L’indemnité vélo en roue libre

Il ne vous aura pas échappé que l’indemnité kilométrique vélo est désormais au cœur de l’actualité! Le principe d’accorder une indemnité de 0,25 euro par kilomètre pour tous les salariés qui se rendent à leur travail à vélo est en train de se faire une place dans le paysage politique français.

Au départ, il y a un rapport de la Coordination Interministérielle pour le Développement de l’Usage du Vélo (CIDUV) qui propose la mise en place d’une telle indemnité, comme le font déjà plusieurs pays européens, afin d’encourager la pratique du vélo dans le cadre des déplacements domicile-travail.

Suite à ce rapport, nous avions lancé le 5 février dernier une pétition pour la mise en place d’une telle indemnité, obligatoire pour tous les employeurs (public et privé). A ce jour, près de 5.000 personnes ont déjà signé la pétition!

Frédéric Cuvillier, le secrétaire d’état aux transports, annonce le 5 mars 2014, les « 25 mesures d’un plan d’action pour les mobilités actives du vélo et de la marche ». Objectif : encourager les modes de déplacement « actifs » et inciter notamment à l’usage du vélo dans les déplacements domicile-travail. Et parmi ces 25 mesures, une mesure portera sur l’expérimentation, auprès d’entreprises volontaires, du versement d’une indemnité kilométrique aux salariés se rendant au travail à vélo.

A partir de ce moment-là, les choses commencent à s’accélérer. Quasiment tous les médias se sont mis à parler de l’indemnité kilométrique pour les déplacements domicile-travail, y compris les journaux télévisés! On ne compte plus les articles sur le sujet et l’indemnité vélo est en train de devenir une évidence.

Lire aussi :  Mobilité du futur à Vegetal City

C’est donc un premier pas dans la mise en place d’une indemnité vélo qui vient d’être franchi. C’est déjà une belle victoire. Mais, la mesure proposée pour l’instant par le gouvernement reste seulement au stade du projet. Il s’agit en effet seulement d’une expérimentation, sur la base du volontariat pour les entreprises et sans même l’obligation d’offrir aux cyclo-taffeurs 0,25 euros/km! En gros, les entreprises peuvent choisir de mettre en place ou pas la mesure et au taux kilométrique qu’elles souhaitent.

La partie est donc encore loin d’être gagnée totalement et il est donc plus que jamais nécessaire de signer la pétition pour la mise place d’une telle indemnité obligatoire pour tous les employeurs!

Dans les prochains mois, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) rendra un rapport-bilan sur cette expérimentation. En fonction de ce rapport, le gouvernement décidera alors de généraliser ou pas cette «indemnité kilométrique vélo» à toutes les entreprises.

Vous savez donc ce qu’il nous reste à faire… Plus que jamais il est nécessaire de nous faire entendre sur ce sujet, sous  peine de voir ce beau projet enterré sous l’asphalte routier!

Signez, faites signer!

23 commentaires sur “L’indemnité vélo en roue libre

  1. paladur

    Je suis contre cette indemnités car:
    – Elle cache un sous-investissement chronique des collectivités dans l’adaptation des infrastructures routières aux cyclistes (sas cycliste au feu rouge, piste cyclable réellement praticable…). On transfert une obligation publique au bon vouloir du privé.
    – Le caractère non universelle de cet indemnité qui touchera des catégorie socioprofessionnelle n’en n’ayant pas réellement besoin (je ne vois pas les grande surface alimentaire versé une indemnité kilométrique à leurs employés sous-payés).
    – L’économie réalisé en vélotaf n’est-elle pas déjà un gain financier conséquent (cout moyen usage velo: 400 euros; cout annuel voiture: 4000 euros)

  2. struddel

    Ce qui est « amusant », c’est de voir comment les mass-médias en parlent : à les écouter ou à les lire, toutes les entreprises doivent maintenant passer à cette indemnité.

