A propos du système de cordes vocales automobile.
On t’a déjà expliqué un jour ou l’autre que l’avertisseur sonore permettait de signaler un danger immédiat sur la route. Schématiquement, tu acceptes donc l’idée que :
Danger => Klaxon
Or la réalité c’est plutôt :
Klaxon => Danger
Pour le comprendre, procédons en deux temps : en analysant d’abord les usages illégitimes du klaxon puis les légitimes, au sens du code de la route.
1. Usage illégitime : il n’y a pas de danger mais le conducteur veut s’exprimer (en agglomération)
Tel un bébé qui voudrait dire quelque chose mais n’a que ses pleurs pour se faire comprendre, l’automobiliste klaxonne. Envie pressante ? Appétit grandissant ? Besoin d’attention propre ? Difficile à dire lorsque 115db d’une même tonalité peuvent surgir d’un peu partout à n’importe quel moment sur la chaussée.
Qu’il s’agisse d’un collègue automobiliste mal garé, d’une route un peu trop bouchée, d’un dépassement malheureux, ou d’un simple délit de faciès, ce coup de corne produit toujours du danger pour des raisons presque trop évidentes :
– inutilité de l’action
– témoigne d’un énervement, pire ennemi de la conduite sécuritaire (plus de statistiques)
– montée aux enchères, induit de l’énervement chez les autres conducteurs
– sursaut et risque d’écart (de chute ?) pour les cyclistes environnants
En me basant sur mes trajets à vélo quotidiens, je pense pouvoir affirmer sans danger qu’il s’agit de la vaste majorité des cas d’utilisation du klaxon en milieu urbain.
2. Usage légitime : le conducteur avertit du danger immédiat
Rappelons pour commencer que la notion de danger immédiat est tout-à-fait relative à chacun. Tout comme un balcon au 6ème étage donnera des vertiges à certains alors que d’autres y seront parfaitement indifférent, un coup de klaxon pourra être donné par un conducteur inquiet et bien intentionné mais être finalement adressé à son homologue qui trouve qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Ce dernier va alors juger l’usage illégitime, et on retombe dans les dangers de la première catégorie.
Mais d’autre part, plusieurs expériences montrent que réduire les interventions humaines sur la gestion du trafic automobile pour laisser plus d’autonomie aux conducteurs permet d’obtenir plus de responsabilisation (une meilleure conscience de son environnement extérieur) et de meilleures statistiques de sécurité (à supposer que ce soit un bon indicateur, mais c’est un autre débat …).
Ainsi, à l’instar des panneaux de circulation retirés de certains centre-ville, j’affirme que retirer l’avertisseur sonore à nos véhicules aurait un effet bénéfique pour tous sur la chaussée.
3. Réduire le danger plutôt qu’améliorer le signalement du danger
Comme je sens que les moins convaincus vont objecter en disant qu’il y aura toujours des situations de danger imminent, objectivement réel, où le klaxon pourrait avoir un effet bénéfique, je propose les quelques pistes de réflexion suivantes :
– Pourquoi les bus (parisiens tout du moins) ont-ils deux niveaux d’avertisseurs sonores, un doux son de cloche pour les non-bruyants et un avertisseur traditionnel ? Il y a ceux à qui on peut dire les choses calmement et les autres ?
– Le cycliste tient ici le double rôle de bon élève et de victime : lui qui n’est en rien responsable des 80Db du bruit de la ville, n’utilise qu’un petit carillon pour s’exprimer sur la chaussée, alors qu’en cas de danger réel, il pèse minimum 20 fois moins lourd qu’un autre véhicule motorisé. Comment expliquer un tel écart si le klaxon était vraiment nécessaire à la signalisation du danger imminent ? Pourquoi tous les cyclistes ne s’équipent-ils pas de leur propre corne de brume pour s’armer sur le champ de bataille ?
Très peu pour moi en tout cas.
– Plutôt que de chercher à avertir du danger immédiat, n’est-il pas plus intéressant de chercher à réduire l’existence même de ces situations de danger ? Cela passe par un assainissement de la route, un meilleur respect d’autrui, un rapport non-conflictuel à son propre moyen de locomotion et celui des autres, autant de choses gravement endommagées par l’usage du klaxon.
Conclusion
Preuve est donc faite : appuyer sur la petite trompette participe activement à créer du danger sur l’espace public. A toi de voir ce que tu veux en faire.
