la pratique du vélo est encore dissuadée
-La place du vélo n’est pas reconnue ni respectée par les autres usagers de la voirie ni par les aménageurs
Si les associations représentives des usagers sont présentes tant mieux mais hélàs, j’imagine, les assembleurs de vélo, les fabricants de casques, de gilets fluos rassemblés pour parler de leur vision de la pratique du vélo.
Je redoute que cela ne débouche sur encore plus de contraintes et d’obligations
Ce que veulent les cyclistes c’est de pouvoir circuler sans entraves et en toute sécurité. A ces conditions, le nombre de pratiquants pourra croitre et comme on dit plus il y a de cyclistes meilleure est leur sécurité.
Ça ressemble à une bonne intention, et ne m’étonne guère en cette période de pré-campagne électorale.
Décembre 2011, la campagne électorale aura commencé, le sujet va faire la une des journaux, les politiques, en particulier ceux qui souhaitent être reconduits en 2012, vont promettre aux cyclistes comme aux autres électeurs monts et merveilles.
Présentée comme une initiative du gouvernement, ces ronflantes « assises du vélo » vont faire remonter les dirigeants en mal d’électeurs dans les sondages, en reportant la législation et les décrets d’application après les élections…
De toute façon, l’immense majorité de nos concitoyens a encore en tête déplacement => bagnole et vélo => loisir. Et vu leur âge moyen, plus proche de 60 ans que de 20 ans, ils ne changeront que contraints et forcés par un carburant trop cher. Ce qui n’est pas si improbable d’ici la fin de l’année… il reste donc un peu d’espoir.
Je ne crois plus aux instances globales. Pour le vélo c’est localement que le gros du travail est à faire, et seulement ensuite ça pourra remonter jusqu’au niveau de l’Etat (si ça sert à quelque chose).
Les collectivités locales sont bien trop attachées à une pseudo-indépendance pour se faire dicter des aménagements d’en haut. Surtout que des décisions pro-vélo au niveau national seront forcément perçues comme « parisiennes », et donc on trouvera toujours une raison pour les juger inapplicables.
Pour l’instant les quelques réussites du vélo sont toutes locales. Au niveau des villes, agglo ou entreprises.
Personnellement je me moque qu’on déclare le tourne-à-droite souhaitable au niveau national. Ce qui m’intéresse plus c’est que ma ville le mette en place aux carrefours que je croise au quotidien. Ma ville peut très bien autoriser ça sur son territoire, elle y mettra certainement plus de bonne volonté si la demande émane directement de ses administrés plutôt que d’un groupe de réflexion parlementaire.
C’est pourquoi pour faire avancer la cause du vélo il vaut mieux à mon sens, soutenir une association locale, voire interpeller soi-même ses élus, qu’attendre que ça tombe tout droit des hautes sphères en espérant qu’une application sera immédiate.
Un gouvernement néo-fasciste, qui par ailleurs soutient Total pour ne pas payé d’impôt, nous annonce des « assises » du vélo où de prétendus « représentants » d’associations pourront faire des propositions… Ces « représentants » sont plutôt des collabos. Il ne peut rien sortir d’assises avec 17 personnes, toutes triées sur le volet par le gouvernement, et les cyclistes n’ont pas besoin d’un code de la rue, tout comme les piétons, les rolleurs, etc. Vouloir mettre en code chaque aspect de la vie est une connerie et il y a bien d’autres choses à faire.
Que les collabos fassent bien attention, car si ce sont des gens sincères ils acceptent d’être utilisés par des salauds à des fins électoralistes, s’ils ne sont pas sincères ce sont de purs collabos, dans les deux cas ils sont à vomir.
Ce message tout en nuances oublie un aspect qui me semble relativement essentiel. Les cyclistes, les piétons, les rolleurs (je note la francisation du nom, et pour ça je vous embrasse), dites-vous, n’auraient pas besoin d’un code de la rue qui ne serait qu’une connerie ?
Mais ces trois catégories de déplaçants ne sont-ils pas les plus faibles face aux motorisés et leur masse et puissance énorme ? N’est-il pas nécessaire de protéger, y compris par des normes, la partie la plus faible dans quelque rapport que ce soit ? N’est-ce pas ainsi que les sociétés avancent ? N’êtes vous pas content, si vous travaillez, que votre employeur ne puisse pas vous mettre à la porte du jour au lendemain sans aucune raison, ou qu’à tout le moins s’il le fait vous puissiez lui donner tort au tribunal et vous faire rétablir dans vos droits ? Là aussi, les travailleurs qui sont la partie faible de la relation de travail n’auraient pas besoin d’un code du travail qui serait une connerie ?
Ces « conneries » sont les seules choses qui font que la société n’est pas tout à fait la jungle, même si la force contre-révolutionnaire des gouvernements actuels peut le laisser craindre dans l’avenir proche. Alors réclamer qu’il y en ait encore moins, c’est s’aplatir devant les forts, les riches, les motorisés, et leur donner blanc-seing pour nous asservir.
Par contre, j’ai moi aussi des doutes quant à l’effectivité réelle de ce Grenelle des États généraux des Assises du Yalta des Trois Glorieuses du Saint-Frusquin du Vélo…
Présentée comme une initiative du gouvernement, ces ronflantes « assises du vélo » vont faire remonter les dirigeants en mal d’électeurs dans les sondages, en reportant la législation et les décrets d’application après les élections…