    Mon entreprise ne l’applique absolument pas et pourtant, j’ai eu plusieurs fois la réflexion des collègues : « alors ça y est, tu te fais rembourser tes km ? »

    Forts, ces médias …

  3. Mirkorne

    Pour ma part, je ne pédale pas pour être indemniser néanmoins j’ai l’intension de la solliciter afin de la reverser à une association locale pour la promotion du vélo.

    Cette petite cagnotte pourrait permettre la mise en place de nouvelles actions comme l’allongement des bandes cyclables!

  4. Carfree Auteur

    Paladur, libre à toi d’être contre une telle indemnité, personne ne t’obligera à la réclamer… 😉
    Par contre, il est préférable d’utiliser des arguments valides pour la contester. En effet, « on ne transfert pas une obligation publique au bon vouloir du privé »… Déjà parce que les aménagements cyclables sont publics et pas privés, ensuite parce que l’indemnité vélo ne sera pas « au bon vouloir du privé ». Dans le rapport de la CIDUV, il est proposé de la rendre obligatoire, pour les employeurs publics et privés. Pour les carences en matière d’aménagements cyclables, une telle indemnité ne peut être mise en cause. Pour preuve, il y a déjà carence d’aménagements cyclables et pourtant l’indemnité vélo n’est même pas en vigueur! Pour obtenir plus d’aménagements et de meilleure qualité, il n’y a qu’un seul moyen valable, la lutte au quotidien dans le cadre des associations locales de promotion du vélo.

    Enfin, quel est ce « caractère non-universel » dont tu parles? A terme, le but est bien de rendre l’indemnité « universelle », quel que soit le salarié, y compris ceux de la grande distribution!

    Après, si tu juges que l’économie réalisée par la seule pratique du vélo est suffisante, tant mieux pour toi, je le redis, personne ne t’obligera à la réclamer à ton employeur…

  5. Alain

    Il faudrait peut-être aussi prendre en compte que la prime versée par l’employeur est imposable. Donc, fais du vélo, paye des impôts.

    Dans le même ordre d’idée, on a les bornes de recharges pour les voitures électriques financées par les villes, les départements, les régions et l’état (cout d’une borne en Touraine: 60000 euros HT). La recharge n’est pas payante. Achète toi une voiture électrique, et profite de l’électricité gratuite.

    Bref, le toujours 2 poids, 2 mesures en faveur de l’auto.

  6. Carfree Auteur

    Prime imposable? Là tu parles de quelque chose qui n’existe pas encore, personnellement je n’en sais rien et à vrai dire personne n’en sait rien puisque cette prime n’existe pas… Mais, c’est vrai, pour tuer son chier il faut dire qu’il a la rage… Dans le même ordre d’idées, pourquoi ne pas dire que cette prime est scandaleuse car elle va te donner de l’argent que tu vas dépenser en surconsommant et en faisant vivre grassement la grande distribution? Bref, pas très original tout ça…
    Après, tu nous parles de bornes électriques, je ne vois pas trop le rapport, sauf à nous expliquer peut-être que la prime vélo va servir à financer les bornes de recharge pour les voitures électriques?

  7. paladur

    Pourquoi récompenser les bons comportements (venir au travail en vélo, ce que je fais tous les jours)? Je n’ai pas besoin que la Société me donne des bons points mais plutôt de plus de sécurité sur la route avec de meilleur aménagement. C’est ce que je voulais dire avec le « transfert [d’] une obligation publique au bon vouloir du privé ».

    « A terme, le but est bien de rendre l’indemnité « universelle », quel que soit le salarié, y compris ceux de la grande distribution! » Vous ne connaissez pas ce type d’entreprise, cela se voit surtout lorsqu’elle se trouve dans des zones commerciales, territoire très hostile aux vélos. Vous avez dit universelle? Que fait-on pour les demandeurs d’emploi, les stagiaires, les retraités, etc…?