PS: En ce qui me concerne, je m’interdit même l’utilisation de la sonnette de vélo pour laquelle bon nombre d’arguments suscités peuvent aussi s’appliquer.
Voici une conclusion que je partage à 100% : « appuyer sur la petite trompette participe activement à créer du danger sur l’espace public ». Si tous les Parisiens pouvaient lire et comprendre cet article…
Suite à une panne de feux de signalisation à Bourges, nous avions fait état du même constat : une rue sans signalisation est plus sûre pour tous les usagers http://monchervelo.fr/rue-sans-signalisation/
Ou sinon, en avoir une plus grosse que le voisin, même motorisé (et monté sur une bouteille de soda de 2 l) :
Airzound powa !
Je pars du principe que quand il y a situation d’urgence, VRAIMENT d’urgence, on agit en conséquence pour limiter les dégâts éventuels, on ne perd pas de temps à placer sa main sur le klaxon & appuyer. La présence de ce gadget dans une voiture est une aberration en soi.
Même si elle est pratique lorsqu’il faut se faire entendre dans des cas où la clochette n’est pas audible, la AirZound n’est pas l’idéal:
– obligation de la prendre avec soi, puisqu’elle se fait voler facilement
– assez fragile
– fonctionne mal/pas par temps froid ou humide
À mesure que les batteries gagnent en performance, on devrait pouvoir trouver la même chose dans quelques temps mais alimenté par batterie., par exemple http://www.loudbicycle.com (ils ont pris du retard; apparemment, c’est pas si simple à résoudre).
Je me suis aperçue que le klaxon de ma 2 CV était débranché il y a peu, depuis combien de temps ? Mystère… Je suis allée de Paris à Bordeaux et retour sans m’en rendre compte.
C’est grave pour le contrôle technique où Prudence risque d’échouer à cause de ça, mais moi, vous vous en doutez, je n’éprouve pas le besoin de signaler ma présence impatiente sur la route de cette manière, car même si je me trouve par le plus grand des hasards coincé derrière un véhicule encore plus lent que le mien, je ne vois pas de quel droit je le lui ferai remarquer que mon bicylindre de 1970 est un tout petit peu plus performant.
Et puis, le code de la route stipule bien qu’on n’a le droit de klaxonner qu’en cas de danger immédiat, et un véhicule plus lent devant soi, que ce soit un tracteur, un vélo, une voiturette sans permis ou une charrette à bras ne saurait constituer un péril grave et imminent, à moins que la barrière du passage à niveau ne soit en train de se baisser et que le TGV se pointe à l’horizon, mais là, de toute façon, c’est trop tard… 🙁
En vélo à Paris, en revanche, je ne compte plus les fois où je dois jouer de la sonnette et même de la voix pour qu’on respecte la petite place que je tiens dans la rue.
Au sujet justement des bus et de leur manie, pas uniquement à Paris, de l’utiliser en permanence, notamment tout le long de leur passage dans une rue commerçante avec nombreux piétons.
Notamment sur des voies de bus… qui sont aussi des pistes cyclables !
Résultat, les piétons ne font plus attention. Ne regardent plus rien.
Ils se disent: si un bus arrivait, je l’entendrais, puisqu’il ferait ting-ting tout le temps. je n’entends rien… donc je peux traverser (sans regarder)…
Résultat je provoque une belle frayeur à un cycliste (voire pire), et, éventuellement, je me permets de l’engueuler… non mais allo quoi ! il pourrait faire attention ce foutu cycliste !
Le titre résume parfaitement mon expérience…
D ailleurs, à vélo,
j utilise très rarement ma sonnette :
je préfère dire, aux piétons « bonjour », ou « pardon »
—
@ Mon cher vélo :
ce n est pas surprenant, c est juste normal :
les feux n ont jamais servis à améliorer la sécurité :
ils sont là pour améliorer la fluidité du traffic, pour permettre à PLUS de voitures de tranverser un carrefour pendant un temps donner :
au lieu d avoir une voiture passant toutes les +/- 5 secondes
on a 5 voitures qui vont passer à la suite, dès que le feu passe au vert, séparés de 2 secondes (distance légale) ou plutôt, 1 seconde ou moins (distance dans la réalité…).
Ceci explique l amélioration de fluidité
(en fait, l appel à avoir toujours plus de voitures, car elles peuvent passer dans un temps donné)
Mais en quoi celà diminue la sécurité ???
POur y répondre, une question :
Que DOIT faire tous conducteur, à l approche de TOUTES les intersections
(qu’elles aient un cédez le passage, un stop, qu’elles soit prio, qu’il y ait une priorité à droite ou un feu).
