Pour un Plan Marshall du vélo

La véloconomie, à savoir les activités et retombées économiques du vélo, est un sujet qui gagne en popularité dans différents pays et grandes villes. Depuis 2021, la France dresse un état des lieux des acteurs, des forces et des faiblesses de l’industrie du vélo du pays. Si l’on tient compte de toutes les externalités positives liées à la pratique du vélo, notamment en santé, le secteur du vélo contribue à la richesse nationale française à hauteur de 30 milliards d’euros tous les ans.

La France a renouvelé en septembre 2022 son Plan national vélo (2023-2028). Ce projet politique s’appuie notamment sur le souhait de « réindustrialiser la France du vélo, » et de faire profiter le territoire de la valeur économique de ce secteur. Après un premier plan de 450 millions d’euros lancé en 2018 pour cinq ans, pour la seule année 2023, le gouvernement prévoit des investissements de 250 millions d’euros (200 millions pour les infrastructures et 50 millions d’euros pour le stationnement).

Ce choix politique avait l’apparence d’un choix fort en faveur du vélo. Vous vous rendez compte, depuis des années on « dépense » 250 euros par-ci par-là pour le vélo et d’un coup, on crache 250 millions d’euros!

En fait, il apparaît bien que ce plan vélo est plus un « Plan Béchu » qu’un Plan Marshall… Car, si on met en regard les retombées totales du vélo sur l’économie, environ 30 milliards d’euros par an, on voit bien qu’on est loin du compte. Ou alors, « l’investissement vélo » est l’investissement de mobilité le plus rentable de l’histoire: avec trois fois rien (250 millions d’euros), vous pouvez dégagez des dizaines de milliards de retombées économiques…

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Une étude menée en 2020⁠ a mesuré en effet que l’économie du vélo en France – fabrication, vente, réparation, conception et construction d’aménagements cyclables – pèse annuellement pour 2,5 milliards d’euros, et représente 13 500 emplois. Si on y ajoute le tourisme à vélo, et la logistique vélo (livraison), les retombées économiques atteignent un total de 8,2 milliards d’euros, tout en consolidant 78 000 emplois.

Enfin, si l’on tient compte de toutes les externalités positives liées à la pratique du vélo, notamment en matière de santé, le secteur du vélo contribue à la richesse nationale française à hauteur de 30 milliards d’euros tous les ans.

Pour avoir un ordre de grandeur, cette somme équivaut au budget annuel cumulé des ministères de l’intérieur et de la justice… Tout ça en ayant investi des clopinettes pendant des années et quelques centaines de millions d’euros depuis 2018.

Développer massivement le vélo n’a que des avantages (qualité de l’air, climat, santé, bruit, économie, emplois, etc.) et la France, qui aime souvent se présenter comme l’étendard du progrès humain, devrait tout miser sur le vélo pour devenir le leader mondial en la matière, un pays complètement cyclable, au lieu de dépenser l’argent public dans toutes ces fadaises de voitures électriques, voitures à hydrogène ou autres autoroutes du siècle dernier.

Source: https://plus.lapresse.ca/screens/18073e4a-fb28-41da-af70-a45901009377__7C___0.html

Un commentaire sur “Pour un Plan Marshall du vélo

  1. Joffrin

    J’ai un autre plan, complémentaire : le plan VSVMP ; soit des ‘Villes Sans Véhicules Motorisés Privés’, ou Illichvilles

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