  8. Carfree Auteur

    Mauvaise foi quand tu nous tiens… Ce ne sont pas les employeurs qui payent les aménagements cyclables, donc une indemnité payée par eux n’a a priori aucune incidence sur les aménagements cyclables… Je le redis, si tu veux plus d’aménagements cyclables et de meilleure qualité, il y a les assos locales qui sont à mon sens ce qu’il y a de mieux pour obtenir quelque chose, en faisant pression sur les politiques. Pourquoi vouloir tout mélanger? En fait, tu as décidé d’être contre, libre à toi, mais ne cherches pas à conforter ton point de vue par des arguments qui n’en sont pas…
    Quant à la récompense, vaste débat, mais c’est un principe qui existe depuis longtemps. Exemple: les transports en commun remboursés par l’employeur à hauteur de 50%, tu es contre aussi? C’est là aussi une « récompense » pour une pratique jugée vertueuse (ne pas prendre sa voiture pour aller au boulot et préférer le train ou le tram).
    Enfin, oui la prime sera « universelle »… dans le cadre des déplacements domicile-travail! Après, tu peux toujours protester, pour les piétons, les retraités, les chômeurs, etc. Et pourquoi pas aussi pour les culs-de jatte? Ceci dit, il y a des vélos adaptés qui existent pour eux… On parle ici des déplacements domicile-travail, pourquoi vouloir tout mélanger une fois de plus? A la limite, vas au bout de ton raisonnement: pourquoi les automobilistes qui vont au boulot en bagnole n’auraient-ils pas droit eux aussi à la prime vélo? Franchement, c’est inacceptable! Quelle honte!
    Quant aux zones commerciales, tu es gentil, mais je ne t’ai pas attendu pour pratiquer ce genre d’urbanisme hostile à vélo. Et justement, avec un peu d’imagination, pourquoi ne pas penser que la prime vélo pourrait développer la pratique vélo dans ces zones et donc susciter en retour une demande d’aménagements cyclables et de sécurisation pour les vélos dans ces espaces de la part de futurs vélotaffeurs? Oups, désolé, encore un délire d’optimisme… Tu as raison, tout cela ça craint ne faisons rien, ça ira mieux…

  9. Jean-Marc

    Paladur,
    pour ma part,
    D’un point de vue financier, je me moque de demander cette indemnité,

    par contre, 2 choses :

    A- la periode actuelle, de transition-test :

    « Mais, la mesure proposée pour l’instant par le gouvernement reste seulement au stade du projet. Il s’agit en effet seulement d’une expérimentation, sur la base du volontariat pour les entreprises et sans même l’obligation d’offrir aux cyclo-taffeurs 0,25 euros/km! En gros, les entreprises peuvent choisir de mettre en place ou pas la mesure et au taux kilométrique qu’elles souhaitent. »

    Pendant cette période d’expérimentation, je TIENS à la demander à ma boite :
    pour que les personnes charger du transport et de la compta soit informé de cette mesure… qu’ils decident, après, de l expérimenté, ou pas, ne dépendant pas de moi.
    Mais au moins, j aurai essayé de la mettre en place dans ma boite

    (c.f. qui va servir au point B)

    B- contraintes et avantages :

    plus on facilite qq chose
    ou au contraire, plus on lui met de contrainte,
    plus il est facilement adopté par plus de monde :

    si, à chaque feux rouge, l automobiliste doit descendre de sa voiture, aller appuyer sur un bouton rouge pour demander le feu, puis remonter en voiture,
    je pense qu’on verra moins de voitures en villes…
    cependant, c est obligatoire de le faire à de nombreux carrefours, dans ma ville, sur les pistes cyclables….
    (le bouton n est même pas en l air : il est à portée de main d un enfant à pied, si bien, qu’à moins de donner un coup de pied dedans, il faut descendre de vélo pour l atteindre)