Réponse : ils DOIVENT rallentir,
afin de pouvoir appréhender l intersection, et, si besoin, s arrêter.
que FONT 99% des automobilistes, à l approche d’une intersection, quand il y a le vert depuis plusieurs secondes ?
Au lieu de ralentir, pour s arrêter si besoin,
ils ACCÉLÈRENT ! ! !
au risque de piller si besoin, et que leur suiveur, ayant accéléré lui aussi, leur fasse le coup du lapin…
(s’ils avaient ralenti, au lieu d accéléré-pillé, leur suiveur aurait ralentit, et ne les aurait pas tué/accidenté).
C est comme pour la vitesse maxi légale autorisée (‘considéré, par bcp, comme une vitesse obligatoire à atteindre.. quelque soit la présence de piétons et d autres personnes),
une large majorité des automobilistes croient qu’un vert est un DROIT voire une OBLIGATION d avancer.
Alors que c est l inverse d’un rouge :
le rouge est l INTERDICTION d avancer,
le vert, est une simple AUTORISATION, s’il n y a pas « d obstacle », comme un piéton, ou autre, devant soi
(cas ultra classique des voitures tournant en droite ou gauche, avec les piétons ayant le vert en même temps, qui traversent, et la voiture qui grille la priorité aux piétons, les mettant en danger)
En dehors de l incitation à l accélération, à l approche des carrefour,
les feux ont un autre pb dû à leur conception :
le « petit train » :
alors qu’il est INTERDIT de s engager dans une intersection qu’on ne peut pas quitter
(il ne faut pas bloquer l intersection : des pompiers doivent pouvoir traverser, toutes sirènes hurlantes, de la voie perpendiculaire, malgré le rouge)
quand le vert est vert depuis longtemps, voire quand il est organe, voire rouge depuis peu,
l automobiliste colle la voiture de devant, afin de passer coûte que coûte, pour ne pas attendre au rouge.
—
Si bien qu’enlever la MAJORITÉ des feux, serait une bonne façon d améliorer le bien-être en ville
(laisser les feux aux carrefours avec les TEC en voie propre)
Sur chaque feux, existe deja le panneau donnant le comportement à avoir à cette intersection, en cas de feux H.S. (prioritaire, cédez le passage).
Celà améliorerait le report vers les TEC en site propre et vers le vélo,
car celà pénaliserait les trajets en voiture, devenant plus long.
autre avantage :
En plus d avoir moins de morts et moins de blessés,
il y aurait aussi un peu de moins de SUR-pollution sonore et de l air due aux démarrages à fond-à fond-à fond, dès que le feu passe au vert.
l article me rassure , je m’aperçois que je ne suis pas le seul cycliste à me faire klaxonner tous les jours pour me rendre au travail
je vais mettre sur mon sac à dos la phrase :
« Si tu klaxonnes, c’est toi le danger »
Il y a des usages qui ont été oubliés:
– Le conducteur passe chercher quelqu’un et klaxonne pour signaler son arrivée. Cela lui permet de ne pas sortir de la voiture et laisser le moteur tourner en attendant (permettant de continuer à gaspiller de l’essence et polluer encore plus inutilement)
– dire au revoir quand on s’en va de chez quelqu’un quelle que soit l’heure (habitude nordiste)
– faire du bruit dans les rues lors des mariages les samedi après-midi (quelle que soit la région, je crois)
Et il y a aussi les situations où l’automobiliste ne fait pas usage du klaxon mais du moteur, en simulant un démarrage, une accélération : par exemple pour signaler aux piétons dans les « zones de rencontre » qu’il veut passer et que ceux-ci sont gênants… quand il ne leur fonce pas carrément dessus. En général le premier cas quand les piétons sont vus de dos, l’autre vus de face…
Bref nos « amis automobilistes » ne passent vraiment pas inaperçus, et c’est bien étrange qu’il y ait encore besoin de cette trompette pour fanfaronner…
Autre exemple d’abrutissement d’excitation klaxoniste :
http://youtu.be/QdkHu1v_bA4
C’est marrant, mais en lisant les commentaires, je constate que la plupart des cyclistes ou piétons tutoient les automobilistes.
