Devant un triste constat (1 enfant tué par mois à vélo), une opération menée par une assurance a été reconduite devant la demande de l’éducation nationale et de la direction à la sécurité et à la circulation routières: il s’agit d’une sorte de « permis vélo » (sans validité légale, ce n’est que de la prévention) durant laquelle on apprend à nos enfants à maîtriser leur sécurité sur la route.
La plupart des automobilistes et/ou parents voient très certainement ce genre de projets d’un très bon œil: apprendre à nos enfants à faire face aux dangers de la route, c’est s’occuper de leur sécurité et donc les protéger.
Ceci ne me paraît pourtant pas être dans la bonne logique des choses. Doit-on l’apprendre également aux chats, aux hérissons, et aux divers animaux écrasés sur le bord des routes régulièrement? Les enfants vont-ils devoir également passer un permis piéton, puisqu’il est fréquent qu’en jouant sur le trottoir, l’un d’eux finisse sur la route?
Il convient bien évidemment aux parents et à l’éducation nationale d’éduquer les enfants sur les dangers qu’ils encourent dans le monde extérieur (ainsi qu’à leur domicile) mais axer une campagne sur la prévention des enfants me semble viser la mauvaise cible.
Ceux qu’il faut éduquer, ce sont ceux qui sont dangereux, ce n’est pas aux enfants d’apprendre à faire particulièrement attention aux voitures mais aux automobilistes d’apprendre à faire particulièrement attention aux enfants, aux piétons de façon générale, aux animaux et à tout être évoluant dans l’espace public.
La réponse des automobilistes est souvent la même: « il faut bien qu’on« . Ainsi, il faut bien qu’on puisse rouler sans faire attention à tout, il faut bien qu’on puisse se garer quelque part (excuse majoritaire donnée lors d’un reproche sur un stationnement ou un arrêt sur trottoir ou sur piste cyclable), en bref, il faut bien qu’on puisse vivre avec notre automobile et il faut bien qu’on puisse tout faire avec notre automobile, quitte à nuire au reste de la population: ils n’auront qu’à s’adapter.
On en vient donc à expliquer aux parents avec des poussettes qu’ils peuvent parfaitement changer de trottoir s’ils sont gênés par un mauvais stationnement, à expliquer aux enfants que leur lieu de vie quotidienne est très dangereux et qu’ils doivent être armés jusqu’aux dents en matière de prévention avant d’oser faire un pas dehors, pendant qu’on explique aux automobilistes qu’on a prévenu les autres et qu’ils peuvent rouler et se garer tranquillement afin de profiter au maximum de leur outil de déplacement indispensable.
Pendant ce temps, on applique des lois pour faire bonne mesure interdisant les stationnements ou arrêts sur les trottoirs ou les pistes cyclables ou réduisant la vitesse des automobiles à 30 km/h dans la plupart des quartiers très fréquentés ou sur les routes à caractère dangereux, et on ne les applique jamais ou qu’à titre très exceptionnel.
Ceci suffit pourtant à faire crier au scandale le corps automobiliste sur le fait qu’ils sont pris pour des « vaches à lait », qu’on en veut à leur argent et que ces lois ne sont absolument pas justifiées puisque leur automobile n’est absolument pas dangereuse: la preuve, on apprend aux enfants à passer le permis vélo pour que les voitures soient moins dangereuses.
Le dernier arrivé dans l’espace commun et le plus dangereux a donc eu gain de cause et les autres n’auront qu’à lui laisser la place.
Lafontaine le disait: la loi du plus fort est toujours la meilleure.
https://pasdevoiture.wordpress.com/
Pour compléter voir le livre « Objectif zéro accident » avec l’analyse relative à l’enfant et la rue. Page 186 « Le cas des accidents des enfants piétons » ,
p.189 « L’enfant et la rue » ,
p.192 « sur le chemin de l’école »
Aux éditions les petits matins:
http://www.lespetitsmatins.fr/collections/objectif-zero-accident/
Il y a 5-6 ans, la « sécurité routière » est passée dans les écoles de Clermont-Ferrand pour délivrer un « permis piéton » à mes enfants. J’ai eu la même rélexion. Je me suis aussi dit que c’était un bon moyen d’expliquer aux enfants que s’ils se faisaient reverser par une voiture, c’est de leur faute…
L’année dernière dans cette même ville, constatant que le nombre de cyclistes victimes d’accidents de la circulation était en hausse (bien moins importante que le la hause du nombre de cyclistes à mon avis), la mairie a annoncé, via le bulletin municipal et la presse locale, une augmentation de la verbalisation des cyclistes qui grillent les feux-rouges.