    L’indemnité kilométrique n est qu’un point parmi de nombreux autres pour aider à favoriser le report modal vers le velo.

    ayant, si ma boite propose l indemnité actuellement, j espère que d autres employés franchiront le pas, et augmenteront la fréquence de leurs trajets à vélo, ou bien commenceront à s’y mettre

    (là… on est 2 cyclistes quotidiens sur 200… et qq rares cyclistes sporadiquent : qui l utilisent +/- 1 fois par 20 à 60 jours, en dehors de l hiver)

    Le jour où il n’y aura plus aucune voiture en ville, mais TROP de cyclistes, et qu’il faudra alors favoriser la marche (et les rollers, skates, trottinettes et draisiennes), moins consommatrice de pneu, chambre à air, et cadres, il sera alors tjrs temps de supprimer cette indemnité.
    Mais -à ma connaissance- on n en est pas encore là

    [enfin… pas hier ni aujourd’hui, du moins; mais peut-etre que demain je vais me retrouver coinçé dans un bouchon de cyclistes, avec des piétons qui nous doublent, en se moquant de nos engins qui gènent notre progression dans les ruelles caillouteuses et crevassées et les escaliers de ma ville (devenue une médina à très forte concentration humaine, pendant la nuit)]

  10. pédibus

    Il n’y a pas de mal à se faire du bien, le faire savoir en plus, et de surcroît se faire payer : malgré mon pseudo j’enfourche le biclou pour le job et pour une fois je n’aurais pas mauvaise conscience à le faire « subventionner » au vu des myriades de milliards que pompe joyeusement le système automobile depuis belle lurette, en anciens francs, en francs, en € et bientôt en yuans quand nos constructeurs européens se reconvertiront dans le développement durable à moins de 4 roues et à plus de quatre sous…

    Plus sérieusement les 34 pages du dossier de presse (1) du MEDD pour les modes actifs me gonflent un peu, surtout quand il s’agit des éternelles intentions et après le report à 10 ans des exigences de la loi d’accessibilité pour les piétons de 2005… qui devaient trouver les mises en oeuvre 10 ans plus tard au plus. Jusqu’à considérer qu’il est nécessaire de faire une comitologie spéciale (p.23) pour… définir le trottoir!!!

    On ne crachera pas sur l’idée de la sévérité quand il s’agit de prendre le trottoir pour son parking (p.13) en obligeant à cracher 135€ au bassinet, sauf que les polices municipales sont inactives dans la presque totalité des communes…

    Bref c’est beau comme de la neige au soleil mais ça va tourner en eau de boudin comme d’habitude, ou il faudrait être niais et naïf pour ne pas y voir un deal momentané entre les Verts et les libérosocialos…

    Et re bref, pour recentrer sur le vélo, qu’on ne compte pas sur moi pour entrer en « religion doloriste » pour rechigner sur l’indemnité kmq si ça tombe un jour : tout bénef…

    (1) http://www.fubicy.org/IMG/pdf/DP_-_mobilites_actives_-_05-03-14.pdf

  11. alain

    Carfree:
    Lorsque j’ai parlé de prime imposable, c’est parce que je l’ai lu. En effet, la prime n’est pas apppliquée et les conditions ne sont pour l’instant que des voeux pieux. Comme tout ce qui touche au vélo, finalement…

    J’ai voulu mettre en perspective, 2 choses:
    Si tu as une voiture électrique, on t’aime. On installe des bornes de recharge qui coutent super chères (combien d’aménagements cyclables pour le même prix?) et l’électricité est gratuite.
    – Si tu as un vélo, on t’aime pas trop. On te propose une prime pas obligatoire et qui serait imposable.

    Bref, 2 mondes. Un où on claque plein de tunes pour ton plaisir et un autre, on en te donnerait des miettes sur lesquelles il faudrait redonner des mietttes.

