Piétonnisation des abords des écoles: Action à Paris

Des activistes de Respire et d’Alternatiba Paris ont peint la chaussée et ont limité la circulation automobile aux abords de l’école Pierre Foncin dans le 20e arrondissement de Paris. Par cette action réalisée dans le respect des mesures sanitaires, ils demandent la piétonnisation des abords des écoles afin de permettre aux parents de respecter les distances de sécurité lorsqu’ils déposent ou passent chercher leurs enfants. L’occasion également de rappeler l’urgence de piétonniser ces espaces de manière pérenne pour protéger les enfants de la pollution de l’air émise par les voitures.

À l’occasion de la réouverture des écoles partout en France après deux mois d’arrêt, les activistes d’Alternatiba et de l’association Respire ont dessiné sur la chaussée, avec de la peinture éphémère, des motifs pour inviter à leur usage par les piétons plutôt que les voitures. En parallèle, la rue Pierre Foncin, à sens unique, était fermée à la circulation, créant ainsi un espace sans voiture, sécurisé et permettant le respect des distances sanitaires. Les parents ont ainsi pu accompagner en toute sérénité leurs enfants à l’école.

D’après nos discussions avec les représentants de la mairie, la rue Pierre Foncin pourrait être piétonnisée de manière plus ou moins permanente, dans les mois qui viennent. Si c’était confirmé, ce serait une très bonne nouvelle.

Outre la création de 50 km de pistes cyclables provisoires, la mairie de Paris a annoncé dans son plan de déconfinement des mesures de piétonnisation, notamment aux abords des écoles: un dispositif baptisé “Rue aux enfants”. C’est une première étape bienvenue et la piétonisation est une solution envisagée par un nombre croissant de communes pour faire face au Covid-19. Mais pour l’instant, seuls quelques établissements sont aménagés en ce sens. C’est encore trop modeste comparé aux 931 écoles maternelles et primaires que compte la capitale.

Alors que le déconfinement impose une distanciation d’au moins un mètre entre chaque individu afin d’éviter toute propagation du virus, la disposition de l’espace public dans de nombreuses rues parisiennes complique le respect de ces consignes : principalement destinés aux voitures et avec des trottoirs d’à peine un mètre de large en général, les abords des écoles sont congestionnés chaque matin et chaque soir.

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« Piétonniser les abords des écoles, c’est facile, pas cher et surtout indispensable pour lutter contre le Covid et pour protéger les familles. Il faut pouvoir amener ses enfants à l’écoles en toute sécurité ! » rappelle Olivier Blond directeur de l’association Respire

En effet, si cette revendication prend place dans un contexte où la distanciation entre les individus est primordiale, les aménagements demandés permettront également de lutter contre la pollution de l’air liée aux transports, qui, comme le rappelle encore une récente tribune d’élus locaux, fait chaque année des milliers de morts.

« Paris doit résolument se tourner vers un meilleur partage de l’espace public, non seulement pour permettre aux piétons et cyclistes d’aborder leurs déplacements avec plus de sérénité, mais aussi pour permettre une réduction des déplacements en voiture “de commodité” et ainsi baisser durablement la pollution de l’air liée au trafic routier » explique Marie Cohuet d’Alternatiba Paris.

Globalement comme le promet Anne Hidalgo, « Paris ne se laissera pas envahir par les véhicules et la pollution après le 11 mai, » les activistes des deux organisations espèrent que le déconfinement ne sera pas un retour à la “normale” au sujet des transports dans la capitale.

Respire a lancé une pétition nationale pour la piétonnisation des abords des écoles: Signez-la et partagez-la !

https://www.respire-asso.org

Photo: Action pour la piétonnisation des abords des écoles rue Pierre Roncin. Respire. crédit Photo Benoit Derouet

6 commentaires sur “Piétonnisation des abords des écoles: Action à Paris

  1. vélo école du 20ème

    La vélo-école du 20ème, qui fait évoluer ses élèves dans tout ce secteur, approuve et encourage la piétonisation définitive de la rue Pierre Foncin, ainsi que la pose de ralentisseurs et de caméras de vidéo-verbalisation, car ces rues sont le terrain de jeux de chauffards inconscients et de scootards qui y font leur rodéo en toute impunité, montent sur les trottoirs et autres incivilités mettant en danger les enfants en premier lieu, mais aussi tous les piétons.

  2. Mat B

    Vous prêchez un convaincu mais même si ce n’est pas facile à Paris, ce n’est pas l’endroit le plus compliqué. Pour cause, une majorité des parents peut faire le déplacement aisément à pied, ce qui doit relativement se passer. De ce fait, les gêneurs sont, en grande partie, extérieurs à l’environnement de l’école.

    Dans une ville moins dense, les gêneurs sont directement les parents d’élèves, si ce n’est pas certains profs ou autres personnels. Et puis, si on vide une rue, c’est pour en remplir d’autres et les enfants n’habitent pas dans la rue de l’école, donc le problème se reporte plus loin. Sans compter que les trottoirs parisiens sont dans l’ensemble parmi les plus généreux. Alors, il est vrai que les rues ne sont pas correctement sécurisées, mais là encore le danger vient encore des parent d’élèves. Donc obliger des gens à venir à pied viderait automatiquement la chaussée, le cercle vertueux etc…

  3. vince

    Pour avoir 3 enfants et habiter dans un bled proche d’une petite ville en province  (pardon, en région), je me peux me permettre une remarque sur le sujet :

    Même en abandonnant pas le déplacement voiture, pour ceux qui déposent les enfants en allant au boulot, il y a moyen de grandement assainir les abords des établissements scolaires en déposant les enfants à 1km ou 500m c’est à dire sans faire un détour pour les déposer juste devant la porte.

    Ce serait déjà 10 fois mieux. Ca n’encombre pas la rue d’à côté, ça répartit les « dépôts » sur une zone beaucoup plus vaste.

    Et ça fait rentrer le début de l’idée que la voiture se laisse à l’entrée des villes ou bien que dans la vie on peut marcher un peu sans mourir de fatigue.

  4. pedibus

    De vince…:

              [… ] il y a moyen de grandement assainir les abords des établissements scolaires en déposant les enfants à 1km ou 500m c’est à dire sans faire un détour pour les déposer juste devant la porte.

    La difficulté se trouve dans l’absence de contrôle de l’espace public urbain :

    pas moyen d’être sûr que sur le trajet du domicile à  l’école, ou de la « dépose » à l’école, le gamin ne soit pas confronté à du stationnement sur le trottoir qui l’oblige à s’engager sur la chaussée.

    Et si tel est le cas la limitation de vitesse jamais respectée en ville, particulièrement chez les scootards et les motards, rend particulièrement dangereuse la marche à certaines heures de la journée :

    l’heure de pointe du matin (et du soir : le doux parfum ennivrant de l’écurie…) où quand on est à la bourre et ben on bourre comme un bourrin…

     

    Faire un petit tronçon sécurisé avec des potelets anti-stationnement – comme aux abords des écoles à Bordeaux – n’enpêche pas les bagnolards de conduire leur progéniture devant la porte de l’établissement, avec tous les inconvénients qu’il est inutile de lister ici…

    Un p’tit effort supplémentaire et c’est un morceau de la rue de l’école qui peut être interdit à la circulation motorisée aux heures de rentrée et de sortie. Là encore c’est faire peu de cas du reste de l’itinéraire à faire à pied ou à vélo par les élèves…

    Alors l’idéal ce serait quoi… ? Passer toute la commune en zone 30 je n’y crois pas du tout dès l’intant où n’est pas mis en place un vrai système de contrôle/sanction du comportement automobiliste. Allez donc zieuter sur Gougoule-strite-viou pour constater le beau bordel qui règne sur la commune 100% zone trente de Bègles, au sud de Bordeaux, ancien fief de Noël Mamère, l’écolo médiatique… Par contre agir dans la complexité peut satisfaire un maximum de monde. Il s’agit ici de mettre dans le coup l’inspection académique, le maire, les établissements scolaires et les parents d’élèves pour bien connaître les cheminements domicile-école qui rayonnent autour de chaque école. Avec un système d’information géographique on fait ressortir les itinéraires communs, à 80% des élèves par exemple, et à partir de là on piétonnise tous les axes viaires concernés dans la limite de ce que permettent les réunions de concertation de quartier. Si la volonté politique n’est pas assez ferme du côté édilitaire il faut encore espérer quelle sera au rendez-vous pour faire circuler les ASVP dans les rues à trottoir-parking et réaliser par tous les moyens disponibles des contrôles de vitesse inopinés dans tous les quartiers :

    té, par exemple, en alzache… :

    https://www.ville-huningue.fr/fr/controle-vitesse/

    Histoire simplement de mettre dans l’insécurité le sale bagnolard/scootard/motard qui n’a toujours pas envie de changer d’attitude…

    Si une telle initiative commune voit le jour mais reste dans le performatif il restera encore à quelques parents d’élèves la ressource de saisir la justice administrative pour enjoindre l’élu à sortir de sa carence d’action. En référé siouplait, avec à l’appui de belles photos de bousines vautrées sur le trottoir qui obligent un essain de porteurs de cartables à emprunter la chaussée, et p’t’être même accompagnés d’un p’tit article dans la PQR, avec d’autres photos et le lamento des parents d’élèves en mode actif (!)…

     

  5. Mat B

    J’ai l’impression que Vince m’a répondu et si je me trouve en potentiel accord avec lui, il me semble impératif de lui répondre que la distance n’est en nul cas, un facteur important. La maternelle que fréquentait mon fils se trouvait à moins de deux km. Bien sûr, en vélo, on a plus le temps de voir qui marche et qui ne marche pas et on n’est encore moins obligé de prendre le chemin le plus direct quand on rentre le soir.

    De ces faits, je connais assez bien le périmètre autour et si j’ai croisé des familles à pied qui venaient de plus loin que moi (je suis à la frontière de la zone reliée à une autre école), c’est souvent par un manque de moyen mais pas que. La plupart des enfants dézonés employant un mode alternatif. Par contre, j’ai pu constater qu’une grande partie des parents vivent à moins de 1km ou même à 500 m et n’hésitent pas à venir en voiture, se garer sur le trottoir et laisser le moteur allumé. Ce n’est pas social vu que le pavillonnaire côtoie le loyer modéré et que ces deux classes partagent la même déchéance. Ah parfois le pavillonnaire a une hybride

  6. Mat B

    Je rajouterais même que l’école de l’autre zone est mathématiquement plus proche, a de meilleurs trottoirs sans être plus attrayante. En cause, un énorme rond point et une autoroute urbaine à traverser.

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