Bienvenue à Michelin-Ville.
> Ceci suffit pourtant à faire crier au scandale le corps automobiliste sur le fait qu’ils sont pris pour des « vaches à lait »
Ben qu’ils arrêtent de la nourrir, la vache.
Le genre de remarque qui permet de savoir très vite à qui on a à faire.
« Tout est permis »
https://www.youtube.com/watch?v=h41NzV60keo
Souvent, sur les permis pour enfants, on cible surtout les parents. Quand on explique aux enfants à quel point il est criminel de depasser la limitation de vitesse en ville, ou pire se garer n’importe ou, ils peuvent a leur tour le reprocher à leurs parents.
C’est assez malin , d’ailleur une etude avait démontré que les parents conduisent un peux moins n’importe comment quand le gosse est dans la bagnole.
La loi du plus fort, du plus puissant, du plus argenté ne devrait pas « normalement » servir de moyen d’agir dans un Etat de droit.
Les juristes ont leurs façons de penser et organisent plutôt « pyramidalement » leurs concepts. Ainsi pas loin du sommet des valeurs juridiques on trouve les « principes généraux du droit ». Parmi ceux-ci figure le principe très libéral de libre circulation. Sans doute juché encore plus stratosphériquement que les tous récents principes constitutionnels environnementaux « charte de l’environnement »). C’est là qu’il faudrait batailler.
Ainsi « nos amis automobilistes » sont un réel problème pour la libre circulation des piétons et cyclistes sur leur équiment dédié, trottoir et piste cyclable essentiellement, du fait de leur comportement de « stationneur illicite ».
Il faudrait donc attaquer deux types d’acteurs pour le préjudice subi par les pratiquants des modes actifs et usagers des TC: les élus à cause de leur carrence d’action, ne verbalisant qu’en cas de présence d’horodateur, à déférer devant la juridiction administrative ; les automobilistes devant le juge judiciaire, après coup, après injonction à agir adressée à l’élu passif…
Reste à inventer un mode opératoire à diffuser auprès d’associations crées pour ça ou de petits groupes de citoyens disponibles, genres retraités…
Peu d’espoir du côté des associations établies, « institutionnelles », collaboratrices : ainsi mon vieux président d’association de « Droits du piéton de Gironde » préférait-il stigmatiser les écoliers traversant la rue « n’importe comment » que de lutter contre le stationnement automobile sur l’itinéraire scolaire, connu, de notoriété publique…
Dès lors l’insécurité pourrait changer de camp : aux élus de se « former » pour éviter d’être poursuivis en surveillant mieux leurs administrés oublieux de l’intérêt général et de l’urbanitas, et aux automobilistes de réfléchir et de changer de pratique… ou de repasser le code de la route!
N’habitant plus en ville, ne connaissant pas de personne « à mobilité suffisamment réduite », je ne suis pas encore passé à l’action.
Je pense qu’une bonne démarche serait d’accompagner une personne à gros handicap physique (fauteuil, cannes) dans une déambulation citadine et de lui faire appeler le commissariat à chaque obstacle rencontré : voiture, poubelle, objets divers fixes (panneau de pub…) ou mobile qui entrave son parcours. Si plusieurs sont de sortie en même temps, ça va donner. La répétition permettra peut-être de faire apparaitre le problème.
c’est la même chose lorsqu’ils obligent les gamins aux arrêts de bus à la campagne à porter un gilet jaune , aveu d’impuissance total face au délinquants routiers ou bien couardise politique vis à vis des autmobilistes électeurs…