  12. Carfree Auteur

    Alain: je ne sais pas où tu l’as lu, mais il y a des chances que cela soit purement et simplement de la propagande anti-prime vélo. Car, si on se réfère au rapport de la CIDUV, qui est quand même ce qu’il y a de plus complet sur le sujet à ce jour, on trouve ceci page page 7:

    « A l’exception de la déclaration au titre des frais réels des km parcourus, (non pertinente pour le vélo), aujourd’hui, les dispositifs de soutien aux salariés qui empruntent la voiture ou les transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travail entrent tous dans le cadre des frais professionnels. Il s’agit donc de sommes versées par l’employeur, et sorties, en leur qualité de frais professionnels, de l’assiette des cotisations sociales. Ces sommes ne sont pas non plus soumises à l’impôt sur le revenu. »

    Autre extrait, page 9, qui parle de l’impact fiscal d’une telle indemnité:

    « L’impact fiscal, quant à lui, pourrait être aussi bien négatif que positif, le manque à gagner en impôt sur le revenu et le surcroît de TVA généré tendant à se compenser. En tout état de cause, cet impact fiscal est faible devant l’impact social. »

    On parle bien de « manque à gagner en impôt », donc au vu du rapport, la prime vélo ne serait a priori pas imposable.

  13. Seb

    Le ministère cherche des entreprises pour l’expérimentation de cette indemnité. Il est donc aussi important que chacun la « vende » dans son entreprise afin qu’elle accepte de participer…

  14. Barnabé

    @Paladur

    Il ne s’agit pas de toi, non pas du tout, ni de moi, ni des autres « frappadingues » qui ont déjà l’idée saugrenue de se déplacer à vélo comme nous.

    Cette mesure (qui aujourd’hui, comme ça a bien été précisé dans l’article, reste inopérante car non obligatoire et sans compensation pour les entreprises) est une pure mesure de « régulation », d’économistes des transports et de la santé :
    – une étude (socio-économique basée notamment sur des études épidémiologiques) montre que la pratique du vélo fait « économiser » 0,25ct du km à la société (pollution, sécurité routière, moindres dépenses de santé des pratiquants à long terme, etc)
    – cela fixe le montant optimal d’une mesure incitative pour que les gens prennent leur vélo et ainsi réalisent ce bénéfice pour la société

    Cela n’exclut pas la nécessite de mise en place d’infrastructures adéquates et de ré-inverser* la perception des déplacements en ville (pour améliorer le confort et la sécurité de ceux qui pratiquent déjà, mais surtout pour faire sauter les « contraintes » perçues par les non-pratiquants).
    Ce qui fait que des investissements collectifs doivent être réalisés en parallèle, ce qui explique aussi que (toujours dans un calcul d’économiste) la totalité du « gain » ne puisse être allouée individuellement, une part allant dans la dépense d’infra.

    Mais avant tout, cette indemnité serait faite POUR LES AUTRES, ceux qui ne prennent pas leur vélo aujourd’hui, une carotte pour qu’ils franchissent le pas !
    Car oui cela fait faire des économies, mais avant de s’y mettre et de faire le calcul, il faut combattre tout un tas de freins qui sont tout de même assez teigneux. Avec cette indemnité kilométrique, ça fait tilt, on en vient naturellement à faire un calcul de revient, ce qui peut amener à faire le calcul du coût.

    Donc cher Paladur, mets-toi à la place des autres, ou encore mest-les à la tienne : demande-toi si tu préfères qu’ils soient au guidon d’un vélo ou qu’ils te dépassent en te frôlant en voiture ; et si donner une chance à cette conversion ne mérite pas qu’y soit investi de l’argent aussi comme ça, qui reste une méthode directe et efficace ! Droit au porte-monn.. cœur.