Moi, je les tutoies constamment que ce soit pour leur faire part d’une courtoisie ou pour les remettre dans le droit chemin. Les piétons et autres cyclistes, j’ai plutôt tendance à les vouvoyer…
pour lau viel
je n’avais pas remarqué pour le tutoiement aux automobilistes
je l’ai pratiqué encore ce midi envers un bagnoliste qui m’a fait
une queue de poisson pour arriver le premier à un stop
alors que je roulais tranquillement dans une rue peu fréquentée de Rennes
au démarrage après le stop , il a failli m’écraser , j’étais reparti plus rapidement que lui ,
Alors justement je me pose toujours une question : le Klaxon (cette géniale invention d’un inventeur si inspiré mérite bien une majuscule !) n’est autorisé qu’en cas de danger immédiat, mais A-T-ON DÉJÀ VU UN ABRUTI DE KLAXONNEUR SE FAIRE VERBALISER ?! (On a le droit de hurler aussi, d’ailleurs quand des abruti[e]s se mettent à klaxonner, que je sois à vélo ou à pied, je gueule aussi.) Que risque-t-il le klaxonneur, dans le pire des cas, un gentil avertissement verbal ?…
Il y a un cas où le klaxonneur se manifeste de manière particulièrement horripilante : quand il est derrière un camion d’éboueurs, et là on a le nuisible dans toute sa splendeur. Le pollueur dans sa poubelle fait un bruit infernal parce qu’il est retardé parce que des types sont obligés de se ruiner la santé pour ramasser les tonnes de déchets que, en bon pollueur professionnel, il a amassées.
Pour qu’il y ait verbalisation, il faut 3 choses :
1- un fautif (une personne qui klaxonne sans raison légale valable)
2- un temoin assermenté (un Officier de Police Judiciaire ou dérivé)
3- que cet OPJ puisse le faire (contre-ex. : OPJ à pied, voiture qui avance vite, sans le voir), et décide que celà vaut la peine d intervenir, et donc verbalise.
Cas classique des voitures garées sur une piste cyclable ou un trottoir :
les cas 1 et 2 sont très souvent réunit… mais quasi jamais, le 3
Là, contrairement à un stationnement qui peut durer 5 minutes à plusieurs heures,
un coups de klaxon est instantané, et rien ne prouve qu’il vient de tel véhicule, plutôt que du véhicule de derrière ou d à coté, et il provient d’un véhicule en mouvement
=> la réunion de 1 et 2 est deja très difficile à obtenir…
donc, forcément, peu de verbalisation
[et, j imagine que les rares fois où celà arrive… à moins que le klaxonneur ne klaxonne la voiture d’un flic en civil, ou que celà se passe à coté d un hosto, l’OPJ n interviendra pas, considérant que ce n est pas bien grave…
il y a tant de faute encore plus dangereuses et/ou plus facilement sanctionnables qu’ils laissent faire aux automobilistes sans intervenir… (vitres fumées génant la visibilité, ligne de feu largement dépassée avant de s arrêter (donc, par définition, feu grillé..), avance sur un intersection alors qu’on ne peut la quitter, distance de sécu entre véhicule non respectée, absence de clignottants avant de changer de voie ou de tourner, absence de ralenti à l approche d’une intersection, feux allumés en plein jour, …)]
Présentement, il n’y a aucune conséquence pour l’automobiliste qui klaxonne sans raison. Il faudrait obliger les constructeurs à faire en sorte que le klaxon résonne aussi À L’INTÉRIEUR de la voiture. Cela serait tellement désagréable que les conducteurs apprendraient très vite à utiliser le klaxon seulement en cas d’urgence.
Donc, comme d’habitude, on a une pléthore de lois (et d’agents assermentés censés les faire respecter) qui ne servent strictement à rien, puisque ceux qui les enfreignent n’en subissent personnellement aucune conséquence (ils ne font que nuire à autrui).
C’est pourquoi j’ai pensé à 2 solutions :
• un système de délation : on signale toute plaque d’immatriculation de klaxonneur intempestif, et au bout de × signalements la carlingue d’icelui est envoyée d’office à la casse ;
• un système d’électrocution : un coup de Klaxon, un coup de jus. Cela apprendrait à l’utiliser avec modération.
Ou alors, vu tout le bordel électronique que nous trouvons dans les voitures d’aujourd’hui, l’ordinateur de bord reconnaîtrait lui-même les situations de danger et autoriserait l’utilisation de l’avertisseur.
Dans le cas contraire, en situation normale, le klaxon ne fonctionnerait pas.
