On a trouvé la ville sans voiture (ou presque)

La ville sans voiture n’est pas une utopie. La vidéo suivante montre ce que pourrait être votre ville si elle était sans voiture ou presque.

On y voit essentiellement des vélos, des piétons, des bus et des tramways. Il y a bien quelques scooters et quelques voitures, mais ils sont très minoritaires.

Bon en fait, il ne s’agit pas vraiment d’une ville sans voitures. C’est une vidéo de BicycleDutch montrant l’heure de pointe du matin à Utrecht, la quatrième ville des Pays-Bas.

Selon lui, « les rues d’une ville sont comme cela quand 33% de TOUS les déplacements d’une ville sont faits à vélo. »

Conclusion: 33% paraît être un bon objectif de part modale pour le vélo dans les villes françaises (du moins dans un premier temps…).

12 commentaires sur “On a trouvé la ville sans voiture (ou presque)

  1. Henri Bourjade

    C’est bizarre, on dirait aussi une ville sans piéton. Ni enfants. Ni vieux.

    Comme quoi, les images, ça peut être trompeur.

    Cela dit, l’âge moyen de la population est d’environ 40 ans. Et on voit sur les vélos de cette vidéo  pratiquement que des personnes jeunes.

    Utrecht est une ville universitaire, et ultra-plate. Il n’est pas certain qu’une part modale de 33 % pour le vélo soit atteignable dans une ville ordinaire sans ces deux conditions.

    Il ne faut pas se bercer d’illusions.

     

  2. Pierre ALLARIA

    Personnellement, ce que j’ai retenu du reportage de France 2 sur Pontevedra, c’est que dans cette ville de plus de 80.000 habitants loin d’être toute plate, plus de la moitié de la surface de la ville est interdite aux voitures. Et que 80% des déplacements s’y font à pied ou à vélo. Alors qu’il y a encore 15 ans, Pontevedra était un « enfer de la bagnole ».

    Comme quoi, quand on veut, on peut !

  3. georges

    cela montre que seule la volonté politique ainsi qu’une politique répressive envers les automobilistes est efficace et peut être une ouverture au changement plus facile en espagne qu’en france…

  4. Jean-Marc

    « on dirait aussi une ville sans piéton. Ni enfants. Ni vieux. »

    Parce qu’il est bien connut que les enfants conduisent souvent les voitures…

    Sans parler des handicapés ou des grabataires….

    (c.f. handbikes, fauteuils roulants, tricycles couchés,… si vous cherchez des solutions adaptées pour un transport individuel autonome des personnes les moins autonomes; en lieu et place de la place de paquet de linge sale appelé « passager à charge » des voitures et dérivés qu’ils ne peuvent pas conduire, ou uniquement à des prix prohibitif (l adaptation d’une voiture pour une personne avec un handicap physique coûte bien plus cher que le prix d’un vélo adapté.. bien sûr, cela ne prend même pas en compte le prix de la voiture qu’il a fallut aménager… ni le coût du fonctionnement…)

     

    Ce qui est pratique, c est que le fauteuil de la voiture, le confort immédiat et éphémère, crée de l inconfort futur et permanent par la sédentarité, et donc rend ses utilisateurs jeunes incapables de s en servir 70 ans plus tard, vu leur santé.

    (c.f. l inverse des automobilistes devenus sédentaires incapables de se mouvoir, même avec un moteur, avec les ans : Robert Marchand, cycliste de 102ans, faisant 22km en 1h : l’indépendance, l autonomie, la liberté, la santé physique, face aux grabataires ex-automobilistes…)

    Faire 10 000 pas par jours, 40 minutes d activité modérée quotidienne d’affilée minimum, est une recommandation de l’OMS pour les adultes.

    en deçà, on est sédentaire, et c’est mauvais pour ses os, ses muscles, son système cardio-vasculaire et sa qualité de vie.

    Le fauteuil de la voiture t offre un futur AVC, ACV, mais, surtout, bien avant, en moins de 10 ans, de très nombreux et à répétitions, mals de dos.

    (« le mal du siècle » à partir des années 80-90 en occident, à partir de la généralisation de la voiture et de son confort immédiat et éphémère, créant de l’inconfort futur et permanent par manque de muscles de maintien, de muscles gainant du dos par les spécialistes du triptyque fauteuil (bureau) + sofa (maison) + fauteuil (voiture))

    Pour info, sur les très nombreux vélos et dérivés destinés et bien adaptés aux divers handicaps, pour un prix ridiculement bas par rapport à une voiture, et pour des frais de fonctionnements +/- nuls :

    http://carfree.fr/index.php/2013/01/22/enquete-nationale-sur-les-pratiques-de-mobilite-a-velo-des-personnes-handicapees/

  5. pedibus

    Le triangle magique de la part modale :

    – un tiers pour la marche;

    -un tiers pour le vélo;

    -un tiers pour les transports publics…

    -et epsilon pour la bagnole, pour faciliter les recherches des futurs archéologues.

  6. Henri Bourjade

    Pour moi la ville idéale n’est pas une ville sans voiture, mais une ville avec moins de voitures. Beaucoup moins.

    Et vraiment l’idéal, ce n’est pas de ville du tout. Pourquoi vivre les uns sur les autres ?

    L’idéal c’est de vivre dans un vaste jardin. Source de nourriture, de plaisir des yeux et de bonnes odeurs. Pas dans une ville. Fut-elle sans voiture.