    * la ville étant à la base faite pour le piéton, majoritaire, et accessoirement les chevaux et carrosses etc., il y a donc eu une première inversion pour en arriver là où nous sommes…
    Un bel article (en anglais) sur la première « inversion » aux États-Unis : comment la voiture était honnie à cause des morts qu’elle provoquait, et comment un lobby efficace a réussi une révolution culturelle pour rendre le piéton délinquant…
    http://www.collectorsweekly.com/articles/murder-machines/
    Pourrait faire l’objet d’un bel article chez vous ?

  15. struddel

    Il ne faut, à mon avis, pas voir la prime vélo comme une prime pour faire du vélo, évidemment qu’on ne fait pas de vélo pour avoir une récompense : il faut voir cette prime comme une prime générale pour aller du domicile à son lieu de travail.

    Ce trajet, finalement, n’est fait que parce que l’on doit aller travailler, or il n’est pas payé par l’employeur puisqu’on ne travaille pas, cependant, ce n’est pas du temps pour nous non plus, c’est donc un cas spécial qui peut être compensé par une prime de la même façon que les tickets restaurant : le but n’est pas de nous récompenser pour manger, mais simplement d’aider financièrement un achat de nourriture qui sera fait différemment CAR on est sur son lieu de travail et que s’il est impossible de manger chez soi, il faut acheter de la nourriture qui coûte plus cher.

    Pour le vélo, il en va de même que le remboursement de la moitié des cartes de transport mais également que le remboursement des KM en voiture !

    Pourquoi est-ce que le trajet en transports en commun et en voiture seraient pris en charge en partie pendant que les gens qui viennent à vélo – et qui choisissent le moyen de transport qu’ils préfèrent, tant mieux pour eux, la n’est pas la question – n’y auraient pas le droit ?

    Parce queje préfère venir au travail à vélo, mon trajet n’est pas pris en compte alors que pendant les 10 min de trajets je serais sûrement mieux dans mon lit pendant qu’on remboursera ma voisine qui fait 10 min de voiture ? Pas d’accord !

  16. paladur

    C’est marrant mais à vous lire, je suis soit un con (argument absurde…) soit un égoïste (pense pas assez aux autres…). je trouve cette prime ridicule car totalement irréaliste car elle ne sera JAMAIS imposé à toutes les entreprises. Il faut remarquer que les fonctionnaires ne sont pas concernés par les mesures du gouvernement, seulement destinés aux entreprises privées.

    CARFREE> Les chômeurs sont considérés comme des actifs et sont pour nombres d’entre eux indemnisés pour chercher du travail. Pourquoi n’auraient-ils pas droit à cette indemnité-vélo? Et les stagiaires? ils ne travaillent pas? J’ai exagéré avec les retraités, j’avoue!! 😉

    Quand au remboursement de la moitié de la carte des transports (qui est bien en elle-même), les transports en commun sont déjà financés pas nos impôts et les entreprises donc le fait que les transports en commun soient encore payant est déjà ridicule.

    Barnabé> Voir les autres sur leur vélo me ravirait plutôt mais tant que les infrastructures ne seront pas amélioré, j’en verrai encore plus circuler sur les trottoirs. Une taxe velo payée par TOUS les employeurs permettrait de financer les aménagements où ils sont nécessaires (plus de piste cyclable impraticable…) quelque soit la richesse des pouvoirs locaux et un impôt négatif pour encourager financièrement tous ceux qui viennent au travail en vélo.

    Conclusion:
    Dans un monde idéal, je suis pour cette indemnité mais elle ne sera pas universelle par son cout pour l’entreprise notamment sur les bas salaires . La preuve par l’exemple: un smicard fait 20 km aller/retour à vélo 265 jours par an soit 5230 km X 0,25 = 1325 euros par an. Je rappelle que le smic est à 1135 euros. Alors qu’il est déjà difficile d’obtenir une augmentation d’ 1 ou 2%, alors plus de 10%…

  17. Jean-Marc

    IL faudrait regarder les détails de la proposition, Paladur,
    mais, actuellement, les entreprises payent pour les transports,
    ce qui sert, entre autre, aux TEC à locations de vélo longue durée payés à moitié par l employeur.

