Voici ce que j’appellerais un détournement documentaire. Je vais vous présenter les désastres engendrés par la société automobile…. à partir d’un documentaire sur la fin du pétrole!
Dans ce numéro de Vue du Ciel, Yann Artus Bertrand met en avant ce paradoxe: nous sommes sur le point de manquer de pétrole abondant et bon marché, et pourtant, nous en consommons de plus en plus! Cela traduit une dépendance intrinsèque de notre économie à l’or noir, ainsi que le manque de prise de conscience de la société.
Un des sujets est consacré au développement de l’automobile en Chine… Il se trouve être très révélateur du cauchemar automobile, d’où mon détournement. La transformation de la ville de Pékin, prise en exemple ici, fait prendre conscience du désastre que provoque la société automobile. Les pittoresques hutong (quartiers traditionnels du centre ville) ont fait place à des voies rapides s’enchevêtrant dans tous les sens, pour accueillir les 3.500.000 véhicules que compte la capitale, générant bruit, stress, embouteillages.
J’ai beaucoup aimé le témoignage de cet ouvrier de 40 ans, acquéreur d’une QQ (véhicule d’entrée de gamme): «Je pense que ma fille [qu’il tient dans ses bras] n’attendra pas d’avoir mon âge pour avoir la sienne». Comme il y croit!! Ce n’est pas le scénario le plus probable, puisque nous sommes sur un plateau de production mondiale, quelques années avant un déclin inexorable.
Comme le dit la voix-off, «Pékin sacrifie une partie de son histoire pour ce qui sera peut-être une parenthèse automobile». Ce sacrifice en valait-il le coup? N’avons-nous suffisamment pas démontré que la société de l’automobile était loin d’être la plus souhaitable?
Voir aussi
Pour en finir avec la société de l’automobile
Quand il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura plus non plus de base pour la pétrochimie qui nous donne les bonnes fibres de carbone de nos vélos, ni les bons matériaux synthétiques de nos chaussures cyclistes, ni les bons revêtements en asphaltes de nos bonnes pistes cyclables (qui n’existent pas encore).
On roulera sur les vestiges abandonnés et fissurés de plaques végétales de nos belles voies rapides avec de vieux vélos dignes de la débâcle de 1940 sans l’espoir de vivre jamais des jours moins mauvais.
Heureusement, sans bases chimiques et sans énergie, la recherche et l’industrie pharmaceutique ne nous fourniront plus ces médicaments qui prolongent la vie des vieux cons d’aujourd’hui et nous pourrons mourir l’âme en paix plutôt que de vivre cette déchéance de la race humaine.
Bon ça s’est fait! 🙂
Sérieusement, j’espère qu’on aura trouvé d’ici là le moyen de continuer à fabriquer des vélos, sinon, tant pis, on retournera à cheval! (ça peut être sympa, et pis les accrocs à la vitesse seront contents!)
Qui ici roule avec un vélo carbone? Je pense que ça n’intéresse pas la grande majorité des cyclistes de savoir qu’on manquera de carbone.
Personnellement j’ai que 1 cadre alu et les autres sont des vieux cadres acier qui résisteront encore de nombreuses années.
Heureusement, sans bases chimiques et sans énergie, la recherche et l’industrie pharmaceutique ne nous fourniront plus ces médicaments qui prolongent la vie des vieux cons d’aujourd’hui et nous pourrons mourir l’âme en paix plutôt que de vivre cette déchéance de la race humaine.
Je ne peux que plussoier.
A propos de la Chine, je conseille à tous de voir le documentaire « Up The Yangtze ». Absolument incroyable sur les conséquences humaines du développement à tout crin.
http://www.imdb.com/title/tt1114277/
Merci Tassin d’avoir mis le lien
Quand je dis « les bonnes fibres de carbone », c’est un simple exemple comme j’aurais pu dire « le kevlar des tringles souples de nos pneus ».
Mais, en analysant un vélo, fut-il tout à fait ordinaire, d’où viennent :
– la peinture époxy du cadre
– le butyl des chambres à air
– le caoutchouc des pneus et des patins de frein
– le plastique de la selle et des poignées
– la résine des roulettes et des biellettes de dérailleur
– le téflon des câbles de frein
– la graisse des roulements
– la toile des sacoches
– l’isolant des fils de l’éclairage
– la toile collante . . . pour rafistoler les garde-boue (plastique aussi)
Quel objet dans notre entourage n’a pas nécessité l’intervention du pétrole ?
Quand les bagnolards et les pétroletteux auront cramé les dernières gouttes de pétrole, il faudra réapprendre à fabriquer l’indispensable (et peut-être l’utile s’il est nécessaire) à partir d’autres bases, moins simples à mettre en œuvre et plus coûteuses en énergie (de plus en plus rare et chère)
Je sais bien Lomoberet, on reviendra à des méthodes plus simples qui fonctionnaient très bien et qui fonctionneront. De toute façon nous n’auront pas le choix, alors inutile de se faire trop de soucis, par contre on peu aisément commencer à y réfléchir et à s’y préparer.