Je suis allé voir, vendredi soir, Nicolas Hulot à l’Université Bretagne Sud de Lorient et j’en suis ressorti plus remonté que jamais (voir ici). La cale du paquebot (nom donné au hall d’entrée de l’université) était pleine d’une foule qui vient rarement à l’université. Nicolas Hulot, tenue décontractée, nous abreuve de sa « poésie environnementale » qui me conforte dans l’idée que nous restons sur une logique individualiste où il faudrait que chaque individu prenne conscience de la crise environnementale qui nous frappe.
Pourquoi faire peser la responsabilité sur l’individu et non le groupe? Parce que notre société n’est plus capable de faire des choix! Prenons l’automobile, objet phare du capitalisme fordien et principal moteur de l’industrie occidentale: alors que les politiques nous serinent en parlant de « pic pétrolier », de « raréfaction des ressources énergétiques », de « développement durable », quel est celui qui osera dire qu’il faut réduire la construction automobile? Aucun.
Pire! Certains se vantent même de pouvoir stopper les délocalisations (voir ici). Le développement durable, c’est considérer l’aspect humain et nous avons tort de faire croire aux ouvriers de l’industrie automobile qu’ils vont pouvoir continuer leur activité professionnelle pour toujours. Par peur du chômage, les gouvernements successifs refusent d’aborder le sujet et, consécutivement, participent à la destruction de la planète en valorisant un modèle qui marche sur la tête.
Mais ne soyons pas cynique! Il ne s’agit pas de dire aux ouvriers qu’ils ne servent à rien! L’économie aidée par le gouvernement devrait amorcer un transfert de compétences de l’industrie automobile à l’industrie ferroviaire ou navale. Cela inclut un investissement différent et une réduction (voir un gel) des projets routiers nouveaux. Cette manne financière permettrait de se payer la société soutenable qui transpirent des discours, mais ne dépasse pas le stade de vœu-pieu.
Illustration: construction automobile. Photo issue du site du Figaro.