    Cependant, comme (dans la très grande majorité des cas) ces financements ne suffisent pas à leurs faire débourser le minimun obligatoire qu’ils doivent payer pour les transports, elles font un chèque pour compléter.*
    L’indemnité vélo devrait, logiquement, être prise sur ce chèque transport
    => elle ne coûterait rien :
    au lieu de faire un chèque aux impôts, les entreprises feront plusieurs petits chèques à certains de leurs employés (et un plus petit chèque aux impôts),
    Offrir 5 ou 10% d’augmentation défiscalisée, plutôt que de payer de façon décorrélée, sans retour… les entreprises devraient apprécier…

    Faire un chèque, indemniser, ne signifie pas obligatoirement avoir un coût…
    c est juste un changement du destinataire…

    (il en est de même pour la formation, ou pour la présence d’handicapés dans son personnel : on peut faire un gros chèque à l administration fiscale, car on n’offre aucune formation, et qu’on n a aucun handicapés… ou faire des petits chèques à ses employés… cette 2eme solution étant plus interessante pour l entreprise et les employés)

    Si jamais, un jour, plus de 10% des employés d’une entreprise viennent à vélo, peut-etre qu’il faudra revoir l indemnité à la baisse… mais on n en est pas là :
    si 10% des employés d’une entreprise viennent à vélo, et recoivent 10% d’indemnité vélo,
    celà revient à 1% par employés, pour l entreprise
    (argent qui n est pas obligatoirement pris en plus… comme dit plus haut)


    * précision :
    en fait, faire un PDIE (plan de déplacement inter-entreprise) qui favorise un peu les mode doux, permet de faire un chèque transport plus petit…

    de même, pour les expérimentateurs, et même après, pour les entreprises ayant des employés venant à vélo,
    verser 100 d indemnité vélo pourrait très bien valoir 150 ou 200 de moins à payer à l administration fiscale
    => avoir des employés qui viennent à vélo pourrait très bien faire économiser de l argent à l entreprise :

    ce qui serait une façon d inciter les entreprises à favoriser le vélo parmi leurs employés

    [l’entreprise y gagne, les employés y gagnent,
    l administration fiscale y perds… mais la communauté y gagne un cycliste en plus, donc elle y gagne moins de frais d infrastructure et de maladie.]

    PB :
    avec, bien sûr, le risque de voir des faux cyclistes : des gens déclarés comme cyclistes pour l indemnité, mais qui viennent en voiture :
    un détournement, en faisant une petite prime défiscalisée (même dérive possible que celle qui avaient eu lieu avec les heures sup sous sarko : plutôt que d augmenter le salaire de base, certains employés avaient des heures sup fictives, ce qui revenait moins cher à l entreprise… et avait l avantage d être temporaire, donc de mettre une pression continue sur les employés, pour avoir cette prime de fausses heures sup.)
    l avantage :
    la prime vélo ne marche pas avec les frais réels
    + la distance domicile-boulot est généralement fixe
    => les sommes en jeu sont plus faibles qu’avec les heures sup défiscalisées, et très variables d’un employé à l autre, donc risque de dérive moins intéressante, non graduelle, et plus compliquée, que de rajouter une heure fictive ou 2 par semaine.

  18. struddel

    Paladur, que penses-tu des km en bagnole pour le taf déductibles des impôts ?

  19. Mirkorne

    @Paladur
    Rassurez-vous les transports en commun « urbain » sont en partie payés par les entreprises par le biais de la taxe transports.

  20. kw

    @struddel, si c’était le temps de trajet qu’il fallait prendre en compte, les piétons devraient en bénéficier aussi et ce n’est pas les km qu’il faudrait rembourser mais les minutes.
    Le plus cohérent serait déjà d’arrêter d’indemniser les transports polluants et plutôt de les taxer en conséquence de leurs dégâts.