    Mais c’est un idéal naïf. Il faut gagner sa vie. Payer son logement, sa nourriture, ses déplacements. Le travail, le logement, les commerces ne sont pas au même endroit. Surtout si on veut avoir un jardin, du calme et un environnement végétal.

    J’ai payé par de nombreuses chutes mes déplacements à vélo. J’ai essayé divers types de vélo, y compris avec assistance électrique, y compris avec une protection partielle contre les intempéries  (vélomobile). J’ai fait aussi un grand usage de transports en commun. J’ai vécu des années de vie active sans voiture.

    Maintenant, mes trajets travail sont courts (moins de 5 km). Je les fais maintenant en voiture hybride. En dehors des heures de pointe. Tranquille. Plus que 7 ans avant la retraite. C’était trop dur de cumuler travail et déplacements en TC ou en vélo avec les intempéries. Surtout avec les dégâts qu’ont subi ma colonne vertébrale et mes jambes suite aux chutes.

    Mes enfants de 19 et 21 ans n’ont pas de voiture. Ils n’en ressentent pas le besoin. Ma femme n’a même pas le permis. Sa santé la condamne à être transportée par les autres.

    Optimiser mon environnement pour les cyclistes et les TC, je lutte pour. Mais ça ne me fait pas haïr la voiture. Elle prend trop de place, elle gâche la vie par son omniprésence, mais elle est bien utile dans de nombreuses circonstances, et de plus en plus en vieillissant.

    Je vis entouré de travailleurs qui logent loin, qui se déplacent en voiture mais qui font du sport ou ont un travail physique. Non, la voiture ne condamne pas à l’ankylose et l’obésité. Non, la majorité des automobilistes ne sont pas des fainéants irresponsables en train de devenir obèses.

    Il faut faire évoluer les pouvoirs publics, multiplier les TC, reverdir les villes, ralentir et éloigner le trafic des habitations.  Donner d’autres options aux automobilistes. Les haïr est improductif, ça les braque dans leurs choix. Il faut juste leur proposer une vie meilleure.

    Je milite pour le changement des villes, mais je ne vais pas croire une seconde que la quasi-suppression de la voiture rend la vie meilleure.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  7. Ledian

    En réaction au message d’Henri Bourjade.

    Je me promenais en ville tout à l’heure. Des voitures à perte de vue. Quelques rares piétons. A chaque coin de rue on peut compter environ une centaine de véhicules pour une âme. En semaine, le ratio est un peu plus favorable aux piétons (surtout sur les avenues animées). En tant que piéton je me dois de raser les murs sur ma bandelette de bitume. Les voitures bénéficient du grand espace au milieu ; bien éclairé la nuit. Je profite que c’est dimanche ; ça ne sent pas trop mauvais. En semaine, j’ai la nausée à cause de l’odeur des fumées du gasoil. En semaine, je retiens ma respiration, de crainte d’inspirer du poison. Mon petit tour terminé, je sors de ce parking géant qu’est la ville de Tours, quitte soulagé cette vision d’innombrables masses de métal empilées les unes contre les autres. Me réfugie entre des murs de pierre ; me sens un peu mieux. Je regarde par la fenêtre, apprécie de voir quelques arbres. Et je me dis que l’humanité n’a pas fini, pour des siècles et des siècles, de payer la bagnole et ses conséquences.

  8. Jean-Marc

    Merci Pim pour le lien france2 sur Pontevedra.

    Les grandes terrasses + larges voies piétonnes à la place des voies auto = que du bonheur..

     

    La 1ere partie, très courte, l introduction sur le 27 septembre, journée « sans voiture » à Paris est très intéressant :

    en UNE seule journée (donc en n’enlevant qu’une (grosse?) fraction de la pollution auto d’une journée..) on obtiens :

    – chute de 30% de la pollution de l air, toutes pollutions confondues

    – chute de 50% de la pollution la plus décriée par les gens, et la plus stressante : la pollution sonore.

    Des résultats sans appels, pour uniquement qq rues fermées à la circulation auto pendant uniquement une journée…

  9. Jean-Marc

    Pour info, car le doc de france2 ne restera sans doute pas visible :

    – 15 ans que cette ville à son centre-ville piétonnier, avec une aire piétonne qui ne cesse de grandir

    – une commerçante interrogée, qui avait peur de la chute de son CA => son CA a grossit d années en années, depuis la piétonnisation… dans le même temps, l Espagne (2008..) était en crise, avec des faillites dans tout le pays.

    – en 15 ans, contrairement au reste du pays, le taux de natalité a remonté,

    – en 15 ans, la ville a gagné 10K habitants => soit ces 10K (et -pire- tous ceux qui sont restés) sont tous des fous masos, soit il est intéressant, agréable, et attractif de vivre dans une ville sans voiture.

    Les rues piétonnes/les quartiers piétons/les villes piétonnes plus agréables à vivre que ceux livrées aux voitures,  c’est une info bien connue sur Carfree…

    Mais souvent par des actions géographiquement très limitées ou alors dans des cultures différentes (médinas marocaines, ouïghours « chinois », moyen-âge occidental (éloignement temporel),..).

    Là, en occident, en Espagne, pays où le vélo est encore moins développé qu’en france, on a le résultat direct, réel, de la piétonnisation, du bannissement des voitures de la ville.

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