@Jean-Marc, je rejoins complètement ton point de vue sur les feux rouges, même si malheureusement il ne fait pas l’unanimité parmi cyclistes (même si ses détraqueurs n’ont en fait souvent que peu de pratique de vélos derrière eux …). Ca mériterait l’objet d’un article à part entière je pense même !
@kristenn, moi aussi j’aurais envie de porter le message sur le dos. A quand le gilet de sécurité Carfree ?
@Philippe Rachiele j’aime beaucoup l’idée du klaxon qui sonne à l’intérieur avant tout ! Ou même la détection du danger automatique ! Mais au final, le plus simple resterait vraiment de le retirer de la voiture tout bonnement !
Merci Augustin 🙂
A quand le gilet de sécurité Carfree ?
il existe deja : bandeau du haut « T shirt carfree » :
T-shirt et gilets
(gilet à 15.30€)
« même si ses détraqueurs n’ont en fait souvent que peu de pratique de vélos derrière eux … »
comme toujours…
c est les NON-cyclistes ou les cyclistes du dimanche (allant en voiture sur leur lieu de pédalage) qui me font des remarques (parfois virulantes) sur ma façon de rouler à vélo…
car eux,
n enfourchant jamais un vélo, ou quasi jamais un vélo en ville, savent forcément bien mieux comment celà se passe que moi, qui le fait 6j/7 depuis des années, et qui m’informe auprès de nombreux autres cyclistes urbains quotidiens…
Par contre, dès que je parle avec des membres d un atelier de L Heureux Cyclage, de la FUB ou que je lis un article de la Fietsersbond (la FUB hollandaise) ou de Copenhagenize.com,
il se trouve qu’on est majoritairement d accord…
—
Tiens…
il y a pire que les personnes qui n y connaissent rien sur le vélotaf, et qui en parlent sans s être -un minimum- renseigné avant :
les « décideurs » du monde du vélo… qui décident, sans l avis de cyclistes urbains quotidiens :
Ainsi, en dehors des pistes cyclables mal conçues (pléonasme ?)
je viens de voir un « aménagement vélo » sans doute le plus pourri qui soit :
une entrée dans un parc : juste de quoi passer une roue, en marchant au pas, en tenant son vélo à coté
(à l arrêt + sortie du parc, obligé de s arrêter, et de descendre, ce qui est deja fort… mais aussi d enlever siège enfant ou saccoches, car ils ne passent pas dans l espace dévolu; et IMPOSSIBLE d entrer en triporteur, tricycle ou vélo couché à 2 roues, ou vélos adulte à roulettes :
le but semble être d empêcher les mobs, scoots et motos de passer, mais permet, cerise pourrie sur le gateau, de rendre l accès hyper chiant et long à tous les cyclistes :
Vu qu’il n y a -bien sûr- AUCUNE rue piétonne, le SEUL endroit de ce quartier, où on peut rouler à vélo sans avoir un flot de voitures à coté de soi -ce parc- on ne peut même pas s en servir agréablement pour une traversée le matin/le soir lors de son vélotaf….
(égoïstement, par chance, je ne vis pas dans ce quartier, et je ne passe pas près de ce parc… mais, c est honteux pour tous les gens de ce quartier; la municipalité a créé un aménagement permettant d éviter une trop forte adoption du vélo en ville, en particulier par les nouveaux, qui préfèrent rouler dans un parc, plutôt que sur une chaussée pleine de voitures…)
100% d’accord avec l’article et les commentaires…
« Pourquoi tous les cyclistes ne s’équipent-ils pas de leur propre corne de brume pour s’armer sur le champ de bataille ? » ( Augustin) Et bien, le réglement l’interdit…On doit se contenter de la sonnette autorisée…que je n’utilise jamais.
Roulant beaucoup en ville, je m’autorise de temps en temps
pour une sortie route, une corne de brume enveloppée dans un plastique et logée dans le porte-bidon. Quand une auto vous frôle, vous pouvez toujours faire des signes, le chauffard n’a pas conscience de sa conduite et ne va pas regarder dans son rétro.Mais je vous garantis qu’après un coup de corne de brume, il se passe quelque chose…
Un jour , au pied d’un raidillon, je vois une vache descendant au grand galop et le propriétaire me demandant de l’arrêter…J’aime ce genre d’humour…Corne de brume= vache stoppée nette…Anecdote pour faire oublier que je suis hors-la loi…
Quels rappels réglementaires :
Article R416-1 du code de la route sur l’usage de l’avertisseur sonore, qui s’applique à tous : http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074228&idArticle=LEGIARTI000006842256
Mais surtout le R3113-33, qui s’applique plus spécifiquement aux cycles : http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074228&idArticle=LEGIARTI000006841660
J’en extrait la phrase suivante : « Tout cycle doit être muni d’un appareil avertisseur constitué par un timbre ou un grelot dont le son peut être entendu à 50 mètres au moins. L’emploi de tout autre signal sonore est interdit. »
On notera donc qu’il n’est pas interdit de disposer d’un « gros klaxon » sur son vélo, mais qu’il est juste interdit de l’utiliser. Et si un jour vous l’utilisez en pensant être réellement en danger, cela ne devrait pas vous gêner de payer l’éventuelle amende : cela signifiera que vous êtes encore vivant !
Je possède moi-même un tel klaxon sur mon vélo, que j’ai acheté avant tout pour faire fuir les chiens. En 5 ans je ne l’ai utilisé qu’une fois en situation réelle (les 150 autres fois, c’est pour satisfaire la curiosité d’un quidam qui se demande ce que c’est que ce truc…).
Cependant, en règle générale, je pense que le klaxon est pour ainsi dire inutile dans la circulation : les rares fois où il est utilisé dans une réelle situation de danger, il vaudrait mieux effectuer une manœuvre pour réduire ce danger plutôt que de klaxonner comme un débile.
Une fois le danger passé, qui dure une seconde
quand on se fait raser, je ne klaxonne pas comme un débile, je veux simplement que le conducteur comprenne qu’il est dangereux ,ce dont il a rarement conscience dans ces cas-là…en plus de ne pas respecter l’ écartement de 1,50 m sur route… Bien entendu je ne l’utilise plus dans le cadre du » danger immédiat »mais de la prévention…Je suis prêt à payer l’amende pour ça…
Contre les chiens, j’utilise la longue pompe ringarde…
J’apprécie le talent juridique de Gari. Merci pour la citation adéquate de la loi, donc.
Alors, ce que vous pouvez faire de mieux, c’est expliquer (dans chaque cas où c’est possible) que le klaxon est très inamical et rajoute un stress dont n’a nullement besoin le cycliste au milieu des voitures… Et ça vaut aussi pour les amis qui klaxonnent soit en te doublant soit en te croisant sur la « route nationale Trucmuche »… Le lendemain, ils te questionnent : « Alors, tu m’as vu hier sur la route ? » Ce à quoi vous pouvez répondre : « Non, tu es derrière un pare-brise, quand tu es dans ton auto. Un cycliste est plus facile à identifier. » Il va répliquer : « Oui, mais je t’ai klaxonné. » Ce à quoi vous rétorquez : « Tu sais, les gens peuvent klaxonner pour des milliers de choses, et quand je ne vois pas de danger immédiat ; et je cherche quand même s’il y a un danger immédiat… Si je n’en vois pas, le coup de klaxon était une occasion perdue de diminuer le volume sonore sur la route. »
Leçon à retenir : automobiliste, si tu veux qu’un cycliste te reconnaisse, descends la fenêtre de ta voiture et fais des gestes avec ton bras, on portera plus attention à toi. Mieux encore : arrête-toi sur le bord de la route et descends de ton véhicule. Tu verras, tu en seras ré-humanisé ! Tu ne seras plus un excité du volume sonore.
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Sinon, j’ai moi-même mis une sonnette sur mon vélo, afin de ne plus être hors-la-loi de ce côté-ci, mais c’est surtout pour la rigolade que j’ai fait ça : je peux annoncer que je respecte bien cet aspect-là. Sinon, je n’utilise jamais (oui, jamais !) cette sonnette. Elle est le comble de la communication corrompue… La sonnette, si ce n’est pas vraiment urgent, alors on peut (en tant que cycliste) faire attention au piéton et lui glisser un « pardon » s’il empiète sur la piste cyclable (je sais, ça en agace certains)… Si le piéton s’apprête à traverser la rue sans regarder du tout, eh bien freiner et lancer un « allez-y, monsieur/madame, passez », cela permet de faire comprendre que vous êtes là (bien que silencieux) et que vous lui laissez le passage comme cela devrait l’être tout le temps dans le respect du plus frêle usager (et aussi que cette personne gagnerait quand même à faire plus attention la prochaine fois… On peut s’engager en connaissant un danger, on est encore plus vif en cas de problème ! Si l’on ne connaît pas le danger, on peut se faire surprendre.).