    Mais bon, réjouissons nous quand même de ses quelques miettes, ça prouve qu’on existe !

  21. paladur

    JEAN-MARC> Je comprends le transfert vers le velo d’une partie du chèque transport mais, si c’est déshabillé les TEC pour le velo, je ne vois pas trop l’intérêt.
    Quand à la modulation en fonction du nombre d’employé, on fait comment pour les les TPE-PME? C’est pour cela qu’une taxe vélo payé par tous les employeurs servant aux infrastructure vélo et pour un impôt négatif à ceux employant le velo (dans la limite de 400 euro/an soit le cout moyen d’un velo et son entretien). Cela serait véritablement universelle.

    STRUDDEL> Je trouve ça illogique (l’Etat subventionne déjà grassement l’utilisation de la voiture) mais indispensable pour les bagnolards n’ayant pas les salaires pour habiter à proximité de leur boulot (à différencier de ceux rêvant de leur pavillon et carré de pelouse). Il faudrait qu’elle ne soit pas possible pour les salariés pouvant utiliser les transport en commun. On a préféré la compression des salaires à la préservation de l’environnement.

    MIRKORNE> je l’ai déjà mentionné précédemment. L’Etat+les entreprises+ la publicité et on arrive pas à des transports en commun gratuit?

  22. struddel

    De KW
    « @struddel, si c’était le temps de trajet qu’il fallait prendre en compte, les piétons devraient en bénéficier aussi et ce n’est pas les km qu’il faudrait rembourser mais les minutes.
    Le plus cohérent serait déjà d’arrêter d’indemniser les transports polluants et plutôt de les taxer en conséquence de leurs dégâts. »

    Oui, et donc,en quoi serait-ce illogique de rembourser plutôt un temps de trajet et d’indemniser également les piétons ?

    Pourquoi indemniser les vélos et pas les piétons d’ailleurs ?

    De PALADUR « indispensable pour les bagnolards n’ayant pas les salaires pour habiter à proximité de leur boulot »

    Faut vraiment arrêter avec cet argument du salaire qui ne permet pas d’habiter près de son boulot, comme si tous les boulots se trouvaient forcément en plein centre-ville et que tout le monde devait absolument devenir propriétaire d’un appartement en plein centre de Paris pour pouvoir se rendre au boulot à vélo.

    • Il y a un bon paquet de tafs qui se font hors centre ville (pépinières d’entreprises en périphérie, usines, grandes surfaces, etc.)
    • Tout le monde ne cherche pas forcément à devenir propriétaire : si on veut devenir propriétaire et que pour cette raison, on se barre à 30 bornes du centre-ville pour acheter sa maison, alors on est dans le cas des personnes rêvant de leur pavillon et de leur bout de pelouse.

    Quand on veut devenir propriétaire, c’est qu’on a pas un salaire si bas. J’ai un salaire très bas et donc DE TOUTE FACON, je sais très bien qu’il est pratiquement impossible que je devienne propriétaire, DU COUP, je loue, car une location, même en centre ville, revient bien moins cher que l’accès à la propriété (car on est loin de n’avoir que le prêt à rembourser en mensualité, il faut compter les impôts, les frais de notaire, etc., pour être proprio, il faut avoir déjà une base d’argent.

    Il y a plein de villes en France ou l’immobilier est raisonnable et la location est bien suffisante pour vivre, si on veut absolument devenir proprio et qu’on se rend dépendant de la bagnole pour cette raison, on assume et on ne compte pas sur l’état pour nous payer les frais de bagnole.

    Parfois quand on lit certaines choses, on croirait que la bagnole et l’accès à la propriété sont indispensables quand on a pas d’argent : « j’ai pas d’argent, donc je vais acheter loin, donc j’ai besoin d’une voiture »

    Quand on a pas d’argent, on loue, et on n’achète pas de bagnole, car on ne peut pas acheter, ni de maison, ni de bagnole.

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