Plus de 1,5 euro le litre de super sans plomb ! L’été 2005 aura vu exploser les records de prix à la pompe. Le baril de pétrole franchissait, lundi 29 août, la barre symbolique des 70 dollars, et cette inflation ne semble pas connaître de limite. Alors que le gouvernement relance les bons vieux programmes d’économie d’énergie, les Français, eux, s’interrogent : avons-nous encore les moyens de rouler en voiture ?
Au-delà de ce surcoût brutal, les critiques pleuvent sur la « bagnole ». Elle provoque chaque année, près de 90 000 accidents corporels dans l’Hexagone. Outre les drames humains qui en découlent, ils ont un coût pour la société : 5 à 10 millions d’euros par an en Europe, par exemple, pour le seul « coup du lapin ».
La voiture (et les deux-roues) casse aussi les oreilles de quatre Français sur cinq en ville ! 350 000 logements sont situés dans des zones à plus de 70 décibels, très au-dessus des seuils de tolérance. Cet excès de bruit entraîne troubles du sommeil, stress et diminution des défenses immunitaires.Mais ce n’est pas la seule nuisance. En 2005, les automobilistes franciliens auront passé 1,1 milliard d’heures dans les bouchons. Des embouteillages qui ne sont pas l’apanage des Parisiens : bien des citadins le confirmeront, de Toulouse à Montpellier en passant par Nice, Angers, Dijon ou Libourne.
Mais alors, si on s’en passait ? clament les anti-voiture. Chiche ! En ville, les « sans-véhicule-fixe » s’en tirent bien : « Ils se déplacent autant que les automobilistes (3,5 déplacements par jour et par personne) et jouissent des mêmes loisirs, analyse Jean-Marie Beauvais, consultant en mobilité. Simplement, ils vont moins loin. » Las, en matière de déplacements, tous les Français ne sont pas logés à la même enseigne. Un gouffre sépare les centres-villes, à l’immobilier prohibitif, des banlieues ou des petites communes de notre pays. Pour les ruraux, la voiture est tout simplement indispensable. Isolés, les habitants de nos campagnes sont contraints à la dépendance automobile. Les banlieusards aussi sont des accros de la bagnole. Mais souvent pour d’autres raisons. Au final, au moins un tiers des Français seraient « captifs de l’automobile », selon le Certu (Centre d’études sur les réseaux de transport et de l’urbanisme). A contrario, le Parisien est bien loti : la distance qui le sépare de sa station de métro ou de son arrêt de bus est toujours inférieure à 500mètres